HORNS
(Horns)
Réalisateur : Alexandre Aja
Année : 2013
Scénariste : Keith Bunin
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Fantastique, Comédie, Drame, Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Daniel Radcliffe, Juno Temple, Max Minghella, Joe Anderson...
L'HISTOIRE : Soupçonné d’avoir assassiné sa fiancée, rejeté par tous ceux qu’il connaît, Ignatius a sombré dans le désespoir. Un matin, il se réveille avec une paire de cornes sur la tête. Celles-ci lui donnent un étrange pouvoir, celui de faire avouer leurs plus noirs secrets aux gens qu’il croise. Ignatius se lance alors à la recherche du véritable meurtrier…
MON AVIS : Adaptation d'un roman de Joe Hill (alias le fils de Stephen King !), Horns est un bien curieux film, qui mélange allègrement comédie, fantastique, romance, thriller et drame. Réalisé par le talentueux Alexandre Aja (Furia, Haute Tension, La Colline a des Yeux 2006, Mirrors, Piranha 3D), le film permet à l'acteur Daniel Radcliffe de s'échapper totalement de la saga Harry Potter et de confirmer son talent après le très bon La Dame en Noir en 2012. Il interprète ici un jeune homme fou amoureux qui doit surmonter la douloureuse épreuve de la mort de sa dulcinée, sauvagement assassinée. Accusé du meurtre, conspué par les habitants, il se retrouve victime d'un étrange phénomène : deux cornes lui poussent sur la tête, et, telle une créature diabolique, se doit de composer avec. La première partie du film verse joyeusement dans une sorte d'univers fantastico-comique un peu déstabilisant et on se demande où le réalisateur veut nous emmener. La présence des cornes confère au personnage un drôle de pouvoir : toutes les personnes qu'il rencontre se mettent à lui avouer leurs pensées les plus sombres ou cocasses, et n'hésitent pas à les concrétiser, ce qui nous vaut certaines séquences assez marrantes, à l'image de celle se déroulant chez le médecin, qui fantasme sur son assistante (et réciproquement) et qui va se laisser aller à la "sauter" en pleine consultation. Encore plus drôle est la scène dans laquelle le héros, pourchassé par une horde de journalistes, leur propose de se battre pour que le gagnant ait accès à ses déclarations. On assiste alors à un véritable pugilat entre reporters, qu'ils soient masculins ou féminins ! La soif de rapporter "un scoop" est la plus forte et le réalisateur ne lésine pas sur cet aspect pour mettre à mal les journalistes accrocs au spectaculaire et prêt à tout pour obtenir le reportage tant convoité. Ces passages à l'humour corrosif sont assez bien intégrés avec le reste du film, même si on ne sait pas trop sur quel pied danser parfois. Avec mon "côté fleur bleue" (si, si !), j'ai particulièrement apprécié les flashbacks concernant l'enfance du héros et sa rencontre avec sa dulcinée, la naissance de cette love-story conférant au film un pouvoir émotionnel assez fort et qui participe pleinement à augmenter son aspect dramatique lors de la seconde moitié du métrage. L'actrice Juno Temple, dans un rôle pas si facile que ça en fait, est juste magnifique, touchante et la séquence de la rupture dans le bar, cruelle et bouleversante, doit beaucoup à son interprétation. Plus le film avance et plus il bifurque lentement vers le drame et le thriller. Certain de ne pas être le responsable de la mort de sa fiancée, Ignatius utilise le pouvoir de ses cornes pour tenter de faire éclater la vérité et débusquer le véritable coupable. Certain indice nous permette de trouver rapidement de qui il s'agit mais ce n'est pas bien grave et cela ne nuit en rien à l’efficacité de Horns. La mise en scène d'Alexandre Aja fait des merveilles et la beauté picturale du film nous éclate en plein visage, nous happant totalement. L'intérêt du film s'en trouve largement rehaussé et ce qui nous semblait au départ une simple comédie fantastique un peu rock n' roll et déjantée devient un film fantastique passionnant et original. On pourra mettre un petit bémol concernant le final, qui verse un peu dans le grand-guignol. Horns est néanmoins un film surprenant, assez déroutant de par son sujet même, mais qui possède assez de qualités pour emporter l'adhésion au final. Et Dieu qu'elle est belle la révélation finale ! J'en ai versé une petite larme...
* Disponible en DVD et BR chez Metropolitan Filmexport
NOTE : 4/6
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