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jeudi 16 août 2018

LAURIN

LAURIN
(Laurin)

Réalisateur : Robert Sigl
Année : 1989
Scénariste : Robert Sigl, Ádám Rozgonyi
Pays : Hongrie, Allemagne
Genre : Drame, Fantastique
Interdiction :-12 ans
Avec : Dóra Szinetár, Brigitte Karner, Károly Eperjes, Hédi Temessy...


L'HISTOIRE : Dans un village portuaire, la jeune Laurin vit la plupart de l'année avec sa mère. Son père, marin de profession, n'est pas souvent à la maison. Une nuit, Laurin a la vision d'un petit garçon terrifié. Le village vit dans la peur car de mystérieuses disparitions d'enfants ont lieu. La mère de Laurin trouve également la mort dans d'étranges circonstances. La petite fille croit qu'un homme vêtu de noir est responsable des malheurs qui s'abattent sur le village...

MON AVIS : Bien que ce film du réalisateur allemand Robert Sigl date de 1989, ce n'est que récemment que nous pouvons le découvrir en DVD et en BR. Un anonymat injustifié tant Laurin (prononcer "Laurine") s'avère une bien belle oeuvre, qui aurait mérité une notoriété bien plus grande que cette confidentialité dans laquelle a été enfermé le film. Long métrage hautement contemplatif, avec très peu d'action, Laurin mise avant tout sur son esthétisme raffiné, sa reconstruction de l'époque absolument parfaite, ses personnages travaillés, son histoire intrigante et sa musique somptueuse. C'est principalement un drame de l'enfance, celle de la jeune Laurin, magnifiquement interprétée par Dóra Szinetár qui porte le film sur ses frêles épaules. Une petite fille qui ne voit quasiment jamais son père, qui n'a que peu d'amis (le seul qu'on voit dans le film est Stefan), qui doit gérer seule la mort de sa mère et qui va devenir, bien malgré elle, le rouage grippé des agissements d'un tueur en série pédophile. Rien de bien joyeux donc. Robert Sigl joue à merveille avec les traditions du conte de fée (les images de l'ogre) en leur ajoutant les codes du film noir et quelques touches de fantastique pour un résultat envoûtant, poétique et macabre à la fois. Comme il l'avoue lui-même, Robert Sigl a été fortement marqué par deux grands classiques du cinéma : Les Innocents de Jack Clayton et La Nuit du Chasseur de Charles Laughton. Des influences qu'on retrouve effectivement dans Laurin, auxquelles on ajoutera quelques recherches sur les jeux de couleurs qui rappellent le travail de Mario Bava ou le Dario Argento d'Inferno. La mise en scène, sobre et classique, participe pleinement à créer cet univers dramatico-gothique à la retenue toute singulière, aidée en cela par des décors naturels de toute beauté. Les déambulations dans un cimetière, la mère de Laurin vêtue d'un manteau à capuche découvrant le tueur sur un pont, les rêves et les hallucinations tout en couleurs de Laurin et surtout son magnifique final, emprunt d'une poésie de haute volée, suffisent à nous embarquer dans l'univers de Robert Sigl, qui, de par son sujet et son cadre, n'est pas sans nous rappeler La longue Nuit de l'Exorcisme de Lucio Fulci. Evidemment, si vous êtes réfractaire au cinéma qui prend son temps, qui vous propose une lente promenade, tel Jean Rollin et son sublime La Rose de Fer, peut être ne serez-vous pas réceptif à la beauté fulgurante de Laurin, ni à son propos. Ce sera bien dommage tant cette balade picturale mérite le détour.


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