THE KILLING KIND
(The Killing Kind)
Réalisateur : Curtis Harrington
Année : 1973
Scénariste : Tony Crechales, George Edwards
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur psychologique, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : John Savage, Ann Sothern, Cindy Williams, Ruth Roman, Sue Bernard
L'HISTOIRE : Terry Lambert vient de sortir de prison après avoir passé deux ans derrière les barreaux pour un viol qu'il n'a pas commis. De retour chez sa mère Thelma, qui tient une sorte de pension pour personnes âgées avec quelques chambres à louer, le jeune garçon va vite montrer des signes de faiblesses psychologiques, notamment devant les personnes de sexe féminin, qui se traduisent par des accès de fureur. Prenant plaisir à maltraiter les animaux, et bien décidé à se venger de la jeune fille qui l'a accusé de viol et de son avocate qui n'a rien fait pour lui, Terry va sombrer peu à peu dans la folie et commettre l'irréparable, malgré l'amour excessif que lui porte sa mère...
MON AVIS : Réalisateur méconnu ayant pourtant une dizaine de long-métrages à son actif et protégé de Roger Corman dans les années 60, Curtis Harrington, principalement connu pour le film d'horreur Ruby, nous livre en 1973 "The Killing Kind", qui s'avère être plus un drame intimiste et psychologique qu'un véritable film d'horreur comme on pouvait en voir dans les années 70. Le film repose en effet sur les relations ambiguës d'une mère et de son fils, ce dernier souffrant de symptômes sexuels traumatiques depuis que ses amis ont violé une jeune fille et ont essayé de le faire participer. Sa frustration sexuelle envers les femmes, véritable déclencheur de ses pulsions inavouables, est amplifiée par le comportement de sa génitrice, dont certains gestes ou paroles laissent planer un doute quand à une possible relation incestueuse, qui n'est jamais clairement indiquée, aux spectateurs de se faire leurs propres idées sur le sujet. Le film nous dépeint donc la vie trouble de Terry, interprété par le tout jeune John Savage, ce qui se traduit à l'écran par de très nombreuses scènes de dialogues entre le fils et sa mère, qui s'étirent en longueur et peinent à réellement nous intéresser. Curtis Harrington essaye pourtant de créer une ambiance et un climat étouffant, dissémine petit à petit des indices nous faisant comprendre que le jeune homme, sous ses allures de garçon timide, est totalement fou (l'étranglement du chat, le sadisme qu'il affiche avec le rat...), place des personnages au comportement étrange (la voisine voyeuse qui semble fantasmer sur le fait que Terry a été mêlé à une affaire de viol) mais la sauce ne prend pas vraiment et le film ne se montre jamais malsain ou dérangeant, comme on aurait pu le penser à la vue du visuel de l'affiche et surtout du slogan choc "il les aime toutes...mais mortes". The Killing Kind, réalisé avec un tout petit budget, à parfois l'allure d'un simple téléfilm et ne sort pas vraiment du lot, la faute à un manque de rythme probant, ce qui rend sa vision assez laborieuse la plupart du temps. Le meurtre de Lori dans la baignoire vers la fin donne un petit coup de fouet à cet ensemble en demi-teinte, mais ne suffit pas à nous faire oublier l'ennui qui a précédé. Malgré quelques scènes intéressantes et la présence d'un réalisateur qui sait tenir une caméra, The Killing Kind s'avère décevant et bien trop sobre pour marquer les esprits. On remerciera néanmoins l'éditeur Artus Films pour avoir sorti en Dvd ce film rare.
NOTE : 2/6
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