LA NUIT DES VERS GÉANTS
(Squirm)
Réalisateur : Jeff Lieberman
Année : 1976
Scénariste : Jeff Lieberman
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Don Scardino, Patricia Pearcy, R.A. Dow, Jean Sullivan, Carl Dagenhart...
L'HISTOIRE : Une violente tempête prive d'électricité Fly Creek, une petite ville paumée du sud des Etats-Unis. Un câble haute tension se retrouve alors en contact avec la terre et le courant traverse le sol boueux et humide, provoquant une crise de folie meurtrière sur les milliers de vers de terre qui peuplent les sous-sols de la région. Ce phénomène va être vécu en direct par Mike, jeune citadin venu rendre visite à sa petite amie Geri...
MON AVIS : Bon, déjà, petite précision sur le titre français, La Nuit des Vers Géants. On se demande qui a eu l'idée de ce titre mensonger car si "nuit" et "vers" il y a effectivement, aucune trace de "géants" par contre. Nos amis les lombrics présents dans ce film de Jeff Lieberman sont de taille tout à fait ordinaire et ne sont aucunement surdimensionnés. Ne vous attendez donc pas à voir des vers de terre de 12 mètres de long venir ravager les habitations de Fly Creek, ville dans laquelle se déroule l'action du film. Cette petite mise au point effectuée, intéressons-nous à ce premier long métrage de Jeff Lieberman. Ce réalisateur américain n'a pas beaucoup de films à son actif. On lui doit néanmoins des œuvres telles Le Rayon Bleu, Survivance, Meurtres en VHS ou Satan's Little Helper. Une filmographie très orientée fantastique/horreur comme on peut le voir, tout comme La Nuit des Vers Géants, qu'il a réalisé assez jeune, avec peu de budget mais beaucoup de débrouillardises. L'idée de cette prolifération de lombrics due à l'électricité lui est venue en se remémorant des souvenirs d'enfance, et notamment quand son grand frère utilisait une petite dynamo qui envoyait du courant dans la terre pour faire sortir les vers de terre qui lui serviraient à aller pêcher. Réaliser un film mettant en scène des animaux s'en prendre aux humains est également pour lui un bon moyen de surfer sur toute la vague de films dits "d'agressions animales" qui vont proliférer suite au succès du film d'Alfred Hitchcock, Les Oiseaux (1963). Si d'autres films ont précédé ce grand classique du genre (on pense à Quand la Marabunta gronde (1954) et son invasion de fourmis par exemple), les films à venir allaient utiliser tous les animaux à leur disposition : The Deadly Bees et ses vilaines abeilles (1966), Willard (1971) et ses rats, Frogs (1972) et sa faune multi-espèces, Les Rongeurs de l'Apocalypse (1972) et ses lapins géants, Phase IV (1974) et ses fourmis, The Killer Snakes (1974) et ses serpents et j'en passe. On ne peut nier l'importance des Oiseaux et surtout des Dents de la Mer en 1975 pour ce qui concerne tous les films à venir sur ce sujet et dieu sait qu'ils seront nombreux. Ours, chiens, chats, musaraignes, chauve-souris, araignées, pieuvres, singes, gorilles, orques, serpents, requins, piranhas, abeilles, fourmis, moustiques, animaux de la savane, moutons, crocodiles, barracudas, cafards, tout y passe, du plus petit au plus gros ! Et donc, même les vers de terre s'inviteront dans cette liste non exhaustive grâce à Jeff Lieberman ! Comme déjà dit, La Nuit des Vers Géants n'a rien d'un blockbuster et Jeff Lieberman le sait bien. Face au manque de moyen financier, il s'attarde donc sur ses personnages et sur les habitants de Fly Creek, au détriment des attaques de vers de terre, qui ne seront mis réellement en avant qu'à partir du milieu du film. Toute la première partie nous plonge en plein redneck movie car Fly Creek est une petite ville perdue au milieu de nulle part et ses autochtones sont des bons gars de la campagne, portant chemises à carreaux et bretelles. Même le shérif est un personnage typique du genre, détestant les citadins venant s'arrêter dans sa ville. Le réalisateur a d'ailleurs engagé des gens du coin pour interpréter certains personnages et les amateurs de films de "bouseux" se retrouveront en territoire connu. Je ne sais pas si l'acteur R.A. Dow, qui interprète le personnage de Roger Grimes, est un natif du coin mais il a tout à fait la gueule de l'emploi. Ce sera d'ailleurs son unique participation dans l'univers cinématographique. Il doit sûrement se souvenir du tournage car c'est lui qui a l'honneur de jouer dans la scène totalement culte du film : celle dans laquelle les vers s'enfoncent sous la peau de son visage, un effet spécial assez saisissant et répugnant, du au talentueux Rick Baker dont c'était l'un des premiers travaux. Avouons que La Nuit des Vers Géants n'est pas très rythmé et qu'on s'y ennuie un peu, du moins dans les trois premiers quart d'heure. Il ne se passe pas grand chose et suivre les pérégrinations que Mike et de sa copine Geri n'est guère palpitant. La découverte d'un squelette, puis d'un cadavre dont les vers ont entièrement dévoré les entrailles vient pimenter un peu l'action du film et petit à petit, ce dernier trouve son rythme de croisière. La dernière demi-heure est riche en intensité et s'avère assez immonde, la vision de milliers de vers emplissant les maisons, les salles de bain ou les rues n'étant pas un spectacle très ragoutant. Que dire quand l'un des protagonistes tombe dans cette marée grouillante (toujours R.A. Dow, le pauvre) et qu'il se fait littéralement engloutir ? C'est juste horrible ! Beurk ! La caméra filme les vers en très gros plan et l'effet répulsif est assuré ! Petite série B au charme suranné qui manque un peu de punch, La Nuit des Vers Géants se laisse tout de même agréablement regarder et certaines de ses images marquent les esprits. Ce redneck movie horrifique typique des 70's se savoure avec nostalgie sans réussir à nous transcender réellement.
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