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THE VAMPIRE DOLL

THE VAMPIRE DOLL
(Yûrei yashiki no kyôfu: Chi wo sû ningyô / The Legacy of Dracula)

Réalisateur : Michio Yamamoto
Année : 1970
Scénariste : Hiroshi Nagano, Ei Ogawa
Pays : Japon
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Yukiko Kobayashi, Kayo Matsuo, Akira Nakao, Atsuo Nakamura...


L'HISTOIRE : Kazuhiko Sagawa fait un long voyage pour retrouver Yuko, sa fiancée qu'il n'a pas vu depuis quelques mois. En arrivant dans la demeure familiale de cette dernière, Kazuhiko fait la connaissance de la mère de Yuko, qui lui apprend une bien triste nouvelle : Yuko est morte dans un accident de voiture. Dévasté, Kazuhiko croit voir durant la nuit Yuko gambader dans le jardin. Il se rue à sa poursuite et tombe nez à nez avec sa fiancée, apparemment bien vivante. Six jours après ces événements, Keiko Sagawa s'inquiète de ne plus avoir de nouvelles de son frère. Avec Hiroshi, son fiancé, elle se rend chez la mère de Yuko qui lui annonce que Kazuhiko est repartit sitôt qu'il a appris le décès de Yuko. Keiko trouve l'attitude de la mère de Yuko étrange et, prétextant une panne de voiture, elle et Hiroshi parviennent à se faire héberger pour la nuit. Des plaintes et des gémissements semblent provenir des murs de la maison, perturbant le sommeil de Keiko et Hiroshi. Quel secret se cache dans cette lugubre demeure ?

MON AVIS :  En terme de cinéma d'épouvante, vous ne jurez que par les classiques américains des années 30 de la Universal, les films anglais de la Hammer et les films gothiques italiens de Mario Bava ou Antonio Margheriti ? Et bien n'hésitez pas une seconde à vous ouvrir à d'autres horizons, à partir vers l'Espagne, le Mexique ou même le Japon ! Oui, oui, le Japon ! Je sais ce que vous vous dîtes, des vampires ou des monstres avec des yeux bridés, ça va plus faire sourire qu'autre chose. Bon, déjà, ce serait malvenu de penser ça et puis ça se voit que vous n'avez jamais vu The Vampire Doll de Michio Yamamoto, film de 1970 produit par la firme Toho. Parce que ce film est un petit bijou d'atmosphère, de mise en scène et d'images marquantes. Toute la longue séquence introductive emmenant un jeune amoureux retrouver sa fiancée Yuko est digne des meilleures films d'épouvante gothique européens. On y trouve tout : une nuit d'orage, une somptueuse demeure à l'aspect inquiétante, un majordome bossu, muet et au faciès peu engageant, un mystère, une apparition fantomatique et une musique jouée au clavecin qui plonge de suite le spectateur dans l'ambiance. C'est vraiment une entrée en matière très efficace et qui nous donne envie de continuer le film. Coup de bol, le reste sera à l'avenant et on n'a jamais envie de détourner les yeux ou de faire pause pour aller pisser, tant on est envoûté par l'atmosphère qui se dégage et par les somptueuses images qui nous sont proposées. Bien sûr, avec un titre comme The Vampire Doll, on pense évidemment être en présence d'un film de... vampire ! Bravo, vous suivez bien. Sauf que ce n'est pas si évident que ça quand on regarde le film et c'est ce qui lui donne un intérêt supplémentaire. Car la belle Yuko, interprétée par la ravissante Yukiko Kobayashi, semble, certes, être attirée par le sang, possède un teint blafard et des pupilles étranges et luisantes, qui en font une magnifique créature de la nuit. Mais point de canines acérées par contre, Yuko semble plus être attirée par le maniement d'un poignard. De plus, sa gestuelle, sa tenue vaporeuse nous ferait plutôt penser à un spectre, à un fantôme dont l'esprit ne veut pas quitter notre monde suite à la tragédie ayant entraînée sa mort. Le mystère sur ce qu'est réellement Yuko reste entier et va nous interroger, nous faire douter jusqu'à la révélation finale, qu'on trouvera peut-être un peu tarabiscotée et qui pourrait apparaître comme étant le seul point faible de ce film magnifique. Outre Yukiko Kobayashi, le reste du casting est franchement bon, à commencer par Kayo Matsuo qui joue Keiko. L'actrice joue les femmes inquiètes et apeurées avec brio et s'en sort vraiment très bien. Son fiancé Hiroshi, joué par Akira Nakao, détonne un peu par contre car son physique et son visage le placerait plutôt dans le registre de la comédie. Il apporte d'ailleurs un peu d'humour au film. La mère de Yuko (Yôko Minakaze) est par contre un personnage important et intrigant, de par son comportement, ses mensonges et sa troublante cicatrice qu'elle porte au niveau du cou. Il en va de même pour le médecin du village, en sait peut-être plus qu'il ne le dit. Le scénario joue donc avec tous ces personnages pour plonger le spectateur dans une étrange histoire dont il lui faudra dénouer les nombreux rouages. Une fois la séquence d'introduction passée, on a donc deux personnages qui vont enquêter sur une disparition et se rendre dans une demeure dans laquelle semble planer un terrible secret. Une structure qui nous fait irrémédiablement penser au Psychose d'Hitchcock. On trouve même, vers la fin, une scène qui, à mon avis, est plus qu'un simple clin d'oeil au chef-d'oeuvre du maître du suspense. The Vampire Doll s'avère vraiment surprenant et n'ennuie jamais, de par sa courte durée (71 minutes) et ses nombreux rebondissements. Michio Yamamoto manie la caméra avec dextérité, nous fait sursauter avec quelques jump-scares classiques mais bien en place, dirige ses acteurs correctement, utilise ses décors efficacement et peaufine son ambiance, ses éclairages pour, au final, faire de The Vampire Doll une oeuvre raffinée qu'on prend grand plaisir à découvrir. Michio Yamamoto et la Toho poursuivront dans le domaine de l'épouvante l'année suivante avec Le Lac de Dracula puis Evil of Dracula en 1974.

* Disponible en Blu-Ray avec sous-titres anglais chez l'éditeur ARROW

PS : mon Blu-Ray de The Vampire Doll se bloque de la minute 58 à 1h09 environ (les dix dernières minutes du film à peu près). Je l'ai testé sur plusieurs lecteurs BR, rien à faire. Si d'autres ont le même souci ? Heureusement que j'avais ce film dans un autre format pour pouvoir voir la fin.



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