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dimanche 7 février 2021

SNUFF 102

 

SNUFF 102
(Snuff 102)

Réalisateur Mariano Peralta
Année : 2007
Scénario Mariano Peralta
Pays : Argentine
Genre : Horreur, Extrême
Interdiction : -16 ans
Avec Yamila Greco, Silvia Paz, Andrea Alfonso, Julián Alfonzo, Rodrigo Bianco...

L'HISTOIRE : Une jeune reporter décide d'écrire un article sur la violence, sur le mythe des Snuff movies et sur la fascination du public pour ce genre de spectacle violent. Elle rencontre un critique de cinéma spécialisé sur ce type de sujet et entame une discussion philosophique avec lui. Dans le même temps, on suit le calvaire de trois jeunes filles retenues prisonnières et livrées en pâture à un tueur sadique qui filme ses tristes exploits...

MON AVIS : Ce petit film Argentin réalisé par Mariano Peralta en 2007 a fait couler beaucoup d'encre, notamment lors de son unique projection dans son pays d'origine où il a provoqué, selon les dires, moult évanouissements de spectateur et même un arrêt cardiaque. Banni dans plus de 60 pays, Snuff 102 a bénéficié de cette promotion non désirée et il est devenu l'objet de toutes les attentions parmi les fans de cinéma undergound extrême. Un public cible qui sera très certainement le seul a apprécier ce film choc, les autres ne manquant pas d'être révulsés, dégoûtés et de le considérer comme étant un immondice absolu qu'il faut effectivement faire interdire et bannir ! Les multiples réactions de rejet qu'a suscité Snuff 102 (il suffit d'aller parcourir les commentaires sur diverses pages du net pour mesurer le grand écart entre les "j'ai adoré" et "il faut enfermer le réalisateur et brûler tous ceux qui disent aimer le film") sont-elles méritées ? Forcément, pour le public lambda, la réponse pourrait être oui même si, je le rappelle, on parle d'un film. Un film dont le but principal est d'être le plus choquant possible, d'être un pur torture porn basé sur des scènes de tortures et de mutilations justement. A ce niveau, Snuff 102 se montre plutôt à l'aise, même si je n'ai pas trouvé qu'il repoussait les limites de l'insoutenable en terme de violence visuelle, un film comme American Guinea Pig va nettement plus loin dans le sadisme je trouve. Bon, après, je peux comprendre que voir une femme enceinte se faire écraser la tête à coup de Rangers puis se faire frapper au ventre violemment jusqu'à provoquer une fausse couche peut être déroutant et provoquer un sentiment de malaise, surtout que le réalisateur filme avec un rendu d'image assez dégueulasse, comme si la scène avait bel et bien été filmée sur cassette vidéo par un psychopathe pervers. D'autres petites joyeusetés suivront, comme un pétage de dents à coup de burin (ça fait toujours réagir les dents), un couteau enfoncé à plusieurs reprises dans le vagin d'une des victimes, un démembrement et j'en passe. On remarque d'ailleurs que toutes les scènes censées illustrer un vrai snuff sont en couleur, toujours avec un rendu d'image qui fera vomir les adeptes de la 4K, quand le reste du film est en noir et blanc et propose une image de bien meilleure qualité. Reste que, sûrement limité par un budget qu'on devine minuscule, Mariano Peralta cadre certains sévices en hors-champ ou place le tueur pile poil devant l'objectif, de dos, ce qui fait qu'on devine plus ce qu'il fait qu'on ne le voit. Bien sûr, le pouvoir de suggestion de notre esprit à tôt fait de visualiser les images qu'on ne voit pas et l'effet répulsif est bien présent. Par contre, un des aspects qui m'a le plus dérangé dans Snuff 102, c'est l'utilisation d'une sorte de musique électronique lors des agissements du psychopathe. Si on avait un vrai snuff devant les yeux, il n'y aurait pas cette affreuse musique qui m'a sorti du réalisme censé être présent à l'écran. Cette musique a imposé une relative distance entre les images et l'idée de visionner un vrai snuff et cela m'a donc moins impacté que dans d'autres films du genre où l'on n'entendait que les hurlements des victimes ou la respiration des tueurs. C'est peut-être à cause de ce qui est pour moi une faute de goût que Snuff 102 n'a pas provoqué un réel mal-être chez moi et que je n'ai pas trouvé qu'on atteignait les limites de l'insoutenable, loin s'en faut. Tiens d'ailleurs, je précise que ce numéro 102 correspond en fait à l'indication que note le tueur sur les petites cassettes vidéos qu'il utilise. Il en est donc à sa 102ème victime, les deux précédentes portant le numéro 100 et 101. Cette 102 victime qui n'est autre que notre jeune et jolie reporter faisant une étude sur la violence et la fascination morbide des gens face à cette violence visuelle. Et ç'est justement là que Snuff 102 m'a le plus intéressé car derrière son aspect brut de décoffrage qui veut repousser les limites, Mariano Peralta se livre réellement à une étude sur le sujet. Alors oui, on pourra trouver que la discussion entre la reporter et le critique de cinéma spécialisé fait un peu office de philosophie / psychologie pour les nuls mais personnellement, certaines questions et réponses m'ont paru digne d'intérêt et ont pour effet de nous faire réfléchir : la question de moralité qui n'existe plus grâce aux technologies nous permettant d'être anonyme derrière nos écrans ; le fait que la femme, quelque soit les époques, soit considérée comme un objet ; la misogynie présente dans la vie de tous les jours ou cette phrase choc disant qu'une cassette montrant un bébé se faire violer et tuer coûte plus cher sur le darknet que l'achat du bébé lui-même. On sent une réel questionnement du réalisateur sur ces sujets et pour moi, c'est la partie la plus intéressante du film. Alors oui, Snuff 102 est un film scandale, à ne pas mettre devant tous les yeux, même si on a vu pire depuis, voire même avant (les deux premiers Guinea Pig des 80's vont plus loin dans l'horreur je trouve). On peut comprendre que certaines personnes ne lui trouvent aucun intérêt. Personnellement, ce type de torture porn réaliste n'est pas mon genre favori dans l'horreur, je préfère un film scénarisé, qui se montre plus dynamique et propose de beaux cadrages et un minimum de tension, de suspense, mais pris en tant que tel, et dans cette catégorie du cinéma underground extrême, on peut dire qu'il a sa place parmi les pièces de choix. A voir pour se faire un avis.

* Disponible en DVD chez  -> TETRO VIDEO <-


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