Légende pour la notation des films

Bienvenue dans mon univers filmique ! Ma mission ? (Re)voir tous mes films, séries Tv, documentaires et concert, tous genres confondus, sur tous supports, Vhs, Dvd, Dvd-r, Blu-ray (avec aussi les diffusions télévisées ou cinéma), et vous donner mon avis de façon simple et pas prise de tête sur chaque titre (re)vu ! C'est parti !



AVERTISSEMENT : Certaines bandes-annonces ou extraits de films peuvent heurter la sensibilité du jeune public.




TRAUMA (1976)

TRAUMA
(Burnt Offering)

Réalisateur : Dan Curtis
Année : 1976
Scénariste : Dan Curtis, William F. Nolan
Pays : Etats-Unis, Italie
Genre : Fantastique, Epouvante
Interdiction : -12 ans
Avec : Karen Black, Oliver Reed, Bette Davis, Burgess Meredith, Lee Montgomery...


L'HISTOIRE : Un couple avec leur jeune fils, Ben, Marian et David Rolf, accompagné de la vieille tante Elizabeth, deviennent locataires d'une gigantesque maison à un prix défiant toute concurrence. Les vieux propriétaires, un peu excentriques, leur demandent uniquement d'aimer leur maison comme eux ils l'aiment et surtout, de déposer un plateau repas trois fois par jour à leur mère, une femme de 85 ans qui vit recluse dans la chambre du grenier et qui ne peut se déplacer. Une fois installé, les quatre locataires goûtent au charme de la maison. Karen prend en charge la vieille dame dans le grenier et interdit à quiconque de s'en occuper à sa place. Peu à peu, l'atmosphère de la maison semble avoir des effets néfastes sur Ben, qui refait des cauchemars et tente de noyer son fils dans la piscine...

MON AVIS : Dan Curtis s'est fait connaître pour avoir été l'initiateur en 1966 de la longue série-télévisée Dark Shadows, un soap avec vampire de 1245 épisodes ! Il est ensuite devenu l'un des producteurs et réalisateurs phare pour la télévision en proposant de nombreux téléfilms fantastique ou d'épouvante, comme The Night Strangler (1973), Dracula et ses femmes vampires (1974), Trilogy of Terror (1975), Dead of Night (1977), le terrifiant La Malédiction de la Veuve Noire (1977) ou Trilogy of Terror 2 (1996) entre autres. Sa carrière pour le cinéma est nettement moins importante mais il est tout de même connu pour quelques longs-métrages comme La fiancée du vampire (1970) et sa suite Night of Dark Shadows (1971) et surtout le film dont je vais vous parler ici, à savoir Trauma qui date de 1976, et qui est assurément son plus célèbre fait d'armes. Adaptation du roman de Robert Marasco, Trauma est souvent classé dans la catégorie générique du film de maison hantée mais en réalité, ce n'en est pas vraiment un. Ou tout du moins, son approche et surtout la révélation sur ce qui se passe réellement dans cette maison sont bien plus subtiles (et effrayantes) que ça. Malgré un relatif échec commercial et critique au moment de sa sortie en salles, Trauma, au fil des années et de sa redécouverte via la VHS, le DVD et maintenant le Blu-Ray, a acquis une solide réputation auprès des cinéphiles et désormais, on le retrouve bien souvent classé dans le TOP 5 des films de maisons hantées, au côté de La Maison du Diable (1963), d'Amityville la Maison du Diable (1979), L'Enfant du Diable (1980), Shining (1980) ou Poltergeist (1982) par exemple. Le fantastique et l'épouvante dans Trauma font irruption dans le quotidien des quatre personnages principaux de manière feutrée, sans effets spectaculaires mais avec des petites touches d'étrangetés qui plongent le spectateur dans une angoisse sourde, qui progresse lentement, progressivement, jusqu'au célèbre climax particulièrement efficace. Ici, pas de son étrange, d'objets qui bougent tout seul ou d'apparitions spectrales. C'est le comportement même des protagonistes qui va nous faire prendre conscience qu'il se passe des choses pas claires et que la maison en est la principale responsable. Les rapports humains entre le couple Ben et Marian, tous deux superbement interprétés par Oliver Reed et Karen Black, qui paraissaient être très soudés avant de devenir locataires, vont se désagréger au fur et à mesure du temps passé dans cette grande demeure. Pire que tout, une certaine folie semble s'emparer de Ben, qui refait des cauchemars au sujet de l'enterrement de sa mère, ce qui nous permet de voir le fameux chauffeur de corbillard au sourire inquiétant, joué par l'acteur Anthony James, qui livre pourtant une interprétation assez sobre mais qui lui permettra d'être souvent représenté sur les affiches du film ! Assez tétanisante reste la séquence de la piscine, dans laquelle Ben tente clairement de noyer son jeune fils, car la scène est d'un réalisme assez hallucinant et perturbant. La cellule familiale se déstructure, les tensions entre Ben, Marian et la tante Elizabeth (la star Bette Davis, excusez du peu) ne cessent d'augmenter et tout semble prendre l'eau. Tout, sauf la maison, qui, étrangement, reprend des couleurs et semble renaître à la vie. La mise en scène épurée de Dan Curtis participe pleinement à créer cette atmosphère anxiogène, sa caméra se focalisant sur ses acteurs avec intensité et sur de petits détails qui nous mettent la puce à l'oreille mais sans en dire trop, afin de laisser le mystère vivre sa vie tout au long des 116 minutes que dure le film. La présence d'une vieille dame dans la chambre du grenier, qu'on ne verra jamais, est un des éléments intrigants de l'histoire, tout comme sa collection de photos, qui semble à la fois ancienne et récente, ou ses pendules dont les aiguilles se mettent à l'heure toutes seules. La scène du début, avec les deux propriétaires de la maison, est lourde de sens, notamment lors de certains dialogues qui sont autant d'indices à la stupéfiante révélation qu'on aura tout de même devinée quant à la nature même de la demeure. Interprétés par Burgess Meredith et Eileen Heckart, ce drôle de couple semble animer d'un curieux projet qui prendra toute sa démesure à la fin du film. Bénéficiant d'une partition musicale en adéquation avec l'ambiance recherchée, composée par Bob Cobert, les images de Trauma marquent les esprits et on comprend que le film de Dan Curtis ait gagné des galons au fur et à mesure de son existence. Le film avait tout de même remporté le Grand Prix du Festival du film fantastique de Los Angeles en 1979 et de New York en 1980. Quant à Karen Black, elle reçut  le prix de la meilleure interprétation féminine lors du 6ème festival du film fantastique de Paris. Si l'entente entre acteurs n'a pas toujours été au beau fixe durant le tournage, Bette Davis ne supportant pas l'alcoolémie élevée d'Oliver Reed dans l'hôtel où l'équipe résidait, ce qui obligea Dan Curtis a lui trouver une chambre fort éloignée de l'acteur sous peine de la voir quitter le projet, ça ne se voit absolument pas à l'écran. Le jeune Lee Montgomery campe un petit garçon désemparé face aux événements et changements de comportements de ses parents avec brio et le reste du casting campe les personnages avec solidité et motivation. Si Trauma n'est pas exempt de quelques faiblesses mineures, comme sa durée un peu excessive par exemple, il n'en reste pas moins un film fantastique de qualité, qui se montre même assez original dans sa catégorie et qui distille savamment son ambiance pour emporter l'adhésion du spectateur, plongé dans une sorte de version longue d'un épisode de La Quatrième Dimension...

* Disponible en combo DVD + BR + Livret chez RIMINI EDITIONS

LE COMBO
Toujours sous les mêmes couleurs que les précédentes sorties de l'éditeur (Le Bal de l'Horreur, Happy Birthday, Mutations), ce qui permet aux fans d'avoir une superbe collection homogène dans sa vidéothèque, Trauma se compose d'un digipack trois volets sous fourreau, avec le film en HD en DVD et un BR, avec VF et VOSTF sonorisées en DTS 2.0. L'image est très bonne, avec un beau grain cinéma et une belle définition. Les bonus nous propose trois entretiens, l'un avec le terrifiant chauffeur de corbillard Anthony James, l'un avec Lee Montgomery qui se rappelle qu'il était le chouchou de ses dames lors du tournage via son jeune âge à l'époque et un dernier avec le scénariste William F. Nolan. La bande annonce originale est également au menu, tout comme un livret de 24 pages, toujours rédigé par Marc Toullec, et toujours très informatif, comme d'habitude.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire