Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !
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Avec : Freddie Prinze Jr., Kevin Pollak, Monica Potter, Brielle Barbusca, Gabrielle Haugh...
L'HISTOIRE : Tom a une liaison avec la jeune Hannah. Profitant de l'absence de sa femme, Tom reçoit sa maîtresse et passe du temps avec elle dans sa piscine. Il s'absente pour engueuler son jeune voisin qui utilise un drône pour le filmer. Quand il revient aux abords de la piscine, il découvre Hannah, la tête ensanglantée, morte. Il cache le corps dans un coffre de jardin juste à temps, sa femme étant de retour à la maison. Il n'est pas au bout de ses surprises quand il découvre que cette dernière lui a préparé une fête pour son anniversaire et que les invités sont dans le jardin...
MON AVIS : Après Natural Disaster en 2020, la réalisatrice Dakota Gorman fait son retour derrière la caméra en 2024 avec The Girl in the Pool, qui met en vedette Freddie Prinze Jr., le mari de Sarah Michelle Gellar dont la carrière était faite de haut et de bas. La lecture du scénario et la vision de la bande annonce m'ont fait croire que j'allais être en présence d'une comédie un peu trash et déjantéz, un peu à la Very Bad Things ou, plus made in France, à la Jo, avec des gags et du comique de situation ciblé sur le cadavre caché dans le coffre de jardin. Raté ! On a affaire à un banal thriller hautement soporifique, dont le seul intérêt est de savoir si la jeune Hannah (Gabrielle Haugh) a glissé et s'est cognée la tête ou si elle a été tuée. Tout le reste tourne autour des soucis familiaux du héros, de sa relation tendue avec sa femme à son manque de communication avec ses deux adolescents, ou de ses rapports conflictuaux avec son beau-père, invité à la fête. Bien sûr, on a une scène dans laquelle ses potes vont s'asseoir sur le coffre de jardin mais ça m'apporte pas grand chose en terme de suspense. Le doublage français est juste ignoble et participe à niveler encore plus le film vers le bas. Dire qu'on s'ennuie à suivre les rebondissements pas folichons proposés est un euphémisme. Le film traite de la liaison adultère et de l'apparente respectabilité des gens qu'on croient heureux mais qui cachent des secrets avec la grâce d'un éléphant dans un magasin de porcelaine. En fait, tout tombe à l'eau, même le fait que le jeune voisin a peut-être filmé l'accident ou le meurtre d'Hannah avec son drône. Le montage du film alterne présent et flashbacks ce qui, au final, ne sert toujours... à rien. C'est triste à dire mais le seul point positif de ce film est de mater les courbes de Gabrielle Haugh en maillot de bain sexy. C'est quand même très léger sur 90 minutes ! La révélation concernant sa mort nous est tout de même présentée, c'est peut être la seule surprise du film. Même le final, qui semblait proposer enfin un peu d'irrévérence se fait saborder pour une ultime scène moralisatrice au possible et totalement dénuée d'intérêt, faisant sombrer définitivement The Girl in the Pool dans la catégorie fiasco ! A oublier séance tenante.
L'HISTOIRE : 30 000 spectateurs. 300 policiers. Un tueur. Cooper, père de famille et tueur en série, se retrouve pris au piège par la police en plein cœur d’un concert dans lequel il accompagne sa fille. S’échappera-t-il ?
MON AVIS : Depuis The Visit en 2015, M. Night Shyamalan poursuit son bout de chemin avec des films plus petits en terme budgétaire que ses précédentes réalisations, à l'image de Old ou Knock at the Cabin entre autres. Des films dans lesquels on trouve toujours sa marque de fabrique, à savoir ce fameux twist que tous les spectateurs attendent. Avec Trap, budgété à 30 000 000$ tout de même, il évite le fantastique pour livrer un solide thriller - certes pas toujours très crédible, je le reconnais - mais qui a bien fonctionné sur moi. Ici, Josh Hartnett interprète Cooper, un gentil père de famille qui emmène sa fille voir un concert de sa star préférée, Lady Raven (jouée par Saleka Shyamalan, la propre fille du réalisateur). Rapidement, Cooper remarque une présence policière aux abords du stade particulièrement soutenue. Même chose à l'intérieur de l'enceinte : ça grouille de flics, comme si quelque chose se préparait ou que ces derniers avaient une information sur un éventuel drame à venir. Ne me rappelant plus de la tagline présente sur l'affiche du film, je pensais que Cooper et sa fille allaient se retrouver pris au piège dans l'enceinte du concert que des terroristes allaient venir perturber, d'où la présence massive de la police et même de l'armée. Ce fut donc une petite surprise en découvrant que le gentil Josh Hartnett était en fait la menace du film. Le papa-poule est un odieux tueur en série, responsable de meurtres sauvages. Petit à petit, on découvre que ce concert est l'occasion pour la police de l'appréhender, même s'il n'ont aucun indice sur son physique, sur à quoi il ressemble. Les enquêteurs savent juste que c'est un homme blanc et qu'il sera présent à ce concert. Avec ce simple postulat, Shyamalan tisse sa toile et place Hartnett en position assez tendue, car il comprend peu à peu que tout ce remue-ménage est pour lui. Il doit alors prendre tout un tas de décision pour esquiver les forces de l'ordre, qu'elles soient en chair et en os ou présentent via les caméras de surveillance par exemple. Bon, OK, c'est parfois (souvent ?) un peu trop surréaliste au niveau des combines qu'il trouve (subtilisation d'un pass pour accéder à diverses zones pourtant surveillées, manipulation de la star Lady Raven pour pouvoir monter à bord de sa voiture et rester ainsi inaperçu et j'en passe) mais bon, c'est du cinéma et si on accepte le concept, on va dire que ça passe. Une fois en compagnie de Lady Raven, le scénario devient plus tortueux car cette dernière a compris qui il était réellement. On appréciera l'utilisation des réseaux sociaux pour tenter de sauver une future victime en facheuse position (comme quoi, dans ce genre de situation, ça sert !) ainsi que le petit jeu du chat et de la souris qui s'installe entre Copper et Lady Raven. Josh Hartnett assure vraiment en tueur sadique, manipulateur et hautement intelligent et il porte le film sur ses épaules. La dernière demi-heure vire un peu dans le grand-guignol mais le suspene est bien présent dans l'heure et quart précédente et on en arrive même a espérer que le tueur ne se fasse pas prendre, pour voir comment il va gérer la situation. Pas mal du tout.
Avec : Olivia DeJonge, Ed Oxenbould, Deanna Dunagan, Celia Keenan-Bolger...
L'HISTOIRE : Deux enfants sont envoyés passer une semaine en Pennsylvanie, dans la ferme de leurs grands-parents. Mais lorsque l'un d'eux découvre qu'ils sont impliqués dans quelque chose de profondément dérangeant, leurs chances de retour s'amenuisent de jour en jour...
MON AVIS : Grand spécialiste du film à twist depuis Sixième Sens, le réalisateur M. Night Shyamalan a rencontré James Blum, patron de Blumhouse Productions, qui lui a conseillé de faire un film plus minimaliste, et de s'impliquer financièrement sur un nouveau projet. Shyamalan a écouté, a sorti 5 millions de dollars de sa poche et a tourné The Visit, qui a rencontré un joli succès financier et l'a remis sur les rails, ses films précédents n'ayant pas rencontré le public comme il le souhaitait. Pour ce film, le réalisateur a misé sur la caméra subjective, façon found footage. L'héroïne, la jeune Becca (Olivia DeJonge), est passionnée par l'image et veut mettre en scène un documentaire sur ses grands-parents. Accompagnée par son petit frère Tyler (Ed Oxenbould), l'adolescente va profiter d'une semaine de vacances chez ces derniers pour réaliser son rêve et faire son fameux documentaire. Des grands-parents que la soeur et le frère n'ont jamais vu, suite à une brouille de leur mère avec ses parents. Ce qui explique l'intérêt des deux ados pour leur grand-mère et leur grand-père, dont ils ne savent rien au final, ou très peu. Le week-end cool va néanmoins prendre une tournure inattendue quand Becca et Tyler vont découvrir les affres de la vieillesse. Etant d'un âge avancé, certains troublent viennent affecter le comportement de Nana et Pop Pop : incontinence, crise de violence passagère, perte des repères, crise d'hystérie, sensation de perdre pied et j'en passe. Des troubles que les adolescents parviennent à comprendre, leur mère les rassurant au téléphone sur le fait d'être une personne âgée. Certaines visualisations à l'écran de ces troubles mettent mal à l'aise, comme lorsque Nana déambule nue et se met à crier et à griffer les murs, les portes lors d'une crise nocturne. De quoi choquer et terrifier deux ados bien éloignés des conditions de vie des personnes du troisième âge. La caméra en vue subjective pourra ne pas plaire à tout le monde, néanmoins, elle permet ici de faire naître une certaine tension, comme lors de la course-poursuite dans les sous-sols de la maison, une séquence assez angoissante. Les crises des grands-parents prennent de plus en plus d'intensité et ceux qui possèdent un four chez eux ne regarderont plus cet objet sans penser au film. Qui dit Shyamalan dit forcément twist et il y en a bien un ici, révélé à peu près au 3/4 du film. Mais pour une fois, je n'ai pas été vraiment surpris par celui-ci, ce n'est pas truc incroyable à la Sixième Sens ou Incassable, même s'il fonctionne parfaitement. En tout cas, avec The Visit, M. Night Shyamalan est parvenu à mettre en scène une petite production relativement efficace, pas exceptionnelle non plus, mais qui bénéficie du talent des deux jeunes acteurs débutants, et de quelques visions peu ragoutantes (la couche sur le visage, dégueulasse !!) qui font leur petit effet. Et sous couvert de faire un thriller horrifique, Shyamalan traite plutôt bien de la sénilité, un thème toujours complexe à aborder et qui montre le fossé entre la jeune et la troisième génération. Moins grand spectacle, moins hollywoodien, plus intimiste, plus radical aussi, The Visit montre une autre facette de Shyamalan.
Scénariste : James Gunn, Jerry Siegel, Joe Shuster
Pays : USA, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande
Genre : Fantastique, action
Interdiction : /
Avec : David Corenswet, Nicholas Hoult, Rachel Brosnahan, Edi Gathegi...
L'HISTOIRE : Superman se retrouve impliqué dans des conflits aux quatre coins de la planète et ses interventions en faveur de l’humanité commencent à susciter le doute. Percevant sa vulnérabilité, Lex Luthor, milliardaire de la tech et manipulateur de génie, en profite pour tenter de se débarrasser définitivement de Superman. Lois Lane, l’intrépide journaliste du Daily Planet, pourra-t-elle, avec le soutien des autres méta-humains de Metropolis et le fidèle compagnon à quatre pattes de Superman, empêcher Luthor de mener à bien son redoutable plan ?
MON AVIS : Créé par Jerry Siegel et Joe Shuster, le personnage de Superman débarque le 18 avril 1938 dans les pages de Action Comics et deviendra le super-héros le plus populaire et connu au monde de l'univers DC. Ses aventures versent dans la bonne humeur, le super-héros bleu et rouge combattant des monstres et des supers-vilains de toutes sortes, faisant la joie des enfants et de leurs parents. Point de noirceur dans ici, tout respire l'optimisme. On est très loin des visions nettement plus sombres du personnage qui apparaîtront au fil des décennies ainsi que dans les films de Zack Snyder entre autres. Bien sûr, pour moi qui suis né en 1974, ma première rencontre avec Superman fut certainement ma vision du film de Richard Donner, avec Christopher Reeves. Difficile d'effacer la charisme du défunt acteur, même si les prestations de Brandon Routh ou Henry Cavill était également de grande qualité. Quand James Gunn a annoncé vouloir refaire un Superman, qui retrouverait l'âme du comics original, en zappant son envoi sur Terre, vu et revu dans les différents films et série-télévisées, je me suis dit que c'était une bonne nouvelle, le style Gunn étant très punk-rock dans l'esprit, il suffit de voir Les Gardiens de la Galaxie ou The Suicide Squad pour s'en convaincre. Il était clair que ce réalisateur atypique allait dynamiter les codes et proposer un spectacle de tous les instants, qui allierait action et humour dans une parfaire alchimie. C'est exactement ce qu'il a réussi à faire avec son Superman ! Vu en Imax 3D, c'est du divertissement haut de gamme, qui bénéficie d'effets visuels proprement époustouflants et d'un réalisme assez incroyable. Qui plus est, il y a une histoire derrière le déferlement d'effets spéciaux et des personnages bien développés, ce n'est pas qu'une enveloppe visuelle. Concernant les acteurs, David Corenswet, qui m'est totalement inconnu, assure vraiment dans le costume bleu et rouge, j'ai adoré sa prestation. Et la mise en avant du pouvoir des lunettes de Clark Kent vient enfin balayer l'éternel questionnement du public n'ayant jamais lu les comics consacré au personnage. Une bien bonne idée de James Gunn ! L'impitoyable Lex Luthor est lui aussi superbement campé par Nicholas Hoult, que j'ai découvert récemment dans le Juré N°2 de Clint Eastwood. C'est certainement le Lex Luthor le plus machiavélique et sans pitié de toute la saga. Quant à Loïs Lane, elle est jouée par la charmanteRachel Brosnahan qui lui offre un côté pétillant et dynamique. Le reste du casting est à la hauteur, aucune fausse note à ce niveau et, plus étonnant, celui qui remporte la palme est Krypto, un méta-chien facétieux dont Superman a la garde. Concernant les scènes d'action, rien à dire, elles sont bluffantes, chorégraphiées à la perfection, d'une belle lisibilité et on en prend plein les mirettes. Le combat contre un monstre gigantesque, rappelant le comics originel, est incroyable, voyant la participation de Green Lantern, Hawkgirl et Mister Terrific. On nage vraiment dans un univers coloré, ultra fun, qui donne la banane. Reste que notre Superman a toutefois des soucis malgré sa bonne humeur communicative : son intervention lors d'un conflit entre deux pays voit sa côté de popularité être remise en cause, Lex Luthor y voyant une opportunité pour défaire le super-héros dans le coeur du public et l'évincer définitivement. Prise de conscience, rejet de ses fans, souci de couple avec Loïs et cerise sur le gâteau, une révélation concernant ses parents et leur but lorsqu'ils l'ont envoyé sur Terre, vont venir le fragiliser émotionnellement, ce qui donne une véritable ampleur au personnage, qu'on prend immédiatement en empathie. Plus le film avance, plus il y a un petit aspect dramatique qui se développe au sein du personnage, associé à des situations tendues, notamment quand il est retenu prisonnier dans la prison de Luthor, séquence visuellement sublime qui nous permet de découvrir le méta-humain Metamorpho. Bien sûr, l'esprit d'équipe, la camaraderie, viendront remettre tout le monde dans le droit chemin afin de clôturer le film sur une note positive. Pari plus que réussi pour James Gunn pour ma part, qui s'est réapproprié ce super-héros emblématique avec un talent certain. Un vrai film comic-book, un vrai film de Superman !
Scénariste : James Watkins, Christian Tafdrup, Mads Tafdrup
Pays : USA, Croatie, Canada
Genre : Thriller, Horreur, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec : James McAvoy, Mackenzie Davis, Aisling Franciosi, Alix West Lefler...
L'HISTOIRE : Une famille américaine passe le week-end dans la propriété de rêve d'une charmante famille britannique rencontrée en vacances. Mais ce séjour qui s’annonçait idyllique se transforme rapidement en atroce cauchemar...
MON AVIS : Bénéficiant d'une solide réputation lors de sa sortie en 2022, le film danois Speak no Evil de Christian Tafdrup est passé sous mes radars et je ne l'ai toujours pas vu. En 2024, James Watkins, réalisateur du choc Eden Lake et de La Dame en Noir décide d'en faire un remake. On pourra toujours se poser la question de l'utilité de remaker un film à peine deux ans après la sortie de l'original, quoiqu'il en soit, c'est donc la version 2024 de Speak no Evil que j'ai visionné, avec niveau casting James McAvoy dans le rôle de Paddy et Aisling Franciosi dans le rôle de Ciara. Un couple britannique tout ce qu'il y a de plus normal, qui fait la connaissance de la famille Dalton lors d'un séjour en vacances. L'entente étant cordiale et amicale, Paddy et Ciara propose aux Dalton de venir passer un week-end chez eux. Les Daltons sont enjoués à cette idée mais le séjour va dévoiler le véritable visage de Paddy et Ciara, qui élève leur fils muet Ant (Dan Hough). Par petite touche, la mise en scène nous fait rapidement comprendre que quelque chose ne va pas chez Paddy et Ciara et que le week-end ne va pas se passer comme prévu. Comportement inadéquat, petites réflexions ou sentances cinglantes, accès de colère chez Paddy envers son jeune fils font rapidement naître un climat anxiogène dont les Dalton ne savent plus quoi penser. James McAvoy assure bien dans ce rôle de psychopathe incontrôlable qui se délecte de la situation et prend un malin plaisir à malmener psychologiquement ses invités. Plus le temps passe, plus le malaise grandit et plus la situation semble incontrôlable pour les Dalton. Il faut dire que Ben Dalton n'est pas ce qu'on peut appeler un "mâle dominant" et qu'il préfère toujours tempérer les choses, de trouver des excuses au comportement de Paddy et de Ciria plutôt que de prendre les choses en main. Tout l'inverse de son épouse Louise Dalton (Mackenzie Davis), qui commence à voir rouge quand Ciria se permet des remontrances sur Agnès Dalton (Alix West Lefler). Louise prend les choses en main, tente de convaincre son mari qu'il leur faut quitter la maison de cet étrange couple avant que les choses ne s'enveniment trop. Le couple britannique semble vouloir tester les limites de leurs invités et à la place de ces derniers, difficile de savoir comment on réagirait. Plus le film avance, plus des détails nous sont présentés sur Paddy et Ciara, dévoilant quels sordides secrets se cachent dans leur maison. Il en va de même pour le jeune Ant, donc le secret n'en est pas un longtemps, le spectateur habitué au cinéma de genre ayant depuis longtemps compris quel est son véritable problème lié au mutisme. Le film s'enflamme dans sa dernière demi-heure, devenant réellement malaisante et faisant de James McAvoy un taré en puissance. Sans être non plus le film du siècle, loin s'en faut, Speak no Evil 2024 se montre efficace dans son rapport à la lutte des classes, met ses personnages dans une situation somme toute assez réaliste vu l'état de notre monde actuel, la politesse et la bienséance s'amoindrissant de plus en plus dans les rapports humains. Il faudra que je découvre le film original qui est apparemment différent dans son final, moins "américanisé" semble-t-il...
Avec : Nicholas Hoult, Toni Collette, J.K. Simmons, Kiefer Sutherland...
L'HISTOIRE : Justin Kemp, père de famille, est juré dans un procès pour meurtre très médiatisé. Il se trouve confronté à un grave dilemme moral - un dilemme qu'il pourrait utiliser pour faire basculer le verdict du jury...
L'AVIS : 41ème film de Clint Eastwood en tant que réalisateur, Juré N°2 joue dans la cour du film de procès, comme son titre l'indique. Eastwood, âgé de 93 ans lors du tournage, débute son film avec une scène idylique : Justin Kemp, joué par Nicholas Hoult, emmène sa femme Allison (Zoey Deutsch), cette dernière ayant les yeux bandés, dans une chambre, décorée pour accueillir un nouveau né. La surprise de la future maman est totale. Le spectateur, de son côté, sait très bien que ce tableau parfait de la famille américaine va se craqueler, dévoiler ses failles au cours du film. Et il ne faudra pas attendre très longtemps pour découvrir la couleuvre cachée. Justin reçoit une convocation pour être juré lors du procès de James Sythe (Gabriel Basso), accusé de féminicide sur sa petite amie. Les preuves semblent ne laisser aucun doute sur la culpabilité de Sythe. Un petit détail, inconnu des avocats et autres membres des jurés, est tout de même à prendre en compte : Justin était dans le bar où James et sa fiancée se sont disputés ce soir là. Et il a eu un accident, une pluie battante et une mauvaise visibilité l'ayant conduit à percuter un cerf. Seulement, en devenant juré dans cette affaire et en écoutant les faits, il comprend que ce n'était pas un cerf qu'il a embouti avec sa voiture. Juré N°2 prend alors des allures de thriller dans lequel culpabilité, remord et dilemne moral vont se télescoper dans l'esprit du héros, qui ne sait plus quoi faire. Se dénoncer maintenant, alors que sa femme est enceinte ? Ce serait bien sûr la meilleure chose à faire. Mais devenir père en cellule n'est pas très joyeux. Justin choisit alors de venir en aide à James Sythe en tentant de faire changer d'avis, de semer le doute dans l'esprit des autres jurés et de l'avocat de la victime. Une solution de secours pour Justin, qui permet à Eastwood de développer une atmosphère sourde et pernicieuse, puisqu'en mettant en avant les détails destinés à mettre en évidence que Sythe est innocent, Justin se met lui-même en danger. Ce qui est très intéressant dans Juré N°2, c'est que le personnage de Justin assiste en fait à son propre procès mais par personne interprosée. Et c'est assez passionnant pour le public de se mettre aussi à la place des jurés et de voir comment il est difficile de distinguer le vrai du faux, de se montrer totalement impartial. Et la mise en scène d'Eastwood est assurément brillante, intuitive, tout en se montrant assez classique dans son ensemble. Mais c'est un classiscisme qui fait mouche et qui se prête bien au film de procès. Pour son chant du cygne annoncé (mais qui n'est plus d'actualité puisque Clint a annoncé vouloir réaliser un nouveau et dernier film !), Eastwood tire sa révérence avec un film réussi et qui brasse des thématiques qui l'ont toujours inspiré. Chapeau monsieur la Légende !
Avec : Lucy Liu, Chris Sullivan, Callina Liang, Eddy Maday, West Mulholland...
L'HISTOIRE : Une famille emménage dans une nouvelle maison, où une mystérieuse présence hante les lieux...
MON AVIS : Depuis le succès de Sexe, Mensonges et Vidéo en 1989, Steven Soderbergh n'a cessé d'étonner son public, à travers une mise en scène ciselée et parfois expérimentale, le réalisateur aimant innover et tenter de nouvelles approches. Celui qui nous a offert des films tels L'Anglais (1999), Erin Brockovich (2000), Traffic (2000), la saga Ocean's Eleven (2001 / 2004 / 2007), Contagion (2011) ou bien encore Paranoïa (2018) n'a jamais versé dans le cinéma de genre, si on excepte son film de science-fiction Solaris en 2002. Il vient d'y plonger avec Presence, authentique film de fantôme qui se montre très original dans sa mise en oeuvre. Ce projet est né de deux réflections de la part du réalisateur. Ayant acheté une nouvelle maison avec sa femme, il a appris qu'un crime s'était déroulé dans cette demeure et que sa femme de ménage pensait avoir vu une forme spectrale passée devant elle. Il s'est alors demandé s'il était possible qu'une présence habite sa maison ? Second élement, Soderbergh a toujours voulu faire un film en caméra subjective mais pour lui, c'était mission impossible du point de vu du ressenti du spectateur, qui attendrait forcément qu'il y ait un contre-champ à un moment donné. Il a enfin réussi à contourner ce dilemne avec Presence, puisque tout le film est en caméra subjective et que la caméra incarne... le fantôme ! Plus besoin de contre-champ puisqu'un fantôme est immatériel, invisible et que la caméra n'aurait donc rien à montrer si elle se mettait en contre-champ d'un acteur. Une astuce étonnement bien pensée, qui donne à Presence un cachet des plus singuliers et une approche totalement inédite dans le genre codifié du film de fantôme et de maison hantée. Encore plus intéressant dans cette mise en scène atypique, le fait que c'est donc le réalisateur lui-même qui devient le fantôme de son film, faisant évoluer sa caméra - et donc lui-même - à travers les pièces de la maison, tournant autour de son casting, s'en éloignant, s'en rapprochant, l'observant, l'écoutant, et ce, comme il l'entend, comme le ferait une présence fantomatique. Une présence qui va s'affirmer suite à l'emménagement d'une nouvelle famille, ce qui permettra à Soderbergh de traiterle thème du dysfonctionnement familial. La présence sera le simple témoin de la fracture qui règne au sein de cette famille. Un père, une mère, un garçon, une fille. Quatre personnes qui semblent étrangères l'une à l'autre. Le mari et la femme semblent ne plus être en adéquation, ce qui est souligné par leur placement dans le cadre, toujours éloignés ou à distance dans le décor. La mère préfère son fils, le père préfère sa fille, ce qui est un autre élement qui provoque un fossé entre les deux adultes. La fille a perdu deux de ses meilleures amies suite à une overdose apparemment et reste prostrée dans sa chambre, ne sachant pas comment reprendre sa vie en main. La venue de Ryan, meilleur camarade de son frère, pourrait améliorer les choses puisque le jeune homme semble craquer sur Chloé et réciproquement. Malheureusement, quelques indices disséminés deci, dela nous font vite comprendre qu'il n'en sera rien, le comportement de Ryan n'étant pas toujours très sain, ce que comprend également la présence, qui, avec ses faibles moyens, tentera d'avertir la jeune fille. Le fantastique est ici feutré, guère démonstratif. Il s'offre à nous par petites touches (le fantôme déplace des livres, fait tomber une étagère...) ce qui n'empêche pas la tension de monter peu à peu jusqu'au climax final. Pas de jumpscares ni d'effets choc dans Presence. Soderbergh se sert du fantastique pour destructurer le cocon familial, déjà bien fragilisé. Chaque tentative de recoller les morceaux, que se soit du fait du père ou de la mère, n'aboutit généralement à rien, si ce n'est d'amplifier encore le malaise et le mal-être des protagonistes. Les amateurs de film contemplatif, voire poétique, apprécieront cette proposition, ceux qui sont venus voir un film de fantôme qui fait peur passeront leur chemin, ce n'est pas du tout le but du réalisateur. Au-delà de l'aspect purement technique et ô combien réussi de la mise en scène, Presence questionne notre rapport à l'ésotérisme, à nos croyances. Le surnaturel est-il crédible, y croyez-vous ? Venant de la part d'un metteur en scène athée mais dont la mère est profondément religieuse, il est intéressant de se plonger dans le film pour se poser des questions sur le sujet. Quant à savoir qui est la présence dans le film, cela restera à l'interprétation de chacun, Soderbergh ne donnant aucune explication ou information sur ce sujet. Serait-ce l'âme de Nadia, la meilleure amie défunte de Chloé ? Mais dans ce cas, pourquoi serait-elle rattachée à cette maison en particulier ? Je rappelle que la présence se trouve dans la maison avant que la nouvelle famille n'y pénètre. Serait-ce une victime d'un terrible événement qui aurait eu lieu dans la maison auparavant ? Le père le rappelle à sa famille, la loueuse est dans l'obligation de leur dire se genre de choses et elle ne l'a pas fait, ce qui semble écarter cette option. Lors des dernières images, l'apparition qui a lieu dans le miroir nous laisse perplexe mais trouve peut-être écho dans ce qu'a énoncée la médium venue dans la maison pour aider la famille : parfois, les fantômes ne savent pas ce qu'ils font là, pourquoi ils sont ici et pour eux, le présent et le passé peuvent s'entremêler dans le même espace temps, comme dans une sorte d'espace multivers. Je vous laisse voir le film et penser à cette phrase, qui peut apporter une tentaive d'explication. Innovant, anti-académique, contemplatif, traitant aussi du deuil, uniquement composé de plans-séquences entrecoupés d'un carton noir (de durée inégale) et présenté en caméra subjective, Presence est une proposition parfois déconcertante mais toujours intrigante, qui chamboule les codes et tente une nouvelle approche sans vouloir copier ce qui a déjà été fait aupravant. En ça, le film mérite votre attention et il se rangera aisément à côté de A Ghost Story.
Avec : Sylvester Stallone, Antonio Tarver, Burt Young, Tony Burton, Geraldine Hughes...
L'HISTOIRE : Le champion du monde de boxe en titre, Mason Dixon, alias « The Line », est impopulaire. La presse et le public l'accusent de ne choisir que des adversaires faciles et de ne jamais avoir eu à se battre au maximum de ses capacités. Une chaîne de télévision diffuse alors une vidéo en images de synthèse le montrant dans un combat fictif contre Rocky Balboa. Le but de cette manœuvre est de démontrer que Dixon serait mis au tapis par l'ancien champion emblématique de Philadelphie. L.C. Luco, le manager de Dixon, décide alors d'organiser un match d'exhibition pour faire remonter sa cote de popularité. Après quelques réticences, Rocky accepte le combat, pour se sentir revivre sur le ring et prouver à tous qu'il n'est pas fini...
MON AVIS : Créé en 1976 par Sylvester Stallone, le personnage de Rocky Balboa est rapidement devenu une icône incontournable des USA, représenant phare du fameux rêve américain qui permet à n'importe quelle personne vivant aux Etats-Unis d'avoir des opportunités d'évoluer dans la société en ayant les mêmes chances que les personnes les plus favorisées. L'aura de Rocky n'a jamais faiblit et ce, tout au long de l'évolution du personnage à travers les nombreux films qui le mettent en scène. Quatre suites à Rocky ont vu le jour, en 1979, 1982, 1985 et 1990. C'est ensuite en 2006 que Sylvester Stallone décide de reprendre les gants et d'offrir un chant du cygne à son personnage culte. Seize ans se sont donc écoulées entre Rocky 5 et Rocky Balboa. Le scénario, écrit par Stallone, tient parfaitement la route : Rocky s'est retiré de la boxe, sa femme Adrian est décédée suite à un cancer, son fils Robert s'est éloigné de lui car il ne souhaite pas être dans l'ombre du "célèbre Rocky". A chaque anniversaire d'Adrian, Rocky, accompagné de Paulie, fait la tournée des endroits emblématiques qui lui rappelle les moments clés qu'il a vécu avec elle. Ces séquences se montrent particulièrement efficaces sur le public fan de la saga, la nostalgie fonctionnant à plein régime. Ce sixième chapitre est dans la droite lignée du premier film de 1976 : peu d'action, un seul bombat de boxe à la fin. La priorité est l'étude des personnages, la mise en avant de leur état d'esprit. Rocky est torturé par la mort de sa femme et se sent inutile, cherchant à renouer des liens avec son fils. Son unique moyen pour retrouver de sa superbe est donc de remonter sur le ring, pour affronter Mason Dixon, actuel champion du monde de boxe mais qui ne rencontre qu'hostilités auprès des amateurs du noble art. Ce dernier est interprété par un véritable boxeur, Antonio Tarver. A l'image du premier Rocky, qui voyait Appolo Creed choisir un boxeur inconnu pour se mettre en valeur, Mason Dixon choisit Rocky Balboa pour réhausser sa côté de popularité. La différence d'âge et de condition physique pourront sembler inappropriées, inégales. Mais le rêve américain est toujours le fer de lance de la saga et on assiste donc à l'abnégation de Rocky, qui reprend l'entraînement avec le fidèle Duke (toujours interprété par Tony Burton) pour se prouver avant tout à lui-même qu'il est toujours dans la course. Des personnages secondaires vont graviter autour de lui, comme la serveuse Marie et son fils Steps entre autres. La relation compliquée avec son fils Robert sera bien mise en avant également. La musique qui illustre les images du film est quasiment une compilation des meilleurs titres de la saga, ce qui amplifie encore l'aspect nostalgie ressentit par le spectateur. Le combat final est parfaitement chorégraphié et renvoie à celui du premier film, avec un Rocky combatif malgré le poids des années et qui ne lâche rien. Rocky Balboa est un très bon chapitre à la saga Rocky et pour ce qui était logiquement la dernière apparition du personnage, on peut dire que Sylvester Stallone, alors âgé de 60 ans lors du tournage, a parfaitement remplit sa mission et nous laisse sur une très bonne impression. L'ultime séquence, nous montrant des tas de gens monter les célèbres marches du Philadelphia Museum of Art et sauter, boxer comme Rocky, témoigne de l'impact culturel de ce héros de l'Amérique.
Avec : Steven Seagal, Kelly LeBrock, William Sadler, Frederick Coffin...
L'HISTOIRE : Pour avoir enregistré une conversation compromettante entre un mafioso et un député, le détective Mason Storm et sa femme sont abattus par deux policiers corrompus. Laissé pour mort, Storm reste sept ans dans le coma. Lorsqu'il en sort, un tueur arrive à l'hôpital pour l'achever mais parvient à échapper à l'exécution grâce à une infirmière chargée de ses soins, Andy Stewart. Après avoir récupéré et retrouvé ses forces, Storm se met en quête de se venger en retrouvant les responsables...
MON AVIS : En 1988, on découvrait Steven Seagal - expert en aikido, possédant la ceinture noire 7ème dan et premier américain à être professeur dans un dojo d'aikido - dans le film Nico d'Andrew Davis. Avec ce premier film, il fait déjà forte impression, avec ses cheveux noir de jais tirés en arrière et sa queue de cheval, mais aussi lors des scènes de bagarre ou sa technique de l'aikido impressionne et apporte une touche de nouveauté dans le cinéma d'action US. Deux ans plus tard, on le retrouve dans Echec et Mort de Bruce Malmuth, le film pour lequel il a Kelly LeBrock en partenaire féminine. L'actrice, qui a fait sensation dans Une Créature de Rêve, deviendra sa femme. Si Echec et Mort se laisse tranquillement regarder et bénéficie d'une dernière demi-heure assez explosive, enchaînant bagarres et gunfights bien chorégraphiés, la première heure se montre plus poussive et passionne moins. Une fois la séquence introductive terminée, laissant le personnage campé par Seagal dans un état critique, le film prend son temps pour développer la relation naissante entre son infirmière et lui, tout en mettant en avant le système politique corrompu qui a fait que Seagal soit dans le coma durant sept ans. Une fois réveillé, notre monolithique acteur va devoir se dévérouiller après ses sept ans de coma et on aura droit aux scènes classiques d'entraînement, typique du ciné d'action 80's. Il pourra compter sur Kelly LeBrock bien sûr pour l'aider à se remettre physiquement sur pied, si vous voyez ce que je veuxc dire. Reste que notre Steven Seagal, il a une mission à mener : se venger et venger la mort de sa femme, massacrée par des flics ripoux à la solde du gouverneur véreux du coin. Tout ça prendra donc une bonne heure un peu anémique, jusqu'au déferlement de violence finale, qui, lui, vaut le coup d'oeil, surtout que Seagal balance des répliques savoureuses et pas piqué des hannetons, qui font mouches et nous font bien sourire. Si le talent d'acteur de Seagal n'a jamais été sa marque de fabrique, il s'en sort tout de même assez bien ici. Voilà donc un petit polar 90's qui possède la patine de son époque, qui s'avère plaisant et distrayant mais dont on ressort tout de même avec une petite pointe de frustration du fait de son manque de nervosité durant la première heure. Les répliques cinglantes compensent tout de même cette petite fébrilité rythmique...
Avec : Cynthia Erivo, Ariana Grande, Jeff Goldblum, Michelle Yeoh...
L'HISTOIRE : Elphaba, une jeune femme incomprise à cause de la couleur inhabituelle de sa peau verte ne soupçonne même pas l’étendue de ses pouvoirs. À ses côtés, Galinda qui, aussi populaire que privilégiée, ne connaît pas encore la vraie nature de son cœur. Leur rencontre à l'Université de Shiz, dans le fantastique monde d'Oz, marque le début d’une amitié improbable mais profonde. Cependant, leur rapport avec Le Magicien d'Oz va mettre à mal cette amitié et voir leurs chemins s’éloigner. Tandis que Galinda, assoiffée de popularité, se laisse séduire par le pouvoir, la détermination d'Elphaba à rester fidèle à elle-même et à son entourage aura des conséquences aussi malheureuses qu’inattendues. Leurs aventures extraordinaires au pays d’Oz les mèneront finalement à accomplir leur destinée en devenant respectivement la Bonne Fée du Nord et la Méchante Sorcière de l'Ouest...
MON AVIS : Depuis 2003, la comédie musicale Wicked remporte un succès mérité à Broadway. En 2024, Jon M. Chu décide d'en livrer une version cinématographique d'envergure, à la hauteur des attentes des fans du non-moins célèbre Le Magicien d'Oz, dont Wicked se veut la préquelle. L'introduction du film fait parfaitement le lien entre le classique de 1939 et cette préquelle moderne. Wicked se déroule bien avant l'arrivée de Dorothy à Oz. Mais l'introduction fait suite au film de 1939, puisque la mort de la méchante sorcière de l'Ouest est officiellement annoncée au peuple des Munchkins, qui se voit confirmer cette annonce par la belle fée du Nord. Mais cette dernière semble triste et peu encline à exprimer de la joie, ce qui questionne les Munchkins. Face à leur question, la fée du Nord se voit obligée de révêler qu'il y a bien longtemps, la sorcière de l'Ouest était son amie ! Débute alors un flashback qui va nous raconter leur rencontre, leur amitié et surtout, quels sont les événements qui ont conduit Elphaba à devenir une méchante sorcière. Le récit va se dérouler à l'université de Shiz et c'est donc Elphaba qui va en être l'héroïne. Le personnage est admirablement campé par la chanteuse / actrice Cynthia Erivo, qui donne sans souci aucun une dimension tragique à Elphaba, une jeune fille qui va se voir être mise de côté, que ce soit par son père puis par les étudiants de Shiz et ce, à cause de sa couleur de peau, qui est verte. Rejetée, devenant un bouc-émiossaire, Elphaba trouvera un peu de compassion et d'amitié auprès de Galinda, future fée du Nord. Galinda est elle aussi superbement interprétée par la chanteuse / actrice Ariana Grande, qui en fait des tonnes façon poupée Barbie, apparaissant comme une vraie pimbêche, voulant devenir la star de l'académie. Ce côté petite fille insupportable et tête-à-claques ne l'empêcheront pas de prendre Elphaba en pitié et de devenir sa seule amie. Bien sûr, cette amitié va être contrariée et on se doute qu'une fracture va avoir lieu entre les deux jeunes filles, entraînant Elphaba sur le chemin de la rancoeur et de la colère. C'est donc cette histoire que raconte Wicked, sous-titré partie 1 puisque l'éméergence de la sorcière de l'Ouest se fera en deux parties tant son évolution vers le côté obscur est dense. Et pour nous présenter cette première partie, on ne peut pas dire que Jon M. Chu ait fait les choses à moitié ! Décors colorés et imposants, passages musicaux intelligement intégrés au récit, personnages haut-en-couleur, tout est fait pour proposer au public un divertissement somptueux et intelligent, avec tout un aspect portant sur le racisme, l'intolérance et les maux des USA; Franchement, le seul défaut du film serait son climax, qui voit la responsabilité de l'évolution négative d'Elphaba être attribuée au Magicien d'Oz lui-même (génial Jeff Goldblum) et qui voit le générique de fin débuter après une séquence apocalyptique, nous laissant la bouche sêche et les mains moites ! Vivement la suite !
Avec : Daria Nicolodi, John Steiner, David Colin Jr., Ivan Rassimov, Nicola Salerno...
L'HISTOIRE : À la suite du suicide de son mari, un héroïnomane brutal, Dora Baldini subit un traitement adapté à son cas en hôpital psychiatrique. À sa sortie, sept ans plus tard, elle revient s’installer dans son ancien domicile avec Bruno, son nouveau compagnon, et son fils Marco, issu de son premier mariage. Bruno étant stewart dans une compagnie aérienne et souvent absent, Dora s’occupe seule de l’éducation de Marco qui agit de manière de plus en plus étrange, son comportement devenant franchement inquiétant et hostile. Dora commence à le soupçonner d’être pourvu de pouvoirs paranormaux, en même temps que sa maison semble hantée par d’horribles souvenirs refoulés...
MON AVIS : Mario Bava est l'un des plus brillants réalisateurs du cinéma italien et du cinéma fantastique et d'épouvante ! On lui doit bon nombre de purs classiques du genre, à l'image de films tels Le Masque du Démon (1960), Les 3 Visages de la peur (1963), Le Corps et le Fouet (1963) ou Opération Peur (1966) entre autres. On lui doit aussi quelques perles de la science-fiction ou de solides westerns, ainsi qu'une excellente adaptation de fumetti avec Danger: Diabolik! C'est également lui qui initia les codes du giallo italien avec La Fille qui en savait trop (1963) et surtout 6 Femmes pour l'Assassin (1964). Et tant qu'à faire, on peut lui attribuer également d'être à l'origine du slasher movie avec La Baie Sanglante (1971). Principalement reconnu pour son sens inné de l'esthétisme et son incroyable travail sur les couleurs au sein de ses films, l'aura de Mario Bava brille de mille feux chez les fans de cinéma de genre et c'est amplement mérité. Reste que au début des années 70, l'épouvante gothique commence à lasser et ne trouve plus son public, surtout qu'un nouveau réalisateur italien du nom de Dario Argento vient de dynamiter le cinéma de genre avec un giallo innovant, L'oiseau au plumage de Cristal (1970) et qu'il va continuer sur sa lancée, enchaînant les succès commerciaux en Italie et de par le monde, avec Le Chat à Neuf Queues (1971), 4 Mouches de Velours Gris (1971) et Les Frissons de l'Angoisse (1975) qui redéfinisse le genre et l'emmène dans un univers réaliste qui plait aux spectateurs. Si Mario Bava a tâté cette approche réaliste avec La Baie Sanglante, il replonge dans l'épouvante à l'ancienne ensuite et en recontre plus le même succès. Il n'a donc pas le choix, il doit changer sa façon d'appréhender le cinéma de genre et entrer lui aussi dans une certaine modernité. En 1974, il s'y essaye avec Les Chiens Enragés mais suite à de gros souci financier de la part des producteurs, ce film ne sortira qu'en 1997 ! Néanmoins, il retente l'expérience en 1977, avec le dernier film de sa brillante filmographie : Les Démons de la Nuit. Clairement, on peut dire qu'il a réussi son pari tant ce film diffère de tout ce qui a précédé, et notamment dans sa façon de filmer. Exit les ambiances quasi surréalistes, exit le travail sur le jeu de couleur, exit l'épouvante gothique à l'ancienne et place à la modernité avec ce thriller giallesque fantastique que n'aurait pas renié Dario Argento ! Détail amusant, Bava choisit pour interpréter l'héroïne de son film la femme de ce dernier, à savoir Daria Nicolodi. L'actrice est ici époustouflante et tient le film sur ses épaules, donnant une réelle épaisseur à son personnage, emmenant le spectateur dans un double-univers, un double-questionnement qui perdurera durant les 90 minutes : Est-ce réellement le spectre de son défunt ex-mari qui la tourmente et semble posséder l'esprit de son jeune fils ou est-ce elle qui sombre dans une psychose maladive due à de sombres secrets, qu'on devine au fil de l'avancée de l'intrigue et des indices liés à certains événements vus à l'écran ? Toute l'ambiguité du film de Bava est capitalisée sur cet aspect, au spectateur de démêler le vrai du faux ! Un contexte purement giallesque donc, avec de petites touches de fantastique - ou pas - disséminées deci delà, et servi par une mise en scène efficiente qui fait mouche et, surtout, qui fait preuve d'une vraie modernité 70's. Toutes les séquences qu'on peut classer dans le fantastique, telles la balançoire qui bouge toute seule par exempe, peuvent provenir de l'esprit de l'héroïne, qui semble obséder par quelque chose dans cette maison dans laquelle elle a habité auparavant avec son premier mari, un toxicomane qui s'est suicidé, la laissant seule avec son fils. On peut se questionner sur la raison qui pousse son nouveau compagnon, joué par John Steiner, à vouloir venir vivre dans cette maison au lourd passé pour sa femme, passé qui ne fait que la fragiliser émotionnellement. Le film de Bava joue également avec les codes du film de maisons hantées ainsi qu'avec ceux du film de possession. Le comportement du petit garçon, interprété par le tout jeune David Colin Jr., semble lui aussi évoluer au contact de l'ambiance sourde qui règne dans la demeure. Pourquoi est-il attiré par la cave ? Pourquoi vole-t-il une culotte à sa mère ou l'épie-t-il sous la douche ? Un comportement troublant, voire malsain, qui ne cesse d'évoluer dans la mauvaise direction et nous fait penser qu'il est possédé par l'esprit du défunt mari, qui peut évoluer à travers le corps de son fils. Le mystère reste entier et l'atmosphère mise en place par Bava se montre de plus en plus anxiogène pour l'héroïne, qui voit sa raison vaciller de plus en plus, et les nombreuses visions, rêves et cauchemars qu'elle fait durant tout le film n'y sont pas anodins. Bien sûr, l'amateur du genre aura tôt fait de comprendre les rouages de cette histoire rédigée à quatre mains par Lamberto Bava, Gianfranco Barberi, Alessandro Parenzo et Dardano Sacchetti. L'ombre d'Edgar Allan Poe plane sur le film, vous comprendrez pourquoi après l'avoir visionné. Le final verse dans l'horreur graphique, et Mario Bava fait preuve de sa maestria visuelle dans cette dernière demi-heure qui verse dans la folie à l'image de sa protagoniste principale. Mission réussie pour Mario Bava donc, qui, avec Les Démons de la Nuit, semble vouloir proclamer à son public qu'il est toujours dans la course malgré l'émergence de nouveaux talents en Italie. Un dernier film qui est tout sauf mineur au sein de sa filmographie et dont il n'a pas à rougir, bien au contraire. Il vient clore de belle manière une carrière réellement exemplaire. A noter que Lucio Fulci a réalisé en cette même année 1977 L'Emmurée Vivante, pas si éloigné que ça du film de Bava...