SSSNAKE LE COBRA
(Sssssss)
Réalisateur : Bernard L. Kowalski
Année : 1973
Scénariste : Hal Dresner
Pays : Etats-Unis
Genre : Science-Fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Strother Martin, Dirk Benedict, Heather Menzies-Urich, Richard B. Shull...
L'HISTOIRE : Le docteur Carl Stoner, herpétologiste renommé, cherche un nouvel assistant pour l'aider à mener à bien ses travaux sur les venins. Il recrute le jeune étudiant David Blake, qui va désormais travailler dans le laboratoire du docteur, en compagnie des nombreux reptiles divers et variés que ce dernier possède, dont un majestueux cobra royal. David va également servir de cobaye au docteur, qui lui injecte du venin par petite quantité, pour l'immuniser contre les morsures d'après ses dires. Mais le projet du docteur Carl Stoner est tout autre : convaincu que lorsque la fin du monde aura lieu, il ne restera plus que des reptiles sur Terre, le médecin désire créé un homme-serpent grâce aux injections répétées de venins. Peu à peu, le corps de David subit des mutations...
MON AVIS : Avec l'un des titres originaux les plus bizarres du cinéma (Sssssss !), le réalisateur Bernard L. Kowalski nous propose un étrange voyage en compagnie d'un savant fou qui a pour but de créer un homme-serpent, rien que ça ! Un descendant du fameux docteur Moreau en quelque sorte, qui a troqué son île pour une petite ferme isolée à l'intérieur de laquelle le savant a développé son laboratoire et son vivarium. Vivant seul avec sa fille Kristina, le docteur Stoner, superbement interprété par Strother Martin (second couteau de nombreuses productions cinématographiques ou télévisuelles et qui se retrouve ici en tête d'affiche) ne survit financièrement à ses besoins en terme de recherche que grâce aux bourses des facultés et aux séances ouvertes au public qu'il organise à la ferme, proposant aux spectateurs apeurés une rencontre avec un cobra royal ! Ce drôle de personnage ne semble pas avoir de mauvaises intentions de prime abord, il a même l'air tout à fait sain d'esprit, ne pique pas des colères noires ou n'a pas un regard de fou furieux comme certains savants fous vus à l'écran. Pourtant, son but ultime est loin de faire de lui un saint homme, comme va le découvrir le pauvre Dirk Benedict, qui joue David Blake. Un acteur dont le visage vous sera plus que familier, surtout si vous êtes fan de la série L'Agence Tous Risques (il jouait le rôle du lieutenant Templeton « Futé » Peck) ou de la série Galactica (il jouait le rôle du Lieutenant Starbuck). Dans Sssnake le Cobra, il est un étudiant assez naïf, totalement assujetti au docteur Stoner, et qui va tomber amoureux de Kristina. Cette relation entre David et la fille du savant est assez originale et intéressante car il est impossible de ne pas penser au mythique duo Adam et Eve ici, notamment lors de la scène de la baignade entre autres. Qui plus est, la présence du serpent au sein du film ainsi que certains dialogues traitant de ce thème entre David et le docteur ne fait qu'accroître cette impression justifiée que le film de Bernard L. Kowalski est au final une sorte de nouvelle vision de la Génèse. On le sait, le serpent représente le péché et il est assez amusant de voir que la transformation de David en homme-serpent intervient une fois le péché de chair consommé avec Kristina. Un péché de chair dont le docteur Stoner a mis en garde sa fille, lui expliquant que cela pouvait avoir une conséquence dramatique pour David. Elle le sera effectivement. Avec ce sous-texte biblique, le scénario de Sssnake le Cobra se montre plus malin qu'on pourrait le croire. Car dans bien des films, le savant fou veut avant tout une chose : se prendre pour Dieu. Mais comme le dit l'affiche de Ré-Animator, "Dieu a horreur de la concurrence" et ce type d'expérimentations se soldent rarement par des succès. La superbe séquence de la fête foraine est la pour le prouver et vient expliquer la scène d'introduction du film, ce qui la rend encore plus dramatique. Car ce n'est pas la première fois que notre savant fou tente de créer un homme-serpent et les ratés finissent en monstres de foire Tod Browning aurait apprécié. Le maquillage dans cette scène phare du film est franchement très réussi, du à Daniel C. Striepeke et son équipe. C'est d'ailleurs à ce dernier que l'on doit également l'histoire du film, qui sera scénarisée par Hal Dresner. Reste que si l'aspect biblique, voire moralisateur (le sexe encore responsable du drame) vous échappe, ça ne vous empêchera pas d'apprécier Sssnake le Cobra. Bernard L. Kowalski, qui avait déjà tâté du cinéma fantastique avec Night of the Blood Beast en 1958 et L'Attaque des Sangsues Géantes en 1959, a en effet mis en scène un divertissement hautement recommandable et qui fera trembler les ophiophobes de tous poils car le film regorge de séquences mettant en vedette de véritables reptiles, que les courageux acteurs et actrices manipulent sans sourciller ! Python, boa, cobra royal, mamba noir et autres horreurs de Dame Nature (oui, je suis ophiophobe !) s'agitent devant nous, sortent les crochets à venins et procurent bien des frissons. Même si on peut déceler une ou deux images ou le cobra royal semble être en plastique, la quasi totalité du film a bel et bien été tourné avec de vrais serpents. Le plus impressionnant restant sans doute la scène dans laquelle un des reptiles avale la chaussure d'une victime humaine, suggérant que le reste du corps se trouve déjà à l'intérieur de son estomac ! Atroce ! On appréciera également la lente transformation de Dirk Benedict en homme-serpent, avec température corporel n'arrêtant pas de baisser, peau qui mue et se couvre d'écailles, change de couleur et j'en passe. Si la majorité de sa transformation est effectuée à l'ancienne, avec maquillage et prothèse, la dernière étape de sa métamorphose se montrera un peu moins efficace, le réalisateur ayant recours au procédé de la superposition d'image, avec un impact moindre. En tout cas, pas de quoi bouder son plaisir devant Sssnake le Cobra car dans l'ensemble, c'est une petite série B très réussie, au charme certain et à l'efficience prouvée. A noter que, curieusement, la VF présente sur le DVD et le BR disparaît pour laisser place à la VO lors des toutes dernières phrases du film. Rien de très gênant, Heather Menzies-Urich (Kristina Stoner) appelle son père, dit au policiers qu'il est mort et appelle David. Mais je préfère le signaler tout de même.
* Disponible en DVD et BR chez ESC DISTRIBUTION
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