GENGHIS KHAN
(Genghis Khan)
Réalisateur : Henry Levin
Année : 1965
Scénariste : Clarke Reynolds, Beverley Cross
Pays : Angleterre, Allemagne, Yougoslavie, Etats-Unis
Genre : Aventure, Historique
Interdiction : /
Avec : Stephen Boyd, Omar Sharif, James Mason, Françoise Dorléac, Woody Strode...
L'HISTOIRE : XIII siècle en Mongolie. Après l’exécution de son père par Jamuga, un chef de guerre rival, le jeune prince Temujin est réduit en esclavage. Il parvient à s’évader, bien décidé à se venger de Jamuga et à unir les tribus mongoles. Sous le nom de Genghis Khan, il se lance dans la plus grande série de conquêtes de l’Histoire...
MON AVIS : Fondateur de l'empire mongol, qui est connu comme étant le plus vaste empire continu de tous les temps, estimé lors de son extension maximale à 33,2 millions de km2, Genghis Khan est un mythe, une figure légendaire, respecté et crainte à la fois. Un tel destin ne pouvait qu'intéresser le cinéma. En 1956, Dick Powell réalise Le Conquérant et offre le rôle à John Wayne, ce qui est considéré, encore aujourd'hui, comme l'une des plus grandes erreurs de casting jamais vu et fait du film un échec commercial cuisant. En 1964, on a droit au délirant Maciste dans l'enfer de Genghis Khan de Domenico Paolella puis en 1965, c'est Henry Levin qui décide de se frotter au Mongol le plus connu de tous les temps en réalisant une fresque tout simplement intitulé Genghis Khan. Cette fois, c'est à Omar Sharif qu'incombe d'interpréter le rôle-titre et l'acteur, fort de sa renommée due au célèbre Lawrence d'Arabie, livre une composition plutôt réussie et s'avère assez convaincant dans cette oeuvre historique fidèle tout en étant quand même pas mal romancée. Car c'est bel et bien à un beau film d'aventure auquel nous convie Henry Levin, bien plus qu'à une reconstitution historique d'une fidélité absolue. Après une séquence introductive nous présentant le peuple du jeune Temujin être massacré puis ce dernier être réduit en esclavage (séance nous évoquant irrévocablement le début de Conan le Barbare), c'est partie pour une histoire mêlant donc faits historiques, aventure, dépaysement, bataille et romance, le tout avec moult figurants filmé dans de somptueux décors naturels. Le film d'Henry Levin bénéficie d'un casting de grande qualité puisqu'on y trouve, outre Omar Sharif déjà cité, James Mason, Woody Strode, Telly Savalas, Eli Wallach, Robert Morley ou Stephen Boyd entre autres ! Un casting aux nationalités multiples et internationales comme vous pouvez le constater, et même la France est représentée puisque Françoise Dorléac joue l'épouse de Genghis Khan, excusez du peu. Si la plupart des acteurs s'en sortent bien, on aura peut-être un peu plus de mal avec la prestation de James Mason et Robert Morley puisque ces derniers jouent... des chinois ! Ils se retrouvent donc maquillés à outrance et peinent à être réellement crédibles dans leur rôle respectif. Pas bien grave et assez compréhensible en fait, les acteurs asiatiques célèbres n'étant pas très en vogue à cette époque. Reste que Genghis Khan possède d'autres atouts dans ses manches, et notamment ses costumes et ses décors, magnifiques, qu'ils soient naturels (le film a été tourné en Yougoslavie) ou pas (la muraille et le palais en Chine). A ce niveau, Henry Levin marque des points et offre un cadre flamboyant à cette épopée qu'on prend plaisir à visionner durant ses 125 minutes. Le génie militaire et tactique de Genghis Khan est bien mis en avant dans le film, tout comme sa soif de connaissances et son dévouement total à unir toutes les tribus mongoles afin de créer un empire colossal. Parfois décrit comme un guerrier sanguinaire, le film met avant tout l'accent sur sa noblesse et ses valeurs, notamment envers les femmes (interdiction d'enlever des femmes, de les vendre à des époux et interdiction de l'adultère seront les principes de son empire) et il faut bien avouer que la prestation d'Omar Sharif nous rend le personnage fort sympathique. Bien plus en tout cas que sa nemesis, à savoir le cruel Jamuga, interprété par Stephen Boyd. Ce dernier nous régalera d'une scène de viol assez crue pour l'époque et sa haine de Genghis Khan transparaît dans chacune de ses apparitions, jusqu'au combat final entre les deux hommes. Outre cet affrontement final, Genghis Khan nous offre d'autres séquences de combat, qui s'avèrent convaincantes, avec des centaines de figurants et de chevaux s'affrontant sur les champs de bataille. J'ai beaucoup aimé la découverte de l'utilisation de la poudre par Genghis Khan, qui s'en servira d'abord pour créer des feux d'artifices pour l'empereur chinois avant de l'utiliser dans des canons lui permettant d'avoir un avantage certain sur ses ennemis. Avec son budget conséquent d'environ 3 500 000$, Genghis Khan assure le spectacle même si ce dernier manque d'un réel aspect épique. Tout est bien carré, tout est bien filmé mais j'avoue que j'aurai aimé que le film possède une dimension plus homérique encore. Alors oui, tout n'est pas parfait dans Genghis Khan (Genghis Khan vieillit mais pas les autres personnages par exemple) mais si on zappe les infidélités historiques, pour tous les amateurs de grand film d'aventure 50's / 60's, c'est un bien joli film qui mérite d'être redécouvert, ce qui est désormais possible grâce à Rimini Editions qui vient de le sortir de l'oubli et le propose en DVD et en BR, dans une très belle copie !
* Disponible en DVD et BR chez RIMINI EDITIONS
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