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Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




dimanche 31 août 2014

THE LAST DAYS ON MARS

THE LAST DAYS ON MARS
(The Last Days on Mars)

Réalisateur : Ruairi Robinson
Année : 2013
Scénariste : Clive Dawson
Pays : Angleterre, Irlande
Genre : Science-Fiction
Interdiction : /
Avec : Liev Schreiber, Elias Koteas, Romola Garai, Olivia Williams, Patrick Joseph Byrnes...


L'HISTOIRE : L'équipage d'une mission spatiale sur Mars n'a plus qu'à attendre 19h avant de pouvoir enfin regagner la terre après six mois de recherche infructueuse sur une possible trace de vie sur la planète rouge. C'est alors que l'un des scientifiques découvre l'existence d'une bactérie. En voulant approfondir sa découverte sur le terrain, il est victime d'un accident. La mission de sauvetage va alors tourner au drame, le scientifique, déclaré mort, semblant avoir été infecté par cette bactérie qui défie les lois de la physique en lui redonnant la vie... et une bonne dose d'agressivité en prime. Les dernières heures sur Mars ne vont pas être de tout repos pour les membres de l'équipage...

MON AVISRuairi Robinson aime la science-fiction. Pour preuve, ses premiers courts-métrages prennent place dans ce genre populaire et apprécié. Le réalisateur cite d'ailleurs l'excellent The Thing ou L'invasion des profanateurs comme étant ses films de chevet. Quand il reçoit le scénario de Clive Dawson, mettant en scène un mission spatiale sur Mars se trouvant confrontée à une bactérie transformant l'équipage en zombie, il saute sur l'occasion et réalise donc son premier long métrage dans son genre favori. La planète rouge a souvent été le lieu d'action de nombreux films de S-F, je citerai à titre d'exemple Aelita (1924), The Angry Red Planet (1959), Robinson Crusoé sur Mars (1964), Total Recall (1990), Planète Rouge (2000), Doom (2005), Mission to Mars (2000), Stranded (2001) ou bien encore Ghosts of Mars (2001). On ne nommera pas les films dans lesquels les martiens débarquent sur notre charmante planète Terre tant ils sont légions. Bref, le but de Ruairi Robinson avec The Last Days on Mars est d'offrir aux spectateurs un film de S-F "old school" comme il le dit lui-même, tout en affichant clairement ses préférences cinématographiques. Pari réussi puisque son film se révèle plaisant, divertissant et joliment mis en scène. Certes, il n'a rien de franchement novateur ni de profondément original mais il séduit, notamment par ses superbes décors qui créent l'illusion (le tournage a été effectué en Jordanie dans des décors naturels ressemblant à s'y méprendre à ceux qui peut trouver sur Mars), par la qualité des costumes, par le design des vaisseaux de transports et de la station, qui donnent une vraie crédibilité à l'ensemble, ne jouant pas sur un aspect trop futuriste (le film étant censé se déroulé dans une quinzaine d'années environ dixit le réalisateur...) et se révélant donc proche des images que l'on peut voir à la télévision, ce qui permet une identification rapide et donc un ressenti réaliste. Le casting est lui aussi bien en place, avec un Liev Schreiber en tête d'affiche qui va voir son personnage prendre de plus en plus de place à l'écran au cours de l'aventure. Une aventure qui ne privilégie pas vraiment l'action mais plutôt l'ambiance, qui prend son temps, qui nous fait vivre avec ses héros le mal de l'espace, les désillusions d'une mission non réussie et les tensions qui peuvent se produire au sein d'un petit groupe enfermé six mois ensemble dans un climat inhospitalier et loin de chez lui. La contamination d'un des membres et sa transformation en zombie de l'espace dynamisera cette épopée martienne et la transformera en une sorte de huis-clos anxiogène dans lequel les héros devront lutter pour leur survie tout en étant obligé de prendre des risques réfléchis comme faire des allers-retours hors de la station par exemple. Le film réserve suffisamment de rebondissements pour nous tenir éveillé et nous distraire de façon convaincante. Certes, on pense à Alien, à Créature ou autres films mettant en scène les dangers de l'espace. Le film nous met d'ailleurs en garde contre les mystères de l'inconnu et cette soif de toujours vouloir en apprendre plus, quitte à faire de mauvaises rencontres. Un leitmotiv classique dans le cinéma de science-fiction, qui trouve dans The Last Days on Mars un autre réflecteur. Ruairi Robinson a donc rempli son contrat avec classe et élégance. Malgré un budget plutôt serré (soucis admirablement contourné par le réalisateur), malgré la présence de nombreux clichés et poncifs récurrents dans ce type de spectacle, le privant d'une vraie originalité comme déjà évoqué, et malgré le fait que le film ne fait jamais peur et aurait pu jouer d'avantage sur la notion de suspense ou de terreur, The Last Days on Mars marque pourtant des points dans d'autres registres et j'ai pris plaisir à le visionner. Le film ne restera pas inoubliable mais s'en tire avec les honneurs pour ma part et mérite d'être vu par les amateurs de S-F ou de la planète rouge. 

* Disponible en DVD et BR chez TF1 VIDEO

NOTE : 4/6



samedi 30 août 2014

WE ARE WHAT WE ARE

WE ARE WHAT WE ARE
(We are what we are)

Réalisateur : Jim Mickle
Année : 2013
Scénariste : Nick Damici, Jim Mickle
Pays : Etats-Unis, France
Genre : Horreur, Thriller, Cannibales
Interdiction : -12 ans
Avec : Bill Sage, Ambyr Childers, Julia Garner, Michael Parks, Jack Gore...


L'HISTOIRE : Les Parker sont connus dans le village pour leur grande discrétion. Derrière les portes closes de leur maison, le patriarche, Franck, dirige sa famille avec rigueur et fermeté. Après le décès brutal de leur mère, Iris et Rose, les deux adolescentes Parker,  se retrouvent avec de nouvelles responsabilités. Elles n’ont d’autre choix que de s’y soumettre sous l’autorité écrasante de leur père, déterminé à perpétuer une coutume ancestrale à tout prix…

MON AVIS :  Après avoir travaillé dans différents postes au sein des métiers du cinéma (département artistique, scénariste, effets visuels, gaffer, assistant-réalisateur…), Jim Mickle décide de passer derrière la caméra en 2006 avec Mulberry St, film horrifique mettant en scène une épidémie qui transforme les habitants de Manhattan en créatures assoiffées de sang. Il récidive en 2010 avec le très sympathique Stake Land, survival post-apocalyptique à base de vampires qui connut un franc succès en vidéo. Cette même année, il découvre le film mexicain Ne nous jugez pas de Jorge Michel Grau et tombe sous le charme de cette drôle de famille devant perpétuer une tradition ancestrale des plus curieuses. Il décide donc d’en faire un remake, mais de manière intelligente, ne se contentant pas de reprendre tel quel le scénario du film de Grau mais de l’adapter et d’en proposer une variation se démarquant assez largement du film original. C’est donc en 2013 qu’il offre aux spectateurs We are what we are, film qui fit sensation dans les divers festivals où il fût présenté, et notamment à Sundance, Deauville ainsi qu’à La Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes. La vision de We are what we are ne sera pas sans nous rappeler un autre film traitant lui aussi du sujet de la foi religieuse poussée à son extrême au sein d'une famille : je veux bien sûr parler de l'excellent Emprise de Bill Paxton, réalisé en 2001. Jim Mickle marche sur les traces de ce glorieux ainé et nous impose sa vision de l’obscurantisme religieux de manière très habile, son film étant bien plus un drame psychologique qu’un pur film d’horreur. Après une scène d’introduction qui nous met directement dans l’ambiance voulue, Jim Mickle prend le temps d’installer ses personnages et nous présente donc la famille Parker, dont on comprend rapidement que la vie est rythmée par la religion et que c’est cette dernière qui impose les lignes de conduite, que ce soit au père (superbement interprété par un Bill Sage qui livre une composition saisissante et terrifiante) ou aux enfants. Un petit garçon et ses deux sœurs plus âgées (personnages centraux interprétés avec grâce et talent par Ambyr Childers et Julia Garner), qui doivent s’imposer une période de jeun avant la fête de Pâques, célébration qui permettra à la famille Parker de respecter une antique tradition familiale datant de la fin du 18ème siècle et que chaque génération perpétue sans y trouver rien à redire. Petit à petit, le réalisateur nous délivre divers indices nous amenant à comprendre qu’une chose pas très catholique va se produire dans cette curieuse cellule familiale. Est-ce en rapport avec les nombreuses disparitions qui ont lieu dans la ville depuis quelques années ? Pourquoi la crue des eaux avoisinantes, passant par le domaine des Parker, fait ressortir du sol boueux des fragments d’ossements humains ? Qui est à l’origine des bruits et lamentations qui semblent émaner de la cave du père Parker ? Autant d’éléments qui crée un climat angoissant, une tension réelle, que vient amplifier le jeu des acteurs et les nombreux symboles religieux présents dans les images du film. Ne cédant jusqu'à présent jamais à l’horreur outrancière ou aux scènes chocs grand-guignolesques, Jim Mickle nous livre donc un drame oppressant, un thriller efficace qui joue sur les non-dits et la suggestivité. On est happé par la mise en scène et on a hâte qu’arrive le jour de Pâques pour en savoir plus sur cette tradition qu’on suppose être de nature culinaire. Le flash-back nous expliquant le point de départ de cette tradition est mis en juxtaposition des événements présents et accentue le climat malsain de l’œuvre. La tension monte encore d’un cran quand le médecin de la ville a de plus en plus de soupçons sur la famille Parker et on se demande vraiment comment tout cela va se terminer. Mal on s’en doute, ce qui ne sera pas peu dire. Il est alors assez regrettable que Jim Mickle se soit laissé aller à la surenchère gore dans le dernier quart d’heure. Alors que We are what we are jouait savamment avec l’ambiance et se focalisait d’avantage sur le jeu des acteurs pour faire naître un sentiment de répulsion / attraction sur le spectateur, le film bascule lors de son final dans la pochade sanglante peu crédible, amoindrissant de façon exponentielle la maîtrise de tout ce qui a précédé. Malgré ce défaut et cette mauvaise faute de goût (un comble pour ce film !), We are what we are reste un film à découvrir car il serait dommage de passer à côté de ses nombreuses qualités. 

* Disponible en DVD et BR chez WILD SIDE VIDEO

NOTE : 4/6


mercredi 27 août 2014

L'INVASION DES ARAIGNÉES GÉANTES

L'INVASION DES ARAIGNÉES GÉANTES
(The Giant Spider Invasion)

Réalisateur : Bill Rebane
Année : 1975
Scénariste : Richard L. Huff, Robert Easton
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Science-Fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Steve Brodie, Barbara Hale, Robert Easton, Leslie Parrish, Alan Hale Jr...


L'HISTOIRE : Venue d'un trou noir, une météorite s'écrase dans le champ de Dan Kester, qui vit avec sa femme Ev et Terry, la soeur de son épouse. En allant voir de plus près, il découvre des sortes de petites boules semblables a des noix de coco. En les ouvrant, il met à jour de nombreux diamants. Fier de sa découverte, il ramène les boules dans sa demeure, sans s'apercevoir que ces dernières contiennent également une araignée, cachée au milieu des diamants. L'invasion a commencé et les arachnides provoquent la panique alentour. Ce ne serait rien si l'une d'elle ne venait à grossir de manière démesurée...

MON AVIS : Parmi les incunables du nanar haut de gamme, fréquemment cité ou classé dans le top 10 des amateurs de ces mauvais films sympathiques, L'Invasion des Araignées Géantes a une place de choix tant le spectacle proposé verse dans la ringardise totale et le kitsch outrancier, mais toujours avec une dose de bonne humeur communicative qui fait qu'on passe l'éponge devant tant de défauts et qu'on finit par s'amuser devant notre écran. Réalisé en 1975 par Bill Rebane, L'Invasion des Araignées Géantes n'a pas été aidé dès le niveau de sa conception même, ce qui explique le résultat final, qui désole même le réalisateur ! Avec au moins cinq producteurs à son actif n'ayant pas tous les mêmes ambitions, avec des remaniements de scénario intempestifs et quasi ininterrompus, même une fois le tournage débuté et avec un budget de seulement 300 000$, on comprend que Bill Rebane n'a pas eu les moyens de concevoir un film digne de ce nom et qu'il a du bien batailler pour arriver à nous offrir quelque chose qui essaye de ressembler à quelque chose justement. Sur la somme allouée, seulement 10 000$ ont servi aux effets-spéciaux ! Un chiffre effarant qui explique bien des choses mais qui a néanmoins servi à faire ce que le film est devenu : un nanar culte ! Rien que le postulat de départ est énorme et, quoiqu'on en dise, original : un trou noir permet à des météorites contenant des diamants mais aussi des araignées de venir s'écraser sur terre ! Whouah, si ça c'est pas du scénario de compétition ! Des araignées venues de l'espace ! Banco ! Prévu dès le départ dans l'esprit du réalisateur pour être une comédie fantastique, L'Invasion des Araignées Géantes situe son action dans un tout petit patelin perdu au fin fond du Wisconsin, ce qui permet à Bill Rebane de nous présenter une pléiade de "rednecks" de la plus belle espèce, jouée par un casting qui se donne à 100% et qui nous offre des dialogues et une interprétation à se pisser dessus tant l'ensemble de la population, shérif et scientifiques compris, semble être des attardés mentaux au QI proche de celui d'une moule. Un tel jeu d'acteurs mérite une ovation mais est-ce bien un jeu d'acteur au final ? Entre le mari adultère, un shérif incompétent, une alcoolique qui n'hésite pas à faire du rentre-dedans au fiancé de sa petite soeur, un oncle qui se taperai bien cette dernière, deux scientifiques qui se posent beaucoup trop de questions et j'en passe, le spectateur adepte de nanar en a pour son argent et reste la bave aux lèvres devant tant d'inepties assumées. Heureusement, nos araignées sont là pour sauver la situation. Faute de budget, on a droit la plupart du temps à des scènes mettant en vedette de vrais araignées, ce qui, avouons-le, reste diablement efficace et provoquera bien du stress chez les arachnophobes. Comme il faut bien assumer le titre original du film (qui, contrairement à sa traduction française, ne tentait pas de faire dans le démesuré puisqu'on n'y parle que d'une seule araignée géante, ce qui sera bel et bien le cas), Bill Rebane insère une première séquence dans laquelle une malheureuse ouvre un tiroir et voit des grosses pattes velues façon peluche sortir pour essayer de la toucher. L'effet est ridicule au possible mais notre sourire est quant à lui de plus en plus proéminent sur notre visage. La suite se corse pour la crédibilité de l'ensemble mais nos zygomatiques sont elles mises à rude épreuve ! L'araignée grossit, grossit (pourquoi elle et pas les autres ?) jusqu'à atteindre la taille de Tarantula sauf qu'elle est moins bien conçue que cette dernière, qui date quand même de 1955 ! Il semblerait que le corps de notre araignée géante soit en fait une coccinelle Wolkswagen camouflée sur laquelle on a attaché de grosses pattes noires censées représenter les pattes de l'araignée. Le résultat est juste hilarant et on a là un craignos monster de la plus belle espèce ! La lutte pour la survie de l'espèce humaine est donc en marche et nos rednecks vont devoir unir leurs forces pour venir à bout de cette araignée géante et de toutes ses petites copines ! La morale est présente dans le film puisque tout arrive par pur avarice et envie de richesse du fermier. Bref, si vous voulez un film décérébré mal joué, moyennement réalisé mais hautement jubilatoire et qui réserve tout de même quelques doux frissons avec ses vraies araignées, et surtout, si vous ne voulez pas mourir idiot en n'ayant jamais regardé le film de Bill Rebane, procurez-vous séance tenante L'Invasion des Araignées Géantes et sa superbe affiche qui vend du rêve ! A film surréaliste, note surréaliste, qui ne représente nullement ses qualités mais évoque surtout le plaisir ressenti face à cet ovni cinématographique qu'on n'oubliera pas de sitôt ! Pour les amoureux de la VHS, le film est sorti sous le titre de Spider, l'horrible invasion, à ne pas confondre avec L'horrible invasion (Kingdom of the Spiders) de John Bud Cardos, réalisé lui en 1977.

* Disponible en DVD (Vostf seulement) chez CROCOFILMS

NOTE : 4/6


mercredi 20 août 2014

L'ARÈNE

L'ARÈNE
(Raze)

Réalisateur : Josh C. Waller
Année : 2013
Scénariste : Robert Beaucage
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Action, Survival
Interdiction : -12 ans
Avec : Zoë Bell, Rachel Nichols, Tracie Thoms, Rebecca Marshall, Bailey Anne Borders...


L'HISTOIRE : Des femmes se font enlevées et séquestrées par une organisation qui les obligent à se battre entre-elles, jusqu'à la mort, sous peine de tuer des membres de leur famille. Pour Sabrina, Cody, Phoebe, Jamie et quelques autres, la lutte pour la survie ne fait que commencer...

MON AVIS : Pour son premier long métrage, Josh C. Waller nous offre un survival ultra violent dont la caractéristique principale est d'être interprété en quasi majorité par des femmes. La gent féminine est donc à l'honneur dans L'arène, et on retrouve des actrices telles Zoë Bell, Rachel Nichols (fans de l'actrice, attention, temps de présence à l'écran assez court pour cette dernière), Tracie Thoms, Rebecca Marshall ou Bailey Anne Borders entre autre. Un casting féminin qui va être mis à rude épreuve, nos demoiselles étant prisonnière d'une espèce de secte dirigée par un couple de gourou dont le but est de pousser les femmes à dépasser leurs limites, à puiser dans leur corps et leur mental la force nécessaire pour s'en sortir vivante. Pour ce faire, un argument de poids : chaque prisonnière vit avec la peur de voir un membre de leur famille, ou une personne qui leur est proche, se faire éliminer par cette curieuse organisation en cas de refus de se battre ou en cas de défaite. A chacune de voir jusqu'où elle est capable d'aller pour empêcher ça. Nos compétitrices de charme et de choc vont donc être amenées à se livrer bataille dans une arène de pierre, sous l'oeil de caméras qui retransmettent les combats aux membres de l'organisation. Une fois le film terminé, on ne peut pas vraiment dire que L'arène bénéficie d'un scénario très recherché. Anémique nous vient même à l'esprit et on aurait aimé plus de précisions sur l'organisation, sur les gens présents lors des combats, sur le service d'ordre et leur chef, mais également sur les combattantes. Certaines ont la chance d'avoir une "histoire" personnelle censée nous les faire prendre en affection mais pour la plupart, ce ne sont que de la chair à canon. On comprend que le concept est un peu à l'image du Hostel d'Eli Roth, la dimension spirituelle en plus. Le couple de gourou semble en effet avoir une sorte de mission divine à organiser ces combats et à faire prendre conscience aux combattantes de leur potentiel de femme forte. Mais on n'en saura pas vraiment plus. Petit aparté : les fans de Twin Peaks apprécieront de retrouver dans le rôle de l'épouse diabolique celle qui interprétait à l'époque la ravissante Audrey Horne, Sherilyn Fenn. Avec évidemment quelques années mais aussi quelques kilos en plus. Elle a néanmoins conservé son joli sourire et ses beaux yeux. Fin de l'aparté. Si on ne peut pas vraiment miser sur le scénario, que reste-t-il à L'arène pour nous convaincre ? Ses scènes de combats bien sûr ! C'est bien simple, on a souvent l'impression d'assister à la retransmission d'une soirée d'Ultimate Fighting, tant le réalisateur met un poing d'honneur à nous en donner pour notre argent à ce niveau. Et les actrices s'en donnent à coeur joie, s'investissant à 100% dans leurs rôles on ne peut plus physiques ! Coup de poing, coup de pied, coup de tête, coup de genou, pilonnage et fracassage de crâne contre les murs, les coups pleuvent à n'en plus finir et ça fait très mal. Les chorégraphies sont vraiment réussies et les combats sont très réalistes, la caméra à l'épaule renforçant leur côté ultra violent. Comme dans un jeu vidéo style Mortal Kombat ou comme une version moderne de Bloodsport, on alterne les personnages qui se "fightent" jusqu'à la mort et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il n'en reste qu'un. Ou qu'une dans le cas présent. Si on ressent un petit côté un peu répétitif parfois, vu le nombre de duel offert, on peut dire sans hésitation que Josh C. Waller n'y a pas été avec le dos de la cuillère et on en vient même à se demander à quoi sert un tel déferlement de violence brute. Zoë Bell tient le rôle principal ici (Sabrina) et n'y va pas de main morte non plus, l'enjeu étant sa fille qu'elle a placé dans un foyer d'accueil. Elle agit uniquement pour elle et ne prend aucun plaisir à "exécuter" ses compagnons d'infortune, ce qui n'est pas le cas de Phoebe, interprétée par Rebecca Marshall, qui, à contrario de toutes les autres, prend un plaisir malsain à se battre et à laminer ses rivales. On attend alors la confrontation Sabrina / Phoebe, qui s'annonce dantesque vu la rancoeur que se porte les deux personnages. Encore plus "badass" sera la séquence finale, baptisée "Sabrina contre tout le monde" et qui se montre bien fun et sadique. Au final, L'arène est un film d'action qui ne fait pas dans la dentelle et qui n'est pas à mettre devant tous les yeux. Hormis celà, on reste un peu mitigé quand se met à défiler le générique de fin, ayant apprécié les nombreuses scènes bourrines tout en les trouvant un peu vaines en fait, la faute à un scénario trop étriqué, pas assez développé. En offrant plus de psychologie à ses personnages et en faisant preuve d'un peu plus d'originalité niveau histoire, nul doute que L'arène aurait gagné un point de plus. En tout cas, les amateurs de spectacle barbare apprécieront.

* Disponible en DVD et BR chez Wild Side Vidéo

NOTE : 3/6



mardi 19 août 2014

SKINNER

SKINNER
(Skinner)

Réalisateur : Ivan Nagy
Année : 1993
Scénariste : Paul Hart-Wilden
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Thriller
Interdiction : -16 ans
Avec : Ted Raimi, Ricki Lake, Traci Lords, David Warshofsky...


L'HISTOIRE : Kerry Tate a du mal à boucler les fins de mois. Pour gagner un peu plus d'argent, elle décide de louer la seconde chambre de sa maison. L'heureux gagnant est Dennis Skinner, nouvel arrivant en ville. La cohabitation se passe pour le mieux, même si ce colocataire n'est pas du goût du petit ami de Kerry. Ce que le couple ignore, c'est que Dennis Skinner est un serial-killer qui prend un malin plaisir à dépecer les prostituées qui ont le malheur de croiser sa route. Une de ses anciennes victimes, Heidi, qui garde encore les traces de cette rencontre sur le visage et le corps, consacre sa vie à le traquer afin de le mettre hors d'état de nuire...

MON AVIS : Les fans de Leatherface, célèbre tueur de la saga Massacre à la tronçonneuse, devrait apprécier Skinner, un thriller horrifique mettant en scène un psychopathe de la plus belle espèce, totalement ravagé du ciboulot et adepte des vêtements en... peau humaine. Ce taré du dépeçage est interprété par Ted Raimi, frère du célèbre Sam, qu'on ne présente plus. L'acteur se montre assez convaincant dans ce rôle et nous livre une composition parfois hystérique qui sied très bien à son personnage. On peut même dire que la prestation de Ted Raimi est le gros point positif du film car le reste du casting ne brille guère pour son interprétation, Traci Lords en tête (et ça me fais mal d'écrire ça !). Le réalisateur Ivan Nagy a donné à la jolie ex-star du X un rôle pour le moins insipide et sans charisme aucun. L'actrice passe son temps à déambuler en boitant, avec une partie de sa chevelure sur une face du visage pour cacher ses ignobles cicatrices, et à se droguer pour oublier la douleur, se lançant dans des monologues ridicules dans lesquels elle crache sa haine de Dennis Skinner. Seule la scène finale, dans laquelle elle ôte sa perruque et nous fait voir son faciès ravagé vaut le coup d'oeil. On ne gardera pas un grand souvenir d'elle dans ce film. A contrario de Ted Raimi qui lui, porte le film sur ses épaules. Il n'est pourtant pas aidé avec le scénario qui laisse traîner des zones d'ombres on ne peut plus étranges : par exemple, Dennis Skinner semble fasciner par l'eau, s'attardant à la regarder couler d'un robinet ou la buvant goulûment mais on ne saura jamais pourquoi. Par contre, son trauma datant de l'enfance (évidemment) nous est clairement raconté et on peut, avec un peu de compassion, comprendre ses agissements ! Des actes pas vraiment très catholiques, qui font plonger Skinner dans un climat malsain plutôt efficace et qui relève le niveau du film. Si les premiers meurtres sont suggérés, plus le film avance et plus on nous montre quel sort le psychopathe dépeceur réserve à ses victimes, avec quelques scènes gores assez sympathiques. Encore plus frappadingue, les séquences dans lesquelles Ted Raimi s'habille avec des costumes en peau humaine qu'il vient de prélever et de confectionner ! Même si l'aspect de ces drôles de tenues ne sont pas toujours très réalistes (on sent le "plastique" quand même), le fait de voir Ted Raimi affublé du visage d'une autre personne, courant comme un cinglé dans les rues, provoquant la panique des prostituées alentour, se révèle franchement fun et glauque. Skinner n'est donc qu'une petite série B horrifique de qualité relativement moyenne mais la folie du personnage et ses excès gores en font un divertissement pas désagréable. Les fans de Cry-Baby et de John Waters apprécieront de retrouver l'un des duos du film, à savoir Traci Lords, déjà citée mais aussi Ricky Lake, l'une des actrices fétiches de ce réalisateur.

NOTE : 3/6


lundi 18 août 2014

THOR LE GUERRIER

THOR LE GUERRIER
(Thor il Conquistatore)

Réalisateur : Tonino Ricci
Année : 1983
Scénariste : Tito Carpi
Pays : Italie
Genre : Heroic-fantasy
Interdiction : /
Avec : Bruno Minniti, Maria Romano, Malisa Longo, Raf Baldassarre, Luigi Mezzanotte...


L'HISTOIRE : Tout juste sorti du ventre de sa mère, Thor se voit privé de l'amour de ses parents, ces derniers étant massacrés par la horde de Gnut. Thor ne doit son salut qu'à Etna, sorcier ami de son père ayant la particularité de pouvoir se tranformer en chouette, qui l'élève comme son fils. Devenu un robuste guerrier, Thor va devoir remplir une mission au nom de Teisha, déesse vénérée par Etna : retrouver l'épée de son père, acquérir des graines de semence afin d'apporter prospérité sur la Terre et venger la mort de ses parents. Sa quête connaîtra de nombreuses embûches...

MON AVIS : Raconté comme ça, le scénario de Thor le Guerrier n'est pas plus mauvais que celui d'autres films d'heroic-fantasy et laissait présager un divertissement sympathique dont l'action prend part en des temps reculés. Dès les premières images, aucun doute à l'horizon : on a bien compris, ce film italien de Tonino Ricci, réalisé sous son pseudonyme américanisé d'Anthony Richmond, est un sous-Conan le Barbare mais quand je dis "sous", c'est vraiment très "sous" ! On est à des milliers de kilomètres de profondeurs même ! Pour faire bref, Thor le Guerrier est un nanar haut de gamme qui risque fort de mettre vos zygomatiques à rude épreuve. Tout est risible au plus haut point, des décors aux acteurs, des dialogues aux combats. Dès la scène d'introduction, avec un combat qu'on croirait filmé au ralenti, on sait qu'on tient un sérieux concurrent à Yor, Le Chasseur du Futur et la suite nous donnera amplement raison. Devenu adulte, Thor (qui s'est quand même pris une flèche dans le cou alors qu'il n'était qu'un nouveau-né mais qui a survécu, si, si) va devoir affronter mille périples et dangers pour mener à bien la quête dont il était destiné dès sa naissance apparemment. Comme son père adoptif, le sorcier Etna, est un peu trop vieux pour le suivre dans ses péripéties, il se change en chouette, ce qui lui permet de l'accompagner néanmoins tout en étant moins fatigué ! Pas bête le sorcier ! Il a un rôle assez important dans le film d'ailleurs, puisqu'en plus d'éduquer Thor, il est également narrateur du film ! Si c'est vrai !  Il nous raconte donc tout ce qu'on est déjà en train de voir à l'écran et se lance dans des monologues interminables que même Thor trouve chiant ! Ce dernier est quand même bien content que le sorcier lui explique quoi faire avec la "femelle" qu'il vient de délivrer au cours d'un affrontement titanesque. Pas mal misogyne le sorcier puisqu'il explique bien à son protégé qu'une femelle n'est là que pour offrir du plaisir et qu'il ne faut pas être trop gentil avec elle. Inénarrable. Attention Thor à ne pas trop te fatiguer non plus car tu vas devoir affronter ensuite un très méchant orc puis la redoutable tribu des "vierges guerrières" ! Nous, pauvre spectateur trop crédule, on s'attend à voir débarquer une horde d'amazones ultra sexy mais le réalisateur, n'ayant apparemment pas eu un gros budget, préfère faire simple et en envoie seulement trois pour lutter contre son héros à la coupe de cheveu impeccable mais aux muscles d'acier. Nos amazones ne manqueront pas de nous faire bien rire, notamment avec leur splendide casque, un simple panier en osier retourné et légèrement customisé pour qu'elles y voient quelque chose. Zack Snyder et ses casques de spartiates dans 300 peut aller se rhabiller. Après avoir gagné son combat et éliminé deux amazones, Thor se dira finalement que la petite partie de jambe-en-l'air avec l'autre "femelle" était sympa et qu'il recommencerait bien. Il choisit donc de laisser la vie sauve à Ina, qui, d'abord réticente, finira par tomber follement amoureuse de ce guerrier body-buildé, jusqu'à devenir sa femme et lui offrir un fils. C'est beau le romantisme ! Mais avant cet heureux dénouement, d'autres péripéties sont à l'honneur ! Notre couple de tourtereaux va devoir sortir vivant des assauts d'un clan de cannibales aux visages fraîchement peinturlurés ! Une fois fait, et sans même recourir à la violence, Thor va découvrir sous la statue d'une idole quelconque les fameuses graines tant recherchées ! C'était si simple ! Après un autre combat qu'il remporte haut la main, Thor va devenir le chef d'une tribu pacifiste et leur apprendre à cultiver le sol, pourtant bien aride vu qu'il ne pleut jamais. Pas grave, le scénariste a marqué que les graines allaient quand même germer donc on les fait pousser, no problemo ! Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes si l'infâme Grut n'était de retour ! Pas de bol pour Thor, il perd le combat et se retrouve avec les deux yeux brûles à la torche. Ca ne plaisantait pas en ces temps là, il faut bien le reconnaître. Comme le film n'est pas terminé, ça la fout mal d'avoir un monsieur muscle aveugle donc petite pirouette scénaristique, Thor prend quelques feuilles et met dessus le venin du serpent qu'à fait apparaître Etna ; une recette miracle puisque les brûlures au troisième degré s'estompent comme par magie et Thor retrouve la vue. Et il n'est pas content le bougre, parce que le méchant Grut est devenu le chef de sa tribu et garde en esclavage sa femme Ina. Une bonne raison pour aller se battre une nouvelle fois. Mais là, pas question de perdre. Etna fait apparaître un cheval blanc pour que son protégé gagne le combat ! Pas bête comme idée ! Je ne vous gâcherais pas la surprise du dénouement final, ce n'est pas mon genre. En tout cas, on a bien rigolé devant les tenues ahurissantes des comédiens, le faciès et les expressions bovines de ces derniers, les combats dignes d'un John Woo sous lexomil, les dialogues insipides mais rigolos, la mise en scène pachydermique, les effets-spéciaux d'un autre âge (ah ben vu où se situe l'action, c'est normal me dit-on dans l'oreillette...) et le souffle héroïque totalement absent. J'espère que le casting a été grassement rémunéré et il est tout à leur honneur de n'avoir pas tenté de faire disparaître ce film de leur filmographie respective. En l'état, Thor le Guerrier décroche certainement une place sur le podium des films d'heroic-fantasy les plus fauchés et les plus nuls jamais réalisés. Après, nanar ou navet, à vous de voir...

NOTE : 1/6


Un petit extrait parce que Thor le vaut bien :

dimanche 17 août 2014

LES RATS DE MANHATTAN

LES RATS DE MANHATTAN
(Rats - Notte di terrore)

Réalisateur : Bruno Mattei, Claudio Fragasso
Année : 1984
Scénariste : Hervé Piccini, Claudio Fragasso 
Pays : Italie, France
Genre : Science-fiction, Post-Nuke
Interdiction : -12 ans
Avec : Ottaviano Dell'Acqua, Henry Luciani, Massimo Vanni, Gianni Franco...


L'HISTOIRE : 25 ans après un holocauste nucléaire, une poignée de survivants tente de ne pas succomber, devant sans cesse trouver de la nourriture et de l'eau pour subsister. Ils font halte dans un quartier totalement abandonné et découvre une imposante maison qui recèle bien des trésors : un ordinateur et surtout une serre dans laquelle pousse végétaux, légumes et arbres fruitiers. La propriété dispose même d'un système pour le traitement de l'eau. Une aubaine pour Kurt et son équipe de mercenaires. Malheureusement pour eux, les rats semblent aussi avoir investi les lieux et ne voient pas d'un bon oeil cette "intrusion humaine"...

MON AVIS : Vous pouvez demander à tous les "bissophiles" forcenés et enragés, Les Rats de Manhattan de Bruno Mattei fait partie des titres totalement cultes qu'il faut impérativement avoir vu sous peine de mourir idiot ! Évidemment, le nom du réalisateur pourra rebuter le cinéphile lecteur de Télérama ou toute personne normalement constituée. Capable du pire et surtout du pire (!), le brave Bruno Mattei n'a effectivement pas l'étoffe ni le talent de nombre de ses compatriotes et s'avère bien souvent considéré comme le vilain petit canard de la bande, le tâcheron nivelant par le bas le cinéma Bis. Pourtant, à bien y regarder, tout n'est pas à jeter dans sa longue filmographie. Les pires navets côtoient des oeuvres plus maîtrisées et somme toute largement appréciables et bien moins nulles qu'on veut nous le faire croire, à l'image de KZ9 - Camp d'extermination, L'autre Enfer, Pénitencier de femmes ou Scalps par exemple. Étonnement, Les Rats de Manhattan fait justement partie de ses "bons" films pour ma part. Il fait même preuve d'une certaine originalité, peut-être due au manque de budget, car le film se veut être un "Post-Nuke", un film après la bombe en français, sous-genre du cinéma Bis qui compte pléthore de films et d'aficionados. D'habitude, ce type de long métrage se déroule dans des paysages désertiques, sous un soleil aride, et met en scènes des affrontements entre gangs rivaux armés jusqu'au dents et des poursuites de voitures ou de motos customisées façon Mad Max 2. Dans Les Rats de Manhattan, rien de tout cela à l'horizon ! Si le tout début du film nous montre bien l'arrivée du groupe de survivants sur des motos, chaque personnage possédant le look "guerrier-punk" qui sied à ce type de production, la suite se transforme radicalement en un huis-clos étouffant dans lequel les pièces, couloirs et cave du bâtiment principal feront office de décor jusqu'au générique final. Une approche différente du genre donc, et qui apporte, il faut bien le reconnaître, un peu de fraîcheur et de nouveauté. Exit également les combats contre des membres d'un autre gang : Bruno Mattei change la donne et la nature de la menace en ajoutant un élément animalier à son histoire : les rats. Ces petits rongeurs, rassemblés par centaine, vont faire vivre un véritable cauchemar aux protagonistes, n'hésitant pas à les agresser intentionnellement pour se repaître de leurs chairs. La présence des rats est l'occasion pour Bruno Mattei d'offrir aux spectateurs quelques séquences horrifiques gratinées, une spécialité du cinéma Bis rital. Les rats mordent à pleine dents nos pauvres survivants, leur ravageant le visage par d'atroces morsures. Ne reculant devant aucune excentricité, Les Rats de Manhattan nous propose même une dégustation de corps humain par les rats mais de l'intérieur, ce qui nous vaut la vision peu ragoûtante des rongeurs sortant du dos de leur victime ! C'est une vraie valeur ajoutée que d'avoir mixé film post-nuke et film d'agressions animales car on en a pour notre argent même si le film ne peut échapper à un traitement un peu nanaresque, du principalement aux dialogues et à certains comportements stéréotypés des personnages. Il n'empêche qu'on prend plaisir à suivre les mésaventures du petit groupe, qui devra, en plus de la menace représentée par les rats, faire face à un danger encore plus insidieux, provenant de l'intérieur même du groupe. Les tensions entre membres du groupe, face au danger, vont évidemment augmenter et la suprématie du chef, déjà malmenée par certaines décisions qui n'ont pas eu le résultat escompté, va être mise à mal par un dénommé Duke, tête brûlée n'ayant pas sa langue dans sa poche, ni ses poings d'ailleurs. Trahison, rébellion et autres embrouilles vont donc rythmer la vie des survivants, qui avaient bien d 'autres chats (ou rats dans le cas présent !) à fouetter. Bruno Mattei nous livre donc une petite série B hautement sympathique, assez nerveuse malgré des décors étriqués, bénéficiant d'une petite touche d'érotisme et de gore, présent juste ce qu'il faut. La musique plonge souvent l'action dans une ambiance de film d'épouvante, ce qui n'est pas pour me déplaire. Le casting, masculin comme féminin, n'est évidemment pas exceptionnel mais nous offre ce qu'on est en droit d'attendre d'un film post-nuke. Franchement, Les Rats de Manhattan est loin d'être aussi mauvais que certains l'affirment. Et puis, comment ne pas succomber au charme de cette production franco-italienne qui se permet de nous proposer une ultime image qui restera longtemps gravée dans nos mémoires et qui illustre bien l'autre titre sous lequel est aussi connu ce film : Les Mutants de la 2ème Humanité ? Un film que je prends plaisir à revoir régulièrement, non pas pour ses qualités (qui existent tout de même) mais pour son aspect surréaliste et sa générosité. Un film bien moins chiant que Cabin Fever 3 ou And soon the Darkness vus récemment en tout cas...

NOTE : 4/6



samedi 16 août 2014

CABIN FEVER 3 - PATIENT ZÉRO

CABIN FEVER 3 - PATIENT ZÉRO
(Cabin Fever : Patient Zéro)

Réalisateur : Kaare Andrews
Année : 2014
Scénariste : Jake Wade Wall 
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur, Gore, Infection
Interdiction : -12 ans
Avec : Sean Astin, Currie Graham, Ryan Donowho, Jillian Murray...


L'HISTOIRE : Pour fêter l'enterrement de vie de garçon de son frère Marcus, Josh, accompagné de Dobbs et de la jolie Penny, invite le futur marié à se rendre sur une petite île perdue au milieu des caraïbes afin de prendre du bon temps. Ce que les amis ignorent, c'est que l'île n'est pas déserte comme prévu et qu'elle abrite un bâtiment sécurisé destiné à mener des recherches sur un terrifiant virus. Dans le laboratoire, le docteur Edwards, assisté de deux collaboratrices et d'une équipe technique, tente de trouver un sérum et compte sur la coopération de Porter, un individu placé en quarantaine et surnommé le "patient zéro" en raison de son immunité face au virus. Malheureusement, ce dernier n'a pas été totalement isolé, ce que va apprendre à ses dépens le petit groupe d'amis pour qui la fête va rapidement tourner au cauchemar...

MON AVIS : Après Cabin Fever réalisé par Eli Roth en 2002 puis Cabin Fever 2 réalisé par Ti West en 2009, le terrifiant virus rongeur de chair fait son retour en 2014 sous la houlette de Kaare Andrews, à qui l'on doit Altitude en 2010 et un segment de ABC's of Death (la lettre "V"). Si la bande-annonce m'avait donné l'impression que ce Cabin Fever 3 allait être fun et gore, le résultat final a été loin de me convaincre. Le film, qui se veut être une préquelle nous expliquant d'où vient le premier cas de contamination, est totalement bardé d'incohérences scénaristiques et de scènes incrédibles, et ce troisième volet n'est clairement pas le meilleur, comme affiché sur la jaquette. Les personnages ont des réactions stupides, le sommet étant l'une des aides médicales du docteur Edwards, qui, bien consciente du danger que représente le virus, va néanmoins aller au contact d'un infecté avec juste une paire de gants comme protection. Tout ça pour que le réalisateur puisse filmer sa jolie paire de seins légèrement apparente sous son chemisier et sa blouse. Évidemment, l'infecté va se mettre à vomir triple boyaux et lui projettera quelques litres de sang contaminé en pleine figure ! Niveau crédibilité, on repassera. C'est sur que si aucun des protagonistes ne commettait d'erreur, le virus ne se propagerait pas et il n'y aurait pas de film. Mais bon, faut pas non plus nous prendre pour des demeurés. La motivation de certains protagonistes nous apparaît également on ne peut plus obscure, telle celle de Porter, patient immunisé et qui pourrait très bien aider les scientifiques pour stopper l'action dévastatrice du virus mais non, il refuse d'aider son prochain. Bizarre. Bref, Cabin Fever 3 ne brille guère par son scénario on ne peut plus passe-partout et se contente de recycler les idées de deux volets précédents sans originalité aucune. Qui dit "nouveau épisode" dit évidemment "toujours plus" et à ce niveau, on pourra y trouver son compte si on n'est pas trop regardant, je parle de l'aspect gore et trash bien entendu. Cunnilingus sur une jolie fille infectée qui se termine de manière répugnante, vomissement de sang, chair et peau qui se retire, brûlures purulentes, membres qui se brisent et quelques autres petites joyeusetés bien saignantes assurent le spectacle et heureusement me direz-vous parce que sinon, c'était un beau 0/6 qui attendait ce long métrage qui s'avère être un beau pétard mouillé. La dernière demi-heure s'énerve un peu et nous gratifie de séquences gores bien dégueulasses dont une bagarre entre deux infectées en stade terminale qui n'hésite pas à en faire trop et assure niveau tripes et barbaque. Il est d'ailleurs dommage que Cabin Fever 3 soit aussi rachitique au niveau de l'histoire et aussi paresseux au niveau de la mise en scène. On sent que le réalisateur veut nous en donner pour notre argent mais il n'est pas aidé par le scénario ni par les dialogues et les situations que lui a pondu le scénariste Jake Wade Wall. Même les acteurs ne sont pas fameux et leurs personnages possèdent tous les stéréotypes possibles et inimaginables. Mention spéciale par contre à la ravissante Jillian Murray, jolie brune canon qui apporte au film une petite touche sexy bienvenue. C'est d'ailleurs dommage de la voir se décharner et pourrir de la sorte ! Au final, on s'ennuie ferme dans ce Cabin Fever 3 - Patient Zéro qui ne vaut que pour quelques effets de maquillage bien crades et son gore généreux. C'est peu...

* Disponible en DVD et BR chez M6 VIDEO

NOTE : 2/6


vendredi 15 août 2014

LA COMPAGNIE DES LOUPS

LA COMPAGNIE DES LOUPS
(The Company of the Wolves)

Réalisateur : Neil Jordan
Année : 1984
Scénariste : Neil Jordan, Angela Carter
Pays : Angleterre
Genre : Fantastique, Loups-Garous
Interdiction : -12 ans
Avec : Sarah Patterson, Angela Lansbury, David Warner, Georgia Slowe...


L'HISTOIRE : Pour échapper à sa vie monotone et aux brimades de sa soeur Alice, la jeune Rosaleen préfère vivre parmi ses rêves. Dans ses songes, elle s'invente un monde à la fois merveilleux et mystérieux, peuplé de légendes, de contes de grand-mères et d'hommes-loups...

MON AVIS : Basé sur la petite nouvelle éponyme due à la romancière anglaise Angela Carter, qui a également participé au scénario, le film de Neil Jordan met en lumière, tout comme la nouvelle d'ailleurs, les thématiques "masquées" de certains contes pour enfants, à l'image de celui du Petit Chaperon Rouge par exemple. En effet, à bien y regarder, La Compagnie des Loups, à travers les rêves de sa jeune héroïne, met en avant l'éveil à l'adolescence, le passage vers la puberté, la découverte de la sexualité. Dispatchés tout au long du film, divers éléments viennent appuyer ces thématiques, comme la couleur rouge, omniprésente (le rouge à lèvres, le sang, la cape de laine), évoquant bien sûr les règles féminines qui apparaissent à la puberté ; le serpent, reptile aperçu à plusieurs endroits, symbolisant le péché ; les pommes, allégorie du fruit défendu ; le fait même d'avoir choisi le "loup" comme animal principal n'est pas anodin : tout le monde connaît bien l'expression "avoir vu le loup", qui signifie en premier lieu avoir eu des relations sexuelles pour une jeune fille. La grand-mère, interprétée par Angela Lansbury, ne cesse de mettre en garde sa petite-fille, lui adjoignant de ne pas sortir du sentier ou de faire attention aux hommes dont les sourcils se touchent. La comptine entendue lors du générique de fin est sans équivoque non plus. Bref, La Compagnie des Loups est une gigantesque allégorie en forme de contes, mélangeant féerie et épouvante de manière raffinée et intelligente. La quasi majorité du film prend vie dans les rêves de Rosaleen, premier rôle de Sarah Patterson, qui ne fera pas carrière par la suite. On saluera à juste titre le travail sur les décors réalisé par l'équipe du film car hormis la séquence du banquet des marquis, tout le reste a été réalisé en studio ! Le petit village est plus vrai que nature, et ne parlons pas de la forêt elle-même, un véritable enchantement visuel, possédant un degré de détail tout bonnement extraordinaire ! C'est véritablement avec ces décors que l'ambiance onirique, fantasmatique et érotique, développée dans le film prend vie. Un peu à la manière d'un film à sketch, mais sans vraiment en être un, La Compagnie des Loups nous présente plusieurs petites histoires imbriquées dans l'histoire elle-même. Des saynètes mettant en scène les véritables héros du film de Neil Jordan, à savoir les fameux hommes-loups. Des hommes-loups mais pas des loups-garous, d'après le responsable des effets-spéciaux Christopher Tucker ! Honnêtement, je ne fais pas trop la différence mais s'il le dit, pourquoi pas ! Toujours est-il que monsieur Tucker nous a concocté quelques effets visuels pas piqués des hannetons, et nous propose deux séquences de transformation qui risquent d'impressionner le jeune public et qui se montre particulièrement originales, ne se contentant pas de simplement copier ce qui a déjà été fait dans Le Loup-Garou de Londres ou Hurlements. Certes, certains animatroniques font peu crédibles mais participent néanmoins à l'aspect surréaliste de ces séquences horrifiques, à ne pas mettre devant tous les yeux. Vers la fin du film, Neil Jordan revisite à sa manière le célèbre conte du Petit Chaperon Rouge, passage obligatoire, et lui offrira un dénouement inattendu. Tout aussi réussi sera la saynète nous présentant une femme-louve trouvant refuge près d'une église et qui est baigné dans une atmosphère gothico-poétique de toute beauté qui trouvera très certainement grâce auprès des fans des films de la HammerLa Compagnie des Loups est donc un très beau film qui apporte une touche fantaisiste et beaucoup plus mature à l'univers des contes pour enfants. C'est véritablement un enchantement visuel, qui a certes un peu vieilli, notamment au niveau de certains effets-spéciaux, mais qui possède encore un pouvoir attractif certain. La mise en scène de Neil Jordan, les décors, les costumes et l'interprétation ont bénéficié d'une attention particulière et ça se ressent durant la vision. Très différent de ce qu'on peut attendre d'un film de loups-garous (pas taper monsieur Tucker !), La Compagnie des Loups pourra déconcerter le spectateur lambda ne sachant pas trop à quoi s'attendre. Les amateurs de cinéma fantastique ambitieux y trouveront quant à eux largement leur compte. A noter une scène finale qui mélange rêve et réalité, et qui symbolise le passage définitif de l'enfance à l'âge adulte. Un vrai film métaphorique, je vous le dis...

* Disponible en DVD et BR chez Opening / Filmedia

NOTE : 4/6




jeudi 14 août 2014

ANTHROPOPHAGOUS

ANTHROPOPHAGOUS
(Anthropophagus)

Réalisateur : Joe D'Amato
Année : 1980
Scénariste : Joe D'Amato, George Eastman
Pays : Italie
Genre : Horreur, Cannibales
Interdiction : -16 ans
Avec : Tisa Farrow, Saverio Vallone, Serena Grandi, Mark Bodin, George Eastman...


L'HISTOIRE : De jeunes amis se rendent sur une île grecque pour se divertir. Ils découvrent un village vide de tout occupant. Une de leurs amies disparaît. Après l'avoir recherchée, ils décident de passer la nuit dans une maison apparemment abandonnée. Dans la cave de la maison, ils découvrent une jeune fille complètement terrifiée cachée dans un tonneau. La jeune fille leur raconte qu'elle tente d'échapper à un homme qui aurait mangé tous les habitants de l'île. La peur commence à gagner le groupe...

MON AVIS : Titre phare du cinéma gore italien 80's, la réputation d'Anthropophagous risque de lui jouer des tours auprès de la nouvelle génération qui, s'attendant à voir de la tripaille en pagaille, en sera tout compte fait pour ses frais. Car hormis quatre ou cinq scènes chocs, dont deux totalement cultes qui ont marqué les esprits des spectateurs de l'époque, le film de Joe d'Amato se révèle être en fait un film misant beaucoup plus sur l'ambiance que sur un déferlement d'horreur graphique. Par petites touches successives, le réalisateur italien, qui avait déjà touché au genre horrifique avec Black Emanuelle en Amérique (1977), Emanuelle et les derniers cannibales (1977) et surtout Blue Holocaust (1980), plonge le spectateur et ses personnages dans l'inquiétant décor, pourtant ensoleillé, d'un petit village perdu sur une île grecque et dont la population semble avoir totalement disparue. Le kidnapping d'une femme enceinte, restée seule avec un matelot sur un bateau, ce dernier se retrouvant sans tête, nous met la puce à l'oreille : il y a un quelque chose ou quelqu'un de pas très net sur l'île ! On le sait déjà me direz-vous, il suffit de regarder l'affiche du film ou de lire le slogan, d'une efficacité redoutable : "L'homme qui se mange lui-même" ! Un argument marketing imparable qui a grandement participé au succès d'Anthropophagous, notamment en vidéo. Malin, Joe d'Amato tarde à nous montrer son psychopathe cannibale, et préfère jouer sur la suggestivité et l'ambiance justement. Les déambulations du petit groupe dans des rues désertes, la découverte d'une vaste demeure, dans laquelle une femme se pend devant eux, puis d'une jeune fille aveugle complètement terrifiée dans la cave, cachée dans un tonneau (pour ce qui sera l'une des meilleures scènes du film), autant d'éléments qui installent un climat angoissant, que viennent renforcer les conditions climatiques, à savoir un violent orage qui prive nos jeunes touristes d'électricité et les obligent à se déplacer à l'aide de bougies. Anthropophagous peut se targuer de développer une atmosphère digne d'un film d'épouvante gothique, ce que viendra encore confirmer la découverte de l'antre de l'anthropophage, situé dans des catacombes dans lesquelles sont entassés des ossements humains et autres squelettes, décor qui accentue encore le caractère morbide de l'oeuvre et renvoie le film de D'Amato au cinéma de Lucio Fulci ! Si jusqu'à présent Anthropophagous s'était montré relativement sage niveau excès sanglant, le dernier quart d'heure va vite venir remettre les pendules à l'heure, avec notamment la fameuse scène dans laquelle notre cannibale extirpe le foetus d'une femme enceinte et le croque à pleines dents ! D'autres petites joyeusetés vont suivre et les amateurs de gore seront enfin en territoire connu. George Eastman dans le rôle titre se montrera particulièrement terrifiant dans ce film, le visage mutilé, les yeux exorbités et dans lesquels les signes de la folie mentale sont bien présents. On appréciera le flashback nous dévoilant pourquoi ce personnage en est arrivé à devenir cannibale, séquence qui nous le ferait presque prendre en affection, à l'instar des grands monstres classiques telle la créature de Frankenstein. Plus victime que véritable tueur sanguinaire, l'anthropophage nous gratifiera d'une séquence particulièrement jouissive et effrayante, celle dans laquelle il gravit lentement les marches situées à l'intérieur d'un puits, traquant sa prochaine victime. Le final, avec la seconde scène culte qui illustre par l'image le fameux slogan cité plus haut, clôturera de manière directe et brutale ce film d'horreur qui a certes vieilli (notamment au niveau de la musique) mais qui, pour ma part, reste un film maîtrisé, efficace, correctement interprété et que je prends toujours autant plaisir à regarder. Merci à Bach Films de nous l'avoir offert en DVD dans sa version intégrale et nanti d'une qualité d'image plus que correcte, renvoyant aux oubliettes ma vieille VHS...

* Disponible en DVD chez BACH FILMS




mercredi 13 août 2014

L'ASCENSEUR

 
L'ASCENSEUR
(De Lift)

Réalisateur : Dick Maas
Année : 1983
Scénariste : Dick Maas
Pays : Pays-Bas
Genre : Thriller, Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Huub Stapel, Willeke van Ammelrooy, Josine van Dalsum, Dick Scheffer...


L'HISTOIRE : Plusieurs incidents ont lieu dans un grand immeuble résidentiel, à cause d'un dysfonctionnement des ascenseurs : un groupe de fêtards manquent d'être asphyxié, un gardien se fait décapiter par l'appareil, un aveugle passe les portes alors que la cabine n'est pas présente et fait une chute mortelle. Le gérant de l'immeuble fait appel à Félix Adelaar, réparateur émérite. Les tests effectués par ce dernier ne donnent rien de concluant ; tout semble être fonctionner normalement. Mais l'ascenseur continue de faire des siennes. Félix mène son enquête et s'associe à une journaliste pour tenter de démêler cette curieuse affaire...

MON AVIS : "Un ascenseur ne fonctionne pas tout seul, on n'a jamais vu ça" dixit un inspecteur venu enquêter sur les méfaits imputés à la machine. Celui de Dick Maas, si ! Ce réalisateur néerlandais nous propose un thriller teinté de fantastique avec L'ascenseur, film qui remporta le Grand Prix du Festival d'Avoriaz en 1984 ! On pourra trouver cette distinction un peu exagérée quand on sait qu'il y avait Christine, Dead Zone ou La Foire des Ténèbres en compétition cette année là. Car cette nouvelle vision de L'ascenseur a encore confirmé ma première impression quand je l'ai vu en VHS il y a belle lurette déjà : c'est un film qui ressemble à un téléfilm et c'est plutôt mou du genou hormis quelques séquences sympathiques passées en compagnie de l'engin meurtrier. Quand l'ascenseur fait des siennes, Dick Maas marque des points et le spectacle fonctionne plutôt pas mal. On retiendra particulièrement la mort du gardien d'immeuble, dont la tête coincée entre les portes va se faire littéralement arracher de son corps par la cabine qui redescend ! Culte ! La scène dans laquelle une petite fille blonde risque de devenir la prochaine victime est également efficace et riche en suspense, tout en étant baignée d'humour noir, sa mère étant en train de prendre du bon temps avec son amant plutôt que de la surveiller. Hormis ça, il n'y a pas grand chose d'autre à se mettre sous la dent et on passe plus de temps à suivre les investigations de Félix et ses relations avec les autres personnages qu'à assister aux méfaits de l'ascenseur fou. Le réalisateur se focalise plus sur l'intrigue policière que sur sa star de métal, ce qui fait perdre pas mal de rythme à son long métrage, qui n'est pourtant pas dénué d'intérêt. Déjà, c'est la première fois que cet objet du quotidien bien pratique il faut le reconnaître devient une menace pour les utilisateurs. Les claustrophobes ne le portent pas en leur coeur et ce n'est pas la vision du film qui va les réconcilier avec. On veut savoir quel est la cause du dysfonctionnement de l'ascenseur : agit-il par lui-même ? Est-il commandé à distance par quelqu'un ? Y'a-t-il juste un soucis dans la programmation de la puce électronique qui le régit ? Autant de questions qui viennent nous donner matière à interrogation et qui trouveront une réponse tardive, permettant à Félix de mener sa propre enquête avant d'affronter l'ascenseur lui-même pour tenter de le mettre hors d'état de nuire. Cette phase finale est d'ailleurs assez convaincante et joue bien avec le suspense. Si la conclusion très scientifique paraît plausible de nos jours, reconnaissons qu'à l'époque, l'argument était encore relativement nouveau, même si 2001 l'Odyssée de l'espace ou Colossus le cerveau d'acier étaient déjà passé par là. Bref, quelques bonnes idées émaillent ce thriller cybernétique qui aurait gagné à se montrer plus dynamique et à mettre de côté quelques intrigues secondaires guère intéressantes. L'ascenseur a encore pris un bon coup de vieux et il ne faut pas en attendre trop si vous ne l'avez pas encore vu. A noter que Dick Maas a réalisé le remake de son propre film en 2001 avec L'ascenseur niveau 2 ! Pour ma part, je prends toujours l'ascenseur, preuve que le film n'a pas marqué autant les esprits que voulu...

NOTE : 3/6




lundi 11 août 2014

AND SOON THE DARKNESS

AND SOON THE DARKNESS
(And Soon the Darkness)

Réalisateur : Marcos Efron
Année : 2010
Scénariste : Jennifer Derwingson, Marcos Efron
Pays : Etats-Unis, Argentine, France
Genre : Thriller, Survival
Interdiction : -12 ans
Avec : Amber Heard, Odette Annable (Yustman), Karl Urban, Adriana Barraza, César Vianco...


L'HISTOIRE : Stéphanie et sa copine Ellie parcourent une partie reculée de l'Argentine à vélo, durant leurs vacances. Après une petite dispute au bord d'un lac, les deux amies se séparent. Prise de remord, Stéphanie retourne chercher Ellie mais celle-ci reste introuvable. Comme les cas de disparitions semblent monnaie courante dans le pays, elle alerte la police et va tout faire pour la retrouver...

MON AVIS : Avec son titre plutôt accrocheur, And Soon the Darkness semblait de prime abord être un bon thriller jouant avec les codes du survival, la présence de la sublime Amber Heard n'étant pas non plus étrangère à mon intérêt soudain pour ce long métrage que j'ai déniché pour pas cher dans le NOZ de ma région. And Soon the Darkness est en fait le remake d'un film anglais de Robert Fuest, datant de 1970, avec Pamela Franklin et Michele Dotrice dans le rôle des deux copines à vélo. Dans le film original, l'action se déroulait en France mais hormis cela, le scénario était rigoureusement le même, dans les grandes lignes. En 2010, pour faire plus exotique et surtout pour bénéficier de conditions climatiques propices à filmer les deux actrices en maillot de bain, on a déplacé le cadre de l'action en Argentine. Ce n'est pas une mauvaise idée, puisque le soleil est effectivement au rendez-vous et que les paysages sont juste sublimes, parfaitement mis en valeur lors des randonnées à vélo de nos deux touristes de charme :  Amber Heard donc, qu'on ne présente plus, joue la blonde un peu réservée et qui a la tête sur les épaules. Odette Annable (Yustman), vue dans Cloverfield, The Unborn ou diverses séries télévisées, interprète la brune décomplexée, un peu fofolle, qui aime s'amuser et veut profiter un maximum de ses vacances, quitte à passer la nuit avec un ténébreux garçon argentin plutôt qu'avec sa copine trop timide. Le film pourrait apparaître comme un peu "vieux jeu" puisque c'est la brune qui va être kidnappée ! Comme quoi, être prude peut vous sauver la vie mais ça, on le savait déjà depuis 1980 et le premier Vendredi 13 ! Après une introduction choc qui nous fait comprendre que des jeunes filles se font régulièrement enlevées et torturées dans cette partie du pays, on assiste donc aux péripéties touristiques de nos deux héroïnes : décor de rêve et séance de bronzage au bord d'un lac sont les principales attractions, nous permettant de profiter de la plastique impeccable d'Amber et d'Odette. Et il faut malheureusement avouer que c'est bel et bien le seul réel intérêt de And Soon the Darkness. Bien que correctement mis en scène et joliment photographié, le film de Marcos Efron, dont c'est le premier long métrage, ne cherche jamais à se montrer original ou à éviter les clichés vus et revus, éculés au plus haut point. Pire que tout, le film ne joue jamais avec la notion de suspense et quand il tente de le faire (la libération d'Ellie par Stéphanie), c'est avec une platitude désespérante, platitude qui ne provoque aucun remous chez le spectateur, qui se contente de suivre avec torpeur le déroulement linéaire et prévisible des événements. Hostel est déjà passé par là depuis belle lurette, Territoires, Live Animals aussi, et tous les films dans lesquels des jeunes touristes sont kidnappés pour être revendus ou autres joyeusetés nous sont connus. And Soon the Darkness n'apporte absolument rien de neuf à ce thème ultra rabâché et se montre même plus paresseux que ces modèles, que ce soit au niveau de la violence (ultra soft ici) ou de l'originalité des situations proposées. Pour exemple, on se doute dès le départ que le seul flic du coin est de mèche et joue un rôle actif dans les enlèvements, ce n'est pas à nous qu'on va la faire ! Seul le personnage joué Karl Urban nous titille un peu, ne sachant pas de quel côté il est. Bref, si And Soon the Darkness se laisse malgré tout regarder paisiblement, si les courbes et le visage angélique d'Amber Heard mérite évidemment une vision, voir un achat du DVD (mais pas plus de 3 euros hein !), surtout qu'elle s'en sort plutôt bien en tant qu'actrice et qu'elle semble prendre un réel plaisir à jouer dans des séries B de genre, ce qui est tout à son honneur, le film lui-même n'a rien d'exceptionnel et ne satisfera que les néophytes n'ayant vu aucun long métrage de ce style. Les autres le trouveront superflu, voir totalement inutile.

NOTE : 2/6