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vendredi 12 août 2022

SCUM

 

SCUM
(Scum)

Réalisateur : Alan Clarke
Année : 1979
Scénario : Roy Minton
Pays : Angleterre
Genre : Drame
Interdiction : -16 ans
Avec : Ray Winstone, David Threlfall, Martin Phillips, Davidson Knight...


L'HISTOIRE : Pour avoir agressé un gardien, Carlin est envoyé dans un centre de redressement pour garçons en compagnie de deux autres voyous. Le centre est dirigé d'une main de fer par le personnel, qui ferme les yeux sur les brimades et violences qui ont lieu quotidiennement sur les plus faibles, participant eux-mêmes à ces exactions brutales. Sa réputation le précédent, Carlin se retrouve au centre de toutes les attentions et va se faire malmener par un petit groupe dont le leader se prend pour le chef de la section A et fait vivre un enfer aux autres détenus. Carlin parvient à se contenir avant de réagir...

MON AVIS : Tourné à l'origine pour être un téléfilm produit par la BBC, la violence et la radicalité de Scum lui ont valu d'être censuré et interdit de diffusion jusqu'en 1991 sur le petit écran. Le réalisateur Alan Clarke et son scénariste Roy Minton décident alors de reprendre le scénario et d'en faire un film pour le cinéma, ce qui leur permet de ne pas édulcorer le propos du film et son côté choc. La sortie du film en 1979 ne se fit pas sans heurt, Scum contenant des thématiques traitant de racisme, de corruption au sein des établissements de redressement, de la violence qui existe au sein desdits établissements, de l'inefficacité des traitements, de viol, de suicide. Il a acquit au fil du temps un statut de film coup de poing et a servi de référence majeure au film Dog Pound (2010) de Kim Chapiron. La vision de Scum confirme cette radicalité, le film ne respirant clairement pas la joie de vivre. Les conditions de détentions dans ces centres de redressement pour mineurs sont abominables et ne permettent en aucun cas de trouver un quelconque salut ou rédemption. Tout ici participe à la privation de liberté : la lecture est interdite, il n'y a aucun programme de réinsertion, seule la violence et les méthodes à la dure sont appliquées, avec un effet zéro au niveau des résultats obtenus sur la délinquance juvénile. Scum peut être vu comme la facette réaliste et masculine des films de cinéma bis appelé Women in prison. Tous les ingrédients de cette catégorie du cinéma d'exploitation se retrouvent ici : méchants gardiens qui n'hésitent pas à tabasser les détenus, bagarres, brimades, soumission, traitement inhumain, aucun esprit d'entraide entre détenus, hiérarchie entre détenus régie par la violence, viol sordide, suicide. Au départ, le film se focalise sur le jeune Carlin, interprété par Ray Winstone. Son incarcération au sein de la maison de correction nous rappelle celle d'Alex deLarge dans Orange Mécanique. Va s'ensuivre un véritable calvaire pour le jeune homme, avant qu'il ne décide de réagir, de manière assez brutale. Scum enchaîne les séquences d'agressions, qu'elles soient physiques ou verbales, et met rapidement le spectateur mal à l'aise. Rien ne nous est épargné, et deux séquences chocs augmenteront encore l'impression de mal-être ressenti au cours de la vision du film : le viol collectif d'un jeune détenu par trois de ses compagnons et le suicide qui en découlera. Le film évite le sensationnalisme malgré ces scènes chocs et joue avec une imagerie crue, froide, fataliste et terriblement nihiliste. Par la suite, Scum va suivre le destin d'autres protagonistes, comme celui de Archer, un jeune homme intelligent qui fait tout pour résister au lavage de cerveau qu'on veut lui imposer. Le final est d'une noirceur absolue et laisse peu d'espoir pour ceux qui se trouvent dans ces établissements. Radical et sans concession, Scum est une oeuvre choc qui se doit d'être vue. Par la suite, Alan Clarke poursuivra son analyse de la jeunesse britannique avec Made in Britain (1982).


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