THE SINISTER URGE
(The Sinister Urge)
Réalisateur : Edward D. Wood Jr.
Année : 1960
Scénariste : Edward D. Wood Jr.
Pays : Etats-Unis
Genre : Policier
Interdiction : /
Avec : Kenne Duncan, Duke Moore, Jean Fontaine, Carl Anthony, Dino Fantini...
L'HISTOIRE : Le lieutenant Carson et le sergent Stone travaillent à démanteler un réseau de films et de photos pornographiques. Ils sont également confrontés à plusieurs meurtres de jeunes femmes, qui semblent être commis par le même tueur. Pour les deux policiers, ces meurtres sont intimement liés au réseau des films pornos. Ce dernier est géré par Gloria Henderson et son assistant Johnny Ryde. Ils ont parmi leur homme de main un certain Dirk Williams, qu'ils utilisent pour faire disparaître les filles rebelles qui voudraient quitter le réseau ou aller parler à la police. Mais Dirk a pris goût au meurtre et ne peut s'empêcher d'assassiner des femmes innocentes...
MON AVIS : Ah, un petit film du bien connu Ed Wood ! Allez, c'est parti ! Réalisé en 1960, après ses films cultes que sont La Fiancée du Monstre, Night of the Ghouls et Plan 9 from Outer Space, voici donc The Sinister Urge, un film policier mettant en scène un tueur en série faisant partie d'une organisation spécialisée dans la pornographie. Comme d'habitude chez Ed Wood, il ne faut pas s'attendre à voir un monument du cinéma à la mise en scène ciselée et au jeu d'acteurs digne d'un Oscar. The Sinister Urge ne déroge pas à la règle et s'avère être réalisé platement, la caméra, fixe la plupart du temps, se contentant de filmer de manière brute les personnages évoluant devant elle. Au niveau des acteurs, franchement, ça passe plutôt pas mal, même si on a parfois un jeu un peu théâtral. Mais honnêtement, Kenne Duncan et Duke Moore, qui interprètent les deux policiers, s'en sortent plutôt bien, notamment dans la séquence, assez drôle, dans laquelle ils expliquent à un contribuable pourquoi son argent va dans une enquête concernant la pornographie. Le gros contribuable déclame que son argent devrait servir à arrêter les voyous et pas à empêcher la circulation de films "qui ne font de mal à personne". Malheureusement pour lui, l'inspecteur Carson lui montre des photos de jeunes filles assassinées qui fréquentent ce milieu de la pornographie et termine son discours en lui demandant s'il a lui-même une fille ? Le pauvre contribuable, devant la réalité de la situation, ne peut s'en aller que tout penaud. Ce qui surprend avant tout dans The Sinister Urge, c'est la charge non dissimulée contre l'industrie pornographique. On pourra trouver Ed Wood un peu hypocrite sur ce sujet puisqu'il a lui-même réalisé des films pour adultes dans les années 70. Mais nous sommes en 1960 ici et l'industrie du porno est vraiment présentée dans ce film comme étant le mal absolu. On ne compte plus les dialogues qui viennent mettre à mal cette industrie et la faire passer pour la pire chose qui existe sur Terre. Qui plus est, Ed Wood nous la présente comme étant une véritable mafia (ce qu'elle est effectivement), gérée par un syndicat du crime qui investit beaucoup d'argent et qui compte bien récupérer plus que la mise initiale. The Sinister Urge nous présente également les méthodes de recrutement, souvent peu glorieuses, des jeunes filles qui devront se dévêtir devant l'objectif des appareils photos ou des caméras. La jeune Mary Smith (jouée par Jeanne Willardson) va en faire les frais, attirer par les promesses de devenir actrice, encaissant des "avances" qui vont servir à lui faire du chantage bien sûr. Sans pitié, la gérante du réseau, Gloria Henderson (interprétée par Jean Fontaine) ne laisse aucune chance à ses proies et l'actrice en fait des tonnes pour paraître diabolique et glaçante, ce qu'elle arrive à faire la plupart du temps, avec ses tenues moulantes, son regard froid et ses répliques cinglantes. Plus modéré est son associé (joué par Carl Anthony) qui joue les charmeurs auprès des jeunes recrues. Même si The Sinister Urge traite de l'industrie du porno, le film reste très sage à ce niveau, la majorité des actrices restant habillées lors des shooting-photos. On aura tout de même droit à la vision d'une poitrine dénudée lors d'une agression sauvage commise par le fameux Dirk. Ce tueur à la solde du réseau cache une âme de serial-killer et va mettre l'entreprise en danger en multipliant des meurtres non commandités par le syndicat, ce qui va pousser les policiers Carson et Stone à enquêter dans le milieu. Interprété par Dino Fantini, notre tueur possède la tête de l'emploi et se montre d'une misogynie totale envers les pauvres femmes qui se promènent tranquillement dans le parc avoisinant, permettant à Ed Wood de pimenter son film avec un peu de violence. Avec une durée assez courte (70 minutes), The Sinister Urge se laisse tranquillement regarder mais risque de se voir oublié aussi vite qu'il a été vu. C'est un banal film policier, sans réelle saveur, avec un rythme mollasson et peu d'action. Les fans d'Ed Wood y trouveront peut-être leur compte au final, le film étant dans la veine de ses précédentes réalisations, avec toutefois un aspect plus sérieux de par son sujet.
* Disponible en DVD chez BACH FILMS
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