LE CYNIQUE, L'INFÂME, LE VIOLENT
(Il cinico, l'infame, il violento)
Réalisateur : Umberto Lenzi
Année : 1977
Scénariste : Umberto Lenzi, Dardano Sacchetti, Ernesto Gastaldi
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Maurizio Merli, John Saxon, Tomas Milian, Renzo Palmer, Gabriella Lepori...
L'HISTOIRE : Luigi Maietto, dit « le Chinois », vient de s’évader de prison. Son premier souhait est de faire mordre la poussière au responsable de sa condamnation à vie, l’ex-commissaire de police Leonardo Tanzi, en lui envoyant deux tueurs. En dépit de graves blessures, Tanzi se fait passer pour mort et se cache à Rome pour y donner la chasse à son persécuteur. Le Chinois, qui se croit débarrassé de Tanzi, a repris son activité au sein de la pègre organisée, en s'associant au "boss" italo-américain Frank Di Maggio. Tanzi monte un plan machiavélique pour anéantir « le Chinois » en l’opposant à Di Maggio. Une guerre sans merci va commencer...
MON AVIS : Maurizio Merli versus Tomas Milian ! Une affiche alléchante, surtout dans un polar du à Umberto Lenzi, adorateur des films noirs des 40's et 50's et qui a œuvré avec réussite dans le genre avec des titres tels La Guerre des Gangs (à ne pas confondre avec le titre homonyme de Lucio Fulci), La Rançon de la Peur, Bracelets de sang, Brigade Spéciale, S.O.S Jaguar : Opération casseurs, Le Clan des Pourris, Échec au Gang ou encore Corléone à Brooklyn entre autres. On pourra aisément ajouter Le Cynique, l'Infâme, le Violent à cette liste puisque ce polar nerveux et bien violent est lui aussi réussi et donnera satisfaction aux aficionados de l'Euro-Crime. Il faut dire que le casting se révèle déjà à la hauteur puisque, comme énoncé en début de texte, les deux stars Maurizio Merli et Tomas Milian sont présents, accompagnés de John Saxon qui ne démérite pas à leur côté et de la séduisante Gabriella Lepori. En fait, Le Cynique, l'Infâme, le Violent est censé être la suite de Brigade Spéciale, réalisé l'année précédente. Merli reprend son rôle du commissaire Tanzi mais se retrouve ici à la retraite, écrivant des romans policiers pour passer le temps. Petit souci, "Le Chinois", interprété par Tomas Milian, vient de s'évader de prison et veut se venger. Je vous laisse lire le résumé de l'histoire pour la suite des événements. Ce qui fait l'originalité de ce polar de Lenzi, c'est sa construction, tout en alternance. Les séquences avec Merli s'entrecroisent avec celles de Milian et les deux acteurs ne sont jamais dans le même plan jusqu'au final du film. La raison en est toute simple : les deux acteurs ne peuvent plus se blairer et refusent de tourner ensemble. Un problème qu'Umberto Lenzi a vite contourné en filmant le parcours des deux personnages de manière non connectée jusqu'à l'affrontement final, qui lui-même nous fait croire à la rencontre des deux acteurs mais n'est le fruit que d'un astucieux montage. Un peu comme dans Heat, où Al Pacino et Robert de Niro ne se rencontrait qu'un cours moment autours d'une table. On aurait pu penser que cette manière de filmer, imposée à Lenzi par ses deux stars, aurait rendu le film bancal mais pas du tout. Cela lui permet en fait de développer deux histoires parallèlement au fil conducteur, soit quasiment trois récits en un qui viendront bien se télescoper à un moment ou à un autre. Ce qui sera évidemment le cas. Les scènes mettant en vedette Maurizio Merli ne lésinent pas sur la distribution de taloches et de coups de pieds, ce dernier devant venger son oncle d'une agression par des voyous, aider une belle femme en détresse, aller récupérer la fille d'un de ses amis retenue prisonnière d'un réseau de prostitution et j'en passe. Tout ça sans oublier sa mission principale : faire passer "Le Chinois" pour un traître aux yeux du patron de ce dernier : le mafieux Frank Di Maggio (John Saxon). Pour ce faire, rien de plus facile : il suffit d'aller piquer quelques millions à Di Maggio et de le laisser croire que c'est le fait du "Chinois" pour que les deux hommes en viennent à douter l'un de l'autre et commencent à ressentir de l'animosité réciproque. Malin le Tanzi ! Il se mouille quand même la chemise pour y parvenir, notamment lors d'une séquence de cascade que Merli a réalisé pour de vrai (comme à chaque fois d'ailleurs), suspendu entre deux immeubles sur un tube d'acier positionné à une hauteur plus que mortelle en cas de loupé. Action, énergie et bagarres rythment donc les séquences avec Maurizio Merli. Pour ce qui est de Tomas Milian, l'acteur participe à des scènes plus posées, moins énergiques mais qui mettent à profit l'aspect "salaud cinq étoiles" de son personnage. Véritable ordure sans foi ni loi, avec toutefois une bonne propension à l'humour noir, principalement dans le choix de ses répliques qui font mouche à chaque fois (et inventées par Milian lui-même généralement), le personnage du "Chinois" est vraiment antipathique mais le charisme et l'interprétation très habitée de Milian fait qu'on jubile à chacune de ses apparitions malgré les exactions qu'il commet. Cassage de jambes à coup de cric, tir d'une balle dans le visage d'un patient hospitalisé et portant un plâtre autour de la tête et autres joyeusetés sont au programme. Le tour de force de Lenzi est d'avoir réussi à donner de l'intérêt à toutes les séquences malgré leur aspect opposé en fonction de leur acteur. Comme on le voit, Le Cynique, l'Infâme, le Violent ne lésine pas sur la violence visuelle, ça flingue à tous les étages et on n'a guère le temps de souffler, emmené par un rythme soutenu. Quelques petites touches de sadisme viennent même pimenter le tout, les mafieux n'étant pas connus pour être des enfants de cœur ! Mention spéciale à John Saxon, plus cruel encore que Tomas Milian, lors d'une partie de golf très originale qui se soldera par un beau cadeau fait à ses deux chiens, je vous laisse la surprise ! Si vous êtes amateur de polar italien, Le Cynique, l'Infâme, le Violent vous comblera d'aise et la maîtrise formelle d'Umberto Lenzi fait encore des étincelles ! A savourer d'urgence ! A noter que c'est Lenzi qui a eu l'idée du titre, hommage au classique de Sergio Leone Le Bon, la Brute et le Truand, les producteurs ayant proposé un titre lambda évoquant un film de casse, ce que n'est pas franchement Le Cynique, l'Infâme, le Violent en fait...
* Disponible en combo BR / DVD chez THE ECSTASY OF FILMS
NOTE : 5/6
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NOTE : 5/6
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