LES MUSARAIGNES TUEUSES
(The Killer Shrews)
Réalisateur : Ray Kellogg
Année : 1959
Scénario : Jay Simms
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-fiction, Epouvante
Interdiction : /
Avec : James Best, Ingrid Goude, Ken Curtis, Gordon McLendon, Baruch Lumet...
L'HISTOIRE : Le capitaine Thorne Sherman et son matelot débarquent sur une petite île perdue afin de ravitailler les quelques personnes qui y vivent, des scientifiques pour la plupart, dont le docteur Marlowe Craigis et sa fille Ann. Rapidement, Thorne Sherman se rend compte que quelque chose ne va pas et que le petit groupe semble craindre une menace extérieure. Ann, terrifiée, lui confie que son père a mené des expériences sur de petites musaraignes mais que l'expérience s'est transformée en cauchemar quand les petits animaux se sont mis à grandir et à atteindre la taille et le poids d'un chien. Affamées, les musaraignes attaquent à la nuit tombée le refuge des scientifiques...
MON AVIS : Spécialiste des effets photographiques sur plus de 110 films entre 1949 et 1957, Ray Kellog a décidé de passer derrière la caméra en 1959, et ce, pour une très courte carrière de réalisateur puisqu'il n'a que 5 films à son actif à ce poste : Les Musaraignes Tueuses et The Giant Gila Monster en 1959, My Dog Buddy en 1960, un épisode de la série-télévisée The Monroes en 1966 et il a co-réalisé Les Bérets Verts avec John Wayne en 1968. Il a aussi été assistant-réalisateur sur une dizaine de longs-métrages. Pour son premier film, il apporte donc sa pierre au sous-genre des animaux tueurs mutants et ce, de façon originale puisqu'il choisit les musaraignes, ce qui, à ma connaissance, n'avait jamais été fait à l'époque. Il se pourrait même qu'il soit le seul à avoir choisi ce petit animal proche de la souris pour en faire les vedettes d'un film, à vérifier. Ce qui est surprenant dans cette petite production au budget rachitique, c'est de voir des similitudes avec un futur classique de l'horreur, à savoir La Nuit des Morts Vivants de 1968. Dans The Killer Shrews, titre original des Musaraignes Tueuses, on a en effet un petit groupe de personnes retenu prisonnier dans un maison à cause d'une menace extérieur et qui doit barricader portes et fenêtres pour empêcher les intrus d'entrer à la nuit tombée. L'isolement et les différences de caractère, la peur, l'alcool, vont envenimer la situation en développant des tensions au sein du groupe, notamment entre le capitaine Sherman et Jerry, un scientifique porté sur la bouteille et qui n'a d'yeux que pour Ann, qui, elle, préfère se réfugier dans les bras solides de Sherman. La rivalité amoureuse, le manque de confiance et la menace des musaraignes géantes vont générer conflit et bagarres, des situations que vivront les personnages du chef-d'oeuvre de George Romero quelques neuf ans plus tard. Le capitaine Thorne Sherman est interprété par un acteur qu'on connait tous puisqu'il s'agit de James Best, le fameux shérif Rosco Coltrane de la série Shérif fais-moi peur ! Ici, il incarne un homme sûr de lui, qui prend des décisions rapidement pour rester en vie et protéger les autres membres du groupe, ce qui fera craquer la charmante Ann, jouée par Ingrid Goude. Le reste du casting est composé de Ken Curtis (Jerry, l'alcoolique), Gordon McLendon (le docteur Radford Baines), Alfredo de Soto (Mario) et Judge Henry Dupree (le matelot Rook). A savoir que Gordon McLendon est un millionnaire texan, qui possédait plusieurs parcs de cinéma et qui décida d'investir dans la production de films, ce qu'il fit avec les trois premiers films de Ray Kellogg. Fermons la parenthèse et revenons à nos moutons, ou à nos musaraignes plutôt. Le film étant un quasi huis-clos, pas la peine d'avoir des dizaines de personnages à gérer, ce qui peut faciliter la vie d'un réalisateur débutant. Si les trente-cinq premières minutes sont assez bavardes, avec le docteur Craigis qui explique son projet et le pourquoi de son travail génétique sur les musaraignes, puis les scènes de conflit entre Sherman et Jerry, la suite aborde un rythme plus dynamique et les grosses bébêtes se montrent plus souvent à l'écran, pour notre plus grand plaisir de nanarophile ! Difficile de ne pas sourire en effet devant le costume de méchantes musaraignes qu'on a collé sur des chiens de race Coonhound, qui sont extrêmement rapides et agiles ! Pour les gros plans sur les vilains museaux poilus aux dents longues, on détecte la marionnette a cent kilomètres mais en bon fan de monster movie, ça fais plaisir à voir ! Plus étonnant, le fait que les musaraignes ont assimilé le poison que le docteur Craigis a conçu pour les éradiquer, poison qu'elles peuvent diffuser par leurs griffures ou morsures, ce qui en fait véritablement de sales bêtes à exterminer car très dangereuses ! La moindre entaille provoque irrémédiablement une mort certaine. J'ai également beaucoup aimé le stratagème mis en place par les survivants pour rejoindre la mer sans se faire mordre ou griffer, je vous laisse le découvrir par vous-même. Tourné dans très peu de décor, avec beaucoup d'intérieur dans la première partie puis en extérieur lors de l'échappée salvatrice vers la mer, avec des effets-spéciaux rudimentaires et pas mal de système D, bénéficiant d'un casting correct, de séquences un peu longuette au début, Les Musaraignes Tueuses trouve finalement son rythme de croisière et nous donne ce qu'on est venu voir au final. A noter qu'en 2012 (!!), soit 53 ans plus tard (un record), une suite a vu le jour sous le titre Return of the Killer Shrews, toujours avec James Best qui reprend son personnage de Thorne Sherman !
* Disponible en DVD CHEZ -> BACH FILMS <-
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