(Terror Train)
Réalisateur : Roger Spottiswoode
Année : 1980
Scénariste : T.Y. Drake, Judith Rascoe
Pays : Canada
Genre : Thriller, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Ben Johnson, Jamie Lee Curtis, Hart Bochner, David Copperfield, Derek McKinnon...
L'HISTOIRE : Lors d'un bizutage, une blague tourne mal pour le jeune Kenny Hampson qui perd la raison et se retrouve placé en hôpital psychiatrique. Trois ans plus tard, les membres de la fraternité décident de fêter la nouvelle année lors d'une soirée costumée ! L'originalité de ce bal organisé est qu'il va se dérouler dans un train, entièrement réquisitionné pour cette occasion et aménagé pour que les étudiants passent une bonne soirée, avec danse, alcool et même spectacle de magie à la clé. Les organisateurs, ceux-là même qui avaient fait une mauvaise blague à Kenny Hampson, vont, un par un, être la cible d'un mystérieux tueur qui semble avoir une vengeance à accomplir...
MON AVIS : Vous ne le savez peut-être pas, mais le réalisateur de Under Fire, Turner & Hooch, Air America, A l'Aube du Sixième Jour et du James Bond Demain ne Meurt Jamais a débuté sa carrière avec un slasher movie ! C'est en effet à Roger Spottiswoode qu'on doit Terror Train, intitulé en France Le Monstre du Train lors de sa sortie sur les écrans en juin 1981. Pour un premier film, on peut dire que Roger Spottiswoode a plutôt bien été traité puisque le réalisateur novice a embarqué du beau monde avec lui, excusez du peu : pour actrice principale, on a la nouvelle star de l'horreur, Jamie Lee Curtis, forte du succès d'Halloween (1978), de Fog (1980) et du Bal de l'Horreur (1980) ; dans le rôle du responsable de train, on trouve l'acteur vétéran Ben Johnson, qui a tourné pour John Ford ou Sam Peckinpah et a été la doublure d'illustres personnalités comme John Wayne, Gary Cooper ou James Stewart ; dans le rôle du magicien, on a la plus grande star de la profession, David Copperfield lui-même ; pour chef-opérateur, il obtient John Alcott, qui s'est illustré sur des films tels Barry Lyndon ou Shining ; bref, une équipe solide, qui devra également composer avec des acteurs débutants, dont Derek McKinnon, qui interprète Kenny Hampson. L'idée de réaliser un slasher se déroulant intégralement dans un train provient du cerveau de Daniel Grodnik, un jeune homme qui, après avoir vu Halloween puis Transamerica Express a simplement eu l'ingénieuse idée de mélanger les influences des deux films. Il propose son idée au producteur Sandy Howard qui la trouve très bonne. L'histoire rédigée par Daniel Grodnik est confiée à Thomas Y. Drake, qui la transforme en scénario, aidé par Judith Rascoe, non créditée. Le tournage de Terror Train peut débuter. De l'aveu même de Roger Spottiswoode, le cinéma d'horreur n'est pas sa tasse de thé et il préfère largement le suspense au débordement sanglant. Ce qui explique que la dizaine de morts dans Terror Train soient si peu violentes ou visuelles, ainsi que l'intérêt moindre du public pour ce film vis à vis du concurrent Vendredi 13, largement plus gore. Si Terror Train n'est pas un mauvais film, loin de là, j'avoue qu'il ne m'a pas non plus emballé plus que ça, la faute à un rythme trop déséquilibré, aux nombreuses scènes (pourtant réussies) dans lesquelles David Copperfield fait ses numéros d'illusionniste (on se croirait dans une campagne publicitaire vantant les talents, bien réels, de l'artiste magicien) et au manque flagrant de violence, on se demande encore comment le film a pu avoir une interdiction aux moins de 18 ans lors de sa sortie en France, un -13 ans aurait été largement plus approprié. On a une petite décapitation assez sympa c'est vrai mais bon, le reste est quand même assez soft. Après la traditionnelle séquence pré-générique dans laquelle on assiste à la mauvaise blague qui va virer au drame et donc enclencher l'élément vengeur du film (faire croire à un jeune puceau qu'il va passer une nuit d'enfer avec Jamie Lee Curtis et lui refourguer un cadavre de la fac de médecine à la place, y'a effectivement de quoi devenir fou à lier), le film s'enlise durant une bonne heure dans la soirée étudiante, avec scènes de danse, scène de beuverie et les tours de magie de Copperfield. Bon, il y a bien trois/quatre meurtres à se mettre sous la dent mais pas de quoi réveiller un mort. Dommage car la mise en scène de Roger Spottiswoode est de bonne facture pour un premier film et le travail du chef-opérateur admirable, parvenant à rendre visible une majorité de séquences se déroulant dans la pénombre. L'un des bons points du film reste sans conteste le fait que cette soirée festive est costumée ! Un atout de taille pour le tueur s'étant insidieusement glissé parmi la communauté estudiantine. Un p'tit meurtre et hop, on utilise le déguisement de la victime pour mieux pouvoir approcher les futures victimes et ainsi de suite, sans se faire remarquer ou provoquer de questionnement. Malin ! Groucho Marx, un serpent vert, une vilaine sorcière seront entre autres les différents masques que va revêtir l'assassin, ce qui apporte une vraie touche d'originalité contrairement aux autres slashers, dans lesquels le tueur ne porte qu'un seul masque. Si l'identité du tueur sous les divers déguisements et ses motivations ne font aucun doute, ce n'est pas bien grave en fait et ça ne joue pas en défaveur du film. Le décor du train, avec ses longs couloirs, ses couchettes, ses wagons-lits, ses W.C. ou sa salle des machines, est plutôt bien utilisé même si on aurait aimé plus de suspense car il faut bien avouer qu'on ne ressent que peu de frisson durant la vision du film. Le dernier quart d'heure, correspondant à l'affrontement final tant attendu entre le tueur et Jamie Lee Curtis, qui va pouvoir nous balancer quelques jolis cris de frayeurs dans les oreilles, s'avère bien dynamique et la révélation finale fort bien amenée, et qui plus est, quasiment impossible à deviner, ce qui fait un point de plus en faveur de Terror Train ! La prestation de l'acteur lors de cette révélation est également à mettre au crédit du film parce que niveau folie, ce personnage en a à revendre. Si on met les défauts du film à côté des points positifs, Terror Train trouve un certain équilibre au final. Et puis rappelons quand même qu'on n'est qu'en 1980 et que ce n'est que les prémices de la future vague slasheresque qui va inonder les écrans durant la décennie, augmentant le nombre de morts et surtout la quantité de sang déversé à l'écran. Pour tous les amateurs de ce sous-genre prolifique du cinéma d'horreur, Terror Train - Le Monstre du Train se doit donc d'être vu car il fait partie des prémices, des œuvres qui ont bâti le mythe !
* Disponible en combo DVD + BR + Livret chez RIMINI EDITIONS
Une édition toujours aussi soignée, présentée dans le traditionnel digipack trois volets sous fourreau au couleur de la collection. La copie est très bonne, les scènes sombres clairement visibles. Le film est proposé en VF, VO et VOSTF. Marc Toullec est comme d'habitude l'auteur du livret, toujours très informatif. Niveau bonus, on trouve un interview de Roger Spottiswoode, un interview de Judith Rascoe ainsi qu'un portrait de Jamie Lee Curtis.
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