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lundi 1 août 2022

CANICULE

 

CANICULE
(Canicule)

Réalisateur : Yves Boisset
Année : 1984
Scénario : Jean Herman, Michel Audiard, Dominique Roulet, Serge Korber, Yves Boisset
Pays : France
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec : Lee Marvin, Jean Carmet, Miou-Miou, Victor Lanoux, David Bennent...


L'HISTOIRE : Célèbre gangster américain, Jimmy Cobb vient de réussir un nouveau coup malgré plusieurs morts à la clé. En fuite dans la Beauce avec un sac contenant plusieurs millions, il se réfugie dans une ferme perdue au milieu d'un champ immense et va découvrir l'étrange famille rurale qui vit ici...

MON AVIS : Adaptation d'un roman de Jean Herman, écrit sous le pseudonyme de Jean Vautrin, Canicule est un film totalement atypique dans le paysage français, qui étonnera ceux qui s'attendent à un polar de facture classique mettant en vedette Lee Marvin et tout un panel d'acteurs et d'actrices françaises ! En effet, débutant par une séquence de hold-up sanglant, dans laquelle même un enfant se prend une balle perdue lors de l'assaut des forces de l'ordre contre le quatuor de braqueurs emmenés par Jimmy Cobb, un  gangster américain vieillissant proche de la retraite en déplacement en France et interprété par Lee Marvin donc, Canicule va rapidement bifurquer dans ce qu'on appelle communément le Redneck movie ! Popularisé avec le Délivrance de John Boorman en 1972 puis avec des films tels Massacre à la Tronçonneuse (1974) ou La Colline a des Yeux (1977), le Redneck movie place des citadins dans un environnement hostile peuplé d'habitants un brin dégénéré, alcooliques, fainéants, consanguins, violents, j'en passe et des meilleurs. Ici, on a donc Lee Marvin, en fuite et pourchassé par la police (le film bénéficie de moyens conséquents puisqu'on a des hommes à pieds mais aussi deux hélicoptères), qui va se retrouver au beau milieu d'une famille de la ruralité profonde qui vont s'avérer être de parfaits rednecks : on a un père de famille (Victor Lanoux) qui besogne sa femme sur la table de la cuisine et flanque des roustes à son fils à coup de ceinture, un frère plus âgé (Jean Carmet) qui picole tout ce qui lui tombe sous la main, un fils qui se prend pour un adulte et qui parle comme un charretier (ce dernier est joué par le nain David Bennent, célèbre pour son rôle dans Le Tambour et qui avait 27 ans lors du tournage alors qu'il joue un enfant de 12 ans), une femme boiteuse (Bernadette Lafont) qui met dans son lit tout ce qui passe à portée de son entrejambe ou bien encore une mère de famille (Miou-Miou) qui ne supporte plus le comportement de son mari et souhaite le tuer ! Une famille hors-norme, avec salopette, adoration des armes à feu et de l'alcool, qui vit quasiment reclus au beau milieu de leur champ, ne croisant jamais personne. Une belle brochette de personnages exubérants, sales et méchants, qui va donner tout son intérêt et son originalité à Canicule. On se doute que le public ne s'attendait certainement pas à un tel spectacle ni à voir une telle foire de dégénérés. Certaines séquences s'avèrent bien glauques (le meurtre des deux campeuses par Victor Lanoux, la nymphomanie de Bernadette Lafont), les dialogues de Michel Audiard ne font pas dans la finesse et sont putassiers comme pas possible, les codes du film noir sont détournés de manière intelligente pour mieux les intégrer dans cette ruralité française, l'amoralité et l'immoralité sont de toutes les scènes, servis par des acteurs qui se donnent à fond dans leur rôle inhabituel et déviant. L'humour noir et le cynisme se partagent l'absurdité de certaines situations cocasses et donnent vraiment un côté assez foutraque à l'ensemble. Véritable O.F.N.I. dans le paysage du cinéma français, Canicule mérite bien sa réputation sulfureuse et son statut de film culte. Il fallait le faire ce film là, qui ne s'accomode d'aucun carcan ! Merci monsieur Boisset !

* Disponible en DVD dans le coffret N°3 "Le Cinéma Français, c'est de la merde !"

 

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