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dimanche 26 septembre 2021

PRISONERS OF THE GHOSTLAND

 

PRISONERS OF THE GHOSTLAND
(Prisoners of the Ghostland)

Réalisateur : Sion Sono
Année : 2021
Scénariste : Aaron Hendry, Reza Sixo Safai
Pays : Etats-Unis, Japon
Genre : Action, Fantastique
Interdiction : /
Avec : Nicolas Cage, Sofia Boutella, Bill Moseley, Nick Cassavetes...


L'HISTOIRE : Après un braquage de banque qui s'est mal terminé et qui a fait de nombreuses victimes, Hero a été incarcéré. Des années plus tard, il se voit offrir sa liberté par le Gouverneur de Samouraï Town en échange d'une périlleuse mission : se rendre dans le no man's land de Ghostland pour tenter de retrouver sa fille Bernice qui a disparu. Pour s'assurer que la mission soit correctement remplie et que Hero ne fasse aucun mal à sa fille, le Gouverneur a trouvé un ingénieux système : une combinaison de cuir pourvu que capteurs et d'explosifs situés à des endroits stratégiques : cou, bras et... testicules. Ainsi vêtu, Hero à trois jours pour retrouver Bernice dans le Ghostland. S'il réussi, il aura un bonus de deux jours supplémentaires pour la ramener à Samouraï Town...

MON AVIS : L'annonce de la collaboration entre le réalisateur japonais Sono Sion et l'acteur américain Nicolas Cage a enflammé les passions chez les amateurs de cinéma déviants et insolites. Le premier est connu pour son univers qui n'est propre qu'à lui-même, tarabiscoté, extravagant, déjanté, radical, trash, sans tabou, à l'image d’œuvres telles Phallus : The Man, Suicide club, Strange circus, Love exposure, Exte, Cold fish, Guilty of romance, Why Don't You Play in Hell?, Antiporno, Tokyo Vampire Hotel et j'en passe. Le second est un acteur populaire, qui a débuté une première partie de carrière dans des films renommés de célèbres réalisateurs et qui ont connus de grands succès en salles, tels Birdy, Peggy Sue s'est mariée, Sailor et Lula, Les ailes de l'enfer, Volte / face, La cité des anges, Snake Eyes, 8MM, Windtalkers : Les Messagers du vent ou Lord of war entre autres. Et puis, aux débuts de la décennie 2010's, Nicolas Cage a décidé de faire ce qui lui plait, de jouer dans des petites séries B s'il en a envie et on le retrouve alors au génériques d'une tripotée de films tantôt sympathiques, tantôt nanaresques, tantôt mauvais, à l'image de Ghost rider, Kick-ass, Hell driver, Croisades, Le dernier des templiers, USS Indianapolis, Mandy, Froide vengeance, Colour out of space ou Kill chain par exemple ! On avait donc hâte de découvrir ce Prisoners of the Ghostland, déjà parce que son affiche est sublime et donne grave envie et parce que le duo Sono Sion / Nicolas Cage fait bien saliver ! Point de déception à l'arrivée. Prisoners of the Ghostland est bel et bien le film barré, original, coloré et parfois un peu nonsensique qu'on espérait voir. Le scénario est excentrique comme prévu, mêlant divers éléments qui n'ont à priori pas grand chose en commun mais qui permettent de créer un univers totalement décomplexé où tout est possible et qui apporte une bonne bouffée d'air frais aux productions formatées. On a du polar, du fantastique, de l'action, du post-apocalyptique, du western, des arts-martiaux et même des chansons à se mettre sous la dent ! Un cocktail d'éléments qui pourrait paraître indigeste de prime abord mais qui cohabitent plutôt bien en fait, accouchant au final d'un plat hypnotique, bénéficiant de superbes images, de jolies trouvailles visuelles et qui fourmille d'idées, dont certaines auraient mérité d'être encore plus développées. Passé la première séquence du braquage, qui donne l'occasion à Nicolas Cage de surjouer consciemment pour nous rappeler à l'esprit les personnages de ce type qu'il a incarné par le passé, Prisoners of the Ghostland débute la construction de son univers atypique avec l'introduction du Gouverneur, superbement interprété par un Bill Moseley toujours aussi charismatique. Entièrement vêtu de blanc, l'acteur fait son show et se retrouve face à un Nicolas Cage épuisé, retenu en prison depuis le braquage catastrophique qu'il a mené avec son acolyte joué par Nick Cassavetes. La question persistante étant : a-t-il tué cette petite fille aimant les bonbons ? De nombreux flashback disséminés tout au long du film viendront lever le voile sur cette interrogation persistante. Toujours est-il que le Gouverneur va donc proposer à Nicolas Cage un deal : retrouver sa fille Bernice dans le Ghostland, une zone de non-droit dans laquelle personne ne revient, en échange de sa liberté. Là, Sono Sion s'amuse à se la jouer façon New York 1997 en revêtant Cage d'une combinaison assez ridicule, qui a la particularité de posséder des capteurs et des explosifs. De quoi s'assurer la fidélité du personnage et de voir la mission confiée aboutir à un résultat. Sans quoi, c'est boum ! Snake Plissken n'est pas loin comme vous le voyez. On appréciera également le personnage du samouraï joué par Tak Sakaguchi, homme de main du Gouverneur, dont on espère en apprendre plus sur lui. Une fois dans le Ghostland, suite à une séquence hautement jubilatoire avec pour élément un vélo et une voiture (je vous laisse découvrir), le film fait également des clins d'oeil à un certain Mad Max 3 - au delà du dôme du tonnerre, de par son décor post-apocalyptique ou la présence d'enfants. Un décor qui prend forme, et qui possède de nombreuses touches métaphoriques, comme ces hommes qui luttent pour que l'aiguille d'une grande horloge n'avance pas, comme s'ils voulaient arrêter le temps. La présence de fantômes apparaissant de temps à autre se révèle également métaphorique, comme les visions de cette petite fille aux bonbons vue dans la scène introductive et que le personnage principal voit également dans ce no man's land. La thématique de la rédemption pour le protagoniste principal joué par Nicolas Cage saute évidemment aux yeux et c'est ses actions qui vont lui permettre de se racheter. Dis comme ça, on à l'impression d'avoir un scénario sérieux mais rassurez-vous, c'est à la sauce Sono Sion bien sûr ! Le réalisateur détourne sans complexe les codes des genres qu'il illustre à l'écran, parsème son film de fulgurances visuelles quand d'autres font plus cheap ou carton-pâte, s'autorise à ridiculiser son acteur principal pour mieux le remettre au premier plan ensuite, verse parfois dans un aspect nanaresque total mais assumé et propose un spectacle déviant qui ne plaira pas à tout le monde tant son film s'éloigne de la structure traditionnelle des œuvres classiques et brasse les genres sans contrainte. Prisoners of the Ghostland va évidemment diviser le public, certains criant au nanar, peut-être même au navet, quand d'autres vont crier au film culte immédiat. Voir un film de Sono Sion reste toujours une expérience à part en tout cas. C'est la certitude d'assister à quelque chose qui déboussole, qui intrigue, qui interroge, qui peut procurer jouissance ou frustration. Pour ma part, j'ai vraiment apprécié cet univers métaphorique, onirique, visuel, sensitif, où se côtoient des gangsters, des samouraïs, des humains-poupées (belle idée visuelle !), des fantômes, des gens épris de liberté, des bad guys, des good guys et j'en passe. C'est évidemment très cliché de dire d'un film de Sono Sion qu'il est un O.F.N.I. (Objet Filmique Non Identifié) mais dans le cas de Prisoners of the Ghostland, c'est pourtant bel et bien le cas. A vous de choisir votre camp !


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