THE POSTCARD KILLINGS
(The Postcard Killings)
Réalisateur : Danis Tanovic
Année : 2020
Scénario : Andrew Stern, Ellen Furman
Pays : Etats-Unis, Angleterre
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec : Jeffrey Dean Morgan, Famke Janssen, Cush Jumbo, Naomi Battrick, Ruairi O'Connor
L'HISTOIRE : Le lieutenant Jacob Kanon identifie à la morgue sa fille, assassinée avec son mari par un tueur en série qui s'en prend au couple de jeunes mariés dans divers villes européennes. Le meurtrier envoie, avant chaque passage à l'acte, une carte postale à un journaliste de la ville où il va commettre ses méfaits. Voyant que l'enquête ne progresse pas assez vite, Jacob Kanon décide de prendre l'affaire en main. Découvrant que d'autres meurtres similaires ont eu lieu en Europe, il se rend dans chaque ville afin de comprendre les motivations du meurtrier. Ses investigations l'amène à déduire que ce dernier n'agit peut-être pas seul et que la ritualisation des meurtres n'est pas anodine...
MON AVIS : Le célèbre Negan de la série The Walking Dead acteur principal d'un thriller mettant en scène des crimes ritualisés ? Il ne m'en fallait pas plus pour avoir envie de découvrir The Postcard Killings, adaptation d'un best-seller de James Patterson et Liza Marklund paru en 2010. Jeffrey Dean Morgan y interprète donc le lieutenant Jacob Kanon, endeuillé par l'assassinat brutal de sa fille et de son beau-fils, fraîchement mariés. Les corps des deux victimes, à qui il manque même des parties de membres, ont été positionné de manière artistique, ce qui mène à penser que le meurtrier n'a pas agit de manière irréfléchie. Séparé de sa femme, jouée quant à elle par Famke Janssen, notre lieutenant ne trouve plus le sommeil et ne va alors avoir de cesse de tenter de faire la lumière sur ce meurtre. Ses investigations vont le mener dans divers villes d'Europe, ce qui permet au film de nous faire voyager, confortablement installé dans notre canapé. Si la facture visuelle de The Postcard Killings fait parfois très téléfilm, avec certains tics de caméra assez lassants (les flashs rapides sur des photos par exemple), l'intrigue nous accroche et nous donne envie d'en savoir plus sur les motivations du tueur ou des tueurs. En parallèle de l'enquête de Jacob Kanon, on suit un jeune couple d'amoureux voyageant en train et interprété par Ruairi O'Connor et la charmante blondinette Naomi Battrick. Ces derniers vont faire connaissance avec un grand gaillard tatoué qui va s'incruster peu à peu dans leur voyage. Le suspense monte crescendo et on se demande s'ils vont être les prochaines victimes du tueur aux cartes postales. Ce montage parallèle permet de maintenir notre intérêt et de nous questionner sur ce qui va se passer par la suite. Autre élément intrigant, la ritualisation des crimes, relevant d'une certaine forme d'art corporel, les cadavres étant véritablement "mis en scène" de manière photogénique. Si la violence porte uniquement sur la vision desdits cadavres, le film n'étant pas du tout sanglant, The Postcard Killings à d'autres atouts à mettre en valeur à même de satisfaire les amateurs de thrillers. Le casting est plutôt bon et Jeffrey Dean Morgan est à son aise dans ce rôle de père abattu et de flic revanchard. La journaliste (Cush Jumbo) et le couple d'amoureux déjà cités ci-dessus livrent eux aussi une bonne prestation. L'histoire est assez prenante, sans relever du génie non plus, mais elle tient la route, malgré de nombreuses facilités scénaristiques. Il y a de bonnes idées, notamment sur la ritualisation des crimes, leur provenance et le pourquoi. Là où le bat blesse un peu, c'est dans la mise en scène de Danis Tanovic, réalisateur yougoslave à qui l'on doit No Man's Land ou Mort à Sarajevo. Une mise en scène assez académique en fait, peu inspirée et qui manque cruellement de punch et d'originalité. On sent que le réalisateur veut surfer sur des standards comme Seven, Zodiac et autres classiques américains, mais il ne parvient jamais à égaler ces derniers et sa réalisation manque vraiment d'ampleur, étant trop terre à terre pour donner une véritable identité à son film. Certaines scènes sombrent dans la caricature (n'ayant pas lu le roman, je ne sais pas si on retrouve ces éléments dedans), comme toutes ces remarques du héros concernant l'inefficacité des polices locales ou sa faculté à trouver des indices ou des éléments à même de faire progresser l'enquête quand les enquêteurs locaux n'y arrivent pas entre autres, et amoindrissent l'impact du film. Malgré ses défauts, The Postcard Killings reste agréable à suivre et et se laisse facilement regarder si on n'est pas trop exigeant. On aurait aimé une ambiance plus travaillée, un suspense encore plus soutenu, une réalisation plus cinématique mais dans l'ensemble, ça reste un thriller correct, ni plus, ni moins. Le film se fait également appeler Bons Baisers du Tueur ou L'Art du Crime.
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