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LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE

LA DERNIÈRE MAISON SUR LA GAUCHE
(The Last House on the Left)

Réalisateur : Wes Craven 
Année : 1972
Scénariste : Wes Craven
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Sandra Peabody, Lucy Grantham, David Hess, Fred J. Lincoln, Jeramie Rain...


L'HISTOIRE : Mari fête ses 17 ans et reçoit une jolie chaîne avec le symbole « peace and love » de la part de ses parents. Elle sort ensuite avec son amie Phyllis. Attirées par la promesse d'avoir de la drogue, les deux filles se retrouvent prisonnières de quatre voyous psychopathes qui les emmènent en forêt pour les humilier, les torturer, les violer et les assassiner sauvagement. Les parents alertent la police mais celle-ci ne trouve aucune trace des jeunes filles. Par un heureux hasard, les tueurs se retrouvent sans le savoir chez les parents de Mari...

MON AVIS : Lorsqu'on évoque l’évolution du cinéma d’épouvante vers le cinéma d’horreur, on a tendance à citer Psychose (1960), La Nuit des Morts-Vivants (1968), L’Exorciste (1973) et Massacre à la tronçonneuse (1974). Quatre films qui ont redéfini les codes du genre et ont fait entrer l’horreur dans la réalité, reléguant cimetière, crypte et château lugubre aux oubliettes pour faire intervenir les « monstres » dans notre environnement quotidien. Il convient néanmoins d’ajouter à cette liste un film de 1972 trop facilement mis de côté, réalisé par Wes Craven, qui défraya la chronique, fit bondir la censure et participa pleinement à populariser l’horreur réaliste sur les écrans. Ce film, c’est bien sûr l’effroyable La Dernière Maison sur la Gauche. Ayant particulièrement apprécié le film La Source d’Ingmar Bergman, dans lequel la fille d’un couple de paysans se fait agresser, violer et tuer avant que ses bourreaux ne se réfugient sans le savoir chez ses parents qui vont la venger de manière cruelle, Wes Craven décide de s’inspirer librement de cette histoire tragique et livre un scénario intitulé « Night of Vengeance » au producteur Sean S. Cunningham, futur réalisateur de Vendredi 13 en 1980. Voulant dynamiter les codes du film d’horreur en misant tout sur le réalisme des situations, Cunningham et Craven acceptent, à la demande des acteurs qui trouvaient les situations déjà assez horribles comme ça, de retirer les scènes pornographiques prévues dans le scénario, tout en conservant les séquences de viols, d’humiliations et les meurtres sauvages. La mise en scène improvisée de Wes Craven (il ne connaissait rien à la mise en scène, à la direction d'acteurs), le tournage en 16mm, l’aspect presque « documentaire » des images et l’absence d’acteurs connus permettent au film de distiller une ambiance malsaine et glauque jamais vue auparavant. La première partie du film, relatant le calvaire de Mari et Phyllis, est abominable, insoutenable à regarder tant les expressions de visage, la peur et le désarroi des deux actrices semblent crédibles, réalistes. La violence et la nudité, filmées de manière frontale, parachèvent de provoquer le dégoût et la répulsion chez le public, qui aura bien du mal à s’en remettre, allant jusqu’à traiter le réalisateur de malade mental. La scène dans laquelle Krug demande à Phyllis de se pisser dessus ou celle dans laquelle il grave au couteau son nom sur le cou de Mari font toujours leur petit effet ! Les acteurs eux-mêmes n’ont pas été épargnés par les critiques, voire même par leur propre famille, pour avoir osé jouer dans ce film sortit tout droit des entrailles de l’Enfer ! La seconde partie, plus classique, place les bourreaux de Phyllis et Mari au sein de la famille de cette dernière. On assiste alors à la vengeance des parents, avec fellation castratrice, électrocution, égorgement et utilisation d’une tronçonneuse (deux ans avant le chef-d’œuvre de Tobe Hooper !). La loi du talion transforme deux gentils parents en monstre sans pitié, ce qui ne manquera pas également de faire bondir les ligues de morale. A l’époque, le film ne fonctionna pas tout de suite, et il changea souvent de titre. De Night of Vengeance, il devient Sex Crime of the Century mais cela ne marche pas non plus. Nouveau changement de titre pour Krug & Company mais rien à faire, le succès n’est toujours pas au rendez-vous. Dernière transformation : The Last House on the Left. Un titre qui n’a pas franchement de rapport avec le sujet du film mis à part sa seconde partie qui se déroule dans la maison des parents. À ce nouveau titre s’ajoute un slogan particulièrement efficace : « It’s only a movie, only a movie, only a movie… ». Carton plein, le film se taille une sacrée réputation et rapporte 13,110,000$ de par le monde. Avec La Dernière Maison sur la Gauche, Wes Craven et Sean S. Cunningham peuvent se féliciter d’avoir réalisé une oeuvre majeure dans l’édification du cinéma d’horreur contemporain. Revu aujourd’hui, le film ne parvient pas à cacher ses maladresses et les séquences mettant en scène les deux policiers nous semblent bien absurdes, permettant toutefois d’apporter un peu de « repos émotionnel » au spectateur, véritablement agressé par le reste du métrage. Les exactions et la brutalité du trio Krug Stillo / Sadie / Fred « Weasel » Podowski (superbement interprété par David Hess / Jeramie Rain / Fred J. Lincoln, tous trois véritablement habités par leur personnage) possèdent toujours un caractère ultra-malsain et marquent encore les esprits, même ceux habitués à voir des films bien plus violents de nos jours. Quarante-trois ans après sa réalisation et malgré un petit coup de vieux, La Dernière Maison sur la Gauche mérite amplement son statut de film culte. Un "Rape & revenge" / "Vigilante movie" âpre et brutal, toujours interdit dans de nombreux pays dans sa version "uncut". 

* Disponible en DVD chez Wild Side Vidéo

NOTE : 4/6





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