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lundi 22 juillet 2019

LA FÉLINE

LA FÉLINE
(Cat People)

Réalisateur : Paul Schrader
Année : 1982
Scénariste : Alan Ormsby
Pays : Etats-Unis
Genre : Fantastique
Interdiction : -12 ans
Avec : Nastassja Kinski, Malcolm McDowell, John Heard, Annette O'Toole, Ruby Dee...


L'HISTOIRE : Suite à la mort de ses parents, Irina Gallier a vécu dans un orphelinat durant son enfance. Devenue une séduisante jeune femme, elle débarque à la Nouvelle-Orléans pour y rencontrer son frère Paul qui a retrouvé sa trace. En se promenant dans la ville, Irina fait un arrêt au zoo et rencontre le conservateur Oliver Yates, qui ne tarde pas à tomber sous son charme. Oliver est appelé en renfort par la police car une prostituée vient d'être victime des attaques d'une panthère noire. Cette dernière est capturée et placée dans une cellule du zoo. Dans le même temps, Irina s'inquiète de la disparition de Paul, qui reste introuvable...

MON AVIS : En 1942, Jacques Tourneur réalise un authentique classique du cinéma fantastique avec La Féline, une oeuvre jouant habilement sur la suggestion et les jeux d'ombres et de lumières pour faire naître un climat d'étrangeté poétique qui marque les esprits. Quarante ans plus tard, en 1982 donc, le réalisateur Paul Schrader décide de réaliser un remake du film de Tourneur, la même année où John Carpenter réalise le remake de La Chose d'un Autre Monde avec The Thing. Point commun entre le remake de Schrader et celui de Carpenter : ils se servent intelligemment du matériau d'origine pour en proposer une vision radicalement différente dans la forme mais non moins intéressante et surtout particulièrement réussie. The Thing et La Féline version 1982 sont la quintessence de ce que devrait être tout bon remake, à la fois respectueux du film original tout en étant innovant, à l'image de La Mouche de David Cronenberg par exemple, magnifique remake de La Mouche Noire. Paul Schrader offre donc au public avec La Féline une oeuvre somptueuse et envoûtante, et ayant sa propre identité : il remplace Simone Simon par Nastassja Kinski dans le rôle principal ; invente le personnage de Paul, superbement joué par Malcolm McDowell ; met l'accent sur la mythologie des hommes-chats (le titre original du film est Cat People) avec une magnifique séquence introductive puis une scène de rêve visuellement splendide ; rend hommage au film de 1942 à travers la séquence de la piscine et surtout, il développe avec brio la principale thématique présente dans le film de Tourneur, à savoir la peur de la perte de la virginité, qui entraîne la transformation en panthère selon la légende. Une thématique qui prend une dimension encore plus puissante et profonde ici, puisque Schrader et son scénariste Alan Ormsby font également du sexe lui-même une malédiction, en plus de la perte de virginité. Le personnage de Paul met en exergue cette approche thématique nouvelle, devenant malgré lui une sorte de Jack l'Eventreur moderne, causant la mort de diverses prostituées, ces dernières succombant sous les griffes acérées d'une magnifique panthère noire, qui n'est autre que Paul évidemment. Malcolm Mc Dowell, le célèbre Alex d'Orange Mécanique, prête ses traits si particulier et adopte une démarche féline qui sied à ravir au personnage, tout à tour inquiétant ou émouvant. Car Paul n'a rien d'un tueur sadique ou pervers, il veut juste avoir la possibilité de vivre une expérience sexuelle comme tout être normal et cela lui est refusé, sauf à mettre à mort sa partenaire, la transformation étant inévitable après la consommation de l'acte. La seule solution, et c'est encore une bonne idée du film, est de vivre une liaison incestueuse avec un membre de sa race, et donc ici avec sa sœur ! Mais comme ce n'est pas du goût d'Irina, il n'a d'autres options que de se procurer des prostituées. Cette frustration sexuelle, on la retrouve également chez cette dernière, divinement interprétée par une Nastassja Kinski belle à se damner. L'actrice joue sur son potentiel de séduction d'une manière qui ne peut laisser aucun mâle indifférent et se met à nue, au propre comme au figuré, ce qui a valu des avis négatifs au film de la part de critiques bien pensants qui n'y ont vu qu'une façon pour Paul Schrader de placer de l'érotisme dans le film, sans en comprendre le but et la finalité. Les scènes entre Irina et son frère Paul, quand ce dernier lui fait comprendre son désir sexuel, provoquent d'ailleurs un certain malaise chez le spectateur. Même si Irina semble vouloir rester vierge et attendre de trouver un véritable amour pour passer à l'acte, tout son corps, tout son être ne semble vouloir que l'inverse, comme lors de sa rencontre avec le conservateur du zoo. Possédant un aspect érotique bien présent, La Féline marque aussi des points lors des séquences d'attaques mettant en vedette la panthère noire, qui sont à mettre au crédit du film tant elles sont puissantes et font leur petit effet. Schrader se laisse même aller à quelques déviances gores avec un bras arraché au niveau de l'épaule ou le meurtre de la prostituée. Sa mise en scène est quasi parfaite, sa direction d'acteur également. L'ambiance est savamment travaillée et les séquences chocs ne manquent pas, Schrader nous proposant même la scène de transformation que Tourneur a préféré suggéré. Le final du film, différent de celui de 1942, est fort émouvant et bien trouvé. Revu pour rédiger cette chronique, j'avoue que je ne me souvenais pas que La Féline de Paul Schrader était un film aussi magnifique, qui fait figure de perle du cinéma fantastique contemporain. C'est une oeuvre puissante, lyrique, cruelle, qui mérite d'être redécouverte séance tenante pour réveiller la bête qui sommeille en nous. A noter que la chanson qui sert de thème au film a été composé et chanté par David Bowie, ainsi que la présence d'Annette O'Toole, future maman de Superman dans la série Smallville.

* Disponible en DVD et BR chez ESC DISTRIBUTION 



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