TOXIC AVENGER 4 - CITIZEN TOXIE
(The Toxic Avenger 4 - Citizen Toxie)
Réalisateur : Lloyd Kaufman
Année : 2000
Scénariste : Lloyd Kaufman, Trent Haaga, Patrick Cassidy, Gabriel Friedman
Pays : Etats-Unis
Genre : Comédie, Gore
Interdiction : -16 ans
Avec : David Mattey, Heidi Sjursen, Paul Kyrmse, Joe Fleishaker, Debbie Rochon...
L'HISTOIRE : Toxie et son compagnon Gras du Cul vont tenter de stopper le gang de la mafia des couches culottes qui vient de prendre en otage une classe d'élèves attardés. Afin d'éviter de voir une bombe exploser, Grad du Cul va manger cette dernière mais l'explosion aura tout de même lieu, ce qui va entraîner la création d'un univers parallèle à Tromaville : Amortville. Toxie est précipité dans ce nouvel univers inversé dans lequel son alter-ego maléfique Noxie fait régner le mal et la corruption avec l'aide des autorités et du sergent Kabukiman, adepte à la cocaïne. Noxie se retrouve quant à lui à Tromaville et va commettre bien des méfaits aux yeux de la population qui croit avoir affaire au gentil Toxie et qui ne comprend pas l'attitude de son super-héros. Ce dernier va tout faire pour réintégrer sa dimension et retourner à Tromaville...
MON AVIS : Après l'excellent Toxic Avenger réalisé en 1984, Lloyd Kaufman et son associé Michael Herz décide de donner deux suites aux aventures comico-gore de Toxie en 1989, avec Toxic Avenger 2 et Toxic Avenger 3. Deux films qui déçoivent les fans du vengeur toxique et qui ne réjouissent pas non plus Lloyd Kaufman au final. Ce dernier attendra donc onze ans avant de remettre sur le devant de la scène le super-héros du New Jersey à qui il a donné vie. En 2000 débarque alors l'incroyable et hallucinant Toxic Avenger 4, sous-titré Citizen Toxie, tout un programme qui a pour but d'en mettre plein les yeux à Orson Welles. Bon, ok, il est mort en 1985 mais ce n'est pas grave, c'est l'intention qui compte. Dès le début du film, Kaufman se montre cash et nous dit clairement qu'il n'est pas fan de Toxic 2 & 3 et que Citizen Toxie est la véritable suite du film de 1984 ! Une fois passée cette note d'intention, c'est partie pour 109 minutes de folie furieuse, de politiquement incorrect, de gore qui éclabousse, de filles aux gros seins dénudés, de blagues scatologiques douteuses et d'un je-m'en-foutisme total vis à vis des conventions et de la bienséance. Citizen Toxie ne se refuse aucun délire et assume à 1000% son côté trash irrévérencieux, comme si Lloyd Kaufman voulait réaliser le film Troma ultime après le non moins explosif et décadent Terror Firmer réalisé en 1999. Les amateurs de gore, déçus de la retenue des deux épisodes précédents (Toxic Avenger 3 n'étant pas aidé par sa version cut nous privant de la seule scène réellement bien gore du film, version cut malheureusement présente dans le beau coffret édité par Bach Films), seront aux anges avec Citizen Toxie, le vengeur toxique et les autres personnages se livrant à des débordements sanglants ultra jouissif qui semblent ne connaître aucune limite. Impossible d'énumérer toutes les scènes gores du film tant elles sont nombreuses. Vous allez en avoir pour votre argent à ce niveau, c'est moi qui vous le dit ! Ça gicle, ça explose, ça charcle, ça étripe, ça éventre, ça décapite, ça démembre à tour de bras et dans une bonne humeur plus que communicative. Véritable comédie gore jusqu'au-boutiste, Citizen Toxie étonne dans son désir d'aller toujours plus loin, toujours plus fort dans le scabreux et nul doute que le film ne plaira pas à tout le monde ! Rien que la scène d'introduction se déroulant dans une classe d'handicapés mentaux et moteurs risque de faire grincer des dents ! Mais rassurez-vous, il n'y a pas que les handicapés qui sont visés, tout le monde en prend pour son grade dans Citizen Toxie : les politiciens, les forces de l'ordre, les Mexicains, les noirs, Stephen Hawkins, le KKK, les néo-nazis, Dieu lui-même et j'en passe. Je vous le disais, Lloyd Kaufman ne s'est imposé aucun carcan ici, quitte à scandaliser le public néophyte de son univers qui voudra certainement jeter dans les toilettes son film. Une place qui lui irait à ravir de toute façon, le caca étant l'un des éléments majeurs de cette quatrième aventure, je ne vous en dis pas plus mais les estomacs fragiles vont prendre chers ! Dans ce capharnaüm gore et d'une débilité totalement assumé, on retrouve pas mal de références à d'autres films mais aussi quelques têtes bien connues, comme celle de Ron Jeremy, célèbre acteur porno qui joue le maire de Tromaville ; Lemmy Kilmister, célèbre chanteur de Motorhead ; Debbie Rochon, célèbre scream queen aux formes généreuses ; Corey Feldman, célèbre acteur qu'on ne présente plus, vu dans Gremlins, Les Goonies, Génération Perdue, Stand by Me entre autres et qui interprète ici le gynécologue de la petite amie aveugle de Toxie ; James Gunn, célèbre réalisateur de Horribilis, Super ou des Gardiens de la Galaxie ; Julie Strain, autre scream queen à la poitrine volcanique... la liste serait trop longue pour tous les citer mais cerise sur le gâteau, le final du film voit le retour de Mark Torgl, le premier Melvin dans le film de 1984 ! Généreux, entièrement dédié aux amoureux des films de la Troma, Citizen Toxie est franchement une pure réussite pour qui apprécie les films indépendants totalement décomplexés du bulbe et qui se moquent de tout, sauf de son public. Citizen Toxie est l'une des productions Troma qui a bénéficié d'un budget plutôt confortable (environ 500 000$) et cette histoire délirante d'univers parallèle dans lequel sévit un méchant Toxie, du nom de Noxie, s'avère clairement l'un des meilleurs films de cette sympathique société. On prend plaisir à revoir le Sergent Kabukiman (qui a aussi un alter-ego maléfique à Amortville), la petite amie de Toxie (Heidi Sjursen) s'appelle enfin Sara comme dans le premier film et en clin d'oeil à Toxic 2 et 3 qui avait zappé ce prénom au profit de Claire, son alter-ego à Amortville s'appelle justement... Claire ! Lloyd Kaufman a bien retenue la leçon et il s'est fait un plaisir monstre avec Citizen Toxie ! Plaisir amplement partagé pour ma part, j'ai juste halluciné devant ce refus du conformiste et cette liberté créatrice totale sans tabou aucun. Ça fait du bien par où ça passe ! Jubilatoire, à savourer séance tenante !
* Disponible en DVD et BR chez BACH FILMS
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