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dimanche 13 décembre 2020

SOCIÉTÉ ANONYME ANTI-CRIME


SOCIÉTÉ ANONYME ANTI-CRIME
(La polizia ringrazia)


Réalisateur : Steno
Année : 1972
Scénario : Steno, Lucio De Caro
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec Enrico Maria Salerno, Mariangela Melato, Mario Adorf, Laura Belli, Jürgen Drews...


L'HISTOIRE : Rome. La corruption a gangrené toutes les institutions. Le commissaire Bertone tente malgré tout de faire son travail correctement, se heurtant au laxisme de la justice, qui relâche tous les voyous arrêtés, et à la méchanceté des journalistes, qui mettent en avant les arrestations musclées à la Une des journaux. Alors qu’il recherche deux voyous ayant assassiné un joaillier après un braquage, il retrouve l’un d’eux, mort, au bord du canal. Il va peu à peu découvrir qu’un groupe armé a entrepris de faire sa propre justice sur les malfrats libérés par l'administration...

MON AVIS : Le réalisateur italien Steno est principalement connu pour ses comédies. Il est même devenu le mentor de Lucio Fulci avec qui il a entretenu une réelle relation d'amitié lorsque le futur roi du gore à l'italienne n'en était qu'au début de sa carrière. De comédie, il n'en est point question dans Société Anonyme Anti-Crime, datant de 1972. En effet, Steno a mis en scène avec ce poliziottesco un film sombre, noir, désespéré, dans lequel on ne trouve pas une once d'humour. Il faut dire que le sujet ne s'y prête pas trop puisque le film évoque les années de plomb en Italie, la corruption de la justice, le laxisme des institutions censées représentées l'ordre et la loi. Et il le fait sans concession, y allant franco avec des dialogues directs et lourd de sens, qui mettent bien en avant la difficulté de la police à faire son travail. C'est presque un plaidoyer pour les forces de l'ordre auquel se livre Steno, et ce, à travers le personnage du commissaire Bertone, superbement campé par un Enrico Maria Salerno transcendé par ce rôle. Franchement, c'est assurément l'un des meilleurs commissaires que j'ai jamais vu sur un écran. L'acteur est fascinant et donne une réelle épaisseur à son personnage. Ce dernier met en lumière tous les dysfonctionnements de l'administration, les vices de formes, la corruption et tout ce qui permet aux voyous de toutes sortes de s'en sortir et de repartir libre comme l'air. La séquence du bus dans lequel Bertone a rassemblé de nombreux journalistes pour leur montrer le travail de la police sur le terrain est à ce titre édifiante et terriblement nihiliste. On ressent une véritable impuissance pour la police à protéger la population suite à cette terrible démonstration du commissaire. Cette impuissance, qui n'est pas le fait de la police elle-même mais bien des institutions qui régissent l'Etat, va avoir des répercussions dramatiques et entraîner l'apparition d'une nouvelle violence, comme s'il n'y en avait pas assez. Une organisation anonyme va en effet faire son apparition et se mettre à faire sa propre justice. Une justice expéditive, car, comme il est dit dans le film, cette organisation n'a pas de prison où mettre les voyous, il faut donc les éradiquer en utilisant la manière forte, à savoir leur exécution pur et simple. De manière très intelligente, Steno offre plusieurs visions du travail de la police et permet au rythme du film de ne jamais faiblir. Le film joue sur plusieurs tableaux, avec les exactions de l'organisation secrète, la recherche d'un voyou ayant tuer une vieille joaillière et ayant pris une jeune fille en otage, les investigations du commissaire Bertone, ses difficultés face au préfet et aux journalistes. Sans être un film d'action pur et dur, Société Anonyme Anti-Crime propose quelques scènes de courses-poursuites savamment réalisées et maintient son intérêt de bout en bout grâce à son habile scénario, très d'actualité en fait, et à son casting, parfaitement en place et qui apporte une belle touche d'authenticité aux images proposées. Le final du film est glaçant, et m'a rappelé celui de La Femme Flic, avec Miou-Miou. Avec Société Anonyme Anti-Crime, Steno a réalisé une oeuvre marquante, un véritable petit bijou du genre, qui, sans être d'une grande violence visuelle, comprend néanmoins des scènes fortes, à l'image d'un accident de moto qui ne prête pas du tout à sourire, bien au contraire, je vous laisse la surprise. Une très belle découverte en ce qui me concerne.

* Disponible en DVD chez -> ARTUS FILMS <-  



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