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jeudi 30 août 2018

BLIND WOMAN'S CURSE

BLIND WOMAN'S CURSE
(Hîchirimen bâkuto - Nôbarydu takahadâ)

Réalisateur : Teruo Ishii
Année : 1970
Scénariste : Teruo Ishii, Chûsei Sone
Pays : Japon
Genre : Action, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Meiko Kaji, Hoki Tokuda, Makoto Satô, Hideo Sunazuka, Shirô Ôtsuji...


L'HISTOIRE : Pour venger son père du clan Tachibana, Akemi devient chef de gang et va affronter la bande rivale responsable du décès de son paternel. Durant cette rixe meurtrière, Akemi donne involontairement un coup de sabre à une jeune femme qui devient aveugle, un chat noir venant lécher la blessure de cette dernière. Pour Akemi, ceci est le symbôle d'une malédiction qui vient de s'abattre sur elle. Arrêtée, Akemi est placée en prison et rejoint son clan trois ans plus tard. Elle ne désire plus vivre dans la violence et tente d'être une chef de gang qui prône l'apaisement. Mais un gang local, dirigé par Dobashi, ne l'entend pas de cette manière. Dans le même temps, Aiko Gouda, une femme aveugle, vient proposer ses services à Dobashi pour l'aider à anéantir les efforts d'Akemi...

MON AVIS : Le réalisateur japonais Teruo Ishii est principalement connu pour sa célèbre série des "Joy of Torture", parmi laquelle on trouve des titres cultes comme L'Enfer des Tortures, Vierges pour le Shogun ou Orgies Sadiques de l'ère Edo par exemple. Spécialisé dans ce qu'on appelle l'ero-guro, à savoir le film érotique grotesque, il va livrer en 1969 l'étonnant Horrors of Malformed Men. En 1970, il réalise ce Blind Woman's Curse, dans lequel il mélange le film de sabre, le film de yakuza, le grotesque, le tout saupoudré d'une toute petite pincée de fantastique, pour un résultat assez déconcertant. La séquence d'introduction met tout de suite dans le ton : au ralenti, on assiste au combat entre deux clans rivaux, l'un d'entre-eux étant mené par la belle Meiko Kaji, future star des sagas Lady Snowblood, Stray Cat Rock ou La Femme Scorpion entre autres. Joliment chorégraphié, cet affrontement va être le déclencheur d'un incident qui donne au film son titre : Akemi (Meiko Kaji) rend aveugle une fille qui tentait de s'interposer et qui se prend un coup de sabre qui ne lui était pas destiné au niveau des yeux. Un petit chat noir vient lécher le sang qui s'écoule, ce qui trouble le personnage interprétée par Meiko Kaji. En effet, c'est un très mauvais présage, qui annonce une malédiction. Personnellement, je m'attendais pour la suite du film à une réelle bifurcation dans le registre du fantastique pur. Honnêtement, Blind Woman's Curse n'est en rien de ce registre car la suite de l'intrigue reste tout à fait terre à terre. Pas de spectres, pas de fantômes revanchards à se mettre sous la dent mais une histoire de clan yakuza au temps médiéval, avec traître, combat de sabre, assassinats et quelques belles gerbes de sang rouge écarlate. Meiko Kaji partage l'affiche avec deux autres actrices, l'une interprétant la belle Chie Mitsui (Yôko Takagi), fille de l'oncle d'Akemi qui tombera amoureuse d'un beau chevalier servant qui rejoindra son clan (Makoto Sato), l'autre la sabreuse aveugle venu chercher vengeance (Hoki Tokuda) et proposant ses services à un chef de gang (Tôru Abe) qui désire créer la discorde entre deux clans rivaux pour en tirer partie. Ce dernier est particulièrement antipathique, se livrant à la prostitution et aux trafic de femmes, souvent pour son propre plaisir pervers. Si l'intrigue principale reste très ancrée dans le réalisme, les personnages secondaires et certaines situations ou comportements versent ouvertement dans le grotesque si cher à Teruo Ishii, donnant au film une connotation des plus étranges et effectivement, à la limite du fantastique. Le protagoniste le plus emblématique de cette recherche du grotesque reste sans conteste Ushimatsu, l'associé de la sabreuse aveugle. Bossu, sautant comme un chat à des hauteurs inaccessibles, empailleur  et découpeur de tatouage, ce drôle de numéro est interprété par l'artiste de théâtre Tatsumi Hijikata, l'inventeur de la danse Butoh. Possédant une troupe spécialisée dans le grotesque, il avait déjà fait sensation avec cette dernière dans Horrors of Malformed Men justement. Il récidive donc dans Blind Woman's Curse et apporte une réelle touche d'étrangeté au film. On pourra également citer l'un des yakuzas d'Akemi, au faciès déconcertant et au mimique risible. Cette dualité entre film de sabre classique et personnages ou situations grotesques déconcerteront assurément un public ne sachant pas trop à quoi s'attendre avec ce film. Toujours est-il que les fans de Meiko Kaji apprécieront de voir leur égérie dans son premier grand rôle, même si elle disparaît parfois durant de longues minutes avant de réapparaître à l'écran. La séquence finale est quant à elle sublime, revenant à la tradition de l'affrontement en duel, le tout filmé sous une peinture de ciel orageux du plus bel effet. Assez atypique dans sa réalisation et dans ce qu'il nous propose, Blind Woman's Curse possède pas mal de petits défauts mais ces derniers font aussi partie de son charme et ils sont souvent contrecarrés par de jolies trouvailles visuelles et quelques effets gores qui rendent le spectacle attachant dans son ensemble. Une curiosité.

* Disponible en combo DVD + BR chez BACH FILMS 



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