SATURN 3
(Saturn 3)
Réalisateur : Stanley Donen
Année : 1980
Scénariste : Martin Amis
Pays : Angleterre
Genre : Science-fiction
Interdiction : -12 ans
Avec : Farrah Fawcett, Kirk Douglas, Harvey Keitel, Douglas Lambert...
L'HISTOIRE : Adam et Alex, deux scientifiques, vivent seuls sur une station spatiale située autours de Saturne. Leur mission : trouver de nouvelles sources de nourriture pour la Terre. Mais cette vie idyllique est mise en danger avec l'arrivée du capitaine James qui, bientôt, construit un robot destructeur : Hector. Le capitaine tombe amoureux d'Alex et ne souhaite qu'une chose : éliminer Adam. Il va en être de même pour Hector, qui devient rapidement jaloux de ceux qui s'approchent d'Alex...
MON AVIS : Avec la sortie de 2001 l'Odyssée de l'Espace en 1968, le cinéma de science-fiction prend un nouvel essor et les scénarios mettant en scène des ordinateurs ou des robots voulant prendre le dessus sur l'être humain vont fleurir au cours des décennies suivantes, avec des films comme Le Cerveau d'Acier (1970), Mondwest (1973), Génération Proteus (1977), Androïde (1980), Wargames (1982) ou Terminator (1984) par exemple, ce dernier ayant d'ailleurs été précédé par un film de 1966, Cyborg 2087, qui possède quasiment le même scénario ! Cette liste loin d'être exhaustive doit intégrer un autre film de 1980, le fameux Saturn 3 de Stanley Donen. Ça tombe bien, c'est justement de ce film dont on va parler ! Incroyable cette transition non ? Tout comme il est assez incroyable de trouver le réalisateur de Chantons sous la Pluie, Beau Fixe sur New-York, Drôle de frimousse, Charade ou Arabesque à la tête d'un film de science-fiction. Et pourquoi pas ? Ce sera son unique incursion dans le genre, motivée par l'histoire que lui amène un certain John Barry, qui n'a rien à voir avec le célèbre compositeur mais qui est un très bon chef décorateur. Donen accepte au départ de produire le film et laisse Barry derrière la caméra. Le budget passe majoritairement dans le salaire des deux acteurs vedettes, à savoir Kirk Douglas et Farrah Fawcett. Pour compléter le duo, on fait appel à un acteur prometteur, Harvey Keitel. Malheureusement, les premiers jours de tournage se passe mal pour John Barry qui quitte le projet, également décontenancé par les nombreuses réécritures de son histoire par diverses personnes. Stanley Donen prend le relais et devient donc le réalisateur officiel de Saturn 3, qui dispose au final d'un budget supérieur à... La Guerre des Etoiles ! Pourtant, à l'écran, on ne peut pas dire que ça se voit ! Ce n'est pas que les effets-spéciaux soient mauvais, franchement, les scènes dans l'espace passent encore bien, et, hormis une explosion vers la fin du film qui est franchement limite et ridicule, le reste tient encore la route. Mais Saturn 3 est avant tout un huis-clos et si les décors de l'intérieur de cette station spatiale, avec ses longs couloirs, son laboratoire, ses chambres au look épuré, font illusions, on est quand même loin des effets-spéciaux et des somptueux décors du premier Star Wars ! Pourtant, le film de Stanley Donen possède une patine et un charme rétro qui fonctionnent encore bien et s'il y a bien longtemps que je n'avais pas revu ce film, cette nouvelle vision m'a plutôt enthousiasmé, sans que j'en ai la mâchoire qui se décroche mais j'y ai pris du plaisir. La jolie drôle de dame Farah Fawcett est toujours aussi ravissante et se dénude même de temps à autre, tout comme Kirk Douglas d'ailleurs, qui, malgré ses 64 ans à l'époque, nous offrira la vision de son postérieur, le coquin ! Seul au monde dans la station spatiale, nos deux scientifiques agronomes travaillent à trouver un nouveau mode de consommation pour lutter contre une carence alimentaire sur Terre. La solitude les a évidemment rapproché et ils forment un couple passionné, ayant pour compagnie leur chienne Sally. Une quiétude qui va être mise à mal quand débarque un visiteur en la personne du capitaine James, interprété donc par Harvey Keitel. Le public sait que ce n'est pas le vrai capitaine James d'ailleurs, suite à une scène efficace vu au début du film. L'un des points faibles de Saturn 3 provient d'ailleurs de cette usurpation d'identité dont on n'aura aucune explication. Pourquoi le capitaine Benson a tué son ami le capitaine James pour prendre sa place dans cette mission et atterrir sur une station spatiale bien éloignée de la Terre, vu qu'elle est un satellite de Saturne ? Un mystère qui, malheureusement, le restera. Est-ce les remaniements de scénario qui ont impacté la trame logique de l'histoire ? Possible. En tout cas, il y a pas mal de trous noirs dans le scénario, et les questionnements du public ne trouveront pas souvent des réponses. Tant pis. En tout cas, il apporte un quatrième personnage dans ses valises, en la personne du fameux robot Hector, l'attraction principale pour laquelle on enclenche Saturn 3 dans son lecteur vidéo. Un robot à l'allure travaillée, qui possède une force prodigieuse et dont l'intelligence va se développer à vitesse grand V, pouvant être branché directement via le cerveau de Benson. La séquence de la partie d'échecs est intéressante et bien mise en scène, tout comme celle où la main du robot vient retirer un objet minuscule de l'oeil de Farah Fawcett. Le comportement d'Hector envers la belle Alex va d'ailleurs faire peu à peu basculer le film dans le thriller robotique. Si la tension s'installe entre Adam, Alex et Benson, ce dernier étant psychologiquement instable et ne se privant pas de draguer ouvertement la jeune femme, sans se soucier de la réaction du vieillissant Adam, qui voit rapidement le danger potentiel caractérisé par la présence de cet individu grossier et peu aimable. Un danger qui sera doublé par la présence d'Hector bien sûr, qui nous gratifiera d'une dernière demi-heure à suspense, avec poursuite à travers les couloirs de la station. Un peu d'action qui dynamise un film qui se montre relativement sage au final et qui manque un peu de punch et de frisson, la démarche mécanique assez lente d'Hector ne provoquant pas le même degré de stress que les traques de l'équipage du Nostromo par un alien par exemple, si vous voyez de quel film je veux parler ! Mais comme déjà dit, si Saturn 3 ne brille pas de mille feux, loin de là, sa vision n'est en rien désagréable même si on aurait aimé plus d'enjeux dramatiques, un scénario plus solide et surtout plus de folie à l'écran. Il y avait pourtant une scène totalement folle qui existait dans le film mais elle a été coupée au montage et c'est bien dommage ! Voulant tester une pilule bleue (sorte de LSD) apportée par Benson, Adam et Alex en prenne chacun une partie et se mettent à délirer comme des fous, Alex revêtant même une tenue de cuir étourdissante, qui aurait donné à Saturn 3 un petit côté très Barbarella qui aurait fait son petit effet sans aucun doute. En l'état, le film de Stanley Donen reste une série B de science-fiction kitsch à souhait, qui s'apprécie assez bien malgré tout.
* Disponible en combo DVD + BR chez ELEPHANT FILMS
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