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AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




L'ENFER DES ZOMBIES

L'ENFER DES ZOMBIES
(Zombi 2)

Réalisateur : Lucio Fulci
Année : 1979
Scénariste : Elisa Briganti, Dardano Sacchetti
Pays : Italie
Genre : Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Tisa Farrow, Ian McCulloch, Richard Johnson, Al Cliver, Auretta Gay...


L'HISTOIRE : Un bateau semblant abandonné dérive dans le port de New York. Les garde-côtes interviennent et se font agresser par une créature monstrueuse qui y gisait caché. Pensant que le voilier est celui de son père disparu, Anne se rend dans les Caraïbes, à la recherche de celui-ci. Accompagnée par un journaliste, elle débarque sur une île réputée maudite sur laquelle vit le docteur Ménard. Ce dernier explique que, depuis quelques temps, les morts reviennent à la vie pour dévorer les vivants...

MON AVIS : Suite à l’insuccès de ses films précédents, comme On a demandé la main de ma sœur (1976), L'emmurée Vivante (1977) et Sella d'Argento (1978), le réalisateur transalpin Lucio Fulci se trouve dans une impasse, ne voyant pas sa carrière réellement décoller. Son salut viendra en 1979, année à laquelle on lui propose de mettre en scène un film d'horreur mêlant aventure et séquences gores. Le film devait être proposé à Enzo G. Castellari mais ce dernier demande un salaire exorbitant et ne se montre guère intéressé pour réaliser un film d'horreur. Si Fulci n'a jamais mis les pieds non plus dans le domaine de l'horreur, certains de ses films comportent des scènes de violence efficaces et le producteur Fabrizio de Angelis le choisit donc pour diriger ce qui deviendra L'Enfer des Zombies. Le but avoué du producteur est de profiter de l'engouement du public pour les morts vivants suite à la sortie l'année précédente du Zombie de George Romero. Bien malin, Fabrizio de Angelis décide de changer le titre provisoire du film (l'île des morts-vivants) et de l'intituler Zombi 2, ce qui déclenchera la colère de Dario Argento, qui a supervisé le montage européen du film de Romero. A bien y regarder, l'énervement de Dario Argento n'a pas réellement de raison d'être puisque les deux films n'ont aucun point commun. Là où Zombie est un western urbain dénonçant la société de consommation, L'Enfer des Zombies est un film d'aventure horrifique qui ne dénonce rien du tout et qui se déroule sur une île paradisiaque. Certes, la séquence de début et de fin se situant à New York tente de faire un lien avec le film de Romero mais si tel est le cas, on peut dire alors que L'Enfer des Zombies se déroule avant Zombie et vient expliciter cette invasion de morts vivants dans la capitale américaine. Car si La Nuit des Morts Vivants et Zombie ne donnaient quasiment aucune explication quand au pourquoi du réveil des morts, ce n'est pas le cas du film de Fulci, qui replonge à l'origine du mythe, à savoir le vaudou. Cette pratique, présente dans le grand classique de Jacques Tourneur Vaudou (1943), va donc servir de postulat explicatif dans L'Enfer des Zombies. Une bonne idée des scénaristes Dardano Sacchetti et sa femme Elisa Briganti, qui vont pouvoir situer la majorité de l'action du film sur une île perdue au milieu de l'océan, propice au mélange des genres voulu par la production, à savoir aventure et gore. Le dépaysement est en effet garanti puisque le tournage à lieu sur l'île de Saint-Domingue et le côté paradisiaque de l'endroit va vite être mis à mal par un Lucio Fulci très en forme au niveau trouvaille visuelle. Avec peu de moyen, Fulci va réussir à créer un climat angoissant, en utilisant notamment les sonorités des tambours haïtiens, présent à de nombreuses reprises dans le film et qui caractérise une menace insidieuse. Le décor lui sert également à peaufiner une ambiance macabre, que ce soit la petite église qui sert d'infirmerie au docteur Menard ou la plage et ses palmiers qui, baignés dans la brume, perdent de leurs charmes et se révèlent bien effrayantes, surtout quand déambulent en plein milieu, comme venues de nulle part, des silhouettes avançant avec peine, et qui sont autant de cadavres fraîchement sortis de terre, dont on connaît la dangerosité et l'appétit insatiable de chair humaine. Les zombies chez Fulci ne sont pas "beaux" ni bleutés, comme ceux de Romero. Ils sont au contraire décharnés, décomposés, entièrement rongés par le pourrissement causé par la mort. De véritables créatures sorties des enfers, des entrailles de la terre. On en retiendra deux en particulier, celui présent dans le voilier qui dérive dans les eaux de New York et qui orne fièrement l'affiche française du film et celui, tout aussi culte au niveau de l'imagerie, qui apparaît vers la fin, avec son œil remplit de vers de terre et qui illustre bon nombre d'affiches étrangères. Les amateurs de cinéma bis auront une attention toute particulière pour celui qui va combattre un requin après s'être régalé les yeux de la plastique dénudée de l'actrice Auretta Gay, qui due apprendre à nager sous l'eau pour l'occasion. Bien sûr, si L'Enfer des Zombies a connu un succès mondial et est devenu culte auprès des fans, c'est également grâce à ses séquences gores qui ont alarmé Dame Censure, au point que cette dernière a exigé de nombreuses coupes, privant le film de tout son potentiel, comme l'ont constaté, désemparés, les fans qui ont enregistré la version française diffusée sur Canal + ! J'en ai moi-même fait la triste expérience, heureusement que la version originale sous-titrée était en version intégrale. Citons bien sûr la scène culte et horrible de l'écharde dans l’œil, le festin anthropophage sur le corps de la femme du docteur Menard, les gorges déchiquetées à grand coup de dents et les nombreux impacts de balles sur les zombies. Le tout accompagné par la partition musicale de Fabio Frizzi et Giorgio Cascio, dont le thème principal est un petit classique en puissance. Pour sa première incursion dans l'horreur pure et dure, on peut dire que Lucio Fulci a parfaitement remplit le cahier des charges et a offert au film de mort vivant un bel écrin, qui continue de nos jours à faire son petit effet. Personnellement, ce n'est pas mon Fulci préféré mais je prends toujours plaisir à le revisionner, preuve de son efficacité.

* Disponible chez ARTUS FILMS

NOTE : 5/6

L'EDITION ARTUS FILMS :

L'Enfer des Zombies vient de ressortir en France chez nos amis d'Artus Films, qui ont pour l'occasion mis les petits plats dans les grands. L'objet se présente sous la forme d'un livre luxueux, contenant le Blu-Ray et le DVD du film, présenté en version intégrale bien sûr et dans un master de toute beauté. Au niveau du livre, on est en présence de 80 pages qui nous propose d'en apprendre plus sur le film lui-même, avec des extraits d'interview de Fulci lui-même ou bien une étude sur le scénario de Dardano Sacchetti, qui revendique souvent la paternité du film. Gilles Vannier du site Psychovision nous parle de la figure du zombie dans le cinéma de Lucio Fulci. David Didelot, du fanzine Videotopsie, nous parle quant à lui des films de zombies dans le cinéma italien. Didier Lefevre, du fanzine Medusa, nous en apprend plus sur les ressemblances bien plus frappantes entre L'Enfer des Zombies et La Terreur des Zombies qu'entre le film de Fulci et celui de Romero. Le tout est parsemé de reproductions d'affiches et de nombreuses photos couleurs. Un bien bel objet supervisé par Lionel Grenier du site Luciofulci.fr. On retrouve ce dernier dans un premier bonus intitulé "Quand les morts sortiront de leurs tombes" et dans lequel il nous parle du film de Fulci. Si on le sent moyennement à l'aise devant la caméra (l'exercice n'est pas facile), ce ne sera pas le cas des intervenants des deux autres bonus, les italiens Dardano Sacchetti et Maurizio Trani. Avec leur verve "à l'italienne", c'est un véritable festival d'anecdotes qui défilent à vitesse grand V. Assurément les deux meilleurs bonus. Alain Petit revient quant à lui sur le pourquoi de la diffusion de la version censurée dans l'émission Quartier Interdit sur Canal +. Deux bandes-annonces viennent clôturer cette somptueuse édition, qui se doit de figurer dans toute collection de fans du maestro italien, et des autres aussi ! 

5 commentaires:

  1. Bonjour,

    Merci à vous pour cet article. Je note "master de toute beauté", cependant je suis mitigé concernant le traitement car on y gagne et on y perd également. Notamment dans les blancs, comme ici : https://cdn.knightlab.com/libs/juxtapose/latest/embed/index.html?uid=0f68ec6e-3fae-11e8-b263-0edaf8f81e27

    L'image donne moins de données que l'édition anglaise sortie en 2012. On peut aussi noté une légère déformation en largeur sur l'édition Artus, comme ici : https://cdn.knightlab.com/libs/juxtapose/latest/embed/index.html?uid=b058d176-3f4e-11e8-b263-0edaf8f81e27

    Au niveau de l'audio, il y a une désynchronisation flagrante à 14min 44. La VF a été beaucoup trop dénoisé à mon goût car nous perdons des fonds/effets sonores ainsi que la tonalité des voix qui en deviennent étouffées par moment provoquant par la même occasion un contour moins précis.

    Cette édition ce rattrape tout de même par les bonus, mais pas assez pour rattraper mon avis mitigé.

    Bonne week-end à vous,

    Pascal




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    1. Salut Pascal. Au début, je trouvais que l'image est bien sans être excellente et puis je me suis rappelé que ma télé était configuré en mode "jeux vidéo". J'ai remis en mode "cinéma" et là, l'image était franchement très bonne. Après, je ne suis pas un fétichiste de la qualité d'image et je trouve que l'image du Artus est très satisfaisante, moi elle me convient en tout cas. Peut-être faire quelques réglages personnels au niveau de la télé ?

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    2. Salut Stéphane,

      L'image paraît bonne, mais le petit souci vient du fait qu'il a été trop nettoyé. Le grain originel fait aussi son travail sur des zones ou le 'banding' peut apparaître (dégradée de lumière par exemple), le fait de l'avoir quasi supprimé fait ressortir ces défauts là.

      En effet, comme le précise VENGEANCE, la version française montre une désynchronisation par moment. Je n'ai pas fait le visionnage jusqu'au bout car à 14min44 approx, c'est flagrant et la chose qui gâche une soirée c'est de visionner un film ou les personnages ne sont pas raccords avec les voix.

      Je peux comprendre que vous êtes satisfait de cette édition car en France nous n'en aurons pas d'autres. Les éditeurs sont rares à vouloirs repartir sur un tirage afin de palier les défauts alors que c'est chose courante en Allemagne, Angleterre, États-Unis.

      Je vous souhaite bonne continuation et à bientôt,

      Pascal D.


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  2. Superbe objet. Malheureusement, la synchro vf est approximative.

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  3. Ah bon ? J'ai visionné le film en VF, je n'ai eu aucun souci ou tout du moins, rien ne m'a choqué à ce niveau...

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