VENDREDI 13 CHAPITRE 2 : LE TUEUR DU VENDREDI
(Friday the 13th part 2)
Réalisateur : Steve Miner
Année : 1981
Scénariste : Ron Kurz
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Slasher
Interdiction : -16 ans
Avec : Betsy Palmer, Amy Steel, John Furey, Kirsten Baker, Warrington Gillette...
L'HISTOIRE : Un nouveau projet de colonie est sur le point de voir le jour, non loin du lieu du drame qui a ensanglanté le camp de vacances de Crystal Lake cinq ans plus tôt. Paul a fait venir de nombreux moniteurs pour parfaire leur apprentissage, dont Ginny, sa petite amie. Au coin du feu, il leur raconte l'histoire tragique de Jason Voorhees et de sa mère, une histoire qui fait dorénavant partie du folklore local. Mais est-ce seulement une légende ? Jason est-il réellement mort noyé comme les autorités l'affirment ? Ou serait-ce lui qui est revenu se venger, comme vont l'apprendre à leur dépens les moniteurs du nouveau camp ?
MON AVIS : Après le succès inattendu de Vendredi 13 en 1980, le studio Paramount est conscient d'avoir une poule aux œufs d'or et lance rapidement la production d'une suite. C'est dès l'année suivante, en 1981 donc, que débarque sur les écrans Vendredi 13 chapitre 2 - Le Tueur du Vendredi. Sean S. Cunningham ne rempile pas au poste de réalisateur. C'est le débutant Steve Miner qui s'y colle, ayant été producteur associé sur le premier film. Niveau scénario, la lourde tâche de succéder à Victor Miller incombe à Ron Kurz. N'ayant que peu de temps pour rédiger une histoire correcte, le film devant être rapidement proposé aux spectateurs, Kurz fait ce qu'il peut et rate parfois le coche. En témoigne la séquence d'introduction qui fait réapparaître le personnage d'Alice (Adrienne King), unique survivante du premier épisode. A grand coup de flash-backs issu des cauchemars d'Alice, on revoit la scène finale de Vendredi 13, avec la rectification du prénom de Jason, appelé Jackie dans la VF du film de 1980. Jusque là, il n'y a rien à reprocher au scénario. Sauf qu'Alice habite en ville et qu'elle va se faire occire par un mystérieux tueur qui a déposé la tête décapitée de Mme Voorhees dans son frigo. Pourquoi pas me direz-vous mais bon, on sait tous qu'il s'agit de Jason et le savoir déambuler en ville ne me parait pas très crédible. Bref. On fait un saut dans le temps de cinq ans ensuite, afin de nous présenter une nouvelle équipe de moniteurs. Handicapé en fauteuil roulant, fille sexy, guignol de service, brun au regard ténébreux et autres stéréotypes se partagent l'affiche, ce qui deviendra un passage obligé dans les futures suites. Parmi tout le casting, on retient tout de même la charmante Amy Steel, petite blondinette qui deviendra rapidement le personnage principal du film et peut-être l'un des plus intéressants de toute la série, de par sa combativité lors du final. La caméra de Steve Miner joue les perverses en filmant au plus près les courbes et les fessiers de son casting féminin, surtout celui de Kirsten Baker d'ailleurs, qui nous gratifiera d'un nu intégral lors d'une séance de bain de minuit. Cette même caméra se montre assez à l'aise pour créer un semblant de suspense, filmant les pieds du mystérieux individu qui épie les nouveaux arrivants ou jouant avec la subjectivité, comme son illustre modèle. Des efforts louables mais un peu vain en fait, puisque l'identité du tueur se devine dès le début, et je ne parle même pas des spectateurs actuels qui découvriraient en 2017 le film. Impossible de n'avoir jamais entendu parler de Jason Voorhees. Qu'importe ce détail, cette suite est-elle à la hauteur et surtout, comporte-t-elle son lot de morts violentes ? Dans mon souvenir, ce Tueur du Vendredi n'était qu'un vague remake du premier. En le revoyant pour cette chronique, je le réévalue à la hausse. Son principal défaut est d'être assez anémique en terme de mort durant la première heure. Seulement 4 victimes en 50 minutes, c'est peu pour un slasher. Qui plus est, en terme de violence graphique, Le Tueur du Vendredi se montre un peu moins gore que son prédécesseur, Tom Savini n'étant pas de la partie. On aura tout de même droit à une strangulation au fil de fer barbelé, à un coup de marteau venant s'enfoncer dans un crâne, à une machette planté en plein visage, à un égorgement avec cette même machette ou à une lance traversant le corps de deux moniteurs faisant l'amour (idée pompée sur La Baie Sanglante, en moins réussie dans le cas présent). Ça reste un peu léger pour ma part, une suite se devant de jouer avec la surenchère, ce qui n'est pas franchement le cas ici, sauf pour la séquence topless déjà citée plus haut. Par contre, la mise en scène de Steve Miner est supérieur à celle de Sean S. Cunningham. Plus fluide, plus dynamique, elle permet de maintenir un certain rythme même quand il ne se passe pas grand chose à l'écran. Elle devient même franchement efficace lors de la dernière demi-heure, qui va voir s’accélérer les rebondissements et les situations critiques, comme si Steve Miner venait de se rendre compte qu'il ne lui restait plus beaucoup de temps pour caser la fin. On découvre enfin Jason dans toute sa splendeur (bon, ok, avec son sac à patate sur la tête, il est encore loin de la figure iconique de Boogeyman !) et il est déjà animé d'une certaine volonté à finir le travail commencé, encaissant assez bien les coups, même de machette ! Un final vraiment cool, assez tendu, qui joue agréablement sur les ambiances et bénéficie de la partition stridente d'Harry Manfredini, qui, même si elle lorgne sur celle de Psychose de Bernard Hermann, se montre efficace. Si Le Tueur du Vendredi n'innove en rien et se montre assez classique, se contentant de reprendre la formule de Vendredi 13, si on sent fortement des influences du Halloween de John Carpenter dans la mise en scène, si l'aura de Psychose plane sur le film avec cette pièce délabrée contenant un autel funéraire sur lequel est déposé la tête de maman Voorhees, il n'en reste que le film ne déçoit que par son manque de gore car au niveau de l'atmosphère et de l'ambiance, il est plus réussi que le premier volet. Une suite correcte donc, que j'ai plus apprécié lors de cette nouvelle vision. Pour l'anecdote, la fameuse scène de l'empalement devait être beaucoup plus graphique à l'origine, montrant la lance perforant les deux corps. De même, la scène de sexe qui précède était plus longue et montrait la nudité intégrale de l'actrice Marta Kober. Mais le studio découvrit que cette dernière était mineure et à donc décidé de tout supprimer. Il existe une photo montrant les deux corps empalés. La censure américaine a exigée 48 secondes de coupes au niveau des meurtres. Le film a été présenté 8 fois à la MPAA, qui lui a attribué un X à chaque fois.
BODYCOUNT : 9 morts
NOTE : 4/6
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