LA FERME DE LA TERREUR
(Deadly Blessing)
Réalisateur : Wes Craven
Année : 1981
Scénariste : Glenn M. Benest, Matthew Barr, Wes Craven
Pays : Etats-Unis
Genre : Horreur
Interdiction : -12 ans
Avec : Maren Jensen, Sharon Stone, Susan Buckner, Ernest Borgnine, Colleen Riley...
L'HISTOIRE : Jim et sa femme Martha Schmidt vivent paisiblement de leur travail à la ferme. Cette dernière est située juste à côté des propriétés et des terres des Hitties, une communauté rurale aux préceptes religieux sévères, refusant la modernité, l'électricité et les innovations. Les Hitties sont dirigés par Isaiah Schmidt, le père de Jim, qui a renié et banni son fils. Lorsque Jim meurt écrasé par son tracteur dans sa ferme, Martha se retrouve seule et demande à deux de ses amies de venir la rejoindre pour la soutenir. De curieux événements se produisent alors et l'un des Hitties est retrouvé pendu. Pour Isaiah et les membres de sa communauté, le responsable est l'incube, un démon mâle qui prend corps pour abuser sexuellement des femmes endormies. Les tensions entre Martha, ses deux amies et les Hitties se veulent pas s'apaiser et d'autres incidents surviennent...
MON AVIS : Après avoir réalisé La Dernière Maison sur la Gauche (1972) et La Colline a des Yeux (1977), deux classiques du cinéma d'horreur, le réalisateur américain Wes Craven se tourne vers la télévision et met en scène L'été de la Peur, avec Linda Blair en 1978. Le succès de ce téléfilm est telle qu'une sortie cinéma est programmée, donnant le sourire aux producteurs qui demandent alors à Craven d’enchaîner avec un autre film de terreur : ce sera donc La Ferme de la Terreur, réalisé en 1981. Au menu des réjouissances : une sorte de communauté vivant en autarcie, les Hitties, qui peuvent être vus comme des Amish mais en encore plus extrême ; le sympathique Ernest Borgnine dans un rôle de prédicateur fou et qui se révèle réellement impressionnant et glaçant ; une toute jeune Sharon Stone, déjà ravissante pour sa quatrième apparition sur un écran, et qui va avoir bien des frayeurs ici, dont une scène de cauchemar à base d'araignée bien stressante ; la présence de Michael Berryman et son visage si particulier qu'on avait découvrir dans La Colline a des Yeux ; une tétanisante séquence de baignoire avec un serpent qui servira de matrice à celle des Griffes de la Nuit ; quelques meurtres assez inoffensifs niveau violence ; une musique bien angoissante, très connotée "sataniste" avec des chœurs inquiétants, façon La Malédiction de Jerry Goldsmith ; une utilisation de la caméra en vue subjective très efficace, qui renforce l'atmosphère et l'ambiance flippante du film ; une révélation sur une particularité du tueur qui devrait vous rappeler un slasher 80's dont je ne vous donnerai pas le titre pour ne pas dévoiler le pot-aux-roses ; une scène finale hallucinante, qui dénote totalement d'avec tout ce qui a précédé et dont on se demande encore l'intérêt de sa présence et j'en passe. Avec La Ferme de la Terreur, Wes Craven réalise un petit film d'horreur franchement bien troussé, qui possède une vraie ambiance et sait jouer sur le suspense avec intelligence, la mise en scène étant toute dévouée à provoquer quelques doux frissons chez le spectateur. En toile de fond, Wes Craven s'attaque aux fondamentalistes religieux, aux sectes dirigés par un gourou totalitaire. Celui du film, magistralement interprété par Ernest Borgnine comme dis plus haut, préfère que ses disciples se marient entre-eux plutôt que de laisser des étrangers intégrer sa communauté et n'hésite pas à renier ses propres enfants si ces derniers font un pas de côté et s'écartent de la voie religieuse qu'il a tracé pour eux. La scène de la punition par flagellation d'un jeune disciple participe pleinement à montrer la folie de l'intégrisme religieux, tout comme les discours prononcés par le gourou d'ailleurs. Craven met également en avant les conflits intérieurs qui régissent la vie des membres de la communauté, et principalement les membres masculins, tous frustrés sexuellement, qui n'hésitent pas à aller reluquer à la fenêtre de la voisine pour la voir s'ébattre dans les bras de son mari ou qui louchent sur les tenues sexy des trois actrices principales, à savoir Maren Jensen, Sharon Stone et Susan Buckner. Cet affrontement psychologique entre Hitties et personnes vivant hors de la communauté va donc devenir le terrain de jeu d'un mystérieux tueur, qui s'en prend autant aux uns qu'aux autres, ce qui ne manquera pas de questionner le spectateur. Avec moult détails, Wes Craven nous fait penser à des crimes rituels, avec possible utilisation de magie noire (les poules dans le cercueil par exemple). J'ai trouvé la révélation un peu faible et je n'ai pas bien saisi son intérêt, tout comme l'ultime séquence qui verse dans le fantastique total et surtout dans le grand n'importe quoi. Mais hormis ces deux points faibles, La Ferme de la Terreur reste un film assez réussi, qui réserve son lot de séquences étranges et angoissantes, développe son anti-cléricalisme sans équivoque, n'hésite pas à dénuder son actrice principale (Maren Jensen) et remplit le cahier des charges. Même si on lui préférera d'autres films de Wes Craven, il fait honneur au savoir-faire de son réalisateur en tout cas !
* Disponible en DVD et en combo DVD + BR chez ELEPHANT FILMS
L'image est des plus satisfaisantes sur cette édition, qui propose le film en VF et VOSTF DTS-HD Master Audio 2.0. Un achat parfait pour (re)découvrir La Ferme de la Terreur.
Niveau bonus, un entretien de 13 minutes avec Julien Comelli, blindé de spoilers mais c'est précisé au début de l'entretien et donc, à visionner après le film. On n'apprend pas grand chose si on est fan de la filmographie de Wes Craven mais ça reste très intéressant pour ceux qui ne connaissent pas le film. Une galerie de photos et des bandes-annonces viennent conclure la section bonus.
* Disponible en DVD et en combo DVD + BR chez ELEPHANT FILMS
L'image est des plus satisfaisantes sur cette édition, qui propose le film en VF et VOSTF DTS-HD Master Audio 2.0. Un achat parfait pour (re)découvrir La Ferme de la Terreur.
Niveau bonus, un entretien de 13 minutes avec Julien Comelli, blindé de spoilers mais c'est précisé au début de l'entretien et donc, à visionner après le film. On n'apprend pas grand chose si on est fan de la filmographie de Wes Craven mais ça reste très intéressant pour ceux qui ne connaissent pas le film. Une galerie de photos et des bandes-annonces viennent conclure la section bonus.
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