LE ROI LION
(The Lion King)
Réalisateur : Jon Favreau
Année : 2019
Scénariste : Jeff Nathanson
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure, Drame, Animation
Interdiction : /
Avec : /
L'HISTOIRE : Au fond de la savane africaine, tous les animaux célèbrent la naissance de Simba, leur futur roi. Les mois passent. Simba idolâtre son père, le roi Mufasa, qui prend à cœur de lui faire comprendre les enjeux de sa royale destinée. Mais tout le monde ne semble pas de cet avis. Scar, le frère de Mufasa, l'ancien héritier du trône, a ses propres plans. La bataille pour la prise de contrôle de la Terre des Lions est ravagée par la trahison, la tragédie et le drame, ce qui finit par entraîner l'exil de Simba. Avec l'aide de deux nouveaux amis, Timon et Pumbaa, le jeune lion va devoir trouver comment grandir et reprendre ce qui lui revient de droit…
MON AVIS : Dans leur projet pharaonique de remettre au goût du jour leurs dessins-animés cultes en version "live", il était impossible pour les studios Disney que le film d'animation plébiscité par une très grande majorité de fans comme étant le meilleur, Le Roi Lion bien sûr, réalisé en 1994, échappe à ce traitement. Après Cendrillon, Le Livre de la Jungle, La Belle et la Bête, Dumbo ou Aladdin entre autres, et en attendant Mulan ou La Petite Sirène, penchons-nous sur le cas du Roi Lion, qui a divisé les foules lors de sa sortie. C'est le réalisateur Jon Favreau qui s'est collé à la tâche, celui-là même qui avait mis en scène Le Livre de la Jungle en 2016 ainsi que les deux premières aventures du super-héros Iron Man en 2008 et 2010. Les principales critiques autour de sa version en images de synthèse du Roi Lion tiennent principalement au fait que Jon Favreau n'a jamais cherché à s'écarter des sentiers balisés par le dessin-animé de 94. L'histoire est la même, les chansons sont les mêmes (bien que réinterprétées par de nouveaux chanteurs, avec quelques légères variations), les rebondissements sont les mêmes, les répliques sont (quasiment) les mêmes (avec de nouvelles voix par contre) et j'en passe. Quelle utilité alors, me direz-vous, si on vient juste regarder un copié-collé d'une oeuvre culte, qui, en son temps, avait déjà provoqué la polémique en ne disant jamais qu'elle était une adaptation (plagiat ?) du dessin-animé japonais Le Roi Léo ? Il est vrai que si on connaît bien l'animé de 1994, on ne peut s'empêcher tout au long du film d'y penser et de se dire "ah oui, c'est vraiment l'animé refait à l'identique en synthèse". Pourtant, il est difficile de ne pas prendre de plaisir à regarder cette version 2019 malgré cette impression un peu gênante tant la beauté des images proposées vient flatter les rétines. Il faudrait quand même être de mauvaise foi pour ne pas être émerveillé devant la prouesse technique réalisée par Jon Favreau et son équipe de magiciens de l'image. Le réalisme absolument bluffant des divers animaux présentés dans le film nous montre qu'on a encore monté le niveau d'un cran dans ce domaine : les poils, les crinières, le pelage, la texture, les expressions, la fluidité des mouvements sont juste époustouflants. Et même le regard et ce qu'il y a derrière (l'âme ?), cette notion tellement difficile à recréer en image de synthèse (l'exemple de Peter Cushing dans Rogue One est le plus flagrant, le corps et la visage du défunt acteur étant magnifiquement reproduits quand son regard reste froid et sans "âme justement) parvient ici à trouver crédit au yeux du public. Impossible de rester insensible à cette petite boule de poils qu'est bébé Simba au début du film, tout comme la sagesse et la démarche de Mufasa en impose. Timon et Pumba sont également exemplaires en terme de recréation synthétique. La démonstration technique est poussée à son plus haut niveau de crédibilité et bien souvent, je me demandais si j'avais en face de moi de vrais animaux ou des CGI. Il en va de même pour les sublimes décors du film, d'un réalisme incroyable et pourtant entièrement numérisés à partir d'endroits existants au Kenya. Les scènes emblématiques du dessin-animé répondent toutes à l'appel et m'ont procuré tout autant d'émotions, que ce soit la mort de Mufasa, la romance entre Simba et Nala, l'attaque des Hyènes et le combat final par exemple. Alors oui, la version 1994 a encore de beaux jours devant elle et reste indétrônable. Mais cette version 2019 a quand même de sacrés atouts et la magnificence de ses images est franchement à couper le souffle. Un peu plus de prise de risques et d'innovations au niveau de l’histoire n'auraient pas été de trop (quitte à faire rager les puristes) pour insuffler un petit renouveau et donner un réel intérêt à cette modernisation. Je comprends ceux qui trouvent cette version 2019 totalement vaine et inutile du fait de son approche "je refait la même chose au découpage de plan près" mais en ce qui me concerne, j'ai tout de même été happé par l'ambiance et le réalisme des animaux (les hyènes plus vraies que nature) et j'ai trouvé assez intéressant également l'approche du réalisateur qui voulait de l'ultra-réalisme justement : les animaux, quand ils parlent ou chantent, n'ont évidemment pas les mêmes expressions que dans le dessin-animé, leurs expressions sont plus "rigides", moins grandiloquentes sous couvert de ce réalisme. Et bien ça ne m'a pas choqué plus que ça, au contraire, je trouve que le film, de ce point de vu, est même plus "crédible" que le dessin-animé et que dans la "vraie vie", ça se passerait justement comme ça si on avait la chance d'être invisible et de pouvoir assister aux mêmes événements dans la savane. C'est un peu comme si on était dans un documentaire animalier scénarisé en fait. Ça peut déplaire tout autant que ça peut plaire. En tout cas, cette démonstration technologique est d'une réelle beauté et la prouesse réalisée pour ce divertissement sophistiqué mérite d'être saluée. Longue vie au Roi !
* Disponible en BR 4K, BR et DVD chez Walt Disney France
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