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vendredi 25 janvier 2019

EMMANUELLE ET FRANÇOISE

EMMANUELLE ET FRANÇOISE
(Emmanuelle e Françoise - le Sorelline / Emanuelle's Revenge)

Réalisateur : Joe D'Amato
Année : 1975
Scénariste : Joe D'Amato, Bruno Mattei
Pays : Italie
Genre : Thriller, Drame, Horreur, Erotique
Interdiction : -16 ans
Avec : George Eastman, Rosemarie Lindt, Annie Carol Edel, Patrizia Gori...


L'HISTOIRE : Emmanuelle apprend que sa sœur Françoise s'est suicidée en se jetant sous un train. Elle découvre que Françoise était sous l'emprise totale de Carlo, son compagnon, qui l'a poussé à faire des choses inavouables par amour et qui a fini par la rejeter, entraînant la jeune femme dans une dépression sentimentale qui s'est soldée par ce drame. Emmanuelle, bien décidée à se venger de Carlo, se met à séduire ce dernier, pour mieux lui faire subir son plan machiavélique...

MON AVIS : Chef opérateur talentueux et reconnu, Aristide Massaccesi, surnommé l'homme aux mille pseudonymes, se lance dans la réalisation dès 1972 et va connaître une carrière hors norme, avec plus de 190 films à son actif, auxquels il faut ajouter tous ceux dont il a été le chef opérateur, le producteur ou le scénariste entre autres ! Son pseudonyme le plus célèbre est celui de Joe d'Amato et c'est sous ce dernier qu'il réalise en 1975 le malsain Emmanuelle et Françoise, sur un scénario écrit par lui-même mais aussi par le non moins célèbre Bruno Mattei. Les deux hommes s'inspirent de l'histoire vue dans un film grec, The Wild Pussycat (1969) de Dimis Dadiras et proposent à George EastmanRosemarie Lindt, Annie Carol Edel et Patrizia Gori de faire partie du casting. A l'arrivée, Emmanuelle et Françoise (qui n'a rien à voir avec la série des Emmanuelle avec Laura Gemser ni avec ceux de Sylvia Kristel) nous propose un mélange de genre, allant du thriller au drame, en passant par l'érotisme et l'horreur. C'est un film profondément pessimiste, qui ne respire pas la joie de vivre, on peut le dire. C'est principalement le cas durant le premier quart d'heure, qui nous dévoile le destin tragique de la malheureuse Françoise, superbement interprétée par une Patrizia Gori assez touchante dans ce rôle de femme adulant son compagnon et l'autorisant à lui faire subir les pires sévices par amour. D'Amato filme durant cette présentation du personnage, puis lors de quelques flashbacks, des scènes très dures d'humiliations et de brutalités sexuelles, toujours emprunt d'un voyeurisme pervers qui met mal à l'aise le spectateur. George Eastman, célèbre pour avoir été la star de deux autres films de D'Amato au début des années 80 (Anthropophagous et Horrible) joue Carlo, ce salaud de la pire espèce, ce macho sans cœur qui considère les femmes comme des kleenex jetables. Son attitude révoltante envers Françoise nous le fait détester et on aimerait bien qu'il endure lui aussi quelques tourments indésirables. Coup de bol, les scénaristes nous ont entendu puisqu'ils vont lui envoyer un ange de la vengeance en la personne d'Emmanuelle, la sœur de Françoise. Interprétée par  la blonde Rosemarie Lindt, cette dernière va jouer au même niveau que l'infâme Carlo et va même dépasser le maître qui ne s'attendait pas à se faire prendre au piège. D'Amato s'amuse avec ses deux personnages, apaise un peu le climat délétère qu'il a installé depuis le début du film en les faisant se courtiser, danser dans une discothèque ou prendre un peu de détente à la plage. De simples préliminaires, parfois amusants, qui vont aboutir à la fameuse vengeance mitonnée avec soin par Emmanuelle. Drogué par cette dernière, le vilain Carlo va se retrouver enfermée dans une pièce secrète de l'appartement d'Emmanuelle, pièce entièrement capitonnée, insonorisée et qui bénéficie d'un grand miroir sans tain lui permettant de voir celle qui l'a séquestré s'adonner exprès aux plaisirs de la chair sans que lui-même ne puisse y participer. La frustration change de camp et le début de la torture mentale et physique de Carlo peut débuter. Avec un vrai sadisme, Emmanuelle se donne sans retenue à un mécanicien ou se livre à des strip-teases torrides devant ce fameux miroir, bien consciente de l'effet prodigué à sa victime. Comble du délice, elle administre également à Carlo une drogue qui va provoquer chez ce dernier des hallucinations, l'entraînant dans une folie mentale de premier ordre ! A ce titre, la scène du repas est juste hallucinante, c'est le cas de le dire ! Je laisse la surprise à ceux qui découvriront le film. Petit à petit, l'horreur se mêle à l'érotisme et au drame et le sang fait son apparition, certes de manière assez cheap mais qui correspond bien à l'atmosphère un peu onirique voulue par le réalisateur lors des délires de Carlo. Les scènes érotiques restent soft mais efficaces et contribuent à intensifier l'aspect glauque, malsain du film. Avec un mauvais goût totalement assumé, Emmanuelle et Françoise est une perversion filmique à la mise en scène des plus correctes et à la photographie inspirée. Un film Bis sulfureux, qui devrait ravir tous les mouvements féministes actuels qui prendront un vrai plaisir à savourer goulûment le traitement peu ragoutant infligé à Carlo par Emmanuelle ! Un des très bons films de Joe D'Amato

LE COMBO BR / DVD DU CHAT QUI FUME
Bénéficiant d'un superbe visuel, le combo DVD / BR édité par Le Chat qui Fume, limité à 1000 exemplaires, est encore une fois d'un grand raffinement. Un fourreau classieux renferme le digipack trois volets contenant le BR, le DVD du film et le DVD des bonus.Parmi ceux-ci, un interview de George Eastman (de son vrai nom Luigi Montefiori) qui revient sur le film et sa relation avec Joe D'Amato, regrettant sincèrement que ce dernier n'ait jamais eu l'ambition de réaliser des films au budget plus conséquent (24 minutes). L'actrice Maria Rosaria Riuzzi nous parle aussi du film (15 minutes), tout comme l'auteur du livre Joe D'Amato le réalisateur fantôme, Sebastien Gayraud (49 minutes). Cerise sur le gâteau, un très long interview de Joe D'Amato, issu du Joe D'Amato totally Uncut de Roger A. Fratter (1999). Une édition prestigieuse, comme d'habitude.

* Disponible en combo DVD / BR chez LE CHAT QUI FUME



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