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LA BONZESSE

LA BONZESSE
(La Bonzesse)

Réalisateur : François Jouffa 
Année : 1974
Scénariste : François Jouffa, Jean-Pierre Gambert
Pays : France
Genre : Comédie / Erotique
Interdiction : -16 ans
Avec : Sylvie Matton, Bernard Verley, Olga Valéry, Christine Aurel, Betty Berr...


L'HISTOIRE : Béatrice, étudiante en philosophie et en quête d’absolu, se rend chez Renée, une maquerelle, afin d’expérimenter l’art de la sexualité. Charmée par sa silhouette élancée et son regard ingénu, Renée embauche la belle sur le champ. Béatrice prend le nom de Julie et se vend à des hommes fortunés, industriels et diplomates. Jusqu’au jour où, un soir, un client la séduit et vient bouleverser le cours de sa vie. Béatrice se lasse alors de ce monde et décide de partir pour l’Orient, au Katmandou, où elle se consacre à une toute autre discipline...

MON AVIS : Les Editions Montparnasse viennent d'exhumer en DVD une petite curiosité made in France datant de 1974 : La Bonzesse de François Jouffa. Mélange de comédie et d'érotisme, érotisme relativement soft hormis une ou deux scènes un peu plus "hot" que la moyenne qui valut au film des démêlés avec la censure de l'époque qui l'interdit totalement de sortie en salles puis le libère le 24 mai 1974, La Bonzesse est une sorte de fable sur la liberté de la femme, sur son droit à faire ce qu'elle veut de son corps pour atteindre un but (la révolution sexuelle et l'émancipation de la femme est en marche au début des années 70) mais également une critique amusante et acide de la bourgeoisie et des mœurs délurées d'une certaine catégorie de personnes. Car dans le bordel où travaille Béatrice, qui s'est rebaptisée Julie lorsqu'elle se trouve en ce lieu, il n'est pas rare de croiser des patrons, des parlementaires, des pères de famille venant se faire prodiguer une fellation car leur femme ne le fait pas ou même des prêtres qui s'autorise quelques menus plaisirs et vont jusqu'à botter le derrière d'un homme aimant être ligoté en frappé, le tout sous l'autorité de Mme Renée, la mère-maquerelle merveilleusement interprétée par Olga Valéry. Ce personnage, en plus de Béatrice, donne tout son sel au film avec des répliques pas piquées des hannetons qui égayeront votre soirée. A noter qu'au tout début du film, le réalisateur nous informe que les situations et les dialogues du film proviennent de situations vécues, ce qui ferait presque de La Bonzesse un documentaire d'époque sur les maisons closes et leurs clients. Pour l'anecdote, l'histoire du film est venue à François Jouffa après qu'une de ses connaissances, qui était prostituée, ait complètement changée de registre en devenant... nonne ! La quête de soi vécue par Béatrice dans La Bonzesse est donc au centre de la thématique proposée ici. Simple étudiante en philosophie, elle décide de se prostituer pour gagner un peu plus d'argent et va donc devenir une régulière de Mme Renée, qui gère son bordel dans un bel appartement situé en plein cœur d'un immeuble. La satire du film n'épargne pas que la position sociale des clients mais égratigne aussi la police puisqu'il est clair que Mme Renée, pour poursuivre tranquillement ses lucratives activités interdites, paye quelques bakchich à l'autorité policière, voire même paye de sa personne. L'argent, il en est aussi beaucoup question dans La Bonzesse. D'ailleurs, tout tourne autour de l'argent, et on en est toujours là quelques trente ans plus tard. Tout se monnaye chez Mme Renée, le moindre extra ou demandes particulières se soldent par un lâcher de billets verts. Parmi les demandes les plus étranges (et les plus drôles), on retiendra cette séquence hallucinante dans laquelle un client, portant un costume de crocodile, râle auprès de Mme Renée car la prostituée choisie ne joue pas assez "la fille effrayée" ! Impayable ! Le thème du sadomasochisme est également de mise dans La Bonzesse et ce, un an avant la sortie d'Histoire d'O. Et l'amour dans tout ça me direz-vous ? Il est présent, à travers la relation, malheureusement à sens unique, entre Béatrice et Jean-Pierre, un client qui succombe au charme de la belle jeune fille (Sylvie Matton) et réciproquement. Mais Jean-Pierre n'essaye pas de vivre cette relation passionnément, à fond, ce qui trouble Béatrice, qui comprend alors que sa place n'est ni au côté de Jean-Pierre, ni au bordel de Mme Renée. Son épanouissement personnel, elle ira le chercher dans l'épanouissement de l'esprit et non du corps, d'où le titre du film. La Bonzesse est au final une oeuvre assez curieuse, pas déplaisante mais qui supporte mal le poids des années. Sa vision a été, pour ma part, amusante mais en rien transcendante, j'ai plutôt eu l'impression d'assister à un défilement de petites vignettes de la vie en maison close, certes rigolotes pour la plupart mais qui ne m'a pas touché plus que ça. C'est une sorte d'ovni cinématographique français très marqué par son temps et assez déstabilisant en fait mais qui mérite, évidemment, d'être découvert par les cinéphiles de tous poils.

* Disponible en DVD chez EDITIONS MONTPARNASSE

NOTE : 3/6  



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