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vendredi 23 octobre 2020

LA DERNIÈRE BALLE A PILE OU FACE

LA DERNIÈRE BALLE A PILE OU FACE
(Testa o Croce)


Réalisateur : Piero Pierotti
Année : 1969
Scénario : Piero Pierotti
Pays : Italie
Genre : Western
Interdiction : /
Avec : John Ericson, Spela Rozin, Edwige Fenech, Daniela Surina, Isarco Ravaioli, Franco Lantieri...


L'HISTOIRE : Accusée du meurtre d’un banquier, la chanteuse Shanda Lee manque de se faire lyncher par les membres d’une ligue de vertu. Alors que les autres filles du saloon se font passer à tabac, le shérif fait mettre Shanda à l’abri en dehors de la ville. Mais les deux hommes chargés de la mission la violent et la laisse pour morte dans le désert. Un hors-la-loi va la recueillir et en tombe amoureux. Il décide de la venger de ses trois violeurs et de lui redorer son honneur en faisant la lumière sur le meurtre du banquier...

MON AVIS : Devenu quasiment invisible depuis sa sortie cinéma, La Dernière Balle à Pile ou Face refait surface grâce à Artus Films et on félicitera l'éditeur pour cette exhumation de l'oubli, surtout que ce western n'est pas dénué de qualité et qu'il s'avère assez atypique dans son genre. C'est d'ailleurs l'unique western du réalisateur Piero Pierotti, qui s'est davantage illustré dans le film d'aventure ou le péplum. Atypique car on a l'impression au début que le film ne sait pas trop sur quel pied danser : la scène d'introduction semble avoir été rajoutée tant elle est abrupte et ne paraît pas rattachée au reste ; les vingt premières minutes sont bardées d'une bonne touche d'humour qui déconcerte un peu le spectateur, comme cette altercation dans le saloon reconverti en Crazy Horse qui voit deux adversaires aller s'affronter dehors sans que la caméra ne les suive, ne laissant au public du saloon et par extension aux spectateurs devant leur écran que le plaisir d’entendre le tir des pistolets puis de voir l'un des deux adversaires revenir avant de s'écrouler raide mort, ce qui fait la joie du croque-mort local ! Ces scènes sont vraiment étranges et on se dit que ce western n'a pas fini de nous réserver quelques surprises. Le thème du puritanisme fait également son apparition avec cette bigote désirant éliminer la troupe de danseuses du Crazy Horse, qu'elle accuse de corrompre les maris de la ville. L'assassinat du banquier, qui se trouvait dans le lit de la chanteuse de la troupe, Shanda Lee, lui donnera l'occasion de déclencher les hostilités et de rallier toutes les femmes de la ville afin de mener une action punitive contre les charmantes danseuses, lors d'une séquence démontrant bien comment l'intolérance et le fanatisme religieux sont des fléaux car totalement incontrôlables. S'ensuivra la fuite de Shanda Lee, accompagnée par deux hommes du shérif. Ces derniers, ainsi qu'un trappeur venu les rejoindre, décideront alors de violer leur protégée et de la laisser pour morte. A ce stade, le film va alors bifurquer dans une autre ambiance, avec l'apparition de l'acteur John Ericson, qui interprète un gentil hors-la-loi qui va succomber aux charmes de la belle Shanda Lee et se mettre alors en quête de vengeance pour cette dernière. A partir de ce moment, le film retrouve un certain sérieux, se montre plus brute, plus sombre, et gagne encore en intérêt. On est presque dans un Rape & Revenge par procuration. Mais en fait, plus que l'histoire elle-même, ce qui donne réellement son intérêt à La Dernière Balle à Pile ou Face, c'est assurément son casting féminin. Dans le rôle de Shanda Lee, on trouve la très jolie actrice yougoslave Spela Rozin, dont les beaux yeux bleus ne laisseront personne insensible. On aurait aimé qu'elle se fasse elle-même vengeance en lieu et place de son protecteur mais qu'importe, sa présence à l'écran irradie le film. Il en est évidemment de même avec une certaine Edwige Fenech, qui joue ici Manuela, une danseuse du Crazy Horse, et qui n'en était qu'au début de sa carrière. Elle nous offre déjà la vue de sa superbe poitrine lors d'une scène dans laquelle elle va se faire fouetter par le groupe de bigotes venues rétablir l'ordre et la pudibonderie. On la reverra plus longuement vers la fin du film et sa chevelure noir de jais et ses yeux de biche font déjà leur petit effet. Comment ne pas citer Daniela Surina, sûrement le personnage le plus ambigu et le plus intéressant du film, jugez plutôt : femme du banquier assassiné, elle semble ressentir une délectation toute particulière face à la violence, se laissant quasiment à jouir de plaisir devant le spectacle de Manuela fouettée en pleine rue. Plus tard, elle assumera son côté sado-maso dans les bras du héros, lui demandant ouvertement de "lui faire mal". Ce trio d'actrices donne tout son sel à La Dernière Balle à Pile ou Face et c'est bien grâce à elles que ce petit western sans le sou va trouver son public à mon avis. Même si le héros ou le shérif (Isarco Ravaioli) possèdent un bon charisme, c'est vraiment les filles du film qui le tire vers le haut. Production hors-norme, assez étonnante dans le paysage du western spaghetti, La Dernière Balle à Pile ou Face est un spectacle divertissant qui rompt avec les codes standards du western auxquels on pouvait s'attendre et prend des directions qu'on ne soupçonnait pas au départ. Pour tous ces aspects, il mérite bien qu'on le découvre et qu'on lui porte notre attention.

* Disponible en DVD chez ARTUS FILMS




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