LES SÉVICES DE DRACULA
(Twins of Evil)
Réalisateur : John Hough
Année : 1971
Scénariste : Tudor Gates
Pays : Angleterre
Genre : Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Peter Cushing, Dennis Price, Mary Collinson, Madeleine Collinson, Damien Thomas...
L'HISTOIRE : Un petit village vit sous la poigne de fer de Gustav Weil et sa confrérie de chasseurs de démons. Sous couvert d'anéantir les forces du Mal, Weil et ses disciples condamnent à mort et font périr sur le bûcher des innocents injustement accusés de sorcellerie ou d'être des débauchés. C'est dans ce climat tendu que Maria et Frieda, deux soeurs jumelles, arrivent dans le village, leurs parents venant de mourir. Leur tuteur légal n'est autre que Gustav Weil. Si Maria se montre docile et douce, Frieda est d'un tout autre caractère et n'entend pas se laisser dicter sa conduite et encore moins refuser les plaisirs terrestres. Quant elle apprend que le comte Karnstein, qui vit dans un magnifique château situé sur les hauteurs du village, fait partie de ceux que son oncle nomme les "dépravés", elle décide d'aller le rejoindre, bravant l'interdiction de sortir la nuit et les réprimandes de Maria. Ce que Frieda ignore, c'est que le comte Karnstein a réveillé une femme vampire, Mircalla, et que cette dernière l'a transformé lui aussi en vampire...
MON AVIS : Réalisé par la célèbre firme anglaise Hammer, Les sévices de Dracula fait partie d'une trilogie consacrée à la famille Karnstein, qui comprend également The Vampire Lovers et Lust for a Vampire. Trois films qui peuvent sans aucune difficulté être visionné indépendamment, n'entretenant entre eux que la base scénaristique de départ, à savoir la nouvelle Carmilla de Sheridan le Fanu, texte très célèbre et qui précède même le Dracula de Bram Stoker. Malgré son titre, ne vous attendez pas à trouver le personnage de Dracula dans le film de John Hough (La Maison des Damnés, La Montagne ensorcelée, Les Yeux de la forêt, Incubus...), vous risqueriez d'être déçu. Encore un tour de magie de la part des distributeurs français de l'époque qui se sont dit que ce serait sûrement plus vendeur. Passons sur ce détail et parlons un peu du film lui-même. Comme dans (quasiment) tout film de la Hammer, l'amateur sera ravi de retrouver une réalisation soignée, des costumes magnifiques, des décors travaillés et un casting appréciable. Parmi les têtes bien connus, celle de l'excellent Peter Cushing, qui interprète ici le détestable Gustav Weil. Chasseur de sorcières entièrement dévoué à la cause de Dieu, Cushing joue ici un rôle d'anti-héros à la manière de Vincent Price dans Le Grand Inquisiteur. Il n'hésite pas à faire brûler des femmes innocentes, sous le seul prétexte qu'elle mène une vie de débauche, ou sur simple accusation infondée. La religion poussée à son paroxysme donne lieu dans ce film à une virulente critique des dévots trop impliqués et qui, par leurs actes mêmes, ne devraient pas être accueillis au Paradis. Sentencieux, ferme et sans compassion aucune, Cushing se montre, comme à son habitude, admirable dans ce rôle de composition et totalement investit. Pour lui donner la réplique, et pour céder à la libération des moeurs et se montrer dans l'air du temps, la firme anglaise a choisi les soeurs Collinson, qui ont fait sensation dans les pages centrales du magazine Playboy. Mary et Madeleine sont en effet deux sublimes jumelles aux charmes plus qu'attrayants. Le scénario la joue fine en faisant de l'une d'elle une jolie colombe à la pureté virginale quand la seconde se montre bien plus lubrique et forte tête. Même si Les Sévices de Dracula se montre relativement soft concernant l'érotisme, on appréciera de voir ces jolies demoiselles dénudées, ainsi que certaines allusions sexuelles qui ne passent pas inaperçues (la scène de la bougie). Idem pour les tenues vaporeuses que portent nos jeunes demoiselles, plutôt très transparentes. Le charme le dispute donc à l'épouvante et les vampires du film auront tôt fait de faire couler le précieux liquide rouge sur l'écran. Evidemment, de nos jours, le spectacle reste tout public et même la scène de décapitation ne choquera pas grand monde. Les fans de L'au-Delà de Lucio Fulci seront quant à eux assez surpris de découvrir un tout jeune David Warbeck, interprétant un jeune homme bien sous tout rapport, et qui n'hésitera pas à aller contre la façon de procéder de Gustav Weil, quitte à passer lui-même pour un serviteur du diable. Bénéficiant d'un rythme assez énergique qui n'ennuie jamais, Les Sévices de Dracula ne peut certes rivaliser avec les grands classiques de la Hammer, mais se montre divertissant et attractif, proposant une histoire relativement banale mais bien mise en scène et la thématique de la dualité (Maria / Frieda - Gustav Weil / Anton - Gustav Weil / comte Karnstein) apporte au film son lot d'événements à même de maintenir l'intérêt du spectateur constamment éveillé. Parmi les quelques faiblesses du film, on pourra trouver que l'acteur jouant le comte Karnstein, Damien Thomas, est un peu fade, tout comme on aurait aimé savoir ce qu'il advient de la vampire Mircalla, qui apparaît un peu comme un cheveu sur la soupe et disparaît tout aussi rapidement qu'elle est apparue. Malgré celà, Les Sévices de Dracula est un film à voir et à avoir, et il devrait contenter les amateurs de cinéma d'épouvante gothique à l'anglaise, certaines séquences, baignées dans la brûme, étant tout simplement superbes.
* Disponible en combo DVD + BR et DVD Collector chez ELEPHANT FILMS
NOTE : 4/6
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