Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




ROSEMARY'S BABY

ROSEMARY'S BABY
(Rosemary's Baby)

Réalisateur : Roman Polanski
Année : 1968
Scénariste : Roman Polanski
Pays : Etats-Unis
Genre : Drame, Fantastique, Epouvante
Interdiction : /
Avec : Mia Farrow, John Cassavetes, Ruth Gordon, Sidney Blackmer, Maurice Evans...


L'HISTOIRE : Malgré les conseils de leur vieil ami Hutch, Guy Woodhouse et sa jeune femme Rosemary s'installent dans un immeuble new-yorkais à la sordide réputation. Aussitôt, leurs voisins, Minnie et Roman Castevet, vieux couple d'Europe centrale, imposent leur amitié et leurs services. Si Guy accepte facilement ce voisinage, Rosemary s'en inquiète. Quand la jeune épouse tombe enceinte, l'intrusion du voisinage dans la vie des Woodhouse se fait de plus en plus pesante, surtout pour Rosemary...

MON AVIS : Malgré l'échec relatif du Bal des Vampires en 1967, Roman Polanski se voit courtiser par les studios de cinéma américain et notamment par la Paramount et son vice-directeur, Robert Evans, qui désire produire le prochain film du réalisateur polonais. Evans propose à Polanski de réaliser un film sur le ski, Downhill Racers, tout en lui suggérant de lire un roman d'Ira Levin, Rosemary's Baby, qui vient de sortir. Roman Polanski tombe sous le charme du livre de Levin et décide de l'adapter. Il en signe d'ailleurs lui-même l'adaptation scénaristique, sans l'aide de son ami Gérard Brach cette fois. A l'arrivée, Rosemary's Baby qui sort en 1968, fait un tabac dans le monde entier et devient une véritable référence dans l'Histoire du cinéma. Avec une maestria totale, Polanski réalise en effet un film d'ambiance absolument magistral, refusant toute démonstration visuelle, lui préférant une suggestivité de tous les instants, laissant aux spectateurs se faire sa propre idée tout au long du film sur les événements que va vivre Rosemary (menace réelle ? dépression mentale du personnage suite à sa grossesse ?) jusqu'au puissant final qui fait basculer le film dans le fantastique le plus pur. Pour interpréter Rosemary, c'est l'actrice Mia Farrow qui est  finalement choisie, écartant la concurrence composée de Julie Christie, Jane Fonda, Elizabeth Hartman, Joanna Pettet, Tuesday Weld et même Sharon Tate (premier choix de Polanski bien sûr, la belle actrice apparaîtra néanmoins lors de la scène de la fête dans l'appartement de Rosemary). Une chose est certaine : Mia Farrow est absolument époustouflante dans le rôle et on a bien du mal à imaginer une autre actrice après avoir vu sa prestation dans le film. Elle incarne la fragilité, la douceur, la tendresse avec un brio certain et se montre tout aussi à l'aise quand il s'agit de jouer la méfiance, l'angoisse, la peur. Le célèbre réalisateur John Cassavetes joue quant à lui le mari de Rosemary, au comportement tout d'abord normal puis de plus en plus trouble. Ruth Gordon, 72 ans à l'époque du tournage, interprète l'inquiétante Minnie Castevet et ce rôle lui valut de remporter l'Oscar et le Golden Globe de la Meilleure actrice dans un second rôle et c'est amplement mérité, tant la comédienne y brille de mille feux et participe pleinement à créer une ambiance sourde, insidieuse, qui enveloppe le spectateur petit à petit dans cette atmosphère pesante et malaisante, faite de non-dits, de paranoïa, de délire complotiste pour aboutir à un véritable sentiment de terreur anxiogène qui culminera lors d'un final paroxystique. Tous les autres acteurs sont prodigieux dans leurs rôles respectifs, je ne vais pas tous les énumérer ici mais personne n'est en dessous d'un autre, chacun est à sa place et donne le meilleur de lui-même. Comme depuis ses débuts et comme il nous l'a prouvé dans ses quatre premiers longs-métrages, Polanski manipule la caméra, la composition des plans, avec une virtuosité indécente et c'est encore plus flagrant dans Rosemary's Baby, quintessence de la mise en scène épurée mais pourtant diablement efficace, c'est peu de le dire. Polanski replace son action dans un appartement, comme il l'a fait dans Répulsion et le fera avec Le Locataire, et place sa frêle héroïne à l'intérieur, cette dernière allant se retrouver au sein d'une manipulation plurielle dont on pourra douter de la véracité jusqu'à la formidable séquence du Scrabble et de l'anagramme, point de départ du retournement de situation pour Rosemary et bifurcation du film vers un fantastique ésotérique admirable, un fantastique esthétique et raffiné, qui va, suite au succès du film, engendrer, telle la grossesse de Rosemary, de nouveaux monstres bien plus réalistes que les vampires et autres loups-garous dans les années à venir, à débuter par la figure du mort vivant qui verra ses clichés pulvérisés en cette même année 1968 par un certain George Romero et son célèbre La nuit des Morts Vivants. Visuellement sublime, Rosemary's Baby est véritablement un joyau d'orfèvre, qui permet à Polanski de mettre en avant ses obsessions, comme l'enfermement, la découverte de la véritable nature des gens, la paranoïa, tout en dressant un superbe portrait de femme confrontée à un mal insidieux, présent autour d'elle mais également en elle. Assurément la grossesse la plus diabolique de l'Histoire du cinéma, magnifiée par la musique du compositeur Krzysztof Komeda et son inquiétante comptine vocale, qui bénéficie de la voix de Mia Farrow.Rien à dire de plus à part que Rosemary's Baby est un chef-d'oeuvre dont tous les éléments qui le composent sont au diapason. Pour l'anecdote, certaines scènes du film ont été tournées devant le Dakota Building, immeuble dans lequel John Lennon s'est fait assassiner en 1980. Il est situé en face de Central Park.


   

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire