Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




THE LIE

 

THE LIE
(Between Earth and Sky / Apparence Trompeuse)


Réalisateur : Veena Sud
Année : 2018
Scénario : Veena Sud
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : /
Avec Peter Sarsgaard, Mireille Enos, Joey King, Cas Anvar, Nicholas Lea, Devery Jacobs...


L'HISTOIRE : La jeune Kayla a du mal à accepter le divorce de ses parents. Alors que Jay, son père, l'emmène passer une audition de danse, Kayla aperçoit sa meilleure amie Britney à un arrêt de bus. Son père accepte de la prendre pour l'emmener également à l'audition. En chemin, les deux filles demandent à s'arrêter pour aller faire pipi. Lorsqu'un cri retentit, Jay s'empresse d'aller voir ce qui se passe; Il découvre sa fille assise sur un rebord surplombant une rivière accidentée. Cette dernière lui annonce qu'elle a poussé intentionnellement Britney du rebord et qu'elle a chuté dans la rivière. La fille reste introuvable, seul son sac à main avec son portable sont retrouvés. Quand Jay annonce le drame à son ex-femme, tous deux décident de protéger leur fille et de ne rien dire. Les ennuis commencent quand le père de Britney puis la police décident de mener l'enquête...

MON AVIS : La société de Jason Blum, Blumhouse Productions, se diversifie et intègre le monde des productions télévisées, toujours en se cantonnant aux thrillers et à l'horreur. Pour la chaîne Prime Vidéo, Blumhouse nous offre quatre téléfilms de genre : Black Box, Nocturne, Evil Eye et The Lie. Intéressons-nous à ce dernier. Réalisé par Veena Sud, The Lie est un remake du film allemand Wir Monster qui date de 2015. C'est un pur thriller, ne contenant aucun élément fantastique ou horrifique. Il met en scène la jeune Kayla (Joey King), une ado perturbée par le divorce de ses parents, Jay (Peter Sarsgaard) et Rebecca (Mireille Enos). Lors d'un trajet en voiture avec son père, elle embarque sa meilleure amie Britney (Devery Jacobs) et l'attitude de cette dernière avec le père de Kayla provoque quelques questionnements. Pendant une pause pipi, les deux ados s'éloignent et c'est là qu'un drame se noue, allant devenir la base scénaristique du film. Un cri, un fait : Kayla est seule, Britney a disparu. L'ado, semblant totalement déboussolée, annonce à son père qu'elle a poussé Britney du rebord et qu'elle est tombée dans la rivière plus bas. Devant la situation, Jay ne sait plus quoi faire, surtout que ses recherches pour tenter de retrouver Britney sont restées vaines, si ce n'est la découverte de son sac à main et de son téléphone portable. Kayla lui apprend qu'en fait, ses relations avec Britney n'étaient pas celles qu'on croyait et que son geste n'avait rien d'accidentel. A partir de là, la spirale infernale se met en place pour les parents qui vont vouloir couvrir leur seule et unique fille, avec toujours cette interrogation pour le spectateur, lié au titre même du téléfilm : quel est ce fameux mensonge (the lie) dont on nous parle ? Personnellement, j'ai émis plusieurs hypothèses au cours du visionnage, induites par certaines attitudes des personnages ou par certaines de leurs paroles. On sent bien l'étau se refermer sur les parents, notamment quand le père de Britney se montre de plus en plus insistants pour parler à Kayla ou quand les enquêteurs, dont Nicholas Lea (X-Files !), commencent à se mêler de cette disparition. Le flegme de Kayla, qui semble particulièrement bien digérer son acte, interroge également. Reste qu'en l'état, malgré l'aspect "qui croire ?, que croire ?" et "jusqu'où iriez-vous pour protéger votre progéniture ?", The Lie n'a rien d'exceptionnel et se montre en fait assez banal au final, poussant même le bouchon un peu trop loin dans sa dernière partie, qui manque de crédibilité. Quoique, dans une telle situation, difficile de dire comment on réagirait. Reste que le plus gros défaut de ce téléfilm est son titre lui-même, vous verrez par vous-mêmes...

 

ESCAPE ROOM (2017)

ESCAPE ROOM
(Escape Room)


Réalisateur : Will Wernick
Année : 2017
Scénario : Noah Dorsey
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Evan Williams, Annabelle Stephenson, Elisabeth Hower, Dan J. Johnson, Kelly Delson...


L'HISTOIRE : Pour fêter l'anniversaire de Tyler, son petit ami, Christen emmène ce dernier et quatre de ses meilleurs amis dans un escape room. Séparés et placés dans différentes pièces du jeu, Tyler, Natasha, Anderson, Tabby et Conrad vont devoir résoudre des puzzles afin de progresser dans le jeu. Mais lorsque Tabby et Conrad meurent brûlés par de la fumée acide, le reste des survivants comprend qu'il ne s'agit pas que d'un jeu. Tyler découvre que Christen est retenue entièrement nue dans une cage et que lui et ses amis n'ont plus qu'une quarantaine de minutes pour tenter de la sauver...

MON AVIS : Le phénomène des escape room a pris tellement d'ampleur qu'il était logique que des films à suspense ou d'horreur en fassent le lieu de l'action. En 2017, deux films s'amusent à surfer sur le succès de ces soirées à thèmes comprenant diverses énigmes à résoudre en un temps imparti, tous deux sous le même titre d'Escape Room. S'ensuivront un Escape Room : Quest for Fear en 2018, un Escape Room en 2019 (rebaptisé Escape Game en France) et on annonce la suite de ce dernier pour 2021. Intéressons-nous aujourd'hui au Escape Room de Will Wernick, réalisé donc en 2017 sur un scénario de Noah Dorsey. Un thriller légèrement horrifique, qui joue sur l'influence de la saga Saw, et qui se montre très laborieux. La première demi-heure, nous faisant découvrir les protagonistes du film, ne met pas en confiance, tant ces présentations ne créent aucune empathie pour les futurs héros, gosses de riches qui claquent 1300$ dans un restaurant luxueux et qui vont remplir toutes les cases du personnage cliché par la suite. On a Tyler (Evan Williams), le beau gosse qui fête son anniversaire et qui a un égo surdimensionné ; on a Natasha (Annabelle Stephensonla brune qui ne s'entend plus trop avec son mari Anderson (Dan J. Johnsonet qui fait du rentre-dedans caractérisé auprès de Tyler. On a donc Anderson qui est une tête à claques et qui ne voit pas le manège de sa femme ou qui fait semblant de ne pas le voir ; on a Tabby (Kelly Delson), sœur de Tyler, en couple avec Conrad (John Ierardi), cliché du couple assoiffé de sexe qui passe son temps à se bécoter. Au milieu de tout ça, on trouve la jolie Christen (Elisabeth Hower), qui met les petits plats dans les grands pour fêter dignement l'anniversaire de son chéri et qui a donc organiser un escape room à cette occasion. La pauvre sera vite écartée de la fête une fois dans le jeu puisqu'elle va passer quasiment tout le reste du film à poil et enfermée dans une cage ! Une fois passée la première demi-heure qui s'éternise (avec en plus un personnage qui ne sert à rien), place à un peu plus de rythme avec la partie d'escape room. Les protagonistes vont devoir essayer de comprendre ce qu'il faut faire en fonction des objets et décors des différentes pièces du jeu, amasser des indices et résoudre des casse-têtes diaboliques. Cette partie du film n'est pas désagréable à suivre même si elle est un peu molle parfois et le réalisateur tente de nous induire en erreur avec cette histoire d'adultère entre Tyler et Natasha et la disparition de Christen. On en vient à se dire que cette dernière est au courant de la liaison de son petit ami avec Natasha et que c'est elle le cerveau de l'escape room. Un escape room dont on sait qu'il risque d'être fatal aux candidats suite à la séquence introductive. Malheureusement, nos suppositions tombent vite à l'eau, le principal défaut du film étant de ne jamais donner d'explications à ce qu'il se passe à l'écran. Qui est l'organisateur du jeu, quelles sont ses motivations, pourquoi le choix de telles ou telles participants et j'en passe, on n'en saura jamais rien et ce n'est pas la fin en queue de poisson qui va venir démêler tout ça. Que reste-t-il à Escape Room alors ? Et bien pas grand chose pour lui. Le scénario tente de croiser Cube et Saw sans jamais y réussir vraiment. On a droit à une scène dans laquelle le couple de tourtereaux nymphomanes se fait brûler à l'acide qui est plutôt cool mais hormis ça, il n'y a pas grand chose à se mettre sous la dent. La sous-intrigue de la liaison adultère tourne en rond et revient de façon cyclique mais ne fait pas progresser grand chose et elle ne sert à rien au final. La scène de la tête d'ours n'est pas mal foutue mais bon, ça reste du déjà-vu. Le manque d'empathie ressentit vis à vis des personnages fait qu'on ne s'intéresse pas vraiment à eux et que leur sort nous indiffère plus qu'il ne met mal à l'aise. L'identité du tueur, jamais dévoilé donc, nous fait penser à une sorte de Jigsaw du pauvre, son discours à la fin du film étant dans la lignée de ceux prononcées par la star de la saga Saw. Dommage que le scénario n'a pas développé plus cet élément car il semble en savoir plus sur Christen et ses amis et sur leur relation et on a l'impression qu'il les met à l'épreuve intentionnellement. Peut-être qu'une suite nous en apprendra plus ? Bref, loin d'être une réussite, Escape Room ne remplit pas vraiment son contrat et sera plus décevant qu'autre chose. 


SOCIÉTÉ ANONYME ANTI-CRIME


SOCIÉTÉ ANONYME ANTI-CRIME
(La polizia ringrazia)


Réalisateur : Steno
Année : 1972
Scénario : Steno, Lucio De Caro
Pays : Italie
Genre : Policier
Interdiction : -12 ans
Avec Enrico Maria Salerno, Mariangela Melato, Mario Adorf, Laura Belli, Jürgen Drews...


L'HISTOIRE : Rome. La corruption a gangrené toutes les institutions. Le commissaire Bertone tente malgré tout de faire son travail correctement, se heurtant au laxisme de la justice, qui relâche tous les voyous arrêtés, et à la méchanceté des journalistes, qui mettent en avant les arrestations musclées à la Une des journaux. Alors qu’il recherche deux voyous ayant assassiné un joaillier après un braquage, il retrouve l’un d’eux, mort, au bord du canal. Il va peu à peu découvrir qu’un groupe armé a entrepris de faire sa propre justice sur les malfrats libérés par l'administration...

MON AVIS : Le réalisateur italien Steno est principalement connu pour ses comédies. Il est même devenu le mentor de Lucio Fulci avec qui il a entretenu une réelle relation d'amitié lorsque le futur roi du gore à l'italienne n'en était qu'au début de sa carrière. De comédie, il n'en est point question dans Société Anonyme Anti-Crime, datant de 1972. En effet, Steno a mis en scène avec ce poliziottesco un film sombre, noir, désespéré, dans lequel on ne trouve pas une once d'humour. Il faut dire que le sujet ne s'y prête pas trop puisque le film évoque les années de plomb en Italie, la corruption de la justice, le laxisme des institutions censées représentées l'ordre et la loi. Et il le fait sans concession, y allant franco avec des dialogues directs et lourd de sens, qui mettent bien en avant la difficulté de la police à faire son travail. C'est presque un plaidoyer pour les forces de l'ordre auquel se livre Steno, et ce, à travers le personnage du commissaire Bertone, superbement campé par un Enrico Maria Salerno transcendé par ce rôle. Franchement, c'est assurément l'un des meilleurs commissaires que j'ai jamais vu sur un écran. L'acteur est fascinant et donne une réelle épaisseur à son personnage. Ce dernier met en lumière tous les dysfonctionnements de l'administration, les vices de formes, la corruption et tout ce qui permet aux voyous de toutes sortes de s'en sortir et de repartir libre comme l'air. La séquence du bus dans lequel Bertone a rassemblé de nombreux journalistes pour leur montrer le travail de la police sur le terrain est à ce titre édifiante et terriblement nihiliste. On ressent une véritable impuissance pour la police à protéger la population suite à cette terrible démonstration du commissaire. Cette impuissance, qui n'est pas le fait de la police elle-même mais bien des institutions qui régissent l'Etat, va avoir des répercussions dramatiques et entraîner l'apparition d'une nouvelle violence, comme s'il n'y en avait pas assez. Une organisation anonyme va en effet faire son apparition et se mettre à faire sa propre justice. Une justice expéditive, car, comme il est dit dans le film, cette organisation n'a pas de prison où mettre les voyous, il faut donc les éradiquer en utilisant la manière forte, à savoir leur exécution pur et simple. De manière très intelligente, Steno offre plusieurs visions du travail de la police et permet au rythme du film de ne jamais faiblir. Le film joue sur plusieurs tableaux, avec les exactions de l'organisation secrète, la recherche d'un voyou ayant tuer une vieille joaillière et ayant pris une jeune fille en otage, les investigations du commissaire Bertone, ses difficultés face au préfet et aux journalistes. Sans être un film d'action pur et dur, Société Anonyme Anti-Crime propose quelques scènes de courses-poursuites savamment réalisées et maintient son intérêt de bout en bout grâce à son habile scénario, très d'actualité en fait, et à son casting, parfaitement en place et qui apporte une belle touche d'authenticité aux images proposées. Le final du film est glaçant, et m'a rappelé celui de La Femme Flic, avec Miou-Miou. Avec Société Anonyme Anti-Crime, Steno a réalisé une oeuvre marquante, un véritable petit bijou du genre, qui, sans être d'une grande violence visuelle, comprend néanmoins des scènes fortes, à l'image d'un accident de moto qui ne prête pas du tout à sourire, bien au contraire, je vous laisse la surprise. Une très belle découverte en ce qui me concerne.

* Disponible en DVD chez -> ARTUS FILMS <-  



OPÉRATION K

 

OPÉRATION K
(Operazione Kappa: sparate a vista)


Réalisateur : Luigi Petrini
Année : 1977
Scénario : Luigi Petrini
Pays : Italie
Genre : Policier, Drame
Interdiction : -12 ans
Avec Mario Cutini, Marco Marati, Maria Pia Conte, Patricia Pilchard, Mario Bianchi...


L'HISTOIRE : Expulsé d’une fête mondaine pour avoir couché avec la fille des propriétaires, le jeune paumé Paolo rencontre Giovanni, le fils rebelle d’un professeur. Sous l’effet de la drogue, les deux amis violent Anna, la fiancée de Giovanni, et tuent la voisine qui voulait intervenir. En fuite, avec la police à leurs trousses, ils décident de prendre un restaurant en otage…

MON AVIS : Le réalisateur Luigi Petrini m'est totalement inconnu. Il faut dire qu'il n'a que 10 films à son actif et qu'ils me sont tout autant inconnus. La sortie de Opération K en DVD va donc me permettre de découvrir une oeuvre de ce réalisateur. Mis en scène en 1977, Opération K est un petit polar à l'ambiance malsaine et à l'aspect très nihiliste. Franchement, ce film ne respire pas la joie de vivre, c'est le moins que l'on puisse dire. L'histoire est celle de Paolo (Mario Cutini), un voyou de petite envergure, ayant juste eu quelques soucis avec la police pour des histoires de drogues. Un beau gosse physiquement mais qui ne parvient pas à intégrer la société et qui possède un réel mal-être. Après avoir été évincé d'une soirée mondaine pour avoir couché avec la très jolie fille de ses hôtes, il fait la rencontre d'un autre paumé, Giovanni Arbelli (Marco Marati), présent lui aussi à la soirée et qui s'est éclipsé discrètement, ne se sentant pas à sa place. Une rencontre qui va avoir des répercussions détonantes, chacun des deux protagonistes entraînant l'autre dans une spirale délétère et sans espoir. Frustré sexuellement, Giovanni emmène son nouveau compagnon de route chez sa petite amie qu'il n'a pas pu combler suite à une panne sexuelle. Paolo va alors en jouer et forcer Giovanni à accomplir cette tâche devant lui, sans consentement préalable de la jeune fille. Les cris de cette dernière alertent sa vieille voisine, qui va se retrouver malgré elle séquestrée par Paolo et Giovanni. Le jeu malsain et pervers mis en place par les deux hommes sur les deux victimes féminines crée une atmosphère étouffante et glauque, qui met mal à l'aise le spectateur, impuissant face aux exactions commises par les deux anti-héros du film. Le réalisateur n'y va pas de main morte, n'hésitant pas à dénuder la voisine devant sa caméra. Cette dernière est interprétée par Linda Sini, alors âgée de 53 ans et qu'on a pu voir dans pas mal de films Bis italien. S'ensuit un drame qui va plonger encore plus en Enfers Paolo et Giovanni. La déchéance, la misère sociale, la pauvreté sont mis en avant pour tenter d'expliciter leur comportement asocial qui va les mener à prendre en otage les clients d'un restaurant et ce, afin de réclamer une forte rançon pour essayer de s'en sortir. Une fois reclus dans le restaurant, le film prend des allures de huis clos et prolonge l'ambiance malsaine, les provocations de Giovanni sur les otages, notamment féminines, provocant le stress et la peur ces chez derniers. Ce qui est intéressant, c'est qu'on ne sait pas trop si les deux hommes sont réellement sérieux dans leur propos et s'ils iront jusqu'au bout de leur projet, promettant d'abattre des otages si ceux-ci se rebellent ou s'ils n'obtiennent pas leur rançon et un moyen de transport pour s'enfuir. Un petit jeu du chat et de la souris se met en place au sein du restaurant et on a tous les ingrédients du film de prise d'otage au rendez-vous, avec des tensions qui se créent, des intimidations et bien sûr, l'apparition d'un inspecteur (Mario Bianchi) chargé de parlementer avec les preneurs d'otages et de réussir à libérer ces derniers. Parmi les otages féminines, on retiendra particulièrement la sexy Maria Pia Conte et la très jolie blondinette Patricia Pilchard, dont Opération K est l'unique film, et c'est bien dommage car elle a vraiment un visage angélique. Sans être un grand film, j'ai apprécié Opération K qui ne m'a jamais ennuyé. Le casting est correct, la mise en scène académique mais elle fait le job, sans être transcendante. La violence est présente, surtout au début du film. J'aurais aimé qu'elle soit plus présente lors de la partie se déroulant dans le restaurant, que les deux preneurs d'otages aillent encore plus loin dans leur leur tentatives d'intimidations et leurs jeux pervers, que le film devienne une sorte de Dernière Maison sur la Gauche. Mais en l'état, Opération K est un polar qui, sans être une référence du genre, se laisse regarder sans déplaisir.

* Disponible en DVD chez -> ARTUS FILMS <- 



   

L'ATTAQUE DES MORTS VIVANTS

 

L'ATTAQUE DES MORTS VIVANTS
(Killing Birds: Raptors / Zombie 5: Killing Birds)


Réalisateur : Claudio Lattanzi, Joe d'Amato
Année : 1987
Scénario : Daniele Stroppa
Pays : Italie
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec Lara Wendel, Robert Vaughn, Timothy W. Watts, Leslie Cumming, James Villemaire...


L'HISTOIRE : Alors qu'il revient du Vietnam, le dr. Fred Brown, spécialiste des oiseaux, trouve sa femme au lit avec son amant. Il assassine ce dernier, sa femme, ainsi que ses beaux-parents venus malencontreusement ramener le bébé de leur fille. Une fois son crime camouflé, le dr. Brown est victime de l'attaque d'un de ses oiseaux qui lui crève les yeux. Il est transporté à l'hôpital et le bébé est confié à un foyer d'accueil. Quelques années plus tard, Steve Porter voit accepter son projet d'étude sur les oiseaux. Avec ses camarades, il part à la rencontre du dr. Fred Brown pour lui poser des questions sur les oiseaux. Steve et ses amis tombent sur l'ancienne maison du dr. Brown, celle là même où les meurtres se sont produits. Abandonnée et délabrée, la maison provoque des visions cauchemardesques à Steve. Peu de temps après, sa présence et celle de ses amis déclenchent la résurrection des personnes assassinées, qui se mettent à massacrer les étudiants...

MON AVIS : Mon Dieu, quel navet ! Je ne sais même pas comment ce film a pu bénéficier d'une sortie au cinéma ni être sélectionné au festival d'Avoriaz ! Et qu'est-ce que Robert Vaughn est venu faire dans cette galère ? Réalisé en 1987 par Claudio Lattanzi, dont ce sera l'unique film jusqu'en 2019, et apparemment aidé par Joe d'Amato, L'Attaque des Morts Vivants, également connu sous son titre original de Killing Birds mais aussi sous celui, bien opportuniste, de Zombie 5 : Killing Birds (ben voyons !), est un authentique naufrage qui ne ravira personne : ni les amateurs de morts vivants, ni les amateurs d'agressions animales, ni les amateurs de nanars et encore moins les amateurs de cinéma Bis italien. C'est bien simple, tout est nul dans ce film ! L'histoire n'a ni queue ni tête, les scènes d'horreurs sont risibles au possible, il n'y a pas d'ambiance, pas de suspense, pas de frissons, pas une seule séquence qui nous ferait dire "tiens c'est pas mal ça !" Par contre, si vous avez envie de regarder un film dans lequel il faut attendre plus de cinquante minutes avant qu'il ne se passe un petit semblant de quelque chose (soit l'apparition de deux morts vivants du pauvre), si vous avez envie de vous taper des dialogues à la pelle qui n'apporte rien à l'intrigue, alors n'hésitez pas. Les mésaventures de notre groupe d'étudiants sont plus puissantes qu'un somnifère, vous voilà prévenus ! Il n'y aura même pas un petit bout de sein à se mettre sous la dent (on y croit à un moment, avec la mignonne Leslie Cumming qui a bien compris que son petit copain a envie d'elle mais non, elle gardera tous ses vêtements, dommage...) et niveau horreur, quasiment tout est filmé en hors champs, faut dire que c'est plus pratique quand on n'a pas de budget ! Nos élèves passent donc 50 bonnes minutes à gambader afin d'enregistrer le doux sons des oiseaux, à se chamailler comme des gosses puis à errer dans les couloirs de la maison abandonnée dont nous, malheureux spectateurs de ce spectacle désenchanté, connaissons le sinistre passé. Un passé qui va donc resurgir sous la forme de deux zombies décharnés qui vont s'en prendre au petit groupe, sans que cela ne dynamise le rythme, bien au contraire. Et nos oiseaux me direz-vous ? Bah on a vu une attaque dans la scène d'intro et... ce sera tout ! Des révélations tonitruantes sont -elles à attendre pour le public en délire ? Non, tout est éventé d'avance, on se doute dès qu'on le voit apparaître à l'écran que le blondinet Steve Porter (Timothy W. Watts) est le bébé blond du début et que le dr. Fred Brown (Robert Vaughn) est donc son père. Râlez pas si je vous spoile ce détail, parce que de un, tout le monde s'en fout, de deux, ça ne sert à rien dans l'histoire, de trois, vous l'auriez deviné d'entrée de jeu de toute façon et de quatre, je vous épargne la pénibilité de visionner ce film, remerciez moi plutôt ! Niveau mise en scène, c'est aussi pathétique que tout le reste, on a même de la buée sur l'objectif à un moment, on aurait pu croire que c'était du brouillard ou autre mais non, c'est juste de la buée. Affligeant et même pas drôle en fait. Bon, j'ai pas grand chose à dire de plus que L'Attaque des Morts Vivants donc je vais arrêter là. Si vous voulez voir à quoi ressemble le néant cinématographique, tentez l'expérience sinon, regardez autre chose, c'est sûrement ce qu'il y a de mieux à faire. A noter que les trailers présentent plus d'effets sanglants que la version DVD que j'ai. Il semble donc que le DVD français soit un peu cut de quelques plans gores. Ca ne doit pas changer grand chose au fait que ce film est un sombre navet mais bon... 


  

LA VERSION UNCUT DU FILM :

VIRUS CANNIBALE

 

VIRUS CANNIBALE
(Virus / Hell of the Living Dead)


Réalisateur : Bruno Mattei, Claudio Fragasso
Année : 1980
Scénario : Claudio Fragasso, José María Cunillés
Pays : Italie, Espagne
Genre : Horreur, Gore
Interdiction : -16 ans
Avec Margie Newton, Franco Garofalo, Selan Karay, José Gras, Gabriel Renom, Josep Lluís Fonoll...


L'HISTOIRE : En Nouvelle-Guinée, un accident dans une centrale nucléaire provoque de nombreuses victimes, qui reviennent mystérieusement à la vie. A Londres, deux journalistes couvrant une prise d'otages par des militants écologistes découvrent que cette centrale abritait d'étranges expériences. Ils se rendent sur place et font connaissance avec quatre membres d'un commando d'élite. Le petit groupe va alors découvrir l'horreur de la situation et ils vont devoir lutter pour leur survie...

MON AVIS : Ah Virus Cannibale ! Titre culte du cinéma Bis, non pas pour ses qualités, que certains diront inexistantes, mais pour son hallucinante propension à littéralement plagier des succès de l'époque, tels le Zombie de George Romero et L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci en premier lieu, le tout saupoudré d'une bonne pincée de films de cannibales comme Cannibalis ou Le Dernier Monde Cannibale par exemple. On pourrait aussi citer Cannibale Holocaust mais comme les deux films datent de la même année, pas sûr que Mattei ai eu le temps de copier le film de Deodato, quoique. Si vous n'avez vu aucun des films cités ici, alors l'expérience Virus Cannibale en sera forcément amoindrie et n'aura pas l'impact dévastateur qu'il exerce sur ceux qui l'ont découvert après avoir vu les films précités. Car oui, si vous avez vu Zombie et L'Enfer des Zombies et que vous découvrez Virus Cannibale, le choc risque d'être rude. Vous allez vous dire euh je rêve ou c'est du copié-collé là ? Car notre cher Bruno Mattei, travaillant avec son binôme Claudio Fragasso, n'y va pas avec le dos de la cuillère en matière de pompage éhonté dans ce film. C'est surtout Zombie qui sert de terreau fertile, Virus Cannibale recyclant purement et simplement des scènes entières de ce film, allant même jusqu'à habiller certains acteurs (les membres du commando d'intervention) de façon identique et, cerise sur le gâteau, utilise même la partition reconnaissable entre mille des Goblin qui a fait le succès de la version européenne montée par Dario Argento de Zombie. Certes, il n'y a pas de supermarché dans Virus Cannibale mais quand même ! La scène de la prise d'otage, les séquences sur les plateaux télévisées et j'en passe, tout vient du film de Romero, arrangé grossièrement par Bruno Mattei pour faire passer la pilule. Quand l'action se déplace dans un petit village semblant désert, c'est bel et bien à L'Enfer des Zombies qu'on pense, tant la ressemblance est frappante. Ne manque donc plus que l'ambiance cannibales movies pour parfaire le tout et on obtient un melting-pot d'influences proprement hallucinant, ou quand l'art de la copie s'élève au niveau d'une oeuvre d'art ! N'oublions pas de citer l'utilisation abondante de stock-shots animaliers, placés un peu n'importe comment pour faire illusion, et au Diable si le grain de pellicule n'est pas le même, on n'est plus à une aberration près. Vous l'aurez compris, ce Virus Cannibale est à ranger dans la catégorie des purs nanars en provenance d'une autre planète et fait partie de ces objets non-sensiques qui interrogent quant à leur confection, leur raison d'exister même. J'avoue que la première fois que j'ai vu ce film, ce qui remonte à de nombreuses années, j'ai été plutôt atterré par le résultat, étant un grand fan de Zombie et connaissant bien L'Enfer des Zombies. Certes, j'ai sûrement du rigoler devant mon écran mais l'aspect plagiat à pris le dessus et j'ai finalement trouvé ça très mauvais voire pitoyable. Un navet plus qu'un nanar rigolo, voilà ce que j'ai pensé de Virus Cannibale à l'époque de ma première vision. Depuis, j'ai grandi et acquis une certaine sagesse (ahahahah) qui fait que je peux relativiser et accepter des choses car je les comprend mieux. Et quand on comprend Virus Cannibale (mais est-ce vraiment possible ?), on lui pardonne tous ses défauts et, en toute connaissance de cause, on peut se laisser aller et profiter pleinement de ce spectacle décérébré qui, à la revoyure, est en fait des plus sympathiques si on fait abstractions de toutes ses influences. Déjà, le film est joyeusement gore et à ce niveau, c'est plutôt bien foutu, avec morsures sanglantes et tripes et boyaux au programme. Les maquillages de zombies (ou d'infectés ou autres) vont du très réussi au plus moyen mais dans l'ensemble, ça passe bien aussi et l'équipe en charge des maquillages n'a pas lésiné en matière d'horreur visuelle. Lorsque le film bifurque en territoire cannibale movie, on a droit à un peu d'érotisme bon enfant, avec la charmante Margie Newton qui se retrouve poitrine dénudée et fesses apparentes, toute peinturlurée pour passer inaperçue au sein des peuplades primitives qui habitent sur l'île. Un peu d'exotisme qui apporte son lot de dépaysement et fait sourire tout en se montrant divertissant, surtout que l'horreur ne tarde jamais à pointer le bout de son nez. Ajoutons à ce cahier des charges déjà bien rempli des dialogues exubérants, une séquence incroyable dans laquelle un membre du commando revêt un tutu vert, met un chapeau, s'empare d'une canne et se met à chanter Chantons sous la pluie, dans le plus pur style Orange Mécanique, et même un sous-texte écolo lié au risque lié au centrale nucléaire et à la surpopulation mondiale ! Incroyable non ? Tout ça dans un film, ça relève du miracle en fait ! Si vous êtes déprimés, foncez donc visionner Virus Cannibale, la bonne humeur fera immédiatement son retour ! Si, si, promis ! Attention aux zygomatiques par contre,ils risquent de souffrir le martyr ! 

* Disponible en combo DVD + BR chez -> RIMINI EDITIONS <-
La copie est superbe, lumineuse et très bien définie, les fans du film seront aux anges de pouvoir le revoir dans ces conditions optimales. Présenté en VF et VOSTF, avec en bonus, un entretien de Christophe Lemaire qui revient sur sa première vision du film. Autre bonus, un livret de 20 pages retranscrivant un entretien avec David Didelot paru sur le site A Voir A Lire       


ENRAGÉ

ENRAGÉ
(Unhinged)


Réalisateur : Derrick Borte
Année : 2020
Scénario : Carl Ellsworth
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller
Interdiction : -12 ans
Avec Russell Crowe, Caren Pistorius, Gabriel Bateman, Jimmi Simpson, Juliene Joyner...


L'HISTOIRE : Mauvaise journée pour Rachel : en retard pour conduire son fils à l’école, elle se retrouve coincée au feu derrière une voiture qui ne redémarre pas. Perdant patience, elle klaxonne et passe devant. Quelques mètres plus loin, le même pick up s’arrête à son niveau. Son conducteur la somme de s’excuser, mais elle refuse. Furieux, il commence à la suivre. La journée de Rachel se transforme en véritable cauchemar...

MON AVIS : Souvenez-vous : une voiture fait une manœuvre dangereuse devant vous et vous klaxonnez pour l'avertir, ce qui provoque une réaction violente du conducteur envers vous / on vous klaxonne car vous ne redémarrez pas assez vite et cela provoque en vous une montée d'adrénaline qui se traduit par quelques mots fleuris voir un doigt tendu à l'adresse de la voiture qui s'est permise de vous klaxonner. Ces deux situations, on les a tous déjà vécues et malheureusement, elles sont devenus monnaie courante à notre époque. C'était déjà vrai auparavant me direz-vous mais impossible de nier que ça a bien empiré, le stress de la vie moderne, où tout doit aller vite, n'aidant pas à détendre les esprits qui s'échauffent très vite. Il suffit juste de voir certains clashs sur les réseaux sociaux pour s'en rendre compte. Alors imaginez dans la vie réelle. Ce constat fataliste est le point de départ d'Enragé, un thriller choc de Derrick Borte qui place ses deux personnages principaux dans ces situations. Dans la voiture numéro 1, on trouve Rachel (Caren Pistorius), mère de famille divorcée continuellement en retard, débordée, qui doit tout gérer sans y arriver. Dans la voiture numéro 2, on trouve un homme qui ne sera jamais nommé (Russell Crowe) et dont la scène d'introduction nous fait comprendre qu'il est au bout du rouleau psychologiquement suite à une rupture d'avec sa femme et qu'il ne va pas falloir lui chercher des noises aujourd'hui. Manque de bol, la voiture numéro 1 rencontre la voiture numéro 2 et un simple coup de klaxon assez appuyé de la part de Rachel à l'encontre de l'homme va déclencher les hostilités. S'ensuit alors une traque et une vengeance totalement surdimensionnée de la part de l'homme envers celle qui a osé le klaxonner et a refusé de s'excuser. Avec une durée relativement courte de 86 minutes au compteur, Derrick Borte ne s’embarrasse pas trop de futilités psychologiques ou de longues scènes de dialogues qui risquent d'assoupir le spectateur. Place à l'action, au suspense et à la violence brute de décoffrage avec un Russell Crowe iconique, qui a pris pas mal de kilos, porte la barbe, a des yeux de fous furieux, et qui s'avère vraiment menaçant voire terrifiant. Si le film possède quelques faiblesses, si on se dit parfois que les situations proposées sont un peu trop grosses et que la police met un temps fou à intervenir, impossible de nier l'efficacité de l'ensemble en terme de rythme et de plaisir ressenti. Enragé est un film hargneux, jouissif la plupart du temps, qui nous rappelle les bonnes vieilles séries B d'antan nous mettant en présence d'un psychopathe du volant. Et dans ce rôle, Russell Crowe fait des étincelles, menant sa croisade vengeresse jusque dans ses plus terribles retranchements. Un rôle qui nous rappelle bien sûr celui de Michael Douglas dans Chute Libre réalisé en 1993 et avec qui Enragé entretient quelques similitudes. Le film de Derrick Borte a aussi un petit côté Duel même si ici, la menace est clairement identifiée, ce qui n'est pas le cas dans le film de Spielberg. On appréciera les quelques cascades et accidents de la circulation proposés par le film, filmés avec panache et explosivité, voire même avec noirceur et méchanceté. Car Enragé s'autorise un jusqu'au boutisme bienvenu, ne cédant jamais aux standards codifiés de la bienséance. Scénarisé par Carl Ellsworth, auteur des scénarios de divers thrillers très sympas (Red Eye, le remake de La Dernière Maison sur la Gauche, Paranoïak), Enragé ne fait pas dans la dentelle et envoie son conducteur irrité s'en prendre à des ados et même des enfants, sans sourciller. Un parti-pris qui fait plaisir à voir et qui nous permet d'avoir à l'écran certaines séquences bien stressantes et savamment mises en scène. Si vous avez aimez des films comme Hitcher, Breakdown, Highwaymen ou Une Virée en Enfer, alors prenez place au côté de Russell Crowe et laissez-le vous emmenez dans sa croisade meurtrière et sanguinolente ! Et nul doute que vous y réfléchirez à deux fois avant d'appuyer sur le klaxon de votre voiture après ça. Pas le film du siècle mais un thriller bien troussé et plaisant à voir, assurément !

* Disponible en DVD et BR chez -> M6 VIDEO <-