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vendredi 9 août 2019

MIDSOMMAR

MIDSOMMAR
(Midsommar)

Réalisateur : Ari Aster
Année : 2019
Scénariste : Ari Aster
Pays : Etats-Unis, Suède
Genre : Drame, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Florence Pugh, Jack Reynor, Vilhelm Blomgren, Will Poulter...


L'HISTOIRE : Dani et Christian sont sur le point de se séparer quand la famille de Dani est touchée par une tragédie. Attristé par le deuil de la jeune femme, Christian ne peut se résoudre à la laisser seule et l’emmène avec lui et ses amis à un festival estival qui n’a lieu qu'une fois tous les 90 ans et qui se déroule dans un village suédois isolé. Mais ce qui commence comme des vacances insouciantes, dans un pays où le soleil ne se couche pas, va vite prendre une tournure beaucoup plus sinistre et inquiétante...

MON AVIS : Décidément, le réalisateur Ari Aster aime filmer des cérémonies rituelles et placer des couronnes (d'épines ou de fleurs) sur la tête du protagoniste principal de ses films. Car après Hérédité et son rituel de possession démoniaque, voici les rituels païens de Midsommar, dont il signe également le scénario. Si je n'ai que moyennement accroché à Hérédité, qui ne m'a procuré aucun frisson et qui m'a plutôt ennuyé je dois le reconnaître (mais je lui redonnerai sa chance, promis !), c'est tout l'inverse qui s'est produit avec Midsommar, que j'ai trouvé totalement hypnotique et envoûtant. Ce n'était pas gagné d'avance, rien qu'avec l'annonce de la durée du film : 147 minutes au compteur ! Whouah, ça calme ! Pourtant, je n'ai ressenti absolument aucun ennui, je n'ai trouvé aucune longueur à ce film insolite qui nous décrit le calvaire que va vivre un petit groupe d'amis, hôtes d'une étrange communauté vivant en Suède dans un lieu bucolique et enchanteur, et qui va célébrer des festivités qui vont rapidement se révéler effroyables. Disons-le tout net : Ari Aster a mis en scène un film assez terrifiant sur les dérives sectaires, sur l'embrigadement psychologique des esprits fragilisés. Dani, la jeune héroïne, superbement interprété par Florence Pugh, vient de perdre sa sœur et ses parents. Quant à son petit ami Christian (Jack Reynor), il ne lui montre pas grand intérêt, leur relation n'étant pas au beau fixe, la rupture étant même envisagé par ce dernier. Dani est donc une proie toute désignée pour une secte, le sentiment d'abandon total qu'elle éprouve au plus profond d'elle-même devenant un attrait et un moyen de manipulation mentale pour les gourous de tout poil, qui ne se priveront pas de lui procurer attention et amitié, lui faisant comprendre qu'elle peut avoir une "nouvelle famille" qui s'occupera bien d'elle. La duré du film lui permet de réellement nous faire ressentir la notion d'embrigadement, de nous faire comprendre comment un esprit peut être manipulé de façon insidieuse. Tout comme Hérédité, le rythme de Midsommar se veut lent, contemplatif. Le réalisateur prend son temps, expose ses personnages aux spectateurs et peaufine son ambiance par petite touche savamment distillée. Sa mise en scène est admirable, sa caméra virtuose, ses images sublimes. Esthétiquement proche de la perfection, Midsommar déclenche les hostilités par à-coup, et la séquence du premier rituel, avec ce couple de vieillards se donnant la mort de manière atroce, fait franchement froid dans le dos. Intelligemment, Ari Aster nous montre la force des mouvements sectaires à travers sa curieuse communauté, dont les membres influents réussissent à convaincre nos jeunes américains que le rituel macabre dont ils viennent d'être témoins fait partie des croyances locales et qu'ils doivent le prendre comme tel et non comme un crime odieux. Le contraste entre nos citadins américains, vêtus de jeans et baskets, et les membres de la communauté, vêtus de blanc, portant des fleurs dans leur cheveux, participe pleinement à créer une atmosphère rapidement étouffante, dont on comprend peu à peu les enjeux à travers certains dialogues et certaines actions des protagonistes. Anxiogène, Midsommar le devient progressivement, et, tout comme les héros du film, parvient à enfermer le spectateur dans ce monde de folie humaine qui deviendra franchement malsain au fur et à mesure de la progression des événements. Rituel sexuel pour la fertilité (glauque), rituel initiatique, rituel magique et autres festivités attendent les personnages livrés à eux-mêmes et qui, pour ceux qui voudraient se soustraire à l'emprise mentale et physique de la communauté, connaîtront un sort peu enviable, que nous découvrirons lors d'une séquence finale apocalyptique et tétanisante. Si Ari Aster cède de temps à autre à l'imagerie gore, avec des effets spéciaux efficaces et répugnants, il préfère bien sûr miser sur une horreur sournoise et psychologique pour amener le public dans cet univers païen admirablement retranscrit à l'écran, que ce soit à travers les tenues vestimentaires précités mais aussi par la bande sonore du film ou les chants entonnés par les membres de la communauté. On navigue vraiment à contre-courant des films d'horreur lambda ici, Ari Aster proposant un film mature, adulte, n'utilisant jamais de  jump-scares pour provoquer une montée de tension chez son public. Bien sûr, on pense à The Wicker Man (et son remake) quand on regarde Midsommar. Et alors ? Franchement, hormis les rituels paiens, les deux films n'entretiennent que peu de rapport, le film anglais étant une enquête policière à la base. Bénéficiant de fulgurances visuelles admirables (on cite déjà Ari Aster comme étant le nouveau Stanley Kubrick), d'un scénario à la mécanique totalement huilée et qui ne peut que faire réagir le public (on cite la ville de Waco dans le film, ce n'est pas pour rien), Midsommar est un film qui marque les esprits. Une très grande réussite pour ce cauchemar réaliste et dérangeant. 



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