LE PIONNIER DE L'ESPACE
(First Man Into Space)
Réalisateur : Robert Day
Année : 1959
Scénariste : John Croydon, Charles F. Vetter
Pays : Angleterre
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Marshall Thompson, Marla Landi, Bill Edwards, Robert Ayres, Carl Jaffe...
L'HISTOIRE : Dirigeant le programme anglais de conquête spatiale, Charles Prescott envoie son frère, l’indiscipliné lieutenant Dan Prescott, dans l’espace, à bord du premier avion supersonique jamais construit. Par esprit de défi, ce dernier n’obéit pas aux recommandations de sa hiérarchie et s’éloigne de plus en plus de la Terre, allant jusqu'à traverser un nuage de poussières de météorites. Il réussit tout de même à engager une manœuvre d'urgence et regagne la Terre. Se rendant sur le lieu du crash, Charles découvre l'épave sans aucune trace de vie à bord. Cette disparition laisse la fiancée de Dan dans le désespoir. Peu de temps après, un fermier déplore une perte de bétail. Les animaux présentent de graves blessures et Charles découvre que toutes contiennent de la poussière de météorites...
MON AVIS : Ah, les années 50 et la science-fiction ! Une grande histoire d'amour ! Alors que les Etats-Unis et l'URSS font la course à la conquête spatiale, les scénaristes foncent têtes baissées dans le créneau. Si le cinéma des 50's apporte son lot quotidien aux spectateurs d'invasion extraterrestres, un second courant se développe parallèlement, qui s'intéresse plus à la conquête spatiale justement mais aussi aux possibles dangers que l'exploration de l'inconnu peut ramener sur Terre. Parmi les meilleurs films sur le sujet, toutes décennies confondues, on citera à titre d'exemple Spaceways de Terence Fisher (1953), La Conquête de l'Espace de Byron Haskin (1955), Le Monstre de Val Guest (1955), Les Premiers Passagers du Satellite de Paul Dickson (1956), War of the Satellites de Roger Corman (1958), 2001 l'Odyssée de l'Espace de Stanley Kubrick (1968), Countdown de Robert Altman (1968), Les Naufragés de l'Espace de John Sturges (1969), Le Monstre qui vient de l'Espace de William Sachs (1977), L’Étoffe des Héros de Philip Kaufman (1983), Apollo 13 de Ron Howard (1995) ou Space Cowboys de Clint Eastwood (2000). En 1959, le cinéaste anglais Robert Day prend part à l'aventure avec Le Pionnier de l'Espace. Si durant toute la vision du film on ne peut s'empêcher de penser au film Le Monstre de Val Guest, tant il y a des similitudes flagrantes entre les deux œuvres, cela ne nous empêche pas d'apprécier Le Pionnier de l'Espace pour ce qu'il est : un petit film de science-fiction bien troussé, agréable, bien mis en scène, assez soigné malgré un budget qu'on devine pas très conséquent. Qu'importe, le plaisir est là, la nostalgie faisant le reste. On suit donc les avancées technologiques d'une base militaire spécialisée dans la conquête spatiale. Le commandant Charles Prescott est responsable du programme et le pilote n'est autre que son jeune frère, Dan Prescott, une tête brûlée qui n'en fait qu'à sa tête justement et cherche la gloire à tout prix, rêvant de voir son nom en première page des journaux comme étant le premier homme à être allé dans l'espace. Ce qui sera effectivement le cas mais à quel prix ! Comme dans Le Monstre, le retour sur Terre de notre pionnier de l'espace ne se fait pas sans entrave et sa rencontre avec de la poussière de météorites lors de sa mission va avoir un impact considérable sur sa propre personne. Au film de conquête spatiale, Robert Day, comme Val Guest, associe donc les dangers que peuvent encourir les équipes a s'aventurer dans l'inconnu. Dans les deux films, le pilote survivant va voir son corps muter. Devenu un monstre, il passera du statut de héros à celui de menace. Une contrepartie pas très glorieuse. Le Pionnier de l'Espace réussi même le pari de rendre son monstre attachant dans le dernier quart-d'heure, lui donnant un "bonne" raison d'avoir perpétré ses meurtres, n'agissant ainsi que pour assurer sa survie. Au fur et à mesure de la progression de l'histoire, Le Pionnier de l'Espace se transforme peu à peu en drame, mettant de côté l'aspect science-fictionnel pour se concentrer sur le ressenti de la fiancée de Dan et de son frère et sur les malheurs vécus par le pauvre Dan lui-même, prisonnier d'une carapace indestructible faites de poussières de météorites. Avec ses décors minimalistes (une salle de contrôle, un laboratoire, quelques extérieurs), Le Pionnier de l'Espace aurait pu paraître fauché, voire ennuyeux. Ce n'est jamais le cas et Robert Day s'en tire plutôt bien, dirige efficacement son casting, et parvient à faire de son film une oeuvre attachante et délicieusement rétro pour le spectateur des années 2010.
* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS avec un livret écrit par Alain Petit sur la SF anglaise.
NOTE : 4/6
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