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mardi 17 décembre 2019

HOUSE OF FLESH MANNEQUINS

HOUSE OF FLESH MANNEQUINS
(House of Flesh Mannequins)

Réalisateur : Domiziano Cristopharo
Année : 2009
Scénariste : Domiziano Cristopharo
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Domiziano Arcangeli, Irena Violette, Giovanni Lombardo Radice, Jerred Berg...


L'HISTOIRE : Sebastian est un artiste introverti à la santé mentale fragile, qui a vécu une enfance difficile auprès de son père. Passionné par l'image depuis son plus jeune âge, il voue un véritable culte à sa caméra, objet fétiche que son père lui a offerte quand il était enfant. Vivant seul dans un appartement, Sebastian passe ses nuits à regarder des petits films vidéos qu'il a lui-même filmé, mettant en scène des sujets assez violents. Sa vie va changer quelque peu quand sa voisine, Sarah Roeg, commence à s'intéresser à lui et à ses travaux de photographe et de cinéaste...

MON AVIS : Passionné par l'art visuel, le réalisateur italien Domiziano Cristopharo se lance dès 2009 dans le cinéma, avec House of Flesh Mannequins. Il a depuis mis en scène plus d'une quinzaine de films, qui verse dans l'underground extrême et l'horreur, à l'image de Hyde's Secret Nightmare, Doll Syndrome, The Transparent Woman, Deep Web XXX ou Xpiation entre autres. Avec son premier film, tourné aux Etats-Unis, Domiziano Cristopharo frappe très fort et propose au public un film ovniesque, atmosphérique, visuellement maîtrisé, à l'imagerie érotico-horrifique, voir porno-horrifique, travaillée et à la photographie soignée. Avec une histoire qui mêle réel et fantasme, qui emporte le spectateur dans un univers bizarre, à la fois poétique et malsain, House of Flesh Mannequins marque des points et ne laissera personne indifférent. Le spectateur éclairé ne manquera pas de trouver quelques similitudes entre le film de Domiziano Cristopharo et le classique Le Voyeur de Michael Powell. Une influence ouvertement revendiquée par le réalisateur d'ailleurs, puisqu'on verra l'affiche de ce film de 1960 collée sur un mur à un moment. Le héros du film sera même habillé de la même façon que l'acteur Karlheinz Böhm dans le film de Powell, avec imperméable et caméra en bandoulière à l'appui. Néanmoins, nous ne sommes pas en présence d'un remake pur et dur mais plutôt d'une variation, d'une exploitation sous un autre angle de la thématique du Voyeur. L'histoire nous entraîne à la suite de Sebastian Rhys (l'excellent Domiziano Arcangeli), un photographe vivant seul dans un appartement dans lequel il a transformé une pièce en salle de projection. Des flashbacks vont nous décrire son enfance au côté d'un père qui se comporte franchement bizarrement, ne cessant de le réveiller la nuit pour le filmer par exemple. On comprend assez rapidement que l'esprit de Sebastian est dérangé suite à son enfance traumatisante, les films vidéos qu'il regarde sur son écran ne l'aidant pas à à avoir une vie normale. L'habileté de Domiziano Cristopharo a nous placer dans l'esprit de son héros est remarquable et on ressent la folie de ce personnage, comme si on était à ses côtés. Bien malin, le réalisateur ne nous explique pas grand chose au départ et on ne sait pas si les films vidéos que regardent Sebastian, qui semblent être du snuff movie, ont juste été filmé par ce dernier ou s'il est aussi acteur des sévices et tortures vus à l'écran. La vie de ce curieux personnage va évoluer quand la Sarah (la ravissante Irena Violette) va venir toquer à sa porte et s'intéresser à lui. Petit à petit, le climat, l'ambiance du film glisse progressivement vers le glauque et le malsain, le réalisateur ne s'interdisant aucun tabou, comme lors de la séquence qui traite ouvertement des films pédo-pornographiques. La relation entre Sebastian et la jolie Sarah ne sera pas en reste et ira crescendo dans l'immoralité et le nauséabond, pour trouver son accomplissement total lors d'un final anthologique qui n'est pas à mettre devant tous les yeux ! On n'est pas loin du Cercle du Sang du Salo de Pasolini en matière d'horreur et de visions extrêmes et les âmes sensibles risquent fort de tourner de l’œil devant les images ultra-chocs proposées par le final du film. Je me suis même demandé à un moment s'il s'agissait vraiment d'effets-spéciaux ou si certaines images étaient réalisées par des performeurs underground, je pense par exemple à la perforation des deux seins d'une jolie brune par une longue aiguille montée sur une perceuse ! On félicitera en tout cas l'équipe des effets horrifiques car dans leur grande majorité, ils se montrent très réalistes et bien choquants. Et on félicitera aussi les pratiquants de BDSM et autres piercings extrême, car y'a très certainement des effets réalisés sans trucages. Cette plongée dans l'esprit torturé du héros n'est, de plus, jamais gratuite, la violence étant justifiée par son passé, qui renvoie au Voyeur de Powell donc. Esthétiquement parlant, le film est souvent somptueux, le travail sur les plans, le cadre et les couleurs (la symbolique du rouge notamment) est réfléchi et bien mis en avant. Parfois, le film semble rendre hommage au giallo italien de la grande époque tout en restant d'une étonnante modernité. Toute la séquence de rêve dans la fameuse maison des mannequins de chairs est sublime et met encore plus en avant la folie du protagoniste principal, puisqu'on assiste, du moins je l'ai compris comme ça, à ses fantasmes, à ce qu'il aime voir, ou à ce qu'il aimerait filmer. Des fantasmes qui mélange sexe et horreur, le film ayant un côté érotique prononcé, glissant même vers un peu de pornographie sauvage, avec une très courte fellation non simulée par exemple. Ce qui n'exclut pas un aspect poétique, onirique également très présent. Si on ne comprend pas toujours tout, une seconde vision sera nécessaire pour décortiquer et analyser les images proposées,dont certaines sont empruntes d'un mysticisme et d'un aspect biblique non dissimulés. On sait en tout cas qu'on est en présence d'une oeuvre originale, artistiquement séduisante, à la cruauté des images assez répulsive et au symbolisme intrigant. Une première oeuvre qui a tout d'un électro-choc, et qui s'avère rapidement hypnotique. Le film est très contemplatif mais ce n'est jamais un défaut, car, en ce qui me concerne, j'ai été happé par la puissance des images et je ne me suis jamais ennuyé. Quand on voit le fade Xpiation du même réalisateur, on ne peut qu'être surpris à la vision de House of Flesh Mannequins, tant ce dernier lui est supérieur en tout point. A réserver en tout cas à un public très averti, un public qui aime être malmené et assez ouvert d'esprit pour accepter ce que Domiziano Cristopharo lui propose ici. A noter la participation de l'acteur culte Giovanni Lombardo Radice, que je ne vous ferai pas l'indécence de vous présenter, ainsi que de l'actrice X Roberta Gemma

* Disponible en Bookbox DVD chez TETRO VIDEO (avec sous-titres français) 



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