PEUR SUR LA VILLE
(Peur sur la Ville)
Réalisateur : Henri Verneuil
Année : 1975
Scénariste : Henri Verneuil
Pays : France, Italie
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Jean-Paul Belmondo, Charles Denner, Adalberto Maria Merli, Rosy Varte...
L'HISTOIRE : Le commissaire Letellier et son adjoint Moissac, affectés à la brigade criminelle, sont envoyés sur le lieu d'un drame. Une femme semble s'être défenestrée après avoir reçu des menaces au téléphone. Letellier ne s'intéresse pas vraiment à cette affaire car son ancien ennemi, le braqueur Marcucci, est de retour en ville. Les choses changent quand un certain Minos le contacte pour dire qu'il est l'auteur du meurtre et qu'il va poursuivre sa quête punitive envers les femmes libertines. Menant son enquête, Letellier découvre que de nombreuses femmes sont victimes de menaces téléphoniques qui pourraient être l'oeuvre de Minos. Un petit jeu du chat et de la souris s'instaure entre les deux hommes...
MON AVIS : Coproduction frano-italienne, Peur sur la ville, réalisé par Henri Verneuil, est sortit dans les salles le 9 avril 1975, soit le jour des 42 ans de Jean-Paul Belmondo. Un beau cadeau d'anniversaire tant ce film policier est une belle réussite. La séquence introductive rend hommage au genre purement italien du giallo et se révèle vraiment bien dans l'esprit de ce genre codifié à l'extrême. La suite est plus dans l'esprit des films policiers français mais reste des plus efficaces,avec un Bebel parfait dans le rôle de ce commissaire aux méthodes un peu expéditives, méthodes qui lui ont valu des remontrances lors d'une course-poursuite contre le braqueur Marcucci quelques années plus tôt et dans laquelle un piéton a reçu une balle perdue. Lorsqu'il apprend le retour de sa Némésis en ville, le commissaire Letellier ne s'intéresse plus qu'à ça et met de côté son enquête sur le décès d'une femme défenestrée. Pourtant, son nouvel ennemi est bien plus inquiétant que Marcucci, qui reste un voyou ordinaire. Tout le contraire du fameux Minos, devenu une figure culte du cinéma policier français. Blond comme les blés et possédant un œil de verre, ce qui lui confère un faciès malaisant, Minos est un pur détraqué, qui s'est mis en quête de punir les femmes un peu trop olé-olé. Après les avoir menacé au téléphone, il s'en prend physiquement à elles et nargue la police de ses méfaits. La traque et la relation subtile qui va s'établir petit à petit entre Minos et le commissaire Letellier font tout le sel du film, qui permet en plus à Belmondo de se livrer à quelques séquences de haute voltige, à un véritable festival de cascades en tout genre. Entre les courses-poursuites en voitures, chorégraphiées par Remy Julienne bien sûr, la course-poursuite périlleuse sur les toits des Galeries-Lafayette Hausseman dans le 9ème arrondissement (superbe séquence très stressante), la scène sur le toit du métro ou la séquence de l’hélitreuillage à la fin entre autres, avec la participation des membres du GIGN, cellule créée en 1973, on en a pour notre argent niveau action. La mise en scène d'Henri Verneuil est carrée, sans fioriture. On a tout de même parfois l'impression de voir deux films distincts au début, avec la traque de Marcucci qui vient parasiter celle de Minos, qui reste un peu en retrait avant de réellement devenir le sujet central. Ce qui est plaisant dans Peur sur la Ville, c'est que le spectateur a des coups d'avance sur le commissaire Letellier en ce qui concerne Minos et certaines scènes (l'hôpital, l'entrevue au commissariat en présence du tueur incognito) sont donc assez jubilatoires, on a envie de crier à travers son écran à Belmondo "Mais c'est lui, il est devant toi, arrête-le !". Impossible de ne pas mentionner la partition musicale d'Ennio Morricone bien sûr, personnage à part entière du film. Énorme succès populaire, Peur sur la Ville reste un classique, pas dénué de quelques défauts, mais le spectacle et le divertissement sont au rendez-vous.
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