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THE NEST OF THE CUCKOO BIRDS

THE NEST OF THE CUCKOO BIRDS
(The Nest of the Cuckoo Birds)

Réalisateur : Bert Williams
Année : 1965
Scénariste : Bert Williams
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame
Interdiction :-12 ans
Avec : Bert Williams, Ann Long, Chuck Frankle, Jackie Scelza, Sherry Saxe...


L'HISTOIRE : Le détective Johnson parvient à s'infiltrer parmi les membres d'un réseau de contrebande de whisky qui agit dans les Everglades. Lorsque sa couverture tombe et qu'il est découvert, il tente de s'échapper à travers les marécages, échappant de justesse à ses poursuivants ainsi qu'aux attaques d'alligators. Après un long périple à la nage, il échoue sur une terre hostile et manque de peu de se faire poignarder par une femme entièrement nue et portant un masque qui prend la fuite. Fatigué, il erre jusqu'à être recueilli par Harold, un homme à tout faire qui vit dans une petite auberge miteuse avec la propriétaire madame Pratt. Celle-ci retient prisonnière sa fille Lisa dans le grenier, l'accusant d'être folle. Le séjour de Johnson à l'auberge va lui réserver bien des surprises...

MON AVIS : Réalisé, scénarisé, joué et produit par Bert Williams en 1965, The Nest of the Cuckoo Birds faisait partie des films totalement invisibles suite à la perte des copies existantes. Fort heureusement, en fouillant dans des cartons, un cinéma à mis la main sur une ultime copie de ce film et le réalisateur danois Nicolas Winding Refn a rendu possible sa restauration, nous proposant sur son site By NWR de pouvoir enfin visionner cette oeuvre atypique qu'on pensait définitivement perdu. Acteur qu'on a pu voir dans diverses séries télévisées ou dans des petits rôles dans des films tels L'homme du Clan, C'est arrivé entre midi et trois heures, Le Bison Blanc, Le Justicier de Minuit, Cobra, Le messager de la Mort ou bien encore Usual Suspects, Bert Williams a donc décidé de passer derrière la caméra en 1965 pour The Nest of the Cuckoo Birds. Ce sera son unique réalisation. Se déroulant dans les sud des USA, il reprend les codes du cinéma de rednecks pour un résultat assez hypnotique et non dénué d'intérêt. Débutant comme un film noir des 50's, il s'en éloigne assez rapidement dès que le héros, joué par Williams lui-même, doit s'échapper à travers des marécages. On assiste à de longues séquences dans lesquelles notre détective en cavale nage, s'accroche à des branchages, théâtralise son jeu pour nous faire comprendre qu'il est épuisé puis repart à la nage, le tout entrecoupé par des images d'alligators censé nous faire croire que le héros est en danger dans cet environnement hostile. Après ce long et lent périple, le réalisateur capte notre attention avec une séquence assez folle et hallucinée : le héros se fait attaqué au couteau par une blonde au corps sexy et surtout entièrement nue, portant un masque translucide sur le visage. Une séquence qui semble issue d'un cauchemar éveillé, avec une mise en scène fractionnée, qui nous laisse un peu incrédule devant notre écran, tant la soudaineté de l'attaque et le look de l'agresseur sont inattendus. Un bon point pour Bert Williams qui a su attiser notre curiosité. La suite des mésaventures du détective Johnson va nous embarquer dans une atmosphère moite et mystérieuse avec l'apparition de l'auberge des Cuckoo Birds et de ses résidents. Madame Pratt, une femme bigote et dévoué à Dieu, en est la propriétaire. Elle a un homme à tout faire, Harold, taxidermiste de son état. Le comportement de ces deux personnages est des plus étranges, ressenti amplifié par le jeu des acteurs, très théâtral dans leur façon de déclamer leur texte, voire de le réciter. On découvre également l'existence d'un troisième protagoniste, la jolie Lisa, jeune fille blonde qui est retenue prisonnière dans le grenier par sa mère, cette dernière n'hésitant pas à se montrer violente envers sa fille, la giflant, la battant et l'obligeant à prier pour se libérer du démon qui l'habite selon elle. Bref, trois personnages haut en couleurs, qui vivent reclus de toute civilisation, de tout contact. Johnson va mener sa propre enquête pour tenter de faire la lumière sur l'existence de ses hôtes et de leur mode de vie. Si le film se montre assez lancinant dans son rythme, il nous réserve quelques belles images et une seconde attaque de la fille au masque, encore plus perturbante que la première, nous évoquant même le Psychose d'Hitchcock. Le dernier quart-d'heure vire au malsain et au cauchemar avec les découvertes de notre héros, et cette curieuse famille nous renvoie à celle qu'on découvrira quelques neuf ans plus tard, dans le film culte d'un certain Tobe Hooper. La folie et le macabre font leur irruption au sein de ce film à petit budget qui mérite vraiment d'être découvert, ses faiblesses étant largement compensées par ses qualités certaines et surtout son ambiance enivrante et quasi psychédélique. Les amateurs d'étrangeté sur pellicule ne manqueront donc pas de s'aventurer dans l'auberge des Cuckoo Birds pour y découvrir madame Pratt, Lisa et Harold, le tout sur la musique de la chanson The Nest of the Cuckoo Birds composée par la femme de Bert Williams. A noter que l'aura de ce film réputé perdu à même marqué le groupe The Cramps qui en a fait le titre d'une de leur chanson. Encore une preuve de plus qu'il faut faire découvrir ce film au plus grand nombre et le sortir de son anonymat. Ce n'est en rien un chef-d'oeuvre ou un classique mais sa galerie de personnages azimutés, ses attaques de la femme nue et son final valent assurément qu'on s'intéresse de plus près à ce conte gothique du sud des USA !

* Disponible en VOSTF sur le site By NWR 


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