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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




POSSESSION

 

POSSESSION
(Possession)

Réalisateur Andrzej Zulawski
Année : 1981
Scénariste Andrzej Zulawski
Pays : France, Allemagne
Genre : Drame, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Isabelle Adjani, Sam Neill, Margit Carstensen, Heinz Bennent, Michael Hogben...


L'HISTOIRE Après un long séjour à l'étranger, Marc retourne à Berlin pour y retrouver sa femme, Anna, et son fils Bob. Mais il réalise très vite que son épouse a changé. Il apprend notamment que celle-ci a un amant, un certain Heinrich. À cause de cela, les rapports du couple se dégradent rapidement. Marc décide alors d'engager un détective privé afin qu'il suive Anna, souvent absente du foyer. Un jour où Marc va chercher son garçon à l'école, il se rend compte que l'institutrice est le portrait craché de sa femme. Le détective, quant à lui, découvre avec effroi qu'Anna entretient une liaison avec… une « chose » monstrueuse...

MON AVIS : Le cinéaste polonais Andrzej Zulawski a remporté un beau succès critique et public en 1975 avec le film L'important, c'est d'Aimer avec Romy Schneider. Exilé en France, il décide de retourner dans son pays d'origine et débute le tournage de Sur le Glode d'Argent, un film de science-fiction qui ne plaît pas aux autorités polonaises, qui viennent interrompre le tournage quelques jours avant la fin de ce dernier. Déprimé par cette décision, Zulawski doit aussi faire face à un divorce qui le laisse anéanti. Il sombre dans la dépression, s'isole, boit beaucoup d'alcool et accouche au final d'un scénario qui sera celui de Possession ! Une histoire dense, celle d'un couple qui ne se comprend plus, qui n'arrive plus à communiquer mais qui ne peut se passer l'un de l'autre, et qui va, suite à cette rupture, sombrer dans la folie, l'aliénation, le chaos. Une histoire d'amour passionnée et passionnelle, hystérique, dépressive, dans laquelle Zulawski va intégrer le thème du double, à travers une "chose" monstrueuse, Lovecraftienne même, qui fait basculer le film dans une ambiance de drame horrifique totalement apocalyptique et nihiliste, qui ne manquera pas de marquer à vie les spectateurs de ce spectacle hors norme. Transcendés par une mise en scène et des placements de caméra qui suivent au plus près les deux acteurs principaux, les enfermant littéralement dans le "cadre de l'image", ce qui renforce encore plus l'impression de claustrophobie permanente dans laquelle ils évoluent, Possession ne serait toutefois rien sans la performance hallucinée et hallucinante de son duo de vedettes, à savoir Isabelle Adjani et Sam Neill. Les deux acteurs livrent une composition sans égale, notamment la belle actrice française qui joue l'hystérie excessive comme rarement vu sur un écran. Adjani est juste incroyable dans ce film, véritable tarée schizophrénique qui hurle, éructe, exprime la folie à travers son regard ou son rire et elle fait vraiment flipper, Zulawski lui offrant des scènes d'une puissance rare, comme celle du tunnel du métro, hors catégorie, celle où elle est face à une statue du Christ ou celle dans laquelle elle s'accouple à cette "chose" tentaculaire innommable, les bras en croix, une image lourde de symbolisme. Il y en a tant d'autres dans lesquelles l'actrice impressionne qu'il serait stupide de toutes les citer, il vous suffit de visionner le film pour être frappé par cette interprétation hors pair ! Sam Neill n'est pas en reste, amoureux éperdu qui ne sait plus quoi faire pour reconquérir sa femme sauf à la suivre dans sa folie et dans son cauchemar bien réel qui ne le laissera pas indemne, autant physiquement que psychologiquement. Si la thématique de la rupture, de la scission, de la division est omniprésent dans le film, à travers de nombreuses images allégoriques (le mur de Berlin est est l'une des plus explicites), la thématique du double fait également partie intégrante de cette oeuvre choc et elle s'illustre de façon magistrale dans la scène finale du film, qui peut donner lieu à diverses interprétations. Avec un rendu d'image très froid, très clinique, Possession est un grand film malade, bardé d'une violence explosive et sans concession, s'exprimant à travers des décors inquiétants, comme ce logement aux murs décrépis dans lequel vit la "chose". Une oeuvre puissante, qui met mal à l'aise, pas si facile d'accès que ça de par les différents niveaux d'interprétations des images proposées, mais qui laisse assurément des traces dans l'esprit du spectateur, signe de sa réussite. A noter que Possession possède trois montages : le montage original de 127 minutes, le montage américain de 77 minutes et le montage anglais de 118 minutes. Le montage original non censuré est évidemment à privilégier mais était-ce utile de le préciser ?

* Disponible en BR chez -> LE CHAT QUI FUME <- 



Image remasterisée de toute beauté et bonus en pagaille sont au programme de cette belle édition du Chat qui Fume, qui avait sorti les grands moyens pour ce film culte, puisqu'on pouvait également se le procurer en coffret collector et en édition spéciale, avec un disque UHD et un CD de la B.O. en prime !
BONUS
• Interview d'Andrzej Żuławski (36 min)
• Interview d'époque d'Andrzej Żuławski et des acteurs Sam Neill et Heinz Bennent (25 min)
• De l'autre côté du mur, "POSSESSION": Histoire d'un film (52 min)
• Les sons de "Possession", avec le compositeur Andrzej Korzyński (19 min)
• Notre ami de l'Ouest, avec le scénariste Christian Ferry (10 min)
• Une cité divisée : les lieux de tournage de "Possession" (7 min)
• Repossédé : le remontage de "Possession" (13 min)
• Basha, analyse d'une affiche (6 min)
• Petite anatomie de la rupture, analyse du film "Possession" (15 min)
• Scènes coupées (3 min)
• Rencontre avec la productrice Marie Laure Reyre , Dominique Schneidre et Daniel Bird (42 min)
• Le remontage de POSSESSION en version intégrale (1h17, non sous-titré)
• La restauration de Possession (25 min)
• Commentaire audio d'Andrzej Żuławski et Daniel Bird (non sous-titré)
• Piste musique et effets isolée
• Leçon de cinéma d'Andrzej Żuławski (1h43)
• Films annonces

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