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VENDREDI 13 CHAPITRE 3 - MEURTRES EN 3 DIMENSIONS

VENDREDI 13 CHAPITRE 3 - MEURTRES EN 3 DIMENSIONS
(Friday the 13th part 3)

Réalisateur : Steve Miner
Année : 1982
Scénariste : Martin Kitrosser, Carol Watson
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -12 ans
Avec : Dana Kimmell, Tracie Savage, Richard Brooker, Larry Zerner, Nick Savage...


L'HISTOIRE : Un groupe d'amis, emmené par la jolie Chris, se rend dans une ferme située près de Crystal Lake. C'est une épreuve pour Chris que de revenir dans cet endroit car elle a subi deux ans auparavant une agression dans les bois avoisinant. Ce qu'elle ignore, c'est que son agresseur n'était autre que Jason Voorhees. Ce dernier rôde toujours dans les parages, et après avoir fait deux victimes pour se procurer de nouveaux vêtements, il se réfugie dans la grange jouxtant la ferme où Chris et ses amis passent du bon temps. Le massacre ne va pas tarder à recommencer...

MON AVIS : "Et ça continue, encore et encore, c'est que le début, d'accord, d'accord". Ces paroles d'une chanson de Francis Cabrel (oui, bon, je fais ce que je peux hein...) résument très bien la saga consacrée à Jason Voorhees. Fort du succès des deux premiers chapitres, réalisés en 1980 et 1981, la Paramount enclenche la production d'un troisième épisode, qui sortira aux USA le 13 Août 1982 et en France le 16 février 1983. Toujours réalisé par Steve Miner, la particularité de ce troisième volet est d'avoir été conçu en 3 dimensions, d'où son titre français de Meurtres en 3 Dimensions. Pour sa sortie en DVD, le film a été rebaptisé Vendredi 13 chapitre 3 - Le Tueur du Vendredi 2 ! Vous suivez ?? OK. La 3D a fortement marqué les années 80 puisque de nombreux films ont bénéficié de cette technologie cette décennie là : on citera Amityville 3, Parasite, WesternLe Guerrier de l'Espace, Silent Madness, Starchaser, Dogs of HellLe Trésor des Quatre Couronnes, Emmanuelle 4 ou Les Dents de la mer 3 qui est sûrement l'exemple le plus connu. Même le porno s'y met puisque Pierre B. Reinhard réalise Le pensionnat des petites salopes (1982) en 3D ! Pour ce qui est de Vendredi 13 chapitre 3, on voit bien que Steve Miner s'est focalisé à mettre en scène des gestuelles destinées à mettre en avant les effets de jaillissements 3D. Forcément, regarder le film en 2D nous prive de cet impact et pourra même faire sourire quelque fois, car ce qui fonctionne en 3D au niveau du jeu d'acteurs peut vite se révéler un peu ridicule en 2D. Je rêverais de voir ce film en 3D en tout cas, car tout est fait pour qu'on s'en prenne plein la vue. Pour ce qui est du film lui-même, on notera que Meurtres en 3 Dimensions n'a eu qu'une interdiction aux moins de 13 ans à l'époque de sa sortie. Et ça se ressent nettement sur la violence des meurtres je trouve, qui sont vraiment très "light", si on excepte la flèche d'un harpon venant se ficher dans un œil ou l'énucléation d'un œil (décidément) jaillissant vers l'écran (pour la 3D) par compression d'une tête par les deux mains de Jason (avec un effet spécial plutôt raté d'ailleurs, on voit clairement que c'est une fausse tête). Hormis ces deux scènes très sympa, le reste est assez commun et pas très sanglant. J'ai aussi apprécié la scène dans laquelle la machette de Jason perfore la poitrine d'une victime par derrière. Un effet vraiment bien réalisé, un peu à la manière de la flèche perforant le cou de Kevin Bacon dans le premier Vendredi 13. L'histoire du film débute au lendemain des événements du Tueur du Vendredi, on voit d'ailleurs l'unique survivante de ce second épisode (Amy Steel) être emmenée en ambulance aux informations télévisées. Le film prend son temps et se focalise sur les personnages, notamment Chris (Dana Kimmell), qui semble mal à l'aise dans cette ferme, et Shelly (Larry Zerner), un garçon solitaire et un peu gauche, qui passe son temps à faire de mauvaises blagues pour attirer l'attention. Ce personnage n'a rien de transcendant MAIS c'est grâce à lui que notre bon vieux Jason va adopter son fameux masque de hockey donc rien que pour ça, il faut vénérer Shelly ! Car cet objet, banal à priori, va changer la donne pour Jason et faire de lui un Boogeyman autrement plus terrifiant et charismatique que lorsqu'il portait un sac à patate sur la tête. Il devient véritablement iconique une fois ce masque adopté (au bout d'une heure de film) et bien plus menaçant. De même, son aspect "indestructible" est mis en avant, notamment avec l'une des scènes finales, où il se retrouve pendu après une belle chute. On se dit que c'est terminé pour lui mais que nenni ! Comme s'il n'avait rien senti, il ôte la corde et poursuit sa besogne comme si de rien n'était. Cool. Et ce sera la même chose quand il se prendra un coup de hache en pleine tête. Sinon, comme dans Le Tueur du Vendredi, l'action et le "bodycount" s’accélèrent lors de la dernière demi-heure, vraiment bien rythmée et efficace. Auparavant, il faut avouer que même si la réalisation est correcte, les situations sont un peu mollassonnes et pas très entraînantes. On appréciera l'intervention d'un trio de loubards pour dynamiser un peu tout ça. Par contre, il faudra m'expliquer comment leur chef de bande, qui se fait bien chahuter par Jason en milieu de film (il lui assène même plusieurs coups de machette) peut revenir en pleine forme à la fin ?? Mystère et boule de gomme mais on n'est pas à ça près dans un Vendredi 13 ! Pour les amateurs de plans "nichons", vous pouvez passer votre chemin car là aussi, le film fait dans le très très soft. A peine apercevra-t-on les seins d'une des actrices. Triste. Sinon, le film reste assez fun et divertissant, surtout dans sa dernière partie et on voit même la tête de Jason sans son masque; Dire qu'il ne sera pas élu plus bel homme de l'année est un euphémisme. Le cadre de la ferme change un peu de celui de Crystal Lake et apporte de la nouveauté. Bon, OK, hormis le cadre, rien n'est vraiment nouveau dans Meurtres en 3 Dimensions, Steve Miner s'était plus impliqué dans la 3D que dans l'effort de renouveler la recette gagnante des deux précédents films. Pas de quoi se relever la nuit mais un film à voir pour tout amateur de slasher en tout cas. A noter que le compositeur Harry Manfredini, toujours fidèle au poste, a composé une musique bien différente cette fois-ci, aux accents électro plutôt sympathiques, surtout durant le générique. J'ai même eu l'impression de ne pas avoir entendu une seule fois le fameux thème avec les "Tchi, Tchi, Ah Ah Ah".

BODYCOUNT : 12 morts

NOTE : 3/6 


SAW 5

SAW 5
(Saw 5)

Réalisateur : David Hackl
Année : 2008
Scénariste : Patrick Melton, Marcus Dunstan
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Scott Patterson, Costas Mandylor, Tobin Bell, Betsy Russell, Julie Benz...


L'HISTOIRE : Le lieutenant Hoffman est le seul héritier des plans machiavéliques de Jigsaw. Il est promu capitaine après avoir libéré la petite fille retenue prisonnière du tueur au puzzle. Malheureusement pour lui, l'agent Strahm n'est pas mort et le soupçonne fortement d'avoir était l'un des complices du tueur au puzzle. Hoffman va devoir jouer serré s'il ne veut pas éveiller d'autres soupçons. Dans le même temps, il place cinq personnes dans une nouvelle salle de jeu...

MON AVIS : Changement de réalisateur pour Saw 5 ! Darren Lynn Bouseman, auteur des chapitres 2, 3 et 4 laisse la place à David Hackl, qui ne débarque pas de nulle part pour autant. Ce dernier a en effet été chef décorateur sur Saw 2, Saw 3, Saw 4 mais aussi assistant-réalisateur de la seconde équipe sur Saw 3 et Saw 4. Bref, c'est un membre de la famille qui connait bien les codes de la saga initiée par James Wan en 2004. Il faut avouer que l'entreprise n'est pas évidente pour David Hackl car pour son premier film en tant que réalisateur, il doit composer avec un personnage... mort ! Et qui est en plus la star du film ! Pas simple mais on fait confiance aux scénaristes pour nous trouver le moyen de faire réapparaître Jigsaw d'une manière ou d'une autre. La solution qu'ils ont trouvé n'est pas plus bête qu'une autre : faire de multiples flash-back pour nous en apprendre toujours plus sur le passé de John Kramer ! Tobin Bell peut donc reprendre son rôle de tueur au puzzle sans problème et y aller de ses explications sur son système de rédemption assez violent mais d'une grande utilité selon lui. Si Jigsaw apparaît dans de nombreuses scènes, il n'est pas pour autant le personnage central de Saw 5. Ici, c'est bien le lieutenant Hoffman qui tient le rôle de protagoniste principal. Toujours interprété par Costas Mandylor, on va découvrir pourquoi ce policier s'est associé à Jigsaw et comment il en est arrivé à devenir son véritable bras droit, alors qu'on pensait qu'il s'agissait d'Amanda. Ce qui est vraiment bien dans Saw 5, ce sont toutes ces séquences qui nous renvoient aux films précédents, avec la préparation des différents pièges qu'on a eu plaisir à voir en action. Toujours aussi malin, le scénario tient la route et reste cohérent, jusque dans les moindres détails, un exploit en somme. Attention tout de même à bien connaître les quatre premiers épisodes sous peine d'être totalement paumé ! Avec une approche beaucoup plus portée sur le thriller et sur l'ambiance, Saw 5 ne se prive tout de même pas de ce qui a fait le succès de la saga : les pièges et les supplices des victimes. Si l'agent Strahm réchappe d'un piège en s'auto-trachéotomisant, à la grande surprise d'Hoffman qui n'avait pas prévu ça, c'est un groupe de cinq individus qui va devoir jouer aux jeux macabres d'Hoffman, qui devient donc l'héritier de Jigsaw et doit poursuivre son oeuvre selon les règles imposées par ce dernier. Car même mort, c'est bien le tueur au puzzle qui a les cartes en main. Moins gore que les deux précédents films, Saw 5 contient toutefois quelques morceaux de bravoure bien sanguinolents, à l'image du piège dans lequel il faut mettre son bras dans un conduit qui contient une lame de scie circulaire en action ! Vous imaginez bien les dégâts, je ne vous fais pas de dessin. J'ai également bien apprécié la première séquence et sa référence au fameux pendule d'Edgar Poe. Bien sûr, un film de la saga ne serait rien sans un final renversant et celui de Saw 5 ne déroge pas à la règle, avec un ultime rebondissement peut-être moins marquant que dans les films précédents mais qui laisse une porte grande ouverte pour Saw 6, qui sera réalisé l'année suivante. Dans mon souvenir, Saw 5 était l'un des épisodes les plus faibles de la série. En fait, il est plutôt pas mal, les flash-back y étant pour beaucoup. Assez bien rythmé, il n'ennuie pas et se montre intriguant, possède un bon suspense et la réalisation est maîtrisée. David Hackl s'en est plutôt bien sorti en accentuant le côté "enquête" et l'aspect thriller. Une bonne suite en fait !

NOTE : 4/6



VENDREDI 13 CHAPITRE 2 : LE TUEUR DU VENDREDI

VENDREDI 13 CHAPITRE 2 : LE TUEUR DU VENDREDI
(Friday the 13th part 2)

Réalisateur : Steve Miner
Année : 1981
Scénariste : Ron Kurz
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : Betsy Palmer, Amy Steel, John Furey, Kirsten Baker, Warrington Gillette...


L'HISTOIRE : Un nouveau projet de colonie est sur le point de voir le jour, non loin du lieu du drame qui a ensanglanté le camp de vacances de Crystal Lake cinq ans plus tôt. Paul a fait venir de nombreux moniteurs pour parfaire leur apprentissage, dont Ginny, sa petite amie. Au coin du feu, il leur raconte l'histoire tragique de Jason Voorhees et de sa mère, une histoire qui fait dorénavant partie du folklore local. Mais est-ce seulement une légende ? Jason est-il réellement mort noyé comme les autorités l'affirment ? Ou serait-ce lui qui est revenu se venger, comme vont l'apprendre à leur dépens les moniteurs du nouveau camp ?

MON AVIS : Après le succès inattendu de Vendredi 13 en 1980, le studio Paramount est conscient d'avoir une poule aux œufs d'or et lance rapidement la production d'une suite. C'est dès l'année suivante, en 1981 donc, que débarque sur les écrans Vendredi 13 chapitre 2 - Le Tueur du Vendredi. Sean S. Cunningham ne rempile pas au poste de réalisateur. C'est le débutant Steve Miner qui s'y colle, ayant été producteur associé sur le premier film. Niveau scénario, la lourde tâche de succéder à Victor Miller incombe à Ron Kurz. N'ayant que peu de temps pour rédiger une histoire correcte, le film devant être rapidement proposé aux spectateurs, Kurz fait ce qu'il peut et rate parfois le coche. En témoigne la séquence d'introduction qui fait réapparaître le personnage d'Alice (Adrienne King), unique survivante du premier épisode. A grand coup de flash-backs issu des cauchemars d'Alice, on revoit la scène finale de Vendredi 13, avec la rectification du prénom de Jason, appelé Jackie dans la VF du film de 1980. Jusque là, il n'y a rien à reprocher au scénario. Sauf qu'Alice habite en ville et qu'elle va se faire occire par un mystérieux tueur qui a déposé la tête décapitée de Mme Voorhees dans son frigo. Pourquoi pas me direz-vous mais bon, on sait tous qu'il s'agit de Jason et le savoir déambuler en ville ne me parait pas très crédible. Bref. On fait un saut dans le temps de cinq ans ensuite, afin de nous présenter une nouvelle équipe de moniteurs. Handicapé en fauteuil roulant, fille sexy, guignol de service, brun au regard ténébreux et autres stéréotypes se partagent l'affiche, ce qui deviendra un passage obligé dans les futures suites. Parmi tout le casting, on retient tout de même la charmante Amy Steel, petite blondinette qui deviendra rapidement le personnage principal du film et peut-être l'un des plus intéressants de toute la série, de par sa combativité lors du final. La caméra de Steve Miner joue les perverses en filmant au plus près les courbes et les fessiers de son casting féminin, surtout celui de Kirsten Baker d'ailleurs, qui nous gratifiera d'un nu intégral lors d'une séance de bain de minuit. Cette même caméra se montre assez à l'aise pour créer un semblant de suspense, filmant les pieds du mystérieux individu qui épie les nouveaux arrivants ou jouant avec la subjectivité, comme son illustre modèle. Des efforts louables mais un peu vain en fait, puisque l'identité du tueur se devine dès le début, et je ne parle même pas des spectateurs actuels qui découvriraient en 2017 le film. Impossible de n'avoir jamais entendu parler de Jason Voorhees. Qu'importe ce détail, cette suite est-elle à la hauteur et surtout, comporte-t-elle son lot de morts violentes ? Dans mon souvenir, ce Tueur du Vendredi n'était qu'un vague remake du premier. En le revoyant pour cette chronique, je le réévalue à la hausse. Son principal défaut est d'être assez anémique en terme de mort durant la première heure. Seulement 4 victimes en 50 minutes, c'est peu pour un slasher. Qui plus est, en terme de violence graphique, Le Tueur du Vendredi se montre un peu moins gore que son prédécesseur, Tom Savini n'étant pas de la partie. On aura tout de même droit à une strangulation au fil de fer barbelé, à un coup de marteau venant s'enfoncer dans un crâne, à une machette planté en plein visage, à un égorgement avec cette même machette ou à une lance traversant le corps de deux moniteurs faisant l'amour (idée pompée sur La Baie Sanglante, en moins réussie dans le cas présent). Ça reste un peu léger pour ma part, une suite se devant de jouer avec la surenchère, ce qui n'est pas franchement le cas ici, sauf pour la séquence topless déjà citée plus haut. Par contre, la mise en scène de Steve Miner est supérieur à celle de Sean S. Cunningham. Plus fluide, plus dynamique, elle permet de maintenir un certain rythme même quand il ne se passe pas grand chose à l'écran. Elle devient même franchement efficace lors de la dernière demi-heure, qui va voir s’accélérer les rebondissements et les situations critiques, comme si Steve Miner venait de se rendre compte qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps pour caser la fin. On découvre enfin Jason dans toute sa splendeur (bon, ok, avec son sac à patate sur la tête, il est encore loin de la figure iconique de Boogeyman !) et il est déjà animé d'une certaine volonté à finir le travail commencé, encaissant assez bien les coups, même de machette ! Un final vraiment cool, assez tendu, qui joue agréablement sur les ambiances et bénéficie de la partition stridente d'Harry Manfredini, qui, même si elle lorgne sur celle de Psychose de Bernard Hermann, se montre efficace. Si Le Tueur du Vendredi n'innove en rien et se montre assez classique, se contentant de reprendre la formule de Vendredi 13, si on sent fortement des influences du Halloween de John Carpenter dans la mise en scène, si l'aura de Psychose plane sur le film avec cette pièce délabrée contenant un autel funéraire sur lequel est déposé la tête de maman Voorhees, il n'en reste que le film ne déçoit que par son manque de gore car au niveau de l'atmosphère et de l'ambiance, il est plus réussi que le premier volet. Une suite correcte donc, que j'ai plus apprécié lors de cette nouvelle vision. Pour l'anecdote, la fameuse scène de l'empalement devait être beaucoup plus graphique à l'origine, montrant la lance perforant les deux corps. De même, la scène de sexe qui précède était plus longue et montrait la nudité intégrale de l'actrice Marta Kober. Mais le studio découvrit que cette dernière était mineure et à donc décidé de tout supprimer. Il existe une photo montrant les deux corps empalés. La censure américaine a exigée 48 secondes de coupes au niveau des meurtres. Le film a été présenté 8 fois à la MPAA, qui lui a attribué un X à chaque fois.

BODYCOUNT : 9 morts

NOTE : 4/6



VENDREDI 13 (1980)

VENDREDI 13
(Friday the 13th)

Réalisateur : Sean S. Cunningham
Année : 1980
Scénariste : Victor Miller
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : Betsy Palmer, Adrienne King, Jeannine Taylor, Robbi Morgan, Kevin Bacon...


L'HISTOIRE : En 1957, un petit garçon meurt noyé dans un lac durant son séjour dans le camp de vacances de Crystal Lake, suite à la négligence des moniteurs. L'année suivante, une série de meurtres ensanglante la colonie, entraînant la fermeture du camp. Vingt ans plus tard environ, Steve Christy décide de rouvrir le camp et embauche six moniteurs pour l'aider à tout remettre en ordre et à effectuer des travaux de rénovation. Le jour d'arrivée des moniteurs est un vendredi 13. Une date fatidique pour la plupart d'entre-eux puisqu'ils vont se faire décimer un à un par un mystérieux tueur...

MON AVIS : En 1971, Mario Bava réalise La Baie Sanglante, qui met en avant une série de meurtres à l'arme blanche assez violente. Sans le savoir, le réalisateur italien a posé les bases d'un nouveau genre horrifique, le slasher. D'autres films marcheront sur ses traces (Black Christmas en 1974, et Halloween en 1978), mais il faudra attendre l'année 1980 pour que soit réalisé le film précurseur, celui qui déclenchera un véritable raz de marée et popularisera le slasher movie sur les écrans. Ce film, c'est évidemment le Vendredi 13 de Sean S. Cunningham. Ce dernier a produit en 1972 le second film de Wes Craven, La Dernière Maison sur la Gauche. Il cherche depuis à renouveler avec le succès. Il a repéré que John Carpenter vient de triompher avec un film d'horreur, Halloween. Ce sera donc dans cette voie qu'il cherchera la recette qui lui fera engranger des tas de billets verts. Il trouve le titre "Vendredi 13" et demande au scénariste Victor Miller d'écrire une histoire avec des morts violentes. Ce dernier va donc rédiger un scénario assez simpliste mais qui réserve son lot de séquences chocs, à intervalle assez régulier. Il privilégie également le suspense, place ses protagonistes dans un cadre réaliste (une colonie de vacances abandonnée, située dans un bois et près d'un lac) et surtout, il ne dévoile pas l'identité du tueur fou qui va massacrer les moniteurs avec une certaine originalité. De son côté, Sean S. Cunningham parvient à récupérer environ 550 000$ pour réaliser le film. Il s'adjoint le talentueux Tom Savini pour concevoir les effets gores ainsi qu'une flopée d'acteurs débutants dont Kevin Bacon et Adrienne King entre autres. Au final, le succès a-t-il été au rendez-vous ? Si vous êtes fans du genre, vous connaissez déjà la réponse ! Rien que pour son premier week-end aux USA, Vendredi 13 rafle la mise et rapporte 5,816,321$ ! Au niveau mondial, le film rapporte 59,754,601$. Un succès phénoménal donc, qui allait engendrer une flopée de suites officielles mais aussi faire apparaître sur les écrans des centaines de slasher movies durant la décennie 80. On peut encore se demander de nos jours qu'est-ce qui a fait que ce film ait connu un tel succès. Revu pour pouvoir vous donner mon avis éclairé (bah quoi, j'ai le droit de me la péter un peu non ?), j'avoue que j'ai un peu de mal à comprendre l'engouement des spectateurs de l'époque. Attention, j'aime bien ce film et je l'ai revu avec plaisir. Mais force est de constater qu'il n'a rien de renversant non plus. On est en 1980, on a déjà eu droit à L'Exorciste, à Zombie, à Massacre à la Tronçonneuse, à Carrie au Bal du Diable ou aux Dents de la Mer par exemple. Des films nettement supérieur à Vendredi 13 en terme de qualité, de scénario, de mise en scène, de jeu d'acteurs. Alors quoi ? Bien sûr, les meurtres orchestrés par Tom Savini y sont surement pour quelque chose. Hache plantée en plein visage, pointe qui ressort par la gorge (celle de Kevin Bacon), gorge tranchée au couteau, flèche qui transperce un œil ou décapitation à la machette font partie des  quelques joyeusetés proposées par le spécialiste des FX gores. Le suspense est assez bien entretenu, avec notamment l'utilisation de la caméra subjective, qui nous met à la place du tueur lui-même mais aussi par la partition musicale composée par Harry Manfredini. La fameuse musique avec le "Tchi Tchi Ha Ha" fait son petit effet et deviendra le thème référence de toute la saga. L'ambiance bonne enfant qui règne parmi les moniteurs de la colonie contraste bien avec l'angoisse qui va venir les saisir par la suite. Le dernier quart d'heure, qui met Alice en vedette (jouée par Adrienne King) mais aussi la désormais célèbre Mme Voorhees (Betsy Palmer) est franchement réussi et joue avec les nerfs du spectateur à travers une course-poursuite angoissante qui réserve quelques rebondissements. Dire que ce premier Vendredi 13 n'est pas un chef-d'oeuvre est une évidence. Nier que ce film possède une certaine efficacité serait d'une mauvaise foi absolue. Avec son scénario quelconque et ses personnages pas assez travaillés (ca n'intrigue personne que plusieurs monos manquent à l'appel ? Bah non apparemment ! Et puis ce serait bête d'arrêter une party de Strip-Monopoly !), Vendredi 13 fait certes pâle figure face aux grands classiques de l'horreur mais possède un capital sympathie certain et possède des atouts qui rendent sa vision toujours aussi agréable. Quoi qu'on puisse dire ou penser sur ce film de Sean S. Cunningham, qu'on l'apprécie ou qu'on le déteste, il reste le maître-étalon du slasher, celui par qui tout a commencé et rien que pour ça, il mérite sa place d'oeuvre phare du genre. A noter que la VF du film change le prénom Jason en Jackie. Une erreur amusante qui sera réajustée dans le film suivant.

BODYCOUNT : 9 morts + Mme Voorhees + 1 serpent

NOTE : 4/6


VENDREDI 13 (2009)

VENDREDI 13
(Friday the 13th)

Réalisateur : Marcus Nispel
Année : 2009
Scénariste : Damian Shannon, Mark Swift
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Danielle Panabaker, Jared Padaleck , Amanda Righetti, Derek Mears, Julianna Guill...


L'HISTOIRE : Une bande d'amis va passer le week-end dans une luxueuse maison de vacances, située à Crystal Lake. Ils ignorent que vingt ans auparavant, le camp de vacances a été le lieu de multiples meurtres perpétrés par Mme Voorhees, qui a assassiné tous les moniteurs à qui elle reprochait de ne pas avoir surveillé son jeune fils handicapé Jason, qui serait mort noyé dans le lac. Malheureusement pour eux, Jason n'est pas mort et sa soif de vengeance est loin d'être apaisée. Dans le même temps, Clay Miller, un jeune homme solitaire, tente de retrouver sa sœur disparue à Crystal Lake depuis six mois...

MON AVIS : En 1980, le réalisateur Sean S. Cunningham offre aux spectateurs avec Vendredi 13 le premier chapitre d'une saga à la longévité spectaculaire, symbole du genre horrifique qualifié de "slasher movie". Une saga qui impose dès l'épisode 2 (Le Tueur du Vendredi) un boogeyman du nom de Jason Voorhees, qui deviendra culte grâce à un accessoire trouvé dans l'épisode 3 (Meurtres en trois dimensions) : un masque de hockey ! En 2009, ce n'est pas une nouvelle suite qui va venir tâcher d'hémoglobine les écrans mais un reboot réalisé par Marcus Nispel, celui-là même qui a remis au goût du jour de manière assez efficace il faut bien le reconnaître la tronçonneuse de Leatherface dans sa version de Massacre à la Tronçonneuse en 2003. Pour aborder sa version de Vendredi 13, Marcus Nispel et ses deux scénaristes, Damian Shannon et Mark Swift, veulent innover un peu et faire de Jason un tueur beaucoup moins rigide, beaucoup moins mécanique, moins "robotisé". En gros, il veulent rendre à Jason un peu d'intelligence et en faire un prédateur capable de penser et de concevoir des stratagèmes pour attirer ses victimes. Il en va de même pour son comportement et sa faculté à apparaître partout comme par enchantement. Car non, Jason n'est pas une entité fantastique, un spectre revanchard pour Marcus Nispel. C'est un humain à la puissance physique certes décuplée, mais qui ne possède aucun pouvoir extraordinaire. D'où l'idée ingénieuse d'avoir créée sous Crystal Lake toute une galerie de tunnels qui débouche un peu partout (dans les bois, près du lac, près des habitations...), permettant donc à Jason de se rendre où il veut de manière plus rationnelle. Toutes ces bonnes intentions suffisent-elles à faire de ce Vendredi 13 (2009) un bon Vendredi 13 et un bon slasher ? La réponse est oui ! Marcus Nispel et son équipe connaissent bien leur classique et savent très bien ce que veulent voir les fans de la saga : des ados un peu benêts qui aiment picoler ou fumer de l'herbe, des meurtres brutaux et sanglants, un Jason iconique, un peu d'humour et des jolies filles n'hésitant pas à montrer leurs nichons ! Tout ces éléments, on les retrouve dans Vendredi 13 (2009), quelle aubaine ! Ne prenant pas les spectateurs pour des débiles, Marcus Nispel nous refait la scène finale du film de 1980 dès l'introduction pour mieux pouvoir s'émanciper et proposer sa vision du mythe. Avec son Jason toujours aussi monolithique (Kane Hodder a passé le relais à Derek Mears) tout en étant plus méthodique, et qui, grosse nouveauté, se met à courir après ses victimes, Marcus Nispel nous livre un slasher musclé et percutant, qui dépoussière la saga sans toutefois occulter tous les codes qui ont fait son succès. On reste en territoire connu et pour ma part, ce retour aux sources est salutaire. Jason va en Enfer et Jason X étaient certes originaux, tentant d'apporter des nouveautés dans une saga formatée depuis les 80's mais personnellement, j'ai apprécié avec Vendredi 13 (2009) de retourner simplement dans les bois et les environs de Crystal Lake pour assister aux exactions de notre brave Jason. Et j'ai trouvé très sympa tous les petits clins d'oeil et détails qui rappellent les films précédents, notamment les quatre premiers en particulier. Au début du film, Jason porte son sac de patate en guise de masque comme dans l'épisode 2 et 3 avant de trouver le fameux masque de hockey qui fera sa gloire. Sympa. Niveau meurtres, on reste dans le classique, simple mais efficace : coup de machette à gogo (dont un superbe planté de machette dans le crâne d'une fille cachée sous un ponton), flèche planté dans un œil ou jet d'hache dans le dos constituent la majorité des réjouissances proposées, le tout avec moult gerbes de sang. Jason retrouve de sa superbe dans ce reboot et s'il se montre un brin moins inventif que dans d'autres épisodes, son côté brutal façon rouleau-compresseur est vraiment bien mis en avant. Parmi les personnages féminins en danger, on trouve plusieurs actrices vraiment charmantes : Danielle Panabaker (vue dans The Ward, Piranha 3DD, The Crazies ou plus récemment dans la série télé Flash) joue l'héroïne principale qui va tenter de survivre le plus longtemps possible face à Jason ; Amanda Righetti joue la sœur disparue du héros (Jared Padalecki) pendant que la blonde Willa Ford et la brune America Olivo se dénude pour notre plus grand plaisir. Un péché qui sera bien sûr puni de manière violente par Jason. On retiendra également le physique des plus attirants de la ravissante Julianna Guill, dont les seins volcaniques nous sont offerts gracieusement en pâture. Marcus Nispel n'a pas lésiné sur le mélange horreur / érotisme qui a fait la réputation de la saga et les fans seront donc ravis d'avoir un "fan service" de qualité. Franchement bien foutu, divertissant, nerveux comme il faut, sans aucun temps morts, ce Vendredi 13 (2009) à la sauce néo-slasher est une petite bouffée d'oxygène et se classe aisément parmi les meilleurs films de la saga débutée en 1980. Jason a sûrement de beaux jours devant lui vu que le film a bien cartonné au box-office. Tant mieux !

NOTE : 4/6



LA MAISON DE LA MORT

LA MAISON DE LA MORT
(The Old Dark House / Une Soirée Étrange / La Maison Grise)

Réalisateur : James Whale
Année : 1932
Scénariste : Benn W. Levy
Pays : Etats-Unis
Genre : Epouvante
Interdiction : /
Avec : Boris Karloff, Melvyn Douglas, Charles Laughton, Gloria Stuart, Lilian Bond...


L'HISTOIRE : Surpris par un orage et une pluie diluvienne, des voyageurs égarés trouvent refuge dans une demeure lugubre, appartenant à l’étrange famille Femm. Ils y rencontrent d’inquiétants personnages : Horace, le blafard maître de maison, sa sœur Rebecca, sourde et religieuse obsessionnelle, ou encore Morgan, le domestique défiguré et muet, sujet à des crises de violence lorsqu’il boit. L'atmosphère est lourde et menaçante, et la nuit s’annonce longue…

MON AVIS : Après le succès colossal de son Frankenstein en 1931, qui révéla Boris Karloff entre autres, le réalisateur James Whale poursuit sur sa lancée dès l'année suivante en adaptant un roman de J.B. Priestley. Avec La Maison de la Mort, qui s'appelait à l'époque Une Soirée Étrange, ce qui colle d'ailleurs bien plus avec le contenu du film, James Whale nous propose l'un des premiers films jouant avec les codes des maisons hantées même si celle du film ne l'est pas. Voyageurs égarés durant une nuit orageuse trouvant refuge dans une bâtisse lugubre, propriétaires aux comportements étranges, majordome patibulaire au regard de fou, bruits inquiétants à l'étage, couloirs sombres, secret de famille inavouable et sentiment de menace imminente sont les ingrédients principaux de La Maison de la Mort. Mais à bien y regarder, le film de James Whale ne joue pas dans la même cour que Frankenstein, oeuvre d'épouvante pure quand La Maison de la Mort s'apparente plus à un film mêlant l'épouvante a des éléments de comédie, mais sans toutefois être une comédie fantastique. Le film tient en équilibre sur ces deux genres sans jamais vouloir en choisir un franchement. Les scènes typiquement "épouvante" sont les plus réussies et on retrouve alors tout la maestria de Whale pour créer une ambiance macabre, utilisant les décors intérieurs et les éléments extérieurs (la pluie, le vent) avec ingéniosité. Les jeux d'ombres et de lumières participent également à rendre l'atmosphère moite et suffocante. La pauvre Gloria Stuart en fera d'ailleurs les frais, terrifiée à de nombreuses reprises au cours du film. Ses expressions de visage, sa gestuelle même, rappelle la grande époque du cinéma d'épouvante expressionniste allemand. Boris Karloff est évidemment l'un des éléments majeurs faisant naître la peur chez les protagonistes du film. Majordome muet, balafré, à la stature imposante, ne donnant pas l'impression d'être très accommodant, et ayant la réputation de devenir violent lorsqu'il boit trop, il en impose vraiment à l'écran et se révèle être l'une des principales raisons de visionner La Maison de la Mort. Le problème avec ce film de Whale, c'est qu'il est extrêmement bavard et que certaines séquences de dialogues ne sont pas franchement intéressantes. Tout comme la romance désuète entre l'acteur Melvyn Douglas et une danseuse de cabaret interprétée par Lilian Bond. Ces scènes viennent amoindrir le rythme et casse l'ambiance par à coups, ce qui est dommage. Le jeu des acteurs, assez statique lors de ces séquences, font presque penser à du théâtre filmé. Outre les acteurs précités, on trouve également parmi le casting Charles Laughton, acteur vénérable et réalisateur du culte La Nuit du Chasseur, ainsi qu'Ernest Thesiger, futur docteur Pretorius de La Fiancée de Frankenstein. Ce dernier interprète Horace Femm, propriétaire de la demeure avec sa sœur Rebecca Femm (Eva Moore). Deux personnages très bizarres, surtout Rebecca, vieille bigote à moitié sourde qui n'inspire pas la confiance. Plus le film avance, plus on s'interroge sur ce qu'il y a à l'étage supérieur de la demeure. Le final nous l'apprendra, dans une ambiance bien barrée qui fait monter la tension crescendo. On appréciera également le côté érotique du film. Un érotisme suave et bien sûr suggéré mais néanmoins bien présent, en témoigne la chemise de nuit qu'enfile Gloria Stuart. Le terrible code Hays n'était pas encore en vigueur en 1932 sinon, nul doute que la censure aurait durement frappé cette séquence, totalement inoffensive de nos jours. Alternant le très bon avec le moins bon, La Maison de la Mort a donc le cul entre deux chaises et même s'il est très intéressant et plaisant à regarder, il n'atteint pas le niveau d'excellence des autres films du genre réalisé par James Whale pour ma part. Ce qui ne doit pas vous empêcher de participer, vous aussi, à cette "soirée étrange"...

* Disponible en DVD chez ELEPHANT FILMS



LA LA LAND

LA LA LAND
(La La Land)

Réalisateur : Damien Chazelle
Année : 2016
Scénariste : Damien Chazelle
Pays : Etats-Unis, Hong-Kong
Genre : Romance, Comédie musicale
Interdiction : /
Avec : Ryan Gosling, Emma Stone, Rosemarie DeWitt, Terry Walters, Callie Hernandez...


L'HISTOIRE : Au cœur de Los Angeles, une actrice en devenir prénommée Mia sert des cafés entre deux auditions. De son côté, Sebastian, passionné de jazz, joue du piano dans des clubs miteux pour assurer sa subsistance. Tous deux sont bien loin de la vie rêvée à laquelle ils aspirent. Le destin va réunir ces doux rêveurs, mais leur coup de foudre résistera-t-il aux tentations, aux déceptions, et à la vie trépidante d’Hollywood ?

MON AVIS : En 2014, le réalisateur américain Damien Chazelle, qui est aussi scénariste à ses heures perdues, a surpris son monde avec Whiplash, impressionnante plongée dans l'univers du jazz et de la batterie. Un drame puissant qui fut acclamé unanimement par la presse et le public. Deux ans plus tard, Chazelle fait son retour au cinéma avec La La Land, un film qui fait toujours la part belle au jazz mais pas uniquement cette fois. L'art du cinéma vient en effet se mélanger à celui de la musique à travers ses deux héros, pour mieux mettre en avant des thématiques et des problématiques ancrées dans la réalité de tous les jours. Et Chazelle le fait dans une forme inattendue : celui de la comédie musicale. Mais attention : on parle ici de comédie musicale au sens noble du terme, à savoir ces films des années 50 qui firent les beaux jours des spectateurs : Chantons sous la pluie, Tous en scène, Un Américain à Paris, Beau Fixe sur New YorkBrigadoon ou bien encore La Belle de Moscou entre autres. Des films féeriques, aux numéros de danses exécutés à la perfection. Avec La La Land, Damien Chazelle rend un vibrant hommage à tout un pan du cinéma d'antan. La spectaculaire séquence d'introduction, sur une autoroute totalement bloquée par un gigantesque bouchon, procure d'entrée de jeu des frissons : les conducteurs, les passagers sortent des voitures à l'arrêt et se livrent à un prodigieux ballet urbain qui en met plein la vue tant la maîtrise, aussi bien des danseurs que du réalisateur, est totale. Car la scène est tournée en un seul plan, on imagine bien la minutie des répétitions pour arriver à un tel résultat. Cette séquence permet l'introduction des deux personnages qui vont nous faire vivre un joli moment de cinéma : Mia (Emma Stone) et Sébastian (Ryan Gosling). Elle, rêve de devenir actrice, enchaînant les castings sans succès ; lui, pianiste émérite, rêve de gérer un bar d'ambiance dédié à la musique jazz. Le destin va les faire se croiser et nous de suivre leur parcours de vie, fait de joie, de peine mais surtout de passion intense pour leur rêve personnel. Le tout sur de nombreux numéros de danse servis par des chansons originales qui participent pleinement à créer la magie visuelle et sensorielle ressentie par le spectateur durant la vision du film. La très jolie scène en haut d'une colline, visuellement sublime, dans laquelle Emma Stone et Ryan Gosling se livrent à un numéro de danse vraiment rafraîchissant et envoûtant, nous embarque définitivement dans cet univers coloré et enchanteur. Il faut dire que l'alchimie entre les deux acteurs fonctionne à plein régime. Emma Stone et sa jolie frimousse se montre touchante, espiègle et attachante. Sa voix est en plus vraiment agréable à écouter lors des passages chantés. Ryan Gosling, malgré des expressions de visage toujours un peu figées, se montre incroyablement à l'aise avec son personnage, étonne lors qu'il effectue des pas de danse chorégraphiés à la perfection, joue du piano avec passion. Un couple magique, réuni pour la troisième fois à l'écran, après Gangster Squad et Crazy Stupid Love. Pourtant, tout n'est pas rose dans La La Land. Même si on a un peu l'impression d'être dans le village des poupées des parcs Disney, l'illusion n'est qu'éphémère. Car nos deux héros ont un sacré problème, qui fait tout l'enjeu narratif du film : oui, Mia et Sebastian sont amoureux l'un de l'autre. Mais leur passion respective pour la musique et le cinéma va-t-elle autoriser une liaison sur la durée ? Pendant que Mia perd espoir en ne réussissant jamais ses castings, Sebastian renoue avec le succès en jouant dans un groupe de jazz moderne et enchaîne les tournées, délaissant Mia pour vivre pleinement sa passion. Car oui, la passion, la vraie, peut être destructrice si on veut la vivre à fond. Il faut faire des choix difficiles et les assumer, quitte à briser une relation ou la mettre en péril. La La Land est une vraie réussite, aussi bien sur le fond que sur la forme. Un film qui donne le sourire, joue avec diverses émotions, assume totalement son hommage aux films de Gene Kelly, Fred Astaire, Cyd Charisse et apporte une vraie bouffée d'oxygène dans un univers cinématographique formaté la plupart du temps. Chapeau Damien Chazelle !

NOTE : 5/6