Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




lundi 15 août 2022

LE CORPS DE MON ENNEMI

 

LE CORPS DE MON ENNEMI
(Le Corps de mon Ennemi)

Réalisateur : Henri Verneuil
Année : 1976
Scénario : Henri Verneuil, Michel Audiard, Félicien Marceau
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Jean-Paul Belmondo, Marie-France Pisier, Bernard Blier, Claude Brosset...


L'HISTOIRE : Après avoir connu une rapide ascension sociale et être devenu copropriétaire d'une boîte de nuit où il découvre un trafic de drogue qu'il entendait dénoncer, François Leclercq se voit accusé d'un double-meurtre qui l'envoie purger une peine de sept ans de prison. A sa sortie, il retourne dans la ville de Cournai et entend bien se venger de ceux qui l'ont injustement accusé et découvrir pourquoi ils l'ont fait...

MON AVIS : Après le succès de Peur sur la Ville en 1975, pour lequel il a à nouveau dirigé Jean-Paul Belmondo, le réalisateur Henri Verneuil ne souhaite pas poursuivre dans le registre du polar d'action, histoire de ne pas être enfermé dans une case et que les producteurs ne lui proposent pas que ce genre de film. Ayant adoré le roman Le  Corps de mon Ennemi de Félicien Marceau, dont il a de suite acheté les droits, Il décide de se lancer dans son adaptation cinématographique. Avec l'aide de Michel Audiard et de Félicien Marceau lui-même, il travaille sur le scénario et se retrouve confronté à un problème délicat, venant de la structure même du roman : l'histoire se déroule avec de très nombreux flashback, voire même des flashback à l'intérieur de flashback ! Si au niveau de la mise en scène, Henri Verneuil sait déjà comment procéder, notamment avec l'utilisation du zoom pour faire comprendre au public que la scène qu'il va regarder se déroule dans le passé, reste le problème majeur : forcément, dans les scènes du passé, le personnage principal ne peut pas avoir le même âge et donc le même physique. Sauf que Verneuil refuse de maquiller sa star, Belmondo bien sûr, pour le rajeunir. Il puise alors dans une de ses propres expériences et trouve la solution, qu'il fera prononcer à Belmondo au début du film : "dans ce bric-à-brac de la mémoire, chaque fois que l’on essaie de se souvenir du jeune homme que l’on était, on se revoit avec la tête de l’homme d’aujourd’hui". Hop, le tour est joué. Reste que ce procédé, habile s'il en est, se révèle un peu perturbant pour le spectateur puisque Belmondo ne change donc jamais d'aspect physique dans ces fameux flashback qui rythment le déroulement du récit, ce qui a pour conséquence de créer une certaine confusion dans l'esprit du public, qui ne sait plus trop s'il a affaire au passé ou au présent. Néanmoins, on restant concentré, on s'en sort assez bien et l'impression d'être un peu perdu se dissipe assez vite. On se retrouve donc avec une histoire de vengeance, celle d'un homme qui a passé sept ans en prison pour un double-meurtre qu'il n'a pas commis. L'action se situe dans une petite ville du Nord, qui est régie par le monde de la finance et surtout par une grande famille bourgeoise qui contrôle et corrompt qui elle veut grâce au pouvoir de l'argent. La critique des grosses fortunes qui se croient supérieures aux autres est assez présente dans le film, et par extension dans le roman je présume que je n'ai pas lu. Le héros a d'ailleurs une certaine haine, une certaine rage contre cette bourgeoisie triomphante, sentiment dont on découvrira la source lors d'un flashback justement remontant à son enfance. Un héros qui va tout faire pour accéder à cette bourgeoisie, pour se faire intégrer parmi elle et quoi de plus simple que de charmer la fille du seigneur des lieues. Cette dernière et ce dernier sont respectivement interprétés par la charmante Marie-France Pisier et l'inégalable Bertrand Blier. Sur un rythme très contemplatif, Le Corps de mon Ennemi nous fait donc vivre étape par étape l'ascension du personnage joué par Belmondo, son entrée dans la famille, l'acquisition d'une boîte de nuit où tous les vices pourront être réalisés (et ce, pour pervertir la bourgeoisie justement) puis sa déchéance pour une mystérieuse raison. C'est ce mystère qu'il va devoir éclaircir dans les séquences se déroulant dans le présent, retournant à la rencontre de tous ceux qui ont eu un rôle à jouer dans sa vie, afin de les questionner et de démêler le vrai du faux. Passé et présent s'interpénètrent donc durant 107 minutes, avec un Belmondo assez en retenu, nous dévoilant une autre facette de son jeu d'acteur, ne cédant jamais aux cascades par exemple, le film étant des plus avares au niveau de l'action. On est plus dans le polar à énigmes, qui prend son temps, s'intéresse aux personnages, aux dialogues, sans jamais céder au spectaculaire, ce que voulait de toute façon Henri Verneuil. Le film ne remporta pas un grand succès, le public ayant été déstabilisé certainement face à cette retenue de la star française justement et au manque d'action du film. Reste un polar assez solide, qui ne m'a pas non plus promulgué un ressenti vibrant, mais qui se regarde sans déplaisir malgré son rythme nonchalant et parfois un peu mou du genou il est vrai. 

* Disponible en DVD dans le coffret N°2 "Le Cinéma Français, c'est de la Merde !"


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire