LECTURES DIABOLIQUES
(I, Madman)
Réalisateur : Tibor Takács
Année : 1989
Scénario : David Chaskin
Pays : Etats-Unis, Canada
Genre : Fantastique, Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Jenny Wright, Clayton Rohner, Randall William Cook, Stephanie Hodge...
L'HISTOIRE : Virginia, employée dans une librairie de livres anciens, se passionne pour un vieux roman d’épouvante appelé « Much of madness, more of sin ». Elle parvient à mettre la main sur le second et dernier roman de son auteur Malcolm Brand : « I, Madman ». Celui-ci conte l’histoire horrible d’un amoureux, éconduit à cause de sa laideur, qui mutile son propre visage, afin de le reconstruire progressivement. Virginia se rend compte que, au fur et à mesure qu’elle progresse dans la lecture de ce livre, des personnes de son entourage sont mystérieusement assassinées par un sadique qui semble s’inspirer du roman...
MON AVIS : Il paraît assez étonnant que le jury du festival d'Avoriaz ait décerné son Grand Prix à Lectures Diaboliques. Pas que le film soit mauvais mais honnêtement, il n'a pas le niveau du plus prestigieux prix de ce festival renommé, surtout que cette même année, il y a avait aussi dans la sélection Simetierre de Mary Lambert, Sociey de Brian Yuzna ou Appel d'Urgence de Steve de Jarnatt. Trois films qui ont quand même un potentiel plus élevé que le film de Tibor Takács. Un Grand Prix très discutable donc mais c'est ainsi. Quatrième long-métrage de son réalisateur, qui nous avait offert deux ans plus tôt le sympa et enfantin The Gate,et ses petites créatures démoniaques en stop-motion, Lectures Diaboliques lorgne vers un certain Freddy Krueger en ce qui concerne son croquemitaine, qui peut se rapprocher encore plus du Fantôme de l'Opéra et de Jack l'éventreur. Le docteur Alan Kessler est le héros des deux romans signés Malcolm Brand et que dévorent la jolie héroïne du film, Virginia, interprétée avec charme par Jenny Wright, vue en vampire à la coupe de cheveux courte dans Aux Frontières de l'Aube. Ici, l'actrice se fait plutôt femme fatale avec sa chatoyante chevelure blonde, l'influence des films noirs des années 40 et 50 étant revendiquée par le scénariste et le réalisateur du film. Mais une femme fatale qui n'en possède que le physique car notre héroïne est plutôt du genre trouillarde et assez ingénue, flippant sous sa couverture à la lecture des récits horrifiques de Malcolm Brand. Sa passion pour ce type de littérature déstabilise la jeune femme, ce que le film retranscrit très bien en effaçant la frontière entre lecture et réalité lors de scènes dans lesquelles Virginia se retrouve transformée comme l’héroïne du récit de Malcolm Brand et ce, de façon très habile, le spectateur ne sachant justement plus si ce qu'il voit est la réalité ou l'imagination du personnage principal. Un peu à la manière des Griffes de la Nuit de Wes Craven (qui faisait parti des membres du jury du festival d'Avoriaz l'année où Lectures Diaboliques récolta le Grand Prix d'ailleurs),qui brouillait avec brio la frontière entre cauchemar et réalité. Plus le film avance, plus les meurtres se succèdent et plus Virginia se demande si le monstre de son livre n'a pas pris vie dans la réalité. C'est ce qui fait tout le charme du film d'ailleurs et l'originalité de son scénario. Le fameux croquemitaine de Lectures Diaboliques est un amoureux transit qui ne vit que pour sa passion pour Anna mais comme il est laid, elle le repousse. Pour palier à ce problème, il se découpe littéralement le visage et s'en va prélever oreilles, cheveux, bouche, nez afin de se les greffer pour s'embellir ! Tout ça dans le roman I, Madman bien sûr ! Petit problème pour Virginia et son fiancé Richard, inspecteur de police (Clayton Rohner), c'est que plusieurs meurtres ont lieu dans la ville et que les victimes sont retrouvées avec une partie manquante sur leur visage ! Le docteur Kessler existerait-il réellement ou un tueur en série s'inspirerait-il de ce roman pour commettre ses crimes ? C'est là toute la question, dont on aura tôt fait de deviner la réponse ! S'il n'est pas déplaisant, Lectures Diaboliques n'a tout de même rien de bien exceptionnel, avouons-le. Les meurtres se font sacrément attendre (bon, il y a un peu de gore à se mettre sous les yeux tout de même), le rythme n'est pas très énergique pour ce type de films qu'on espérait plus nerveux et le scénario n'est pas si abouti que ça au final, peinant parfois à maintenir son intérêt. Par contre, le maquillage de Kessler est vraiment bien foutu, logique vu que c'est l'artisan des FX lui-même (Randall William Cook) qui endosse le rôle du personnage et qui a donc, comme Lon Chaney en son temps, confectionné son propre déguisement et ses prothèses. C'est déjà lui qui était responsable des animations des créatures dans The Gate, créature dont il nous livre une variation un peu plus grande dans Lectures Diaboliques, toujours en stop-motion, on ne se refait pas. Avec le support numérique, l'intégration de cette dernière avec les personnages réels piquent un peu mais dans l'ensemble, ça passe et ça joue aussi sur l'aspect nostalgique qu'on ressent en visionnant le film. La mise en scène n'est pas mauvaise, avec des mouvements de caméras sympas et de bonnes idées comme le final dans la bibliothèque. Sans se montrer transcendant ou révolutionnaire, Lectures Diaboliques a tout de la petite série B attachante, mais qu'on aurait aimé apprécier encore plus. Ah oui, on notera le petit clin d'oeil sympa du réalisateur qui a mis sur une devanture de cinéma, devant laquelle passe l'héroïne, le titre de son premier film Metal Messiah !
* Disponible en DVD et BR chez ESC DISTRIBUTIONS
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