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LORD OF ILLUSIONS

LORD OF ILLUSIONS
(Lord of Illusions)

Réalisateur : Clive Barker
Année : 1995
Scénariste : Clive Barker
Pays : Etats-Unis
Genre : Thriller, Fantastique, Horreur
Interdiction : -16 ans
Avec : Scott Bakula, Famke Janssen, Kevin J. O'Connor, Joseph Latimore, Joel Swetow...


L'HISTOIRE : En 1982, Swann et trois de ses amis parviennent à sauver une petite fille des griffes de Nix, un gourou qui possède des pouvoirs magiques. Mis hors d'état de nuire, Nix est enterré afin que ses adeptes ne retrouvent pas l'emplacement de son tombeau. Treize ans plus tard, le détective privé Harry d'Amour se voit confier une enquête qui le mène à Los Angeles. Banale de prime abord, l'enquête se complique pour le détective. Il fait connaissance avec Dorothée, la compagne de Swann. Celui-ci est devenu le plus célèbre illusionniste au monde mais un de ses anciens amis vient de trouver la mort dans de curieuses circonstances. Dorothée demande à Harry d'élucider ce meurtre mystérieux et de protéger son mari. La situation se complexifie encore lorsque Swann trouve une mort atroce durant l'un de ses spectacles. Il semblerait que des puissances occultes se soient réveillées et que la résurrection de Nix soit prévue dans peu de temps...

MON AVIS : Romancier britannique à succès, encensé par Stephen King lui-même, Clive Barker avait été déçu des premières adaptations cinématographiques de ses histoires d'horreur (les films Transmutations et Rawhead Rex), si bien qu'il avait décidé de réaliser lui-même Hellraiser en 1987 puis Cabal en 1990. Les ennuis entre Barker et les studios de production ne sont pas nouveaux et il ne peut que constater l'étendu des dégâts avec Cabal, qui est remonté dans son dos et distribué tel quel, sans qu'il ne puisse intervenir. Le même scénario catastrophe se répète avec Lord of Illusions, qu'il met en scène en 1995, et que le studio MGM charcute de vingt bonnes minutes ! Dépité par toutes ces mauvaises expériences, Clive Barker n'est, à ce jour, jamais repassé derrière la caméra. Et c'est franchement dommage tant l'univers de Barker est intéressant et qu'il se montre assez doué en tant que réalisateur. Ce n'est pas Lord of Illusions qui viendra me contredire puisque c'est clairement l'un des meilleurs films fantastique/horreur de la décennie 90 ! Si certains effets spéciaux numériques sembleront un peu datés quand on revoit le film via l'excellent Blu-Ray sorti chez Le Chat qui Fume, les effets"à l'ancienne" ne sont par contre pas handicapés par le passage à la HD et se révèlent toujours aussi efficaces en 2018. La séquence d'introduction, dans la communauté de fanatiques dirigée par Nix, nous en met plein la vue d'entrée de jeu et laisse augurer du meilleur pour la suite. On admirera les détails des décors présents dans cette première scène et on félicitera le chef décorateur qui a fait un boulot extraordinaire. Barker nous plonge d'emblée dans une ambiance fantasmagorique, dans laquelle le fantastique et l'horreur crue se mélange dans un savoureux cocktail. Une fois passée cette mise en bouche spectaculaire, le film bifurque vers le thriller et le film noir, avec l'introduction du personnage d'Harry d'Amour, joué par Scott Bakula. Ce détective privé semble avoir une prédisposition pour le surnaturel et les enquêtes liées au paranormal. Ça tombe bien, il va être servi ici. D'une mission anodine qui l'envoie à Los Angeles, la vie d'Harry d'Amour va prendre une tournure des plus complexes une fois son intérêt pour le monde des illusionnistes découvert. Sa rencontre avec Dorothée, parfaite "femme fatale" des polars 50's, magnifiquement interprétée ici par la séduisante Famke Janssen, va le plonger à son tour dans un monde contrasté, où le réel va se télescoper avec l’irréel, l'illusion et la magie. L'étonnante séquence du spectacle de Swann, dans laquelle ce dernier va livrer au public médusé son nouveau numéro, est une merveille de mise en scène et d'inventivité, à l'image de tout ce qui compose Lord of Illusions d'ailleurs. Certaines scènes sont d'une beauté picturale folle, et on sent très bien Clive Barker, féru de peinture également, composé avec ses décors et ses acteurs à la manière d'un peintre, rendant ses images marquantes pour le spectateur. On retrouve d'ailleurs tout l'univers de Clive Barker dans Lord of Illusions. La violence, l'horreur pure et dure, le merveilleux, les personnages mystérieux, les costumes à connotation gay (Barker n'ayant jamais caché son homosexualité), la souffrance faite à la chair et j'en passe. Véritable thriller surnaturel, Lord of Illusions impressionne par son imagerie et sa créativité et on ne s'ennuie jamais durant les 120 minutes que dure cette version intégrale. Scott Bakula ne ménage pas ses efforts pour démêler le vrai du faux, s'en prend plein la gueule, s'envoie Famke Janssen pour compenser son dur labeur et va affronter la secte de Nix puis ce dernier, fraîchement ressuscité. Enfin fraîchement, il faut le dire vite vu son état. Son apparence pas très sexy il faut bien le reconnaître ne l'empêche en rien de posséder des pouvoirs terrifiants (lévitation et autres joyeusetés) qu'il mettra à profit dans une dernière demi-heure riche en rebondissement et en effets-spéciaux. Véritablement abouti, maîtrisé d'un bout à l'autre, Lord of Illusions est assurément un grand film fantastique qui mérite toute notre attention. De l'aveu même de Clive Barker, il l'a voulu comme étant un croisement entre Chinatown et L'Exorciste et a préféré laisser des zones d'ombres non explicitées (le tatouage d'Harry d'Amour, la relation (homosexuelle ?) entre Nix et ses deux hommes de main...) afin que chaque spectateur puisse se faire sa propre idée sur ces dernières. En tout cas, c'est une réussite formelle que ce voyage halluciné entre la vie et la mort, le réel et l'illusion, l'Enfer et le Paradis. 

* Disponible en combo DVD + BR chez LE CHAT QUI FUME

NOTE : 5/6



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