STREET TRASH
(Street Trash)
Réalisateur : Jim Muro
Année : 1987
Scénario : Roy Frumkes
Pays : Etats-Unis
Genre : Gore
Interdiction : -12 ans
Avec : Mike Lackey, Bill Chepil, Vic Noto, Jane Arakawa, Pat Ryan...
L'HISTOIRE : Dans un quartier délabré de New York, les clochards s'entassent par dizaines dans les rues et dans une décharge automobile. Cette dernière sert de Q.G. à Bronson, un ex-soldat du Vietnam qui est le leader d'une communauté de SDF. Entre vol, tabassage, menus larcins et picole sauvage, la vie des sans-abris est seulement rythmée par l'intervention de la police de temps à autre. Dans un recoin caché de sa boutique de liqueurs, un commerçant découvre une caisse pleine de petite bouteille d'une boisson inconnue nommée Viper. Voyant là un moyen de gagner de l'argent facile, il les vend 1 dollar aux clodos du coin. Malheureusement pour ces derniers, la boisson se montre plus corrosif que n'importe quel produits industriels et les ravages sur leur corps vont être explosifs...
MON AVIS : Réalisé de manière virtuose par Jim Muro alors que ce dernier n'avait que 20 ans, Street Trash, unique long métrage de ce dernier, est un film inclassable, un ovni du cinéma trash et gore qui ne ressemble à aucun autre. Un film totalement renié par son réalisateur aujourd'hui, qui a trouvé la voie du Seigneur apparemment et qui est devenu l'un des plus grand manipulateur de Steadycam au monde, ayant travaillé pour James Cameron, Brian de Palma, Martin Scorsese, Bryan Singer, Brett Ratner, Curtis Hanson, Kathryn Bigelow ou Michael Mann, excusez du peu ! A la base, il y a un court-métrage de fin d'étude, nommé également Street Trash et qui a fait forte sensation, au point qu'on demanda à Jim Muro de gonfler son court en long. Avec l'aide du scénariste Roy Frumkes, qui pond un scénario se voulant le plus outrancier et le plus ordurier possible, que ce soit au niveau des situations ou des dialogues, ce qui provoque à l'époque la jubilation de Jim Muro, notre apprenti-réalisateur va donc mettre en scène cette immondice cinématographique, avec un budget plutôt confortable pour ce type de série B, 500,000$ environ. Le film porte particulièrement bien son titre puisque tous les héros sont des rébus de la société qui n'ont aucune morale, que ce soit les sans-bris crasseux et puants, leur chef Bronson, ex-militaire complètement taré, le patron de la décharge automobile, gras comme un porc et qui n'en veut qu'au cul de sa jolie secrétaire ou l'inspecteur de police chargé de l'enquête sur les nombreux décès qui vont survenir suite à la mise en vente de la fameuse boisson frelatée Viper. Pas un seul personnage de ce film est normal, dans le sens large du terme. Tout le monde en prend pour son grade ici, il n'y en a pas un pour racheter l'autre. A bien y regarder, quand on revoit le film, la boisson Viper n'est pas souvent présente en fait et ne sert en réalité que de fil conducteur à toutes ces tranches de vie que nous propose Jim Muro. Il y a même un très long passage où le Viper est totalement délaissé, pour mieux se concentrer sur les mésaventures et les exactions des clochards présents. Ce qui ne veut pas dire que Street Trash est un film documentaire sur les SDF, rassurez-vous ! Viol collectif des clochards sur une nana friquée, laissée pour morte sur la berge près du canal et violée à nouveau par le gros proprio de la décharge, partie de "volley-bite" avec le membre fraîchement tranché d'un pauvre gus qui a eu le malheur de pisser sur le cinglé Bronson sans s'en apercevoir et j'en passe et des meilleurs, seront les excentricités auxquelles nous auront droit, le tout avec moult gros mots, pets et autres joyeusetés de la part de toute cette population de désœuvrées. On passe d'un personnage à un autre, tranche de vie après tranche de vie, le tout sous la caméra virtuose de Jim Muro qui démontrait déjà de sérieuses compétences en matière de mise en scène et de manipulation de la Steadycam. Rien que la scène d'introduction nous fait comprendre que le mec à la caméra n'est pas un manche. Ça virevolte de partout, ça suit les rues au plus près, ca passe entre les voitures et c'est admirablement bien fait. L'image elle-même est léchée, travaillée. On a presque dune démo du savoir-faire de Jim Muro avec Street Trash. Mais ce n'est pas que ça. Street Trash, c'est aussi du gore festif qui n'a pas peur d'en faire trop et qui bénéficie d'effets-spéciaux totalement délirants et surtout, grosse différence avec la production gore classique, très colorés ! Je ne sais pas si c'était pour contourner la censure mais si la couleur rouge du sang est bien présente, elle est constamment mélangée avec toutes les couleurs de l'arc-en-ciel durant les scènes gores ! On a une véritable palette de couleur qui nous explose à la figure, pour un rendu totalement original et ultra réussi ! Les corps qui se liquéfient, explosent, sont rongés de l'intérieur, expulsant des fluides corporels de toutes les couleurs donnent à Street Trash une identité visuelle assez incroyable et inédite, transformant le gore en un défouloir jubilatoire. Oeuvre culte d'une époque, Street Trash est une ode au mauvais goût assumé. Le film a pour menus défauts d'être trop long (il dure 1h40 environ et il semblerait qu'au départ, le montage fasse 2h40 !) et d'oublier un peu le Viper en cours de route mais c'est pour mieux y revenir en fin de compte ! En tout cas, c'est un film unique, atypique et qui reste toujours aussi fun.
* Disponible en DVD et BR et édition collector chez -> ESC DISTRIBUTION <-
Image sublime sur cette édition, avec le film en VF et VOSTF. Niveau bonus, on a le court-métrage d'origine, et un très bon entretien avec Fausto Fasulo et Nicolas Stanzick.
L'un des grands classiques du gore des années quatre-vingt. Un must !!!
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