LE LAC DE DRACULA
(Noroi no yakata : chi o su me / Lake of Dracula)
Réalisateur : Michio Yamamoto
Année : 1971
Scénariste : Ei Ogawa, Masaru Takesue
Pays : Japon
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Midori Fujita, Chôei Takahashi, Sanae Emi, Shin Kishida...
L'HISTOIRE : Akiko, une petite fille, court après son chien qui s'est enfui et se retrouve dans une étrange demeure. Elle a la peur de sa vie en découvrant un homme avec la bouche en sang et deux canines proéminentes. Dix-huit ans plus tard, Akiko est devenue une belle jeune femme et vit dans une maison jouxtant un lac, en compagnie de sa sœur Natsuko. Le docteur Takashi Saeki, l'ami des deux femmes, est sous le charme d'Akiko, qui continue de faire des cauchemars dans lesquels elle revoit l'homme à la bouche ensanglantée. Peu de temps après qu'une voiture ait déposé un cercueil auprès de Kyûsaku, l'homme à tout faire du village, ce dernier se met à agir de curieuse manière. A l'hôpital où travaille le docteur Saeki, une femme décédée est amenée, totalement vidée de son sang. Des événements étranges semblent se dérouler près de la demeure d'Akiko. Même Natsuko, qui a le teint de plus en plus pâle, se met à avoir un comportement différent de d'habitude...
MON AVIS : Après l'excellent The Vampire Doll, réalisé en 1970, le metteur en scène Michio Yamamoto continue sur sa lancée et tourne dès l'année suivante, toujours pour le compte de la firme japonaise Toho, Le Lac de Dracula. Tout en étant des plus agréables à suivre, j'ai trouvé cette seconde tentative d'épouvante à la japonaise de la part de Yamamoto inférieure à la première. Le Lac de Dracula s'avère plus classique dans son approche, moins surprenant, moins beau que The Vampire Doll même si le travail sur les décors et la photographie n'a pas été mis de côté, loin de là. Mais il manque un petit je ne sais quoi à ce film que possédais The Vampire Doll pour ma part et j'ai moins été envoûté. Attention, ça ne veut pas dire que Le Lac de Dracula soit un mauvais film, pas du tout même ! Il mérite largement d'être regardé car ce n'est pas tous les jours qu'on peut admirer un vampire japonais à l'écran. Encore une fois, on y trouve tout ce qui fait le charme des films d'épouvante façon Hammer Films : un manoir lugubre, une jeune femme en danger, des événements mystérieux, des victimes que le spectateur identifie clairement comme étant celles d'un vampire puisque possédant à la base du cou les deux trous symptomatiques de la morsure d'un suceur de sang, des flash-back joliment mis en scène et une ambiance travaillée qui retient notre attention. L'histoire en elle-même est assez basique, il n'y a rien de nouveau ou de franchement innovant dans ce scénario écrit par Ei Ogawa et Masaru Takesue. Il reprend les bases du récit vampirique classique tel qu'on pouvait en trouver dans le cinéma européen. L'originalité, pour le public européen justement, c'est bien évidemment de pouvoir admirer un vampire japonais ! Ce dernier est interprété par Shin Kishida qui, malgré son implication, peine tout de même à nous faire oublier Christopher Lee ou Bela Lugosi. Avouons que voir un acteur japonais jouer un vampire fait plus sourire qu'il n'effraie. Les deux actrices Midori Fujita (Akiko) et Sanae Emi (Natsuko) s'en sortent bien mieux et portent le film sur leurs épaules, parvenant à jouer les femmes en danger ou vampirisées de manière crédible. L'idée du trauma enfantin chez Akiko n'est pas mauvaise car elle permet de douter de la véracité de la présence d'un vampire dans les environs et de mettre en doute la santé mentale de cette dernière, même si nous, public, savons très bien de quoi il en retourne vraiment. A ce titre, le final est franchement sympa, le réalisateur jouant parfaitement avec l'imagerie gothique des grands classiques du genre. Reste que malgré ses points forts, Le Lac de Dracula n'est pas exempt de quelques défauts qui amoindrissent son impact. Le rythme n'est pas très enlevé, ce qui n'est pas forcément négatif quand il s'agit d'un film misant avant tout sur l'ambiance, l'atmosphère, mais néanmoins, on peut trouver le temps un peu long parfois. Le film ne procure jamais de frissons ni de stress et certaines situations sont un peu répétitives. Reste que le fait même que ce soit un film de vampire japonais s'avère intéressant et permet de découvrir cette créature mythique dans un autre contexte que celui qu'on a l'habitude de voir. De quoi séduire l'amateur d'étrangeté filmique.
* Disponible en BR chez ARROW
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