Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




LE FANTÔME DE L’OPÉRA (1925)

LE FANTÔME DE L’OPÉRA
(The Phantom of the Opera)

Réalisateur : Rupert Julian
Année : 1925
Scénariste : d'après le roman de Gaston Leroux
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Epouvante, Romance
Interdiction : /
Avec : Lon Chaney, Mary Philbin, Norman Kerry, Arthur Edmund Carewe...


L'HISTOIRE : Deux nouvelles personnes sont nommées à la direction de l'Opéra de Paris. Ce lieu réputé vit sous la terreur d'un mystérieux personnage, que le personnel de l'Opéra surnomme Le Fantôme. Ce dernier a déjà causé plusieurs incidents et s'attribue la loge N°5, que personne n'ose louer. Les nouveaux directeurs reçoivent la visite de la mère de Carlotta, dont la fille est la prima donna de Faust, la nouvelle représentation qui fait fureur dans tout Paris. Cette dernière leur montre une lettre dans laquelle le Fantôme somme Carlotta de se faire porter malade afin de laisser sa place à une jeune chanteuse du nom de Christine Daaé. Celle-ci se produit donc sur la scène de l'Opéra et remporte un franc succès. La jeune femme, amoureuse du Vicomte Raoul de Chagny, entend des voix à travers les murs d'une personne déclarant vouloir la prendre sous son aile et lui faire connaître la gloire. Christine accepte la proposition de rencontrer l'inconnu sans se douter qu'il s'agit du Fantôme...

MON AVIS : C'est en 1910 qu'est publié le roman de Gaston Leroux : Le Fantôme de l'Opéra. Après l'énorme succès du film Notre-Dame de Paris, réalisé en 1923 par Wallace Worsley et basé sur le célèbre roman de Victor Hugo, le studio Universal décide de se livrer à une nouvelle adaptation de roman. C'est donc celui de Gaston Leroux qui est choisi. Pour reproduire le succès de Notre-Dame de Paris, le patron du studio, Carl Laemmle, accorde au film un budget plus que conséquent et ne se refuse rien. Il fait carrément reconstruire dans le célèbre studio 28 (le premier construit en ciment) le fameux Opéra Garnier, avec sa salle de bal, sa salle de spectacle et ses souterrains ! Un décor colossal, auquel s'ajoute le recrutement de 200 danseuses de ballet qui viennent rejoindre les membres du casting. Malgré son contrat à la MGM, Carl Laemmle parvient à obtenir à nouveau l'acteur phare de Notre-Dame de Paris : Lon Chaney. Ce prestigieux acteur du muet, passé maître dans l'art du maquillage, va donc interpréter Erik, le fameux Fantôme terrorisant le personnel de l'Opéra et voulant promouvoir la jeune cantatrice Christine. Afin de laisser aux spectateurs le suspense de découvrir le nouveau maquillage que Chaney a composé pour ce rôle, il est absolument interdit de publier des photos de l'acteur grimé en Fantôme. La réaction du public, lorsque Christine retire le masque d'Erik, dépasse l'attente des producteurs ! D'après de vrais témoignages d'époque, des spectatrices se sont évanouies et ont du être évacuées du cinéma en ambulance, n'ayant pas supporté la vision du terrifiant maquillage de Chaney. Un maquillage devenu encore plus célèbre que le film lui-même, et qu'on retrouve sur bon nombre de couvertures de livres consacrés au cinéma fantastique. Si Lon Chaney est évidemment l'attraction principale de cette première adaptation du roman de Gaston Leroux, le film de Rupert Julian possède d'autres qualités. On a déjà parlé des décors, absolument faramineux, avec passage secret, pièces cachées, souterrains, lac aux eaux noires, salle de spectacle possédant un chandelier gigantesque et j'en passe. La mise en scène du réalisateur est également à mettre en avant, ainsi que l'aspect "épouvante" du film. En effet, il faut attendre un peu avant de découvrir le visage du Fantôme sans son masque. Tout le début du film joue savamment sur les ombres, le contre-jour, les perspectives, presque à la manière du cinéma expressionniste allemand. Rupert Julian peaufine l'ambiance et tente d'effrayer le public, tant est si bien que Carl Laemmle trouve que le film est trop terrifiant et manque de scènes d'humour. Il en fera tourner qu'il ajoutera au montage puis cédera et les retirera pour la sortie en salle. Les amateurs du roman originel apprécieront certainement cette version de 1925 puisqu'on y retrouve tout ce qui en faisait le charme ainsi que les péripéties majeures : les lettres de menace adressées aux directeurs et à Carlotta, la chute du chandelier, la loge N°5, le personnel apeuré, le traversée du miroir pour accéder au repaire du fantôme, le passage sur le lac, le Fantôme jouant au piano, la romance entre Christine et Raoul et, bien sûr, la fameuse scène du bal. Cette dernière a bénéficié de la technologie du Bichrome, c'est à dire qu'elle a été filmé en couleur ! Si tout le reste du film est en noir et blanc, cette longue séquence s'anime donc de couleur vive et laisse flamboyer le déguisement de la Mort Rouge que porte le Fantôme ! C'est vraiment magnifique. Si on voulait citer quelques menus défauts ou faiblesses du film, je dirais que l'actrice interprétant Christine Daaé, Mary Philbin, fait preuve de peu de prestance et paraît assez fade. Le rythme du film manque parfois de tonus et l'interprétation théâtrale du casting pourra prêter à sourire. N'oublions pas que nous sommes en 1925 et que Le Fantôme de l'Opéra est un film muet, les acteurs devant donc avoir une gestuelle plus prononcée pour compenser le manque de parole. Le Fantôme de l'Opéra version 1925 a connu un formidable succès et le roman de Gaston Leroux s'est vu adapté à plusieurs reprises, que ce soit au théâtre, en opéra rock, à la télévision et même en chanson. Au cinéma, on citera la version de 1943 (Arthur Lubin), de 1962 (Terence Fisher), de 1989 (Dwight H. Little), de 1998 (Dario Argento) ou celle de 2004 (Joel Schumacher). Des variations existent également, comme le film La Vengeance d'Eric de Richard Friedman par exemple. En tout cas, le film de Rupert Julian est une oeuvre attachante et marquante. Elle préfigure la formidable flopée de films d'épouvante que la Universal va mettre en chantier dès l'année 1931 !

* Disponible en DVD chez BACH FILMS ou ARTE VIDEO



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire