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samedi 6 février 2021

PLANK FACE

 

PLANK FACE
(Plank Face)

Réalisateur Scott Schirmer
Année : 2016
Scénario Scott Schirmer, Brian K. Williams
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Nathan Barrett, Susan M. Martin, Brigid Macaulay, Alyss Winkler,  Ellie Church...

L'HISTOIRE : Max et Stacey partent en week-end en amoureux faire du camping dans les bois. Max est agressé par un autre campeur, qui va violer Stacey. Max parvient à reprendre conscience et tue l'agresseur. Malheureusement, une autre menace était présente sur les lieux. Max se réveille dans une vieille cabane en bois, refuge d'une famille de rednecks qui vit reclus dans les bois, portent des masques et se livrent au cannibalisme. Lorsque Plank Face, le patriarche, décède, les trois femmes restantes, Granny, la Mariée et Bunny, voient en Max le nouveau Plank Face. Sans aucune nouvelle de Stacey, le jeune homme va devoir rester en vie et découvrir le mode de vie de ce curieux trio féminin qui semble totalement hors du temps, parlant un étrange langage et ne connaissant rien à la civilisation moderne...

MON AVIS : Après avoir réalisé quelques courts-métrages, Schott Schirmer s'est fait un nom dans le domaine du cinéma d'horreur indépendant avec l'excellent Found en 2012. Un coup de maître qui a marqué les esprits de tous ceux qui l'ont vu. Le réalisateur attendra néanmoins quatre ans avant de livrer un nouveau film à ses fans. Surprise, ce sera même deux films qui sortiront en 2016, à savoir Harvest Lake et Plank Face. C'est de ce dernier dont nous allons parler ici. Premier point à aborder, histoire de ne pas tromper le public, l'affiche. Avec un sublime visuel, l'affiche de Plank Face fait immédiatement penser que le film sera un slasher movie forestier ou un survival ultra-violent. L'introduction du film va d'ailleurs dans ce sens puisqu'un couple qui commence à faire l'amour sur le capot d'une voiture se voit massacrer à la hache par un homme corpulent portant un curieux masque fait avec une écorce d'arbre. On fait ensuite connaissance avec Max (Nathan Barrett) et Stacey (Ellie Church) qui s'en vont eux aussi dans les bois où a eu lieu le meurtre du début. Tous les clichés du slasher sont donc réunis et on attend que notre mystérieux tueur refasse son apparition. Après une agression et un viol puis la vengeance sanglante de Max, le film bifurque dans une toute autre direction une fois ce dernier capturé par une drôle de famille qui pourrait sortir d'un Detour Mortel. Exit le slasher messieurs dames. Plank Face devient alors un drame malsain, qui va entièrement se focaliser sur la vie de cette famille retirée du monde, qui vit à l'ancienne, quasiment à l'âge de pierre. Outre notre tueur, qui semble être le père ou du moins l'élément masculin fondateur de la famille, on trouve une vieille dame qu'on nommera Granny (Susan M. Martin) et deux jeunes filles, l'une portant une robe de mariée (on l’appellera donc The Bride / la Mariée) et interprétée par Brigid Macaulay et l'autre un masque de lapin, d'où son surnom de Bunny, et jouée par Alyss Winkler. On aura peu d'information sur cette famille. Les deux jeunes filles sont-elles le fruit d'un inceste ? La grand-mère est-elle leur mère ? Scott Schirmer nous laisse dans le doute à ce niveau. Ce qui est certain par contre, c'est que tout ce petit monde est totalement déconnecté de la civilisation. Pas d'électricité, pas d'appareils ménagers, tout est à l'ancienne, que ce soit l'hygiène ou la préparation de la nourriture. Pour se laver de temps à autre, il y a le ruisseau avoisinant. Le repas se fait dans une grande marmite, au feu de bois. La notion même de langage est inexistante, les membres de cette famille ne parlant que par des borognymes incompréhensibles. Le temps semble s'être totalement arrêté dans ce curieux lieu de vie. Le pauvre Max va donc devoir composer avec ces éléments, retenu prisonnier contre son gré et n'ayant pas de nouvelle de Stacey. Tout le reste du film va s'articuler autour de sa nouvelle vie au sein de la famille, qui, suite à la mort du patriarche, qui porte donc le masque en écorce, va voir en Max le futur remplaçant du défunt. Il leur faut un élément masculin et on va assister à un long processus de déshumanisation de Max, fait de souffrance (pour le retenir, Granny lui plante un clou dans le pied qui reste bien ancré dans le plancher en bois), d'ingestion de nourriture révulsive (ça vous branche de manger des testicules ou de la chair humaine vous ?) car oui, le cannibalisme est une pratique courante dans cette famille, d'où les meurtres des campeurs pour en faire des repas, mais aussi de plaisir charnel, les deux jeunes filles n'ayant aucune gène en ce qui concerne la nudité ou les relations sexuelles. Les deux actrices se baladent la plupart du temps entièrement nues, le port de vêtements n'étant pas une chose indispensable pour elles. L'ambiance du film est souvent malsaine, on se met à la place de Max et on n'a pas vraiment envie de vivre son calvaire. Scott Schirmer s’intéresse à la régression de l'âme humaine avec Plank Face, au retour de l'homme à l'état de bête. Une fois le masque d'écorce positionné sur le visage de Max, ce dernier va peu à peu s'intégrer aux coutumes de la famille. Il va les comprendre, et, en se laissant aller, il va devenir comme eux. On pourra trouver que le processus de déshumanisation est un peu rapide dans le film mais comme on n'a aucune indication de temporalité, on ne sait pas vraiment combien de temps à duré ce processus de transformation mentale. C'est peut être le point faible du film, cette apparente rapidité avec laquelle Max cède à sa nature bestiale (le meurtre du violeur était-il une indication que Max était prédisposé à ce retour à la bestialité ?), lui qui s'est débattu pour s'échapper semble céder un peu trop rapidement à cette nouvelle vie sans aucun confort. Ce manque de crédibilité n'est pas trop dérangeant, on est dans un film d'horreur psychologique indépendant, mais c'est un point qui aurait dû être plus travaillé par Scott Schirmer et son scénariste je pense. Reste que les acteurs s'en sortent plutôt bien, que la mise en scène, si elle n'a pas l'éclat de celle de Found, fait le job correctement, que les très rares scènes sanglantes sont bien agencées et que le côté malsain et glauque est assez bien rendu. On aurait aimé un rythme un peu plus soutenu, on a parfois l'impression qu'il ne se passe pas grand chose à l'écran mais dans l'ensemble, j'ai bien aimé cette proposition de Scott Schirmer. On ressent bien sûr les contraintes budgétaires quand on visionne le film, le budget ne devait pas être bien lourd en effet. Mais si vous êtes habitués à ce type de petite production fauchée mais bardée de bonnes intentions, Plank Face devrait vous satisfaire, surtout si vous avez bien à l'esprit que ce n'est pas un slasher !

* Disponible en DVD chez -> TETRO VIDEO <-


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