THE SHADOW
(The Shadow)
Réalisateur : Russell Mulcahy
Année : 1994
Scénariste : David Koepp
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Alec Baldwin, John Lone, Penelope Ann Miller, Peter Boyle, Ian McKellen...
L'HISTOIRE : Autrefois criminel violent et sanguinaire semant la terreur au Tibet, Lamont Cranston, désormais repenti, a appris à maîtriser sa part d’ombre pour vaincre le mal et protéger New York des malfaiteurs grâce à ses nombreux pouvoirs. Sous le nom de The Shadow, il se bat toutes les nuits contre le crime pour faire régner l’ordre et la justice sur la ville. Mais le quotidien du héros légendaire est perturbé lorsque son ennemi juré Shiwan Khan, refait surface en menaçant de tout détruire à l’aide d’une bombe atomique. L’affrontement est inévitable...
MON AVIS : En 1989, le succès phénoménal du Batman puis de Batman le Défi en 1992, tous deux de Tim Burton, allait faire débarquer d'autres héros de comics sur les écrans durant les 90's, à l'image du Fantôme du Bengale, Spawn, The Mask, Blade, Rocketeer ou Barb Wire entre autres. En 1994, c'est quasiment l'un des premiers héros de pulps des années 30 qui va être adapté pour le cinéma. Car le personnage de The Shadow est né en 1931, sous l'impulsion de son créateur Walter B. Gibson, qui en a fait la vedette de plus de 300 romans et nouvelles entre 1931 et 1949 ! Ses aventures sont également devenues des feuilletons radiophoniques puis des comics. Sa notoriété et son apparence en font une source d'inspiration pour Bob Kane et son mythique Batman qui n'apparaîtra qu'en 1939 ! Si The Shadow est apparu dans des films tels The Shadow Strikes en 1937 ou The Shadow Returns en 1946 par exemple, il n'est guère connu en France et c'est bel et bien avec le film de 1994 que le public français va réellement le découvrir. Le réalisateur choisi pour remplir cette mission est Russell Mulcahy, célèbre clipper australien à qui l'on doit Razorback et les deux premiers Highlander entre autres. Il engage Alec Baldwin pour interpréter le sombre héros, mais aussi John Lone pour jouer le méchant Shiwan Khan, descendant du grand Genghis Khan, Penelope Ann Miller pour être l'atout charme du film ou bien encore Ian McKellen, Peter Boyle ou l'étrange Tim Curry, qui trouve là un rôle à sa démesure. Un casting de qualité donc pour un film pourvu d'un budget de 40 millions de dollars et dont le scénario est signé David Koepp, qui était fan des adaptations radiophoniques du personnage avec Orson Welles. Autre atout de poids, le musicien Jerry Goldsmith qui est engagé pour composer la bande originale du film et qui s'en sortira très bien, apportant une réelle ampleur aux séquences filmées. Présenté comme étant le gros blockbuster de l'été 1994, The Shadow rate pourtant sa cible car il se retrouve sous les feux de la rampe avec deux autres titres de l'été : The Mask avec Jim Carrey et Le Roi Lion. En France, le film de Mulcahy ne totalisera que 111 262 entrées et peinera à rentabiliser son investissement puisqu'il ne rapportera à travers le monde que 48 millions de dollars. Pas de perte pour le studio de production mais cet accueil plus que tiède de la part du public mondial a stoppé les projets de suites et autres produits dérivés qui avaient été envisagés. Pourtant, The Shadow n'est pas un mauvais film. Si Alec Baldwin manque un peu de charisme, notamment dans ses expressions de visage, les autres acteurs et actrices s'en sortent plus que bien, notamment Penelope Ann Miller qui excelle en vamp des années 30 dans ses superbes robes. Les effets-spéciaux tiennent encore bien la route, la reconstitution du New York 30's est vraiment réussie, les costumes et les décors sont de grande qualité. Le rythme du film est dynamique même si j'ai trouvé que ça manquait un peu de scènes d'action en fait. La scène introductive est très bonne, nous présentant le côté obscur du personnage principal, avant sa rédemption, puis sa nouvelle facette, celle de The Shadow donc. Il est assez amusant de voir que le péril jaune est mis en avant, comme à la grande époque des sérials, où le célèbre Fu Manchu représentait un danger pour les occidentaux par exemple. Ici, c'est un descendant de Genghis Kahn qui va vouloir asservir notre monde, avec l'aide d'une bombe atomique qui plus est ! On a tous les éléments très science-fictionnels qui pullulaient dans les pulps de l'époque et dont certains seront même assez visionnaires. The Shadow fait également la part belle à l'aventure et à l'humour et s'avère un spectacle familial généreux, prompt à satisfaire le public. Mais alors, qu'est-ce qui cloche ? En fait, le petit souci du film est que le Batman de Tim Burton a nettement trop influencé l'équipe artistique. En effet, que ce soit les décors, la photographie, l'éclairage et j'en passe, tout nous renvoie au film de 1989 et on en attend presque que la chauve-souris de Gotham ne débarque pour prêter renfort à The Shadow ! C'est un peu déstabilisant même si ça en remet pas non plus en cause le plaisir ressenti à la vision de cette bande-dessiné live. On aurait aussi aimé que la mise en scène de Mulcahy se démarque un peu plus, soit plus excentrique encore, plus délirante, et que les exploits de son super-héros soient plus explosifs. Mais en l'état, The Shadow s'avère assez sympathique et divertissant et ne méritait clairement pas l'insuccès dont il a écopé à l'époque de sa sortie.
* Disponible en DVD et BR chez L'ATELIER D'IMAGES
Une édition de qualité, qui propose, outre une image de qualité et deux pistes sonores qui dépotent (dont une en Auro 3D 13.1 pour ceux qui sont équipés !!), pas mal de suppléments dont certains d'époque, comme :
- De l’ombre à la lumière, entretien avec Océane Zerbini, spécialiste pop culture
- Analyse de séquence
- Interviews récentes de l’équipe du film avec le réalisateur Russell Mulcahy, Alec Baldwin, Penelope Ann Miller, le chef décorateur Joseph Nemec. III, le directeur de la photographie Stephen H. Burum et le scénariste David Koepp
- Court-métrage de la série de films The Shadow produite par les studios Universal “A Burglar to the Rescue” (1931) réalisé par George Cochrane
- Making of d’époque
- Derrière la caméra
- Bande-annonce
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire